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3,55

sur 236 notes
Non, ça n'était pas mieux avant mais par contre ayant entendu des ami âgés ainsi que des grands-parents ; je me rends compte que le fait d'être en vie surtout après les guerres leur suffisait amplement et qu'ils relativisaient beaucoup. Maintenant nous courons tellement après le temps et des bonheurs artificiels que nous en perdons notre joie de vivre et c'est ce qui leur fait dire que c'était mieux avant.
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Michel Serres, 87 ans nous livre essai de 95 pages où il pousse un colère contre les grands-papas ronchons comme il les nomme.
Il réagit contre les paroles si souvent entendues "C'était mieux avant" par rapport aux jeunes représentés par sa célèbre "Petite Poucette".
Les trois quarts du livre évoquent le passé qu'il a vécu où la vie était bien plus désagréable qu'aujourd'hui mais quand même vers la fin, il reprend les points forts de son passé comme la communication réelle entre les habitants dans les villages où il a grandi, la beauté de l'architecture remplacée par les constructions "états-uniennes" , dixit Michel Serres.
Pour terminer, il se pose quelques questions sur la grandeur de l'espèce humaine et son devenir.
Michel Serres n'est donc pas complètement optimiste, il fait quand même référence à des valeurs qu'il regrette vers la fin mais dans l'ensemble, il préfère notre époque.
Il tient à donner un message optimiste aux jeunes d'aujourd'hui qui doivent continuer le chemin.
J'ai trouvé en Michel Serres, le message que je tiens moi aussi à donner à mes enfants et petits-enfants , à mes jeunes collègues aussi sans pour cela ignorer les réalités .
J'ai vu ce monsieur à la grande librairie du 9 novembre.
Il a encore montré une capacité exceptionnelle d'échange et de communication avec les autres qui étaient présents sur le plateau.
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Comme je parle très bien des livres que je n'ai pas lus, je prédis à celui-ci un beau succès: le grand âge est à la mode, on ne compte plus les films et bouquins sur la vieillesse.
Une vieillesse qui refuse d'accepter "des ans l'irréparable outrage" et se sent des picotis dans les mollets, des étoiles dans les yeux et des éclairs de génie sous la casquette. Par ailleurs, les poncifs, utilisés dans le sens du poil ou à contre-sens, remplaçant la pensée, celui-ci devrait faire recette.

Mais moi je dis que j'avais eu l'idée avant, et que Michel Serres me l'a piquée en faisant sur babélio un excellent quiz intitulé "c'était mieux avant!" élaboré par Junie, cette visionnaire qui prédit le passé.

Car oui, c'était mieux avant. Avant le Déluge, avant les bombes atomiques, avant le glyphosate et la GPA, avant les tablettes tactiles pour nourrisson, avant les hypermarchés et la télé-réalité, avant la disparition du dernier orang-outan, avant le soja transgénique, avant le shopping sur internet, avant les robots qui surveillent les vieux à domicile, avant les vacances virtuelles grâce au casque de réalité augmentée, avant que la mer recouvre les îles Fidji.
Vous avez oublié comme on a les mains moites quand on écrit une lettre d'amour. Comme on transpire quand on coupe du bois. Comme on a froid en montagne à 6 heures du matin. Comme on est heureux de se réveiller en entendant la mer, le vent dans les feuilles, un cri d'oiseau. Vous avez oublié comme la nuit est noire et comme ça rassure de voir apparaitre la lune. Vous avez oublié l'odeur de la menthe et de la camomille en été, vous ne savez plus reconnaitre un hêtre, un chêne, un frêne, un bouleau.
Vous êtes les habitants d'un astre bientôt asphyxié, dénaturé, dévitalisé, dégradé, et moi aussi je suis sur la même planète, et on n'a pas de canot de sauvetage.
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Un opuscule qui se boit d'une traite, en moins d'une heure, et qui glisse dans le cerveau comme un bonbon sucré ou un miel malicieux.
Dans C'était mieux avant ! Michel Serres tord le cou à la nostalgie d'un passé qu'il a vécu et dont il n'a pas oublié le goût parfois amer, toujours très rude, fréquemment bien plus mortel que notre époque. Illustrant son propos de ses propres expériences, il balaye nombre d'aspects quotidiens et démontre factuellement qu'avant ce n'était pas mieux, bien au contraire, n'en déplaise à Éric Zemmour et tous les aficionados d'un retour à ce fameux Éden des siècles précédents. Tout juste accorde-t-il à la vie communautaire et à la communication entre les gens d'hier, plus de crédit qu'à l'isolement dans lequel confine trop souvent le monde occidental d'aujourd'hui.
Le grand-papa ronchon comme il se définit lui-même fustige les élites seniors de l'argent ou ceux au pouvoir dont le conservatisme traduit la peur et le refus du progrès. Et le philosophe de finir sur une note d'espoir : ce sera sûrement mieux demain ! L'intercommunication de masse rendue possible par les réseaux sociaux devrait signifier la fin des organisations pyramidales, la naissance de la démocratie et la survivance de l'espèce humaine, si elle renonce à ses rêves de gloire et de puissance terrestre pour accepter l'humilité et la petitesse de sa condition.
J'ai eu l'occasion d'aller l'écouter la semaine dernière dans le cadre de sa tournée de promotion et je peux que recommander aux Babelionautes qui auront cette même opportunité, de la saisir. C'est peut-être une des dernières fois qu'il se déplace en France. Il est jubilatoire, plein d'humour et ses anecdotes m'ont ravi…
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Je n'aime pas les vieux Ronchons. Michel Serres non plus. Et il va bien leur prouver dans ce tout petit opuscule que ceux-ci n'ont pas raison quand ils proclament « C'était mieux avant ».

Ah ça oui, pour les contredire, il les a contredits ! En quelques phrases bien senties, il leur a opposé, à la période actuelle soi-disant pourrie, le temps d'avant exécrable : les dictateurs monstrueux, les guerres horribles, les idéologies nauséabondes, la condition des femmes asservies aux hommes et aux idées de ceux-ci, ainsi qu'aux tâches ménagères beaucoup plus difficiles que maintenant, le travail manuel douloureux faute d'outils modernes, la xénophobie et le repli sur soi, les maladies incurables, et j'en passe.

A vrai dire, j'avais continuellement envie d'interrompre ce discours ironique et quelque peu partisan, car même si je ne suis pas une mamy Ronchonne, je n'arrive pas à affirmer sans nuance que notre époque est la meilleure. Moi aussi je pourrais opposer à Michel Serres pandémies, dérives d'Internet, course à la consommation, intégrismes de tout bord, etc !

Je n'aime pas qu'un philosophe renommé comme Michel Serres soit aussi manichéen. Cela me gêne.
Au lieu de dénigrer le temps d'avant, qui certes n'était pas folichon sous divers angles mais comptait quand même bien des éléments positifs, tâchons de trouver dans notre époque tout ce qui permet de nous exalter, de nous élever et de transcender notre condition.
Et surtout, cessons d'être des grands Ronchons !
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Je n'ai pas lu « Petite Poucette », mais il n'est pas besoin de l'avoir lu pour aborder ce nouveau manifeste de Michel SERRES.

Cette fois, il dénonce les fameux « c'était mieux avant » de nos grands-papas ronchons.

Tous les thèmes de la société y sont abordés d'une manière humoristique. Il passe la société « d'avant » et « d'après » au crible fin. Un régal ! Et je ne vous parle même pas de l'écriture magnifique, fine, poétique, comme je les aime.

A mettre entre toutes les mains. Abordable par tous, à peine une centaine de pages. Il serait bête de passer à côté.
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Je serai beaucoup plus nuancé que l'auteur. Ce n'était certainement pas mieux avant à bien des égards et dans beaucoup de domaines. Pourtant, certains aspects des progrès de notre XXIe siècle, que cite M. Serres, comme l'avènement du portable, les voyages à l'autre bout de la planète en quelques heures, la sexualité, la santé, l'espérance de vie... s'accompagnent de bouleversements sociétaux dont on perçoit encore mal les effets et d'autres changements mettent en péril l'humanité entière. "A chaque époque, ses problèmes", me semble plus juste. Un progrès s'accompagne immanquablement d'un désagrément.
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C'était mieux avant! fait suite à Petite Poucette, mais on peut tout à fait le lire seul. le titre est explicite : Michel Serres part en croisade contre les tenants d'un passé qui, bien souvent, n'a pas existé mais tient de la nostalgie voire du fantasme (avec toutes les dérives fanatiques que cela peut entraîner).

Moins de cent pages, très accessible, dans l'opuscule le philosophe rappelle des réalités d'avant, qu'il a lui-même vécues. Souvent peu ragoûtantes et épuisantes. En tant que femme en France, c'est clair, c'est mieux maintenant et travaillons pour que ça soit encore mieux pour tous. J'ai le droit de vote, d'avoir mon compte bancaire,  le choix de tomber enceinte ou pas, d'avorter ou pas, de faire des études ... la liste serait longue.

Après, il y a parfois dans les propos de Michel Serres, peut-être encore plus prégnant dans Petite Poucette qu'ici, un certain manichéisme qui me dérange un peu. Si nos conditions de vie se sont globalement améliorées, ne jetons pas non plus de pierres à l'ensemble du passé. Internet et la quasi immédiateté des communications et des recherches représentent un acquis formidable. Qui se doublent des dérives inhérentes à son fonctionnement (harcèlement, hacking, recrutement terroriste, etc). L'auteur nuance un peu plus sur la fin néanmoins.

Tout rejeter ou tout gober? La lecture de ce type d'ouvrages incite plutôt à faire la part des choses, avec discernement. Et à apprécier le "ici et maintenant" en tâchant d'améliorer à notre niveau ce qui peut l'être.
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Je continue avec Michel Serres. Grand-Papa Ronchon râle :
" C'était mieux avant !"
Petite Poucette, qui est en fait l'auteur, réplique, avec plein d'arguments, que c'est mieux maintenant :
"La paix, la longévité, la paix, les antalgiques, la paix, la Sécu, la paix, l'hygiène, plus de peine de mort, les voyages, le travail allégé..."
Ce qu'il regrette, comme moi-même, amoureux des vieilles pierres, ce sont les constructions architecturales, beaucoup plus belles avant, mais gros sous & gros profits obligent, malheureusement : )
.
Au final, j'ai noté une formule géniale :

"L'homme mourut d'avoir gagné : ... il a lutté, il s'est battu, il a tout inventé, enfin il va gagner. Demain matin, au jour même de sa victoire, seul au monde, il sera forcé de se résigner, comme le fit le séquoia floral,..."
.
Pour abonder dans le sens du philosophe, l'homme prend conscience de l'importance de la paix ; peut-être qu'un jour, avant "d'avoir péché le dernier poisson", il sera raisonnable, et arrêtera de faire dégorger la planète pour un peu d'argent : )
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Voici un petit livre qui avec pertinence, humour et vigueur met en pièces les jérémiades sans fondement de " Grand Papa Ronchon " qui affirme sans cesse que " c'était mieux avant " ! à l'adresse de Petite Poucette. Se reporter à cet ouvrage brillant et dont " c'était mieux avant " est le prolongement.
Les exemples concrets et autobiographiques employés par Michel Serres trouveront un écho chez chacun d'entre nous.
Pas de nostalgie infondée donc ! Toutefois nous avons sans doute un prix à payer pour nos vies prolongées et bien plus ouvertes sur le monde, c'est moins de solidarité concrète et quotidienne de notre entourage et une solitude galopante à combattre, sans qu'on sache clairement comment ...
Lisez offrez ce petit livre autour de vous !
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Michel Serres nous manque déjà...

Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

petite poucette
les pouces en or
petit poucet
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