Il aura fallu cette gigantesque panne d'électricité pour faire prendre conscience aux habitants de ce village de Dordogne de leur asservissement à la société de consommation.
Toute une communauté composée surtout de néo-ruraux, de quelques locaux et d'exilés britanniques qui, face à l'adversité, va retrouver le goût du partage, le plaisir de l'accueil, la richesse des échanges.
Regroupés autour d'un lieu participatif appelé le Café, les habitants de cette petite commune, vont surtout redonner un sens à leur vie et, en tirant profit de leur environnement et de leurs connaissances individuelles, ils vont apprendre à penser collectif et à mutualiser les ressources.
Une belle leçon de vie qui, outre la petite liste d'indispensables que je me suis empressée d'aller acheter (lampes à manivelles, chargeurs solaires, piles, allumettes, bougies et j'en passe), m'a profondément interpellée sur nos nombreuses dépendances et notre incapacité à subvenir à nos besoins.
Des valeurs comme la solidarité, la tolérance ou la fraternité retrouvent toute leur raison d'être et j'ai eu envie de croire, avec cette bande d'amis, que l'utopie était possible.
Une histoire révélatrice que
Caroline Sers a construite comme un film catastrophe, en présentant d'abord chacun des personnages dans leur quotidien puis en les mettant à l'épreuve de ce nouveau mode de vie autonome. Maintenant tous une réserve sur leur passé, ils entretiennent un voile qui plane sur leurs vies et l'instant présent devient plus important que le vécu. C'est ce qui m'a permis de m'identifier à certains d'entre eux et de m'imaginer dans une telle situation.
Un sujet très intéressant qui soulève une problématique d'actualité et un roman agréable à lire.