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EAN : 9782842607784
76 pages
Theatrales (01/01/2018)
4.17/5   3 notes
Résumé :
"Berbéris" :
Alors qu’il existe plus de 600 espèces de berbéridacées, il n’a fallu qu’un Berbéris pour lier Angèle et Élodie, deux jeunes filles sauvages qui vont apprendre à s’apprivoiser au fil des cycles de lavage et d’essorage à la laverie du quartier. Entre leurs existences apparemment insignifiantes s’engage un dialogue qui nous donne à voir et à entendre la résistance farouche de deux jeunes femmes face à l’engourdissement général de notre société.>Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
palais de glace, la reine est lasse
CHUIS LASSE, VOUS ENTENDEZ ?
quelqu'un m'entend ?
ohéééé ?

lasse de crever les yeux des humains à coups d'éclats de glace,
lasse de congeler tous ceux qui me menacent
lasse de toutes ces enfilades de sublimes pièces givrées trop
vastes pour moi seule
mes errances, mes cris qui se répercutent
de mur de glace en plafond de neige glacée

m'ours polaire, mon compagnon de guerre, de tueries de
chevauchées sauvages dans la neige jusqu'au cou,
éclabousse, panache, nos corps enfiévrés qui tracent dans
la

l'ours polaire, je ne dis pas son nom
l'ours polaire m'a quittée
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ANGELE.– Tu sais comment ça se serait terminé ? J’aurais accouché sous X mais j’aurais pas pu supporter de l’abandonner alors la nuit, je serais allée le voler et je me serais enfuie avec lui mais après, j’aurais galéré puissance mille, toute seule, avec ce bébé, il aurait eu mal au ventre, il aurait fait ses dents, il aurait pleuré toutes les nuits et moi, j’aurais pas su quoi faire à force de bosser comme une brute pour gagner du fric pour ses couches, pour sa bouffe, pour le faire garder, avec personne pour m’aider alors à la fin, j’aurais été tellement crevée qu’un matin, je serais entrée dans un Lavomatic, comme celui-là, tout propre, bien éclairé, j’aurais posé mon bébé endormi dans ce chariot à linge, tiens, et je serais partie, sans me retourner. En espérant que quelqu’un de bien, que quelqu’un de mieux que moi le trouverait. Mais après, tout le temps, toute ma vie, je me serais demandé…
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ANGELE.– ‘tain, j’aime pas les Lavomatics !
ÉLODIE.– Ça me fait penser à Laïka, tu sais ?
ANGELE.– Connais pas.
ÉLODIE.– C’est la petite chienne qui est partie dans l’espace, toute seule, une petite chienne blanche avec des oreilles noires, c’est les Russes qui l’ont envoyée en orbite, dans un spoutnik, pour voir combien de temps on peut vivre en apesanteur. Au bout de sept heures elle est morte. Une panne dans le système de chauffage. Pas d’asphyxie comme ils ont dit, ni de nourriture empoisonnée pour lui éviter de souffrir, non : étouffée de chaleur. Et comme ils avaient pas prévu de la faire revenir, elle est toujours en train de tourner là-haut. Tout le temps, elle va tourner. Toute desséchée. Jusqu’à ce que spoutnik explose ou qu’il se fasse aspirer par un trou noir qui passe par là, hushhhhhhhhh, et là… là, on sait pas…
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ANGELE.– De l’hôpital, je l’ai appelé. Il pouvait pas y croire, je l’entendais dans sa voix. Tu vas être papa. Ça se peut pas, on est trop jeunes ! Oui mais non, voilà. Non mais j’ai pas le temps, moi, j’ai mes champions à m’occuper. C’est lui qui a eu l’idée de la fête foraine : Ça secoue de la mort, ça va le décrocher, cette larve de bébé, en plus on va se marrer, t’aimes ça les attractions ? Moi je les fais toutes, les yeux ouverts, même pas peur, et je gueule comme un putois, tu vas voir, on va s’éclater, toi et moi ! Tu parles. Tout ce que j’ai fait c’est gerber, gerber à me retourner l’estomac comme un vieux sac.
ÉLODIE.– Il te tenait les cheveux ?
ANGELE.– Et le bébé, il s’en est tiré mais Mikaël, il l’a jamais su. Et je l’ai plus jamais revu, en fait.
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notre vie ?
une tragédie !
unis dans la nuit d'encre des frigos, nous attendons notre mort inéluctable
serrés les uns contre les autres, échangeant fébrilement nos dernières pensées liquides
et quand la lumière éclate, soudain

aaargh !

quand une main humaine se tend vers nous

adieu, frères, adieu

nous acceptons notre destin, nous refermons sans bruit notre unique paupière métallique et marchons, humbles et méconnus, vers notre sacrifice
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Videos de Karin Serres (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karin Serres
Paysage sonore : "A la renverse" de Karin Serres.
Lecture auditive et visuelle réalisée par mes élèves de 6è4 en 2014-2015 pour le projet théâtre Pièces à lire, Pièces à entendre, partenariat avec le TNT sur un petit extrait de la magnifique pièce de Karin Serres.
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