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EAN : 9782362794230
240 pages
Alma Editeur (05/09/2019)
3.61/5   14 notes
Résumé :
Elles ont le même genre d’âge, quelque part au milieu de cette longue période floue entre jeunesse et vieillesse. Elles font toutes trois partie des gens qu’on ne regarde pas. Les voici toutes trois au moment où la vie déraille. L’eau est leur miroir, leur alliée : lac, rivière ou océan. L’intensité de leur monde intérieur est la plus grande force dont elles disposent pour résister, jour après jour, contre la violence de nos sociétés.
Trois silences sauvages... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Trois nouvelles. Trois portraits de femmes. Des discrètes, de celles qu'on ne voit pas, transparentes, sans histoire exposée. Et porteuses d'un lourd secret.

C'est la plume de l'auteur qui les révèlent dans leur vie intérieure chahutée. Les drames y sont là, présents ou passés, inavouables, indicibles et pourtant si réels.

Impossible de faire l'économie de la compassion, tant leur histoire est poignante. et de l'admiration pour la force qui les maintient hors de l'eau. L'eau, qui prend une place primordiale au coeur de ces tranches de vie.


Très belle écriture qui sublime ces récits émouvants.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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"...elles font partie de celles qu'on ne regarde pas." En butte à l'hostilité du monde pour des raisons principalement économiques, mais pas que, elles puisent dans leurs ressources intérieures, mais aussi dans leur rapport à la nature, de quoi tenir bon.
Un triptyque de textes donc, pour trois femmes dont le destin serre le coeur pour des raisons différentes.
Il y a d'abord l'héroïne de Sirène, à qui semble s'offrir une seconde chance mais qui sera rattrapée par la violence imbécile . Elle préfèrera confier son destin à l'eau et au brouillard.
Puis, la jeune femme de Chien qui ruse pour qu'on ne se rende pas compte de sa situation dans une société qui feint d'interpréter comme ça l'arrange les indices de plus en plus visibles de sa détresse. Récit central, il comporte des scène qui m'ont juste broyé le coeur, tant elles sont insoutenables.
Quant à la dernière, c'est celle qui semble la mieux insérée dans la société, mais qui ne possède pourtant qu'un seul tailleur pour assister à une réunion à l'étranger , l'occasion de s'ouvrir au monde et de s'intéresser à un animal océanique étrange, la Limule. Une échappée belle qui clôt ces récits sur une respiration bienvenue.
Entre onirisme, poésie et réalité brute, Karin Serres dépeint avec acuité et sensibilité un univers qui est à la fois le notre et pas tout à fait. Des portraits bouleversants. Une belle découverte.




Merci aux éditions Alma  et à Babelio.
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Trois femmes, trois histoires captées à un moment significatif de leur vie. Elles ont en commun la solitude, une certaine incompréhension du monde qui les entoure, une manière personnelle de faire face.

Dans la première nouvelle, une femme en prise avec une perte insupportable va essayer de se recomposer une vie complètement différente et va presque y arriver avant d'être rattrapée par l'absurdité de la violence à l'état brut.

La seconde nouvelle est de loin la plus poignante et la plus magistrale. Une femme seule vit dans un appartement avec son chien. Elle travaille, mais est complètement démunie. Plus d'eau, plus d'électricité, plus de meubles, tout ce qui était vendable a été vendu et par-dessus tout des ruses à n'en plus finir pour cacher à son entourage son état de dénuement. Seule échappée dans cette vie sinistrée, les visites à sa grand-mère dans une maison médicalisée.

La narratrice est amenée à des extrémités éprouvantes pour manger à peu près tous les jours. La chute de cette nouvelle réserve une surprise que je n'avais pas vu venir. Rien de spectaculaire, mais la démonstration que perdue dans son monde intérieur, on peut passer complètement à côté de ce que sont les autres.

Le dernier texte est plus léger en apparence, avec une femme qui part à l'étranger pour son travail et s'attache à des détails concrets pour être à la hauteur de ce que son employeur attend d'elle. Evidemment derrière cette apparence, se dissimule un dilemne qui trouvera peut-être sa solution devant des sortes de "poêles à frire" au bord de l'océan.

L'auteure le dit elle-même "Je partage ma vie entre deux sortes de mondes : celui dans lequel j'existe physiquement et celui que j'habite plus intérieurement, à travers mes fictions". Son monde intérieur est foisonnant, frôle parfois le fantastique et l'étrange et décrit admirablement les pensées qui nous assaillent, les états d'âme qui nous traversent.

Assez différent de "Monde sans oiseaux" ce recueil confirme le talent singulier de Karin Serres. A suivre ..
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Magnifique portrait de femmes, mais pas seulement, a travers ces 3 nouvelles, karin serres, parle des femmes et de la société qui les entoure, on retrouve ce ton bucolique, déjà présent dans le très recommandable "monde sans oiseaux", c'est simple, ça glisse, mais sans vous en rendre compte, vous développez une empathie profonde pour ces femmes d 'aujourd'hui, dans un monde en perpétuel mutation, seul ne change pas en filigrane, ce rapport aux choses essentielles, qui font des romans de k serres, une bulle ouatée, ou il fait bon se blottir
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Ce curieux roman est composé de trois récits distincts, mettant en scène trois femmes, qui semblent avoir à peu près le même âge, quelque part entre jeunesse et vieillesse. Chaque récit porte le nom d'une créature : Sirène – Chien – Limule.

Les femmes de cette trilogie féminine sont seules, en marge de la société ; elles n'ont que faire des conventions, elles n'ont pas de nom.

~ Il y a cette femme silencieuse qui débarque un matin au bar le Dauphin d'on ne sait où et qui finit par y rester pour faire la cuisine. de violents cauchemars peuplent ses nuits.

~ Et cette autre femme qui vit seule avec son chien dans un appartement sans électricité et sans eau courante. Qui vit de rien. Qui part au travail le matin, ne mange rien, chasse le canard dans la forêt le soir. Qui a tout sacrifié pour sa grand-mère.

~ Cette femme enfin, qui part sur la côte Est des Etats-Unis pour assister à un congrès. Chaque matin, elle prend l'habitude de marcher sur la plage qui se trouve en bas de son hôtel. Elle y découvre une espèce jusqu'alors inconnue pour elle : des horseshoe crab. Elle se prend d'affection pour ces espèces de poêles à frire sur pattes, tout en apprivoisant l'enfant qu'elle porte en elle.

Trois récits où l'animalité demeure tapie dans un coin, prête à bondir, où la solitude est comme une seconde peau et où l'eau est un personnage à part entière : lac où l'on s'immerge, miroir, eau de pluie qui goutte sur le corps, mer. Les Silences sauvages est un bel ovni littéraire, étrangement poétique et surprenant, sur les mondes intérieurs et le sauvage.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le soleil s'est couché, les oiseaux se sont tus. Un avion passe haut dans le ciel, suivi par sa moustache de lait. Elle déteste ce moment, chaque jour, quand la nuit gagne, envahissant les pièces à l'électricité coupée, la repoussant devant les fenêtres, dans les lueurs du lampadaire, pour finir par l'envoyer au lit comme les poules, comme les bébés. Elle remonte le drap jusque sur son visage pour ne plus voir la pénombre vide qui l'entoure. Son lit, un radeau perdu au milieu d'un océan de plancher d'ombre.
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Elle est tellement silencieuse qu'elle se fond dans l'ombre des murs du café. Souvent, la patronne sursaute lorsqu'elle fait un mouvement qui la révèle, derrière le comptoir ou au fond de la salle où elle s'est installée pour éplucher les légumes du déjeuner.
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Videos de Karin Serres (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karin Serres
Paysage sonore : "A la renverse" de Karin Serres.
Lecture auditive et visuelle réalisée par mes élèves de 6è4 en 2014-2015 pour le projet théâtre Pièces à lire, Pièces à entendre, partenariat avec le TNT sur un petit extrait de la magnifique pièce de Karin Serres.
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