AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782864326885
64 pages
Verdier (22/08/2012)
3.56/5   62 notes
Résumé :
Dans une série de scènes érotiques où la joie le dispute à l'énormité des situations et des propos tenus, Anne Serre se livre à un jeu de débordements qui, loin de déconcerter le lecteur, lui offrent un véritable enchantement. Dans une scène originelle, " la table au disque luisant " fonctionne comme objet érotique mais aussi comme objet de divination, objet fascinant chargé de messages que la narratrice sera plus tard amenée à décrypter lorsqu'elle aura quitté l'en... >Voir plus
Que lire après Petite table, sois mise !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 62 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Ce tout petit livre de soixante pages est au premier abord très déconcertant. On y découvre une héroïne au sein d'une famille bourgeoise dans les années 1970, se livrant en toute innocence à des débats érotiques en famille.

L'héroïne, une petite fille de sept ans, vit dans un cadre pour le moins original : le père se travestit, la mère vit nue la plupart du temps, et les trois petites filles vont et viennent parmi leurs parents. Parfois aussi quelques invités choisis sont autorisés à partager avec les parents et les enfants ces jeux érotiques dignes du marquis de Sade.

Dans ce récit envoûtant, on apprend que les jeux érotiques sont partagés par l'ensemble de la famille et que cela convient apparemment à tout le monde :
« On pourrait penser qu'en vivant dans ce que d'autres auraient appelé un tel « désordre » de moeurs, nous étions très troublées. Et bien, non. Nos résultats scolaires étaient plutôt bons, et nous avions des amis avec qui les rapports étaient excellents. Car rien n'est plus facile à un enfant que de mentir, c'est même son univers, celui où il nage avec le plus d'aisance. »

Ce qui frappe dans ce récit c'est la totale absence de culpabilité, de rancoeur ou de ressentiment vis-à-vis d'actes ordinairement qualifiés d'inceste. Aucun pathos face à cette ingénuité, aucun remord au souvenir de cette volupté et de cette gourmandise érotique : «Je ne voudrais pas ici sembler faire l'apologie des liens sexuels en famille ( …) Mais nul ne me convaincra de m'arracher les cheveux, de couvrir ma tête de cendres, de pleurer, puisqu'au fond de moi nul ne pleure, mais au contraire, rit et demande à danser. »

Alors, innocente, l'héroïne ?
La partie la plus intéressante est peut-être la seconde du récit. « A quinze ans, je quittai la maison. (…) Je ne me souviens pas comment j'avais fini par arriver dans cet hôtel. Ma vie suivait alors des voies qui ressemblaient à celles du rêve. C'était jusqu'aux passages d'une situation à une autre qui avaient l'absence de logique des rêves. J'étais ici puis j'étais là, et comment ? Je ne saurais le dire ». Quête d'identité après une enfance aussi chargée, vie d'errance et d'abstinence, et lorsque la narratrice dit qu'elle « ne se sentait pas perdue pour autant », on a du mal à la suivre … Pendant ce temps, la mère meurt. Et lorsque l'héroïne avoue que « Longtemps, j'ai été privée de sentiments » on se dit que le passé ne peut pas être sans conséquences sur la vie d'adulte.

« Si j'ai quitté ma famille très tôt, c'est parce que j'étais prête à mener ma propre vie. Mais il me fallut beaucoup de temps, je l'admets, pour sortir de ma fascination, faire exploser le coffre-fort de mon enfance, naître à l'affection, sortir du rêve. »

Nul doute qu'un psychanalyste aurait été d'un bon secours pour aider la jeune femme à se sortir de labyrinthe et la délivrer d'un coeur devenu hermétique à toute émotion. Ce qui la sauva – dit-elle – contrairement à ses soeurs qui « eurent des vies plus difficiles que la mienne » - ce fut l'écriture. Cette écriture qui lui permet de chercher le dépassement : « je bâtirais des cathédrales pareilles à celle dont je vis les flèches noires, un jour, au loin, tandis que Pierre Peloup s'activait sur moi et que moi, pour la première fois, j'avais l'idée de quelque chose de plus haut, de plus fin ». Et cette autre chose pourrait bien être la littérature.



Faisant corps avec son sujet, l'écriture est belle, crue et poétique. Et l'auteure file le symbole de la table avec beaucoup de réussite. Une table qui s'apparente à celle du conte de Grimm - le titre y fait directement allusion – avec son pouvoir évocateur : dans le conte, il suffit de prononcer la phrase magique pour qu'aussitôt elle se recouvre du meilleur du repas.
A l'image de la table du conte, celle de la maison de la rue Alban-Berg peut posséder le même pouvoir : il suffit de l'invoquer pour que surgisse les souvenirs et que la table (de l'écrivain cette fois) se remplisse des mots qu'elle appelle de ses voeux : « les mots résonnaient pour moi ; ils avaient une présence, une profonde épaisseur, ils étaient presque vivants. »

Ce tout petit livre de soixante pages est au premier abord très déconcertant. On y découvre une héroïne au sein d'une famille bourgeoise dans les années 1970, se livrant en toute innocence à des débats érotiques en famille.

L'héroïne, une petite fille de sept ans, vit dans un cadre pour le moins original : le père se travestit, la mère vit nue la plupart du temps, et les trois petites filles vont et viennent parmi leurs parents. Parfois aussi quelques invités choisis sont autorisés à partager avec les parents et les enfants ces jeux érotiques dignes du marquis de Sade.

Dans ce récit envoûtant, on apprend que les jeux érotiques sont partagés par l'ensemble de la famille et que cela convient apparemment à tout le monde :
« On pourrait penser qu'en vivant dans ce que d'autres auraient appelé un tel « désordre » de moeurs, nous étions très troublées. Et bien, non. Nos résultats scolaires étaient plutôt bons, et nous avions des amis avec qui les rapports étaient excellents. Car rien n'est plus facile à un enfant que de mentir, c'est même son univers, celui où il nage avec le plus d'aisance. »

Ce qui frappe dans ce récit c'est la totale absence de culpabilité, de rancoeur ou de ressentiment vis-à-vis d'actes ordinairement qualifiés d'inceste. Aucun pathos face à cette ingénuité, aucun remord au souvenir de cette volupté et de cette gourmandise érotique : «Je ne voudrais pas ici sembler faire l'apologie des liens sexuels en famille ( …) Mais nul ne me convaincra de m'arracher les cheveux, de couvrir ma tête de cendres, de pleurer, puisqu'au fond de moi nul ne pleure, mais au contraire, rit et demande à danser. »

Alors, innocente, l'héroïne ?
La partie la plus intéressante est peut-être la seconde du récit. « A quinze ans, je quittai la maison. (…) Je ne me souviens pas comment j'avais fini par arriver dans cet hôtel. Ma vie suivait alors des voies qui ressemblaient à celles du rêve. C'était jusqu'aux passages d'une situation à une autre qui avaient l'absence de logique des rêves. J'étais ici puis j'étais là, et comment ? Je ne saurais le dire ». Quête d'identité après une enfance aussi chargée, vie d'errance et d'abstinence, et lorsque la narratrice dit qu'elle « ne se sentait pas perdue pour autant », on a du mal à la suivre … Pendant ce temps, la mère meurt. Et lorsque l'héroïne avoue que « Longtemps, j'ai été privée de sentiments » on se dit que le passé ne peut pas être sans conséquences sur la vie d'adulte.

« Si j'ai quitté ma famille très tôt, c'est parce que j'étais prête à mener ma propre vie. Mais il me fallut beaucoup de temps, je l'admets, pour sortir de ma fascination, faire exploser le coffre-fort de mon enfance, naître à l'affection, sortir du rêve. »

Nul doute qu'un psychanalyste aurait été d'un bon secours pour aider la jeune femme à se sortir de labyrinthe et la délivrer d'un coeur devenu hermétique à toute émotion. Ce qui la sauva – dit-elle – contrairement à ses soeurs qui « eurent des vies plus difficiles que la mienne » - ce fut l'écriture. Cette écriture qui lui permet de chercher le dépassement : « je bâtirais des cathédrales pareilles à celle dont je vis les flèches noires, un jour, au loin, tandis que Pierre Peloup s'activait sur moi et que moi, pour la première fois, j'avais l'idée de quelque chose de plus haut, de plus fin ». Et cette autre chose pourrait bien être la littérature.

Faisant corps avec son sujet, l'écriture est belle, crue et poétique. Et l'auteure file le symbole de la table avec beaucoup de réussite. Une table qui s'apparente à celle du conte de Grimm - le titre y fait directement allusion – avec son pouvoir évocateur : dans le conte, il suffit de prononcer la phrase magique pour qu'aussitôt elle se recouvre du meilleur du repas.
A l'image de la table du conte, celle de la maison de la rue Alban-Berg peut posséder le même pouvoir : il suffit de l'invoquer pour que surgisse les souvenirs et que la table (de l'écrivain cette fois) se remplisse des mots qu'elle appelle de ses voeux : « les mots résonnaient pour moi ; ils avaient une présence, une profonde épaisseur, ils étaient presque vivants. »

Des phrases magiques – enfin sincères - qui justifieraient à elles celles les soixante pages de ce récit, et sur lesquelles j'aurais refermé cet ouvrage de prime abord déroutant, mais au fond magnifique de crudité, sans avoir à en rajouter une ligne.
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
Commenter  J’apprécie          160
J'ai longtemps hésité à lire ce livre, car j'avais un peu peur du côté érotique de la première partie. Mais j'ai été convaincue de l'acheter, et de le lire, par ce qu'Anne Serre elle-même en avait dit lorsque je l'ai rencontrée. Elle avait avoué avoir écrit ce texte avec beaucoup de naïveté : elle s'est laissée guider par la joie de l'écriture, et c'est lorsqu'elle l'a proposé à des éditeurs qu'elle s'est rendu compte du caractère tendancieux que cela pouvait avoir... Mais heureusement, Verdier a accepté de la publier.

Ce caractère tendancieux, il est en réalité présent uniquement dans la première partie du livre. Cette petite fille qui raconte son enfance, vit en fait dans une famille aux habitudes sexuelles... familiales dirons-nous. Entre une mère qui se promène nue, qui demande à ses filles de la caresser, et qui caresse elle aussi les filles, un père qui a l'habitude de s'enfermer régulièrement dans son bureau avec une de ses trois filles, et des visiteurs qui sont initiés à ces pratiques et invités à y prendre part, cette famille a sans conteste des moeurs condamnables. Et pourtant, rien dans la narration ne vient condamner ces habitudes. Au contraire, on ressent dans les propos de la jeune narratrice une joie incontestable à vivre tous ces plaisirs orgiaques. La petite fille raconte même des passages de son enfance où, pour plusieurs raisons, sa famille a dû cesser toutes ces pratiques, et elle les considère comme les moments les plus malheureux de son enfance. Et devant une telle joie dans l'écriture, eh bien on se laisse embarquer, même si c'est érotique !

Mais dans les deux dernières parties, fini ce plaisir familial. La narratrice a grandi, et s'est éloignée de sa famille. Elle réalise alors que si, enfant, elle puisait son bonheur dans le plaisir sexuel, cela a peut-être tout de même cassé quelque chose en elle. Elle vit alors longtemps seule, et on sent qu'une réflexion s'opère en elle sur son corps. Et pourtant, cette remise en question n'enlève rien au plaisir de la première partie, resté intact dans sa mémoire, et dont on garde en tête la joie qui inondait toutes ces scènes. Mais il y a cette table au-dessus de laquelle sa mère se penchait, sombre comme un lac, auquel la narratrice cherche à trouver une signification.

Ce livre n'est pas de ceux qui délivre les clés de sa compréhension au lecteur. de même que la narratrice tente de démêler doucement les méandres de sa vie, nous tentons de démêler, sous toutes ces informations, le sens de cette histoire. Ca n'est pas un texte qui cherche à condamner les relations incestueuses, non. Mais il n'en fait pas non plus l'apologie. le sens de ce texte passe certainement par autre chose : le plaisir de la langue, qui serait mis en scène par ces plaisirs physiques ? Peut-être. En tous cas, Anne Serre parlait elle-même de la liberté de l'écriture qui devient orgie de la langue. C'est peut-être simplement ça qu'elle voulait nous faire toucher du doigt...
Commenter  J’apprécie          121
Notre famille a toujours détesté et repoussé la haine, peut-être grâce à ces liens charnels qui nous unissaient. Je ne voudrais pas, ici, sembler faire l'apologie des liens sexuels en famille : je sais trop combien le sujet est délicat. Mais puisque j'ai résolu de raconter ma vie en tentant d'exprimer le plus exactement possible ce que j'éprouvais dans cette situation déréglée et pourtant si réglée qui était la nôtre, nul ne me convaincra de m'arracher les cheveux, de couvrir ma tête de cendres, de pleurer, puisqu'au fond de moi nul ne pleure, mais au contraire rit et demande à danser. »

Dans cette drôle de famille, les trois filles et leurs parents s'envoient en l'air. En couple, en trio ou tous ensembles. Il y a même quelques amis de passage qui n'hésitent pas à se joindre à eux. le père se déguise en femme, la mère se promène nue dans la maison et passe ses journées à se brosser la toison devant la glace en attendant que son amant vienne la culbuter sur la table du salon. Les filles « s'explorent la motte » et s'extasient devant les attributs de leur géniteur : « le sexe de papa faisait nos délices. Nous n'étions jamais rassasiées de sa vue, de son toucher. »

Anne Serre propose un conte pour adultes avertis (qui a dit pervertis ?) où la naïveté le dispute à l'innocence.

Loin du fait divers glauque, elle tricote son récit en s'appuyant sur les excès que permet le conte. Si les parents ont tout d'un couple d'ogre et d'ogresse, jamais leurs enfants ne les considèrent ainsi. La sobriété du ton et la bonne humeur de la narratrice (la plus jeune des soeurs) laisse à penser que tout va de soi dans cette famille pour le moins particulière. Surtout, dans la seconde partie du texte, cette même narratrice, qui a quitté la maison à 15 ans et est devenue adulte, replonge dans ses souvenirs d'enfance sans douleur. Ce passé lui apparaît comme un songe, une étape marquante et importante qui lui a permis de se construire. Avec une belle lucidité, elle retrouve le moment du basculement, lors d'ébats en plein champ avec un amant de passage alors qu'elle n'était encore qu'une gamine : « pour la première fois, quelque chose naquit en moi. Non pas l'amour, j'en étais bien loin encore [...] mais un début d'amour, un début d'espérance, un début de douleur pour quelque chose de plus haut, de plus fin, de plus mystérieux que le plaisir familial qui n'était ni haut, ni fin, ni mystérieux, mais qui n'étais pas son contraire non plus. Qui était large, doux, glacial et puissant. » Sortie du rêve de l'enfance, la jeune fille va, en toute sérénité, pouvoir devenir une femme.

Un texte inclassable et troublant, sans doute l'une des plus grandes étrangetés de cette rentrée littéraire.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          130
Un faux conte érotique scandaleux, dont l'écriture agencée renforce l'authentique pouvoir de choc.

Publié en septembre 2012, le douzième roman d'Anne Serre est déroutant à plus d'un titre.

Déroulant à la manière d'un conte autobiographique plein de grâce et de légéreté le souvenir d'une enfance au sein d'une famille où le sexe, totalement libéré, inclut inceste, échangisme et implication des amis, parsemé de scènes érotiques crues et joyeuses, le récit de la narratrice, ayant quitté sa famille à quinze ans pour ne revoir ses soeurs que quelques années plus tard, après la mort prématurée de leurs parents, dérange indéniablement.

Loin des pornographies charcutières (© Judith Vernant) encensées par une certaine critique, le style utilisé par Anne Serre crée infiniment plus de dégâts et de questionnements chez le lecteur, à qui il est extrêmement difficile de ne pas se laisser entraîner dans cette ronde joyeuse et hautement choquante, dont les véritables abîmes résident nettement dans l'impressionnant ensemble de non-dits, jalonnant les 60 pages comment autant d'avertisseurs...

Un livre dont la virtuosité de l'écriture renforce le sombre pouvoir de l'apparence guillerette.

"Je ne voudrais pas, ici, sembler faire l'apologie des liens sexuels en famille : je sais trop combien le sujet est délicat. Mais puisque j'ai résolu de raconter ma vie en tentant d'exprimer le plus exactement possible ce que j'éprouvais dans cette situation déréglée et pourtant si réglée qui était la nôtre, nul ne me convaincra de m'arracher les cheveux, de couvrir ma tête de cendres, de pleurer, puisqu'au fond de moi nul ne pleure, mais au contraire, rit et demande à danser."

"Et je trouvai que tout était bien, que le monde traçait en riant des boucles, des volutes, qu'il suffisait - comme je l'avais toujours su, toujours cru - d'être extrêmement attentif pour que vivre vous procure une joie terrible, pour que se fabrique une oeuvre d'art grâce à votre corps, à vos mains, à vos yeux, à votre pauvre coeur brisé."
Commenter  J’apprécie          60
A la manière d'un conte, le récit d'Anne Serre décrit presque comme si de rien n'était, une situation familiale qui dans le monde normal relève de la déviance extrême et de la perversité. Comme dans les contes, les fondements de l'organisation sociale de l'être humain (l'interdiction de l'inceste notamment) sont abordés.

Après tout, on raconte bien sur le même ton des histoires d'ogres qui dévorent les petits enfants. A la différence près qu'ici le récit se raconte à la première personne avec toute la subjectivité qui va avec. La narratrice choisit de rester en dehors du pathos et raconte comment sa propre vie et une oeuvre créatrice se construisent, loin des parents, mais sans oublier ni rejeter cet héritage parental.

C'est un texte troublant dont on ne sait pas exactement ce qu'il veut dire. Curieusement, en refermant ce livre, la première chose qui m'est venue à l'esprit, c'est la peinture du Caravage ‘Saint Jean Baptiste au bélier'. le plus étrange dans cette lecture, c'est peut-être l'association d'idée avec cette toile, qui représente un Saint Jean Baptiste d'une façon dont il n'avait jamais été représenté auparavant, pas du tout comme un symbole religieux mais comme un être charnel, souriant et attirant.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (6)
Telerama
27 novembre 2012
Par-delà bien et mal, ce conte noir réussit avec une délicatesse enchantée à éviter vulgarité et voyeurisme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
12 novembre 2012
Un récit joyeux, sur une enfance enchantée où les parents, les amis, les enfants couchent ensemble, dans une orgie formidable et heureuse.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
06 novembre 2012
Anne Serre mérite donc toute notre reconnaissance pour avoir su écrire un récit érotique qui se joue de toutes nos préventions.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lhumanite
29 octobre 2012
Anne Serre, avec ce texte dur et énigmatique, troublant, réaffirme hautement les droits de la littérature.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lexpress
26 septembre 2012
Jamais ne sont utilisés ici les termes d'inceste ou de pédophilie. Tout semble badin, d'ailleurs, guilleret, dans cette fable contée avec un bel usage des mots. Au-delà du bien et du mal, sans aucune vulgarité ni quelconque prosélytisme, Anne Serre réussit ce tour de force de broder autour de l'interdit sans jamais choquer. Du grand art.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
14 août 2012
Il se pourrait que Petite table, sois mise ! soit le plus beau récit offert par Anne Serre. Moins analytique que ses précédents, plus soucieux de style et d'images, il est de cette sorte de beauté littéraire qui traverse avec provocation et imprègne en toute impunité la littérature. C'est limpide et si troublant à la fois.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Villa d’Este, elle montait l’escalier de pierre, je montais derrière elle, j’étais triste de l’avoir transportée dans ce jardin, d’y avoir passé plus de trois heures sans rien trouver en elle ni en moi, quand soudain, à son manteau blanc se substitua une robe blanche, à sa chevelure blonde une autre chevelure, et je fus transportée d’un coup dans le vestibule glacé, sur la table noire et miroitante, et ce que je sentis alors, à ma plus grande surprise, fut un désespoir si violent qu’on aurait dit un séisme en mon cœur, comme si ses deux parties étaient soudain séparées, déchirées, arrachées l’une à l’autre, comme si c’était cela qui s’était passé rue Alban-Berg sans que je le susse jamais, comme si cette table au lieu d’avoir été celle de la joie et de l’excitation maniaque de mes émotions avait été celle d’un sacrifice, comme si l’on m’y avait amputée, torturée, démembrée, alors que moi, en ce temps-là, je songeais.
Commenter  J’apprécie          50
Oui, je refuserai toujours de dire que mon enfance me fut nocive, et ce n'est pas fidélité envers mes parents que je tiens à maintenir et proclamer la beauté de mon enfance. Notre union avait été si vive, si dense, notre complicité érotique si ferme, pareille à une poignée de main franche, que je n'ai cessé de m'appuyer là-dessus, sur le lac sombre de notre salle à manger. Jamais le passé ne s'est dérobé sous mes pieds.
Commenter  J’apprécie          40
Et je trouvai que tout était bien, que le monde traçait en riant des boucles, des volutes, qu'il suffisait - comme je l'avais toujours su, toujours cru - d'être extrêmement attentif pour que vivre vous procure une joie terrible, pour que se fabrique une oeuvre d'art grâce à votre corps, à vos mains, à vos yeux, à votre pauvre coeur brisé.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Anne Serre (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Serre
Avec Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Marianne Denicourt, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier Musique : Joël Grare
Pour célébrer la Fête de la librairie qui se tiendra samedi 15 avril, nous dévoilons en avant-première, en lecture et en musique, l'ouvrage réalisé pour l'occasion, Plumes : des portraits d'oiseaux imaginés par vingt-cinq écrivains, des illustrations flamboyantes par l'artiste Michaël Cailloux et une anthologie de textes, expressions et poèmes sur les oiseaux réalisée par Marielle Macé.
Jeanne Cherhal fera le lever de rideau. Bertrand Belin, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier dévoileront le portrait de leur oiseau favori… accompagnés du percussionniste et compositeur Joël Grare.
Ce dernier, en compagnie de la comédienne Marianne Denicourt, nous offrira ensuite un florilège de textes qui ont célébré de tous temps les volatiles, en espérant que le chant de ces horlogers du ciel vous extirpera de la cacophonie du monde…
À faire – 25e Fête de la librairie indépendante, samedi 15 avril dans plus de 500 librairies en France.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez
+ Lire la suite
autres livres classés : pédophilieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (124) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}