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EAN : 9782234073951
112 pages
Stock (21/08/2013)
3.57/5   115 notes
Résumé :
« Petite Boîte d'Os » est la fille du pasteur d'une communauté vivant sur les bords d’un lac nordique. Elle grandit dans les senteurs d'algues et d'herbe séchée, et devient une adolescente romantique aux côtés de son amie Blanche.

Elle découvre l'amour avec le vieux Joseph, revenu au pays après le « Déluge », enveloppé d'une légende troublante qui le fait passer pour cannibale.

Dans ce monde à la beauté trompeuse, se profile le spectr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 115 notes
Nous sommes au milieu de nulle part dans un village de paysans où « Petite boîte d'os » nous raconte la vie de sa famille, de son père pasteur, de sa mère qui se baigne nue, au clair de lune, dans le lac où reposent les cercueils des morts. Après le déluge, la petite communauté s'est retrouvée isolée, les oiseaux ont disparus :
« Il paraît qu'autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l'air, à plat ventre, sans tomber, et leurs cris étaient très variés. Ils étaient ovipares, comme les poissons ou les lézards, et les humains mangeaient leurs oeufs. On les appelait les oiseaux ».

En grandissant, « Petite boîte d'os » se pose des questions simples et fondamentales : « Mais si mon corps change, va-t-il aussi changer mes pensées ? ».

Elle se lie d'amitié avec Blanche, puis d'amour avec le vieux Joseph, et à son tour d'enfanter, c'est Knut qui arrive dans ce monde où les oiseaux ne sont plus qu'une lointaine légende. La vie suit son cours au rythme des saisons.
En nous plongeant dans un univers peuplés de créatures étranges, tels les cochons amphibiens et fluorescents, Karine Serres signe un texte à la fois poétique, et cauchemardesque.
Un premier roman qui laisse présager du meilleur !



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C'est un village isolé au bord d'un lac. Un village sur roulettes où chaque maison peut être déplacée quand les eaux montent pour éviter l'inondation. Un village où les cochons sont fluorescents et savent nager. Au fond du lac repose une forêt de cercueils, ceux des habitants morts qu'on laisse glisser sous les flots sombres en guise d'enterrement. Dans ce village est née « Petite boîte d'os », la fille du pasteur. A l'adolescence, la gamine est en crise : « Je ne les supporte plus, tous, leurs vies, nos vies ordonnées, régulières et policées. Je déteste notre joli village aux maisons multicolores, bien droites et propres au-dessus de leur joli reflet. Je hais les jours qui se succèdent, toujours les mêmes. le temps passe, je grandis, mon destin se dessine au-dessus de l'eau plate, planche après planche, pas après pas : mariage, enfants, promenade, vaisselle… et je n'en veux pas. » Mais quand le vieux Joseph réapparaît comme par enchantement, la donne change. le vieux Joseph que la légende qualifie de cannibale et qui va devenir l'amour de sa vie.

Ce premier roman est magique. Une bulle hors du temps et des modes. Karin Serre vous prend par la main et vous emmène dans un univers étrange, à la fois improbable et tellement réel. Elle raconte une histoire d'amour et de mort(s), la fin d'un monde. Sa prose au lyrisme contenu est ciselée, très musicale. On traverse avec délice l'existence de Petite boîte d'os, ses joies et ses peines. L'originalité tient dans le ton choisi, ce souffle de liberté que l'on ressent dans chaque phrase. Aucune timidité dans cette écriture qui allie poésie, sensualité et réalisme mais au contraire beaucoup d'audace. Forcément je suis fan.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Attention coup de coeur pour cet ouvrage, coup de foudre pour l'auteure. Oui, oui, tout ça. le court récit de madame Serres nous emmène dans un monde post-déluge à la rencontre de Petite Boîte d'Os, une héroïne dont je suis littéralement tombée amoureuse. Durant ma lecture, je n'ai cessé de penser à Un Coeur Simple de Flaubert -rien que ça-. Car indéniablement, Karin Serres parvient à nous rendre le fil d'une vie sans le briser, avec un style d'une poésie aussi discrète qu'émouvante. La rencontre entre cette existence presque ordinaire avec un contexte mystérieux et onirique donne au roman un ton unique et surprenant. le grand amour de Petite Boîte d'Os m'a transportée tellement il ressemble à ce que l'on peut vivre dans la réalité. Cette authenticité des sentiments rend la dérive de l'Humanité encore plus tragique. Car si Monde sans oiseaux semble quelque peu naïf au premier abord, on comprend vite que le récit est plus profond que l'on pourrait le croire. Au détour d'une page, l'ironie de l'auteure nous surprend pour nous mener à une réflexion sur ce qu'est la Nature, l'écriture, l'Humain, la Vie. Et la plume de Serres se montre à la hauteur de son ambition littéraire.

Tu le sais ami lecteur, j'aime la subtilité en littérature, la délicatesse. Rien ne me heurt plus que l'abus que l'on fait de ces qualificatifs dans la presse quand on parle bouquin. Il suffit qu'un écrivain fasse dans le style si à la mode -phrases courtes, images naïves, simplicité grammaticale- pour qu'on s'écrie que vraiment tout ça est délicat, que ça coule, que c'est de la littérature. Généralement ce genre de critique me fait mourir de rire et même m'agace franchement. Pour le coup, Monde sans oiseaux mérite vraiment que l'on parle de délicatesse et de subtilité. Et je redécouvre ce que peut être la simplicité lorsqu'elle n'est qu'apparence et sert si bien le récit. Merci, madame Serres.


NOTE GLOBALE : 18 / 20

Sur le blog, une interview de l'auteure.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Je m'interroge encore à propos de ce monde sans oiseaux, mais avec cochons aquatiques fluorescents...
Une histoire pas assez élaborée, une écriture certes poétique, mais où est le liant, la magie, pour aller où ?
Déçue !
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Dans un futur où les oiseaux ont disparu et n'appartiennent plus qu'au folklore et aux légendes, une femme que l'on surnomme « petite boîte d'os » nous raconte sa vie, dans ce décor de fin du monde, avalé peu à peu par la montée des eaux. Un décor composé de cochons modifiés génétiquement, d'un vieil homme cannibale, d'une petite fille rêveuse et solitaire, d'un village isolé, d'un lac rempli de cadavres et de maisons à roulettes…

Avec ce premier roman plein de finesse et de pudeur, Karin Serres nous offre un joli conte empreint de poésie et de mélancolie. Une histoire à la fois belle et tragique dans laquelle une femme assiste, impuissante, à la disparition de tout ce qu'elle a connu. Une jolie découverte !
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critiques presse (1)
Lhumanite
07 octobre 2013
Ce premier roman se revêt des plus beaux atouts du conte, pour conduire le lecteur vers un imaginaire à la Edgar Allan Poe, l’insouciance enfantine en plus.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
La peau du lac frémit, frise, se creuse comme une tôle ondulée puis explose en une immense vague qui asperge toutes les maisons du village sous le cri de ma mère qui me surplombe, petit corps gluant qui vient de ramper hors de sa nuit rouge pour atterrir sur le plancher au bout du cordon qui bat
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Mon père entre dans ma chambre, intrigué par ces larmes, tous les soirs, à heure fixe. [...] Subjuguée, je me tais, narines dilatées. Nos regards se croisent dans l'obscurité. Puis il s'en va, en faisant craquer ses chaussures. Et je ne sais pas encore dire "papa" pour le retenir, alors je joue avec mes doigts de pied qui, eux, ne me quittent jamais.
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Je ne les supporte plus, tous, leurs vies, nos vies ordonnées, régulières et policées. Je déteste notre joli village aux jolies maisons multicolores, bien droites et propres au-dessus de leur joli reflet. Je hais les jours qui se succèdent, toujours les mêmes. Le temps passe, je grandis, mon destin se dessine au-dessus de l’eau plate, planche après planche, pas après pas : mariage, enfants, promenade, vaisselle… et je n’en veux pas.
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Jour après jour, les yeux du cannibale se collent dans mon dos, ronds et froids, sur un chaque omoplate. Si incrustés qu'un jour ils traversent réellement la fenêtre, mon manteau, mon pull, et je les emporte au collège, pour la journée.Je les sens dans mon dos . De temps en temps je les frottent doucement contre mon dossier.
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Je déplie mes poumons fins comme des peaux de tomate, je vagis. Epuisée, ma mère glisse le long de la couette d'herbes sèches et tombe à mes côtés. Je la regarde à l'envers, maman-montagne-maman, pleine de son odeur.Tant de sensations nouvelles m'assaillent.
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Videos de Karin Serres (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karin Serres
Paysage sonore : "A la renverse" de Karin Serres.
Lecture auditive et visuelle réalisée par mes élèves de 6è4 en 2014-2015 pour le projet théâtre Pièces à lire, Pièces à entendre, partenariat avec le TNT sur un petit extrait de la magnifique pièce de Karin Serres.
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