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Critique de sylviedoc


Lu dans le cadre d'un Comité de Lecture Ado.
Cette histoire aux frontières du fantastique est présentée comme un entretien entre Louise R., figure emblématique des Félines, et l'écrivain qui recueille son témoignage.
De nos jours, dans la société que nous connaissons, une jeune fille de 17 ans qui ne veut pas sortir de sa cabine à la piscine, lors d'un cours de natation. La faute à un banal complexe, si fréquent à cet âge-là ? Quand elle finira par céder à Louise, venue la convaincre, toute sa classe va découvrir qu'Alexia est recouverte de duvet, semblable à un pelage. Fragile et moquée de tous, Alexia se suicide peu après. Mais elle n'est pas la seule à présenter cette singularité, très vite les réseaux sociaux relaient des images d'autres jeunes filles couvertes de poils, et Louise elle-même ne tarde pas à être atteinte par cette « mutation ». le pelage n'est pas le seul « symptôme », les sens se développent, et une certaine férocité se manifeste quand on cherche trop noise aux « Obscures », le nom que leur donne l'opinion publique effrayée par ce phénomène. Assez rapidement, Oscar Savini, un leader charismatique va s'emparer de cette peur et créer « La ligue de la lumière », un mouvement qui se targue de remettre ces filles dans le droit chemin, puisque d'après lui, c'est Dieu qui leur inflige ce châtiment. Louise et certaines de ses amies vont se révolter contre l'ostracisme dont elles font l'objet...Elles se baptisent Les Félines et vont mener le combat contre l'intolérance et l'ignorance.

Ce que j'en ai pensé : je peux parler de coup de coeur pour ce roman jeunesse, qui fait passer des messages très forts et qui devrait particulièrement nous parler en ces temps troublés : la peur de la différence, de la contagion, des femmes qui osent parler, dénoncer les agressions dont elles ont été victimes... de l'autre côté, la récupération de ces peurs par des « gourous » sans scrupules, ces pseudos idéalistes fachisants qui prônent une société lisse et sans éléments perturbateurs ni étrangers, où les minorités ont intérêt à filer doux pour être tout juste tolérées. Heureusement que les valeurs d'entraide et de solidarité restent vivaces, et que certains n'ont pas peur de se dresser contre la majorité moutonnière pour tenter d'aider ces jeunes filles opprimées. Cela m'a fait penser aux personnes qui apportent leur soutien aux migrants, au risque de lourdes sanctions lorsque ceux-ci entrent illégalement dans le pays. On aborde là le concept de désobéissance civile, cher à un autre Stéphane (Hessel). Un autre thème abordé est celui de la destruction des emplois dans l'industrie, facteur de fragilisation des populations qui dès lors sont plus faciles à manipuler. Un roman bien ancré dans notre temps, même si les Félines ne sont qu'une émanation de l'imaginaire de l'auteur. A moins que...Minette, tu me sembles parfois très humaine...
Mon (petit) bémol : l'histoire d'amour entre Tom et Louise n'est pas complètement crédible, je trouve que Tom n'est pas vraiment à la hauteur, son personnage me paraît un peu faible par rapport à celui de Louise.

Conclusion : Je ne peux que recommander ce roman qui véhicule des messages très positifs de tolérance, d'ouverture aux autres et qui permettra peut-être aux adolescents de relativiser les métamorphoses de leur physique ! Il s'adresse autant aux filles qu'aux garçons, ces derniers seront sensibilisés à certains comportements inacceptables, tels que se passer du consentement d'une fille, par exemple. La multiplication d'ouvrages de ce genre pourrait contribuer à changer la vision de l'autre, celui qui est différent, et à réduire l'ostracisme bien trop présent dans notre société. Je le recommanderais à partir de 13-14 ans.
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