Prudent,
Jean-Louis Servan-Schreiber se refuse, dans ce livre, à employer le mot bonheur. C'est dire qu'il refuse de signer un traité du bonheur comme il en existe tant, et de stupides, de niais, de malhonnêtes. Ainsi, sous sa plume, “heureux” devient “content” (cf. son titre) et “bonheur” “contentement”, au risque, souvent, de paraître des termes inappropriés, mais c'est sa règle du jeu. C'est comme si JLSS avait pris acte dece formidable aphorisme de
Georges Hyvernaud: “Pour le bonheur, on choisira le petit modèle”. Modestie, telle est la qualité première de ce livre sur lequel je suis tombé par hasard et qui, à mon grand étonnement, ne m'est pas tombé des mains. Modestie et optimisme, mais sans mièvrerie. On opposera qu'il est facile à un homme né avec une cuiller en argent dans la bouche, qui a si facilement réussi socialement et financièrement, grâce à un environnement familial favorisant les ambitions et les réussites, de donner des leçons de... contentement. Mais ce procès-là serait trop facile. Si JLSS a été gâté par la vie, cela ne lui interdit pas de partager ses sentiments et ses expériences, voire d'exprimer quelques idées ou contatations éprouvées. Et il y réussit fort bien (quand je suis extrêmement méfiant de ce genre d'ouvrages), se gardant toujours de se faire donneur de leçons, avec un style d'une remarquable limpidité, des mots très sûrs, un sens pédagogique incontestable, une vraie simplicité et, enfin, une empathie qui ne le confine pas dans son milieu social, politique, professionnel ou... psychologique. le créateur de “L'Expansion” et directeur de”Psychologies mgazine” signe donc ici un livre honnête, concis et sans prétention, sans recettes ni solutions miracles, mais riche de témoignages simples qui, sans chercher à faire leçon, peuvent valoir comme conseils utiles.