Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Nous sommes dans une banlieue du Nord de la France. « La Meute » est constituée par une bande de garçons profondément racistes qui se réclament du mouvement skinheads. Frédéric intègre le groupe après avoir réalisé avec succès une série d'épreuves. La Meute est alors en guerre contre les « Arabes » de la cité d'en face et prépare un coup d'une rare violence. Frédéric doit être de la partie mais un appel de sa grand-mère atteinte d'Alzheimer va changer le cours des choses : elle s'est enfuie de l'hôpital et veut prendre le train pour l'Espagne. Frédéric l'a rejointe in extremis sur le quai de la gare et le voilà emporté malgré lui vers son pays d'origine. Commence alors une aventure extraordinaire sur les traces de son passé. Sur leur route, ils croisent Kenza et son père, marocains. L'occasion pour le jeune homme de faire l'expérience de la différence. Guadalquivir est un roman d'apprentissage qui évoque de nombreux problèmes de société comme la violence, la montée du racisme, le chômage, les maladies de la vieillesse, etc. Malgré la multitude des thèmes abordés, ce roman ne tombe pas dans le misérabilisme. Le Guadalquivir est le fleuve mythique de l'Andalousie. Il tire son nom de l'expression arabe « al-wadi al-Kabir » qui signifie « le grand fleuve ». À l'image du parcours du fleuve, le jeune héros évolue et traverse l'Espagne, à la découverte de lui-même. Enfin, la poésie espagnole qui jalonne le récit instaure une émotion empreinte de nostalgie. Maryline Duval
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Parce qu'on aurait pu continuer comme ça toute la nuit. Jusqu'au petit matin. A se battre sans fin. Et pas un de nous deux n'aurait abandonné. Parce qu'on le sait maintenant: on est pareils tous les deux. Écorchés l'un et l'autre. Je réalise pourtant que Kenza vient de me sauver la vie. Alors ma main cherche la sienne. Et, comme un signe de paix, nos doigts se mêlent. Et le souffle court, l'un contre l'autre, nos corps se serrent pour se réchauffer. Nos yeux pleurent. De ne pas pouvoir dire ce qu'ils voudraient. Toute la rage qu'on a. Et tout l'amour qu'on a. Tout ce feu, toutes ces flammes qui restent bloqués là, à l'intérieur. Toutes ces braises qui nous déchirent et sur lesquelles on ne peut pas mettre de mots sans saigner. Parce que cette vie fait de nous des animaux, privés de paroles et la bouche pleine de crocs. Des bêtes féroces qui mordent la main qui se tend. Parce qu'on a grandit trop vite avec au milieu de nous un grand vide brûlant. Alors on se serre et on se réchauffe. Et on pleure et on rit. En même temps. Comme le soleil et la pluie.
C'est jamais facile de vivre avec celui qui n'est plus là. C'est comme des braises qui brûlent tout au fond (et Béchir pose sa main sur son ventre). Des braises qui réchauffent et qui brûlent à la fois. On ne peut pas les éteindre parce qu'elles sont à l'intérieur de soi. Parce qu'elles font partie de soi. Et c'est comme si elles vous consumaient à chaque instant, à petit feu. Elles vous réveillent la nuit et elles vous font courir à travers le monde, comme un dément. Dans ces moments-là, on ferait n'importe quoi et on donnerait tout pour éteindre la brûlure. Et pourtant, certains soirs, elles vous réchauffent, elles vous rassurent et vous donnent la force d'avancer à travers la nuit. Comme une étoile. Ça devient la plus belle lumière qui soit. Tu vois, Frédéric, c'est pour ça qu'il ne faut pas chercher à éteindre ce feu. Parce qu'il peut devenir ton guide. Alors il faut prendre soin de l'entretenir en faisant toujours attention à ne pas se brûler. C'est le plus difficile. Et je sais que tu peux y arriver.
C'est jamais facile de vivre avec celui qui n'est plus là. C'est comme des braises qui brûlent tout au fond (et Béchir pose sa main sur son ventre). Des braises qui réchauffent et qui brûlent à la fois. On ne peut pas les éteindre parce qu'elles sont à l'intérieur de soi. Parce qu'elles font partie de soi. Et c'est comme si elles vous consumaient à chaque instant, à petit feu. Elles vous réveillent la nuit et elles vous font courir à travers le monde, comme un dément. Dans ces moments-là, on ferait n'importe quoi et on donnerait tout pour éteindre la brûlure. Et pourtant, certains soirs, elles vous réchauffent, elles vous rassurent et vous donnent la force d'avancer à travers la nuit. Comme une étoile. Ça devient la plus belle lumière qui soit. Tu vois, Frédéric, c'est pour ça qu'il ne faut pas chercher à éteindre ce feu. Parce qu'il peut devenir ton guide. Alors il faut prendre soin de l'entretenir en faisant toujours attention à ne pas se brûler. C'est le plus difficile. Et je sais que tu peux y arriver.
Il faut pardonner. Pardonner aux hommes d’être trop vivants pour s’attacher à la vie. Toi aussi tu pardonneras un jour. Tu pardonneras aux lâches, aux fascistes et aux ignorants. Tu pardonneras à tout ceux qui s’attachent trop à la vie…
Je ne suis pas malade. C'est juste mes souvenirs qui s'enfuient. Mais ce n'est pas ma faute. Je fais ce que je peux pour les retenir. J'ai rien fait de mal, moi.
Dans cet épisode, nous vous présentons des livres qui nous ont fait rire. Huit propositions de lectures pour différents âges : de l'humour, fin ou gras, des jeux de mots, de l'absurde, du comique de situation, de la satire sociales... Des livres que nous avons beaucoup aimés, auxquels nous repensons avec le sourire et que nous adorons mettre entre les mains des lecteurs. Une liste à garder précieusement, concoctée par nos libraires Laure, Rozenn, Nolwenn, Jérémy, Nicolas et Adeline !
Voici les livres cités dans cet épisode :
Un ours, un vrai, de Stéphane Servant et Laëtitia le Saux (éd. Didier Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128786-un-ours-un-vrai-stephane-servant-didier-jeunesse ;
Horace. Tome 1, Cheval de l'Ouest, de Poirier (éd. Revival) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23359947-horace-tome-1-poirier--revival ;
Les Culs-reptiles, de Mahamat-Saleh Haroun (éd. Gallimard/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22745328-les-culs-reptiles-mahamat-saleh-haroun-folio ;
Admirable, de Sophie Fontanel (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22540820-admirable-l-histoire-de-la-derniere-femme-ride--sophie-fontanel-seghers ;
Chroniques du Château faible, de Jean-Christophe Mazurie (éd. Fluide Glacial) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23032241-1-chroniques-du-chateau-faible-tome-01-jean-christophe-mazurie-fluide-glacial ;
Stella et l'Amérique, de Joseph Incardona (éd. Finitude) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109474-stella-et-l-amerique-joseph-incardona-finitude ;
Le Rire des autres, d'Emma Tholozan (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23030426-le-rire-des-autres-emma-tholozan-denoel ;
Roman fleuve, de Philibert Humm (éd. des Équateurs/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23286751-roman-fleuve-philibert-humm-folio.
Et quelques autres titres qui auraient pu faire partie de cette sélection de livres drôles :
Le Discours, de Fabrice Caro (éd. Gallimard/Folio) ;
Miracle à la tombe aux Aspics, d'Ante Tomi (éd. Libretto) ;
N'essayez jamais d'aider un kangourou !, de Kenneth Cook (éd. Autrement) ;
Je dénonce l'humanité, de Frigyes Karinthy (éd. Viviane Hamy) ;
Le Chien de madame Halberstadt, de Stéphane Carlier (éd. le Tripode) ;
Roulio fauche le poil, de Julia (éd. le Tripode) ;
La Vie est une corvée, de Salomé Lahoche (éd. Superexemplaire) ;
Idées noires, de Franquin (éd. Fluide Glacial) ;
#Les Mémés, de Sylvain Frécon (éd. Fluide Glacial).
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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