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EAN : 9782746510982
250 pages
Le Pommier (08/09/2016)
3.14/5   7 notes
Résumé :
« Darwin raconta l'aventure de flore et de faune ; devenu empereur, Bonaparte, parmi les cadavres sur le champ de bataille, prononça, dit-on, ces mots : « Une nuit de Paris réparera cela ». Quant au Samaritain, il ne cesse, depuis deux mille ans, de se pencher sur la détresse du blessé. Voilà trois personnages qui scandent sous mes yeux trois âges de l'histoire.
Le premier, long, compte des milliards d'années. Réussissant à dater les événements dont elles s'o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Difficile d'éviter de résumer lorsqu'on se risque à une critique. Grâce à Michel Serres soi-même je devrais éviter cet écueil, voir le lien qui renvoie à une des rubriques du dimanche matin sur France Info où en quelques minutes il "fait court" et résume son dernier opus.
Nous retrouvons là, pour ceux qui le suivent, un résumé de ses pensées structurantes. Il s'agit là de tracer une philosophie de l'histoire à travers les trois âges le long, le dur et le doux.
Il convoque les icônes de ses différents âges. L'âge dur encense le stratège vainqueur, notre nouveau Panthéon consacre la figure du médecin qui s'appuie sur la science, seule apte à nous permettre des progrès et sur l'intelligence de l'humain, citons le docteur Schweizer, le professeur Monod, vaincre la maladie et soulager la douleur voilà la grande affaire de notre âge doux, marqué par 70 ans de paix.
Beaucoup de belles pages lumineuses, qui retracent le passage de ses âges de l'histoire vers la notre, âge de vie, que l'histoire qui est notre grand pardon, a permis de sortir de l'âge précédent âge de mort : le jubilé en religion, le pardon en éthique, le rachat des dettes en économie, la prescription dans le Droit en sont les quatre faces.
Aujourd'hui la masse des données disponibles fait entrer la science dans le réel, individuel, original, nous passons des schémas aux paysages.
La loi de la jungle est battue en brèche, il pleut du collectif, les nouvelles technologies permettent à chacun de s'exprimer. le sens de l'histoire va nous permettre de magnifier ce qui est déjà une réalité : la majorité des humains pratiquent l'entraide plutôt que la concurrence et nous aurons la chance de concilier pleinement expertise et empathie, et je cite : voici une manière de lire les trois âges : la main contemporaine édifie le monde personnel et collectif de chacun, comme celle de Schmitt organisait aveuglément les échanges mondiaux, comme la main du Seigneur manipulait le monde et les hommes.
C'est donc, à mon sens une synthèse de l'oeuvre de Michel Serres, de sa philosophie et aussi un testament, un passage de relai, encourageant, enthousiasmant à la fois très structuré mais non exempt d'émotion, riche d'images fortes, d'une multitude de références érudites et en lien, parfois insolite avec l'actualité.

Bonne dégustation ! Que voilà du contenu bienvenu pour contrebalancer le surf superficiel que les médias de masse nous assènent en se prenant pour des phares éclairant un tunnel sombre et interminable qui n'est en rien notre monde réel et formidablement et incroyablement lumineux ...

Lien : https://itunes.apple.com/fr/..
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On trouvera dans ce livre de belles perles:
- La réponse à Voltaire sur les tremblements de terre, la faute de l'Homme, les riches de Californie ont les normes antisismiques mais pas les pauvres d'Hawaï (quid de Lisbonne au XVIIIème siècle ?)
- La peau noire qui donne un avantage darwinien pour se cacher des prédateurs la nuit (il ne faut pas être d'un naturel souriant j'imagine)
- 10% des hommes n'ont pas d'empathie et entraîne les 90% restants dans leur méchanceté; on nous propose de les isoler pour qu'ils s'autodétruisent (merveilleux bouc-émissaire ... il en faut toujours un)
- ...
Lire ce livre, c'est comprendre des concepts importants comme: ce n'est pas gentil d'être méchant et l'histoire va vers l'avant.

Je le conseille à toutes les personnes qui cherchent une raison de se révolter, l'envie de prendre la plume et de devenir académicien. Il va éveiller des vocations, j'en suis sûr.
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Quand mon père m'a filé ce bouquin j'étais plutôt enthousiaste. J'aime ces grandes synthèses très englobantes et théorisantes sur l'histoire de l'humanité. Mon père avait été moins emballé. J'ai vite compris pourquoi. L'écriture est hyper alambiquée, il y a plein de mots compliqués ainsi que d'effets littéraires, beaucoup de virgules, des phrases qui semblent interminables, avec moult références et figures de styles. du vrai patinage artistique (normal pour lui qui aime les sports de glisse). Mais ça nuit à la comprehension je trouve. Surtout qu'il faut s'accrocher, car le monsieur est très cultivé et qu'il tient à démonter sa science : c'est donc à la fois très scientifique et très littéraire. Ca ne manque ni de saveur ni d'intérêt mais c'est un peu indigeste, un peu too much. Des fois le fond rejoint la forme, comme quand Michel Serre défend la quête de l'immortalité et lance ce cri du coeur qui résonne aujourd'hui tristement : à mort la mort !
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bien
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critiques presse (1)
Lexpress
19 septembre 2016
Dans son dernier essai, très original et personnel, Michel Serres délivre sa vision de l'Histoire. Exercice complètement libre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Un arrêt sur paysage


Scandé de vignes et d’arbres, de prairies et de champs labourés, de carrés de luzerne et d’épis moissonnés, le paysage paysan requiert la paix -trois mots identiques-, la demande et la donne, la recueille en soi, dense, puis l’expose et l’inspire alentour. Il implique la patience lente du temps…
De la poussière des ancêtres ensevelis là, du labeur manuel repris au quotidien, des pactes calmes avec les voisins, l’apparence de la terre devint belle…De ces ingrédients élémentaires jaillit l’émotion ressentie devant le silence paisible du paysage, la palette de ses teintes, la sculpture propagée de ses moutonnements et les palissades basses des limites et des fermes… En un mot, l’esthétique désigne la perception du sensible et du beau parce que les cultivateurs et leur entourage, tous ceux dont la sapience et la sagacité ont construit longuement l’espace paysager du visible, du tangible, de l’à peine audible et de l’odorant, ont voulu, avec goût, qu’émane de lui cette nuée subtile. Par quel aveuglement au spectacle alentour, philosophes t esthéticiens n’ont-ils jamais eu de mot dire ce premier des beaux-arts, modeler la terre comme de la terre à modeler ?
De son bruit furieux, la guerre, inversement, l’efface et la détruit ; tout paysage dévasté révèle un conflit, ouvert ou latent. Quelles hostilités inavouées manifestent donc la sésagrégation et la ruine de nos paysages agricoles, naguère sereins et comme historiés, transformés en déserts plats, vidés de femmes et d’hommes pour les aises du tracteur et plongés par les passages mécaniques et la publicité sous les ordures vulgaires du bruit, de l’écriture et de la puanteur ? Si la beauté respire la paix, cette petite-fille du paysage-paysan, la laideur signe la violence. Ignobles, nous tuons l’agriculture, ce noble cénotaphe de la beauté. Oui, nous tuons moins les autres, mais ravageons le monde.
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L'individu commun et le vrai commencement de l'histoire :
Méprisée comme utopique, la vision du personnage commun, banal, minuscule, individuel, faible, malade, infirmier, virtuel, oui, miraculeux, si délaissé dans son fossé, si oublié dans sa bonté, si concret dans son humilité qu'il passe pour inexistant ....et de sa puissance ascensionnelle de douceur, dévoile, il me semble, la vérité de la vieille histoire. Un nouveau retournement. Non, ne la firent ni les crimes de Staline, ou de Mao, ni les guerres de Cesar ou d'Alexandre, ni les décisions de génies législateurs, ni les fortunes économiques, ni la dialectique, ni aucune lutte, nulle haute majuscule ....ensembles massifs à hiérarchies forcenées qui ne produisirent plus que des morts, de la répétition, de l'éternel retour ... pour qu'existe le récit spectaculaire de l'histoire...mais chaque femme et chaque homme, sans nom, par leur conduite privée; les petits, les gauchers, les boiteux.
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Les lumières et la révolution industrielle plus les idéologies associées répondaient à l'envi la question : où allons nous ? Et nous promettaient le paradis sur terre. Les sciences, aujourd'hui, nous freinent brusquement sur cette voie devenue périlleuse, voire mortelle. Ou allons nous ? je ne sais, mais, au moins, n'allons pas.
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Au bilan de cette navigation dans les nombres, rectifions l'erreur des océanographes: l'île d'Utopie bienfaisante se révèle mer courante et continent commun. Inversement, le Mal surgit comme un haut-fond levé des abysses, comme une île aux pis abords. Les marins hauturiers l'entendent ainsi. Renversement total de nos perspectives : l'histoire et les histoires ne discourent que d'utopies, alors que ce que l'on nomme « utopie » décrit la réalité nombreuse et muette. Du coup, soucieuse du réel, la philosophie, lucide, quitte les historiens et se rapproche des utopistes. Décevrait-elle si elle dessinait une nouvelle carte de Tendre ou le paysage commun et sublime que sculptaient les paysans ?
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La structure même du temps, au cours de ce que j'ai nommé le Grand Récit, se révèle de type chaotique et non, comme à l'ère des Lumières, de manière linéaire. Cela signifie, je le souligne à nouveau, que, considérées à partir de l'amont, les émergences ne sauraient se prévoir, mais que, vues de l'aval, elles peuvent apparaître comme rationnelles, découlant d'une ou plusieurs causes, ou plutôt condition, que l'expert découvre comme nécessaires mais qui n’accèdent jamais à la suffisance. Cette distinction logique et mathématique éclaire de manière rigoureuse ce mouvement rétrograde du vrai. Avant, aveuglement ; par après, diverses variétés de clairvoyance
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Vidéo de Michel Serres
Dans un contexte social inédit et face à l'impossibilité de célébrer cette année la 40ème édition du festival, l'association Quai des Bulles, fidèle à son objectif premier de favoriser la création, développe de nouveaux projets pour continuer à promouvoir et valoriser le métier d'artiste et d'auteur de bande dessinée.
C'est pourquoi, nous publions "QDB" : une revue expérimentale, libre et éphémère. Conçue comme un laboratoire graphique, elle questionne avec curiosité le dessin et la multiplicité des démarches, le fond et la forme, bref, tout ce qui fait la base du métier d'artiste.
Le premier numéro invite douze auteurs à s'exprimer sur la thématique « L'Art inutile ! » : Alfred, Karine Bernadou, Florence Dupré la Tour, Joub, Laurent Lefeuvre, Emmanuel Lemaire, Anneclaire Macé, Claire Malary, Nylso, Eric Sagot et Zanzim.
Toutes et tous préoccupé.e.s par l'urgence sanitaire, la culture ne semble plus être un produit de première nécessité. Et pourtant… À ceux qui se posent la question de savoir si l'art est utile, nous souhaitons leur tendre cette revue QDB et leur répondre cette intemporelle citation de Michel Serres :
« A quoi bon vivre si nul jamais n'enchante le monde ? »
Retrouvez la revue en version papier, dans les lieux culturels de Bretagne, à partir du 15 décembre et dès maintenant dans les commerces de proximité de Saint-Malo et le pole culturel La Grande Passerelle.
En numérique : https://bit.ly/3orU8z8
+ Lire la suite
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Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

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