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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman intitulé Sirius et signé Stéphane Servant.

Or donc, dans un monde dévasté par un virus mystérieux et désormais stérile, Avril, jeune femme déterminée, s'occupe tant bien que mal de Kid, son petit frère. Hélas, ils sont contraints de quitter leur abri dans la forêt pour fuir de mystérieux agresseurs. Une longue route commence…

-Vraiment très longue, la route.

-Rhôôh, n'exagère pas, ce n'était pas si ennuyeux que ça…

-Non, d'accord. Mais il y a à redire.

-Donc, il y a donc plein de choses positives…

-Et plein d'autres négatives…

-Mais ça suffit ! On n'y arrivera jamais si tu m'interromps tout le temps ! Bon!

Alors, un point positif pour commencer : dès le début de la narration j'ai trouvé l'immersion efficace. Les longs passages décrivant la vie d'Avril et de Kid sont bien menés et le mystère est savamment distillé, car très vite, il devient évident qu'Avril cache un Terrible Secret. Quel est-il ? Voilà l'un des enjeux de l'intrigue qui m'a poussée à poursuivre.

-Ben moi, dès le début de la narration, j'ai trouvé Kid insupportable. Je ne savais pas comment faisait Avril pour tenir avec ce gamin têtu, immature et inconscient jusqu'à la mettre en danger comme s'il n'avait pas deux sous de jugeote et qu'il était imperméable aux émotions de sa grande soeur.

-T'es un peu dure quand même. Ce n'est qu'un enfant !

-Un enfant dont les gaffes et le babil m'horripilent. Et son évolution m'a mise très mal à l'aise par la suite.

-Et un autre point intéressant, c'est l'ancrage du roman dans l'actualité !
Avec la ville isolée des réfugiés, le fanatisme et le propos clairement horrifié sur la pollution et l'abattage…

-Ce qui nous mène à un nouveau point gênant : le spécisme. Ou plutôt, l'antispécisme dans ce cas.

-Le quoi ?

-L'antispécisme. C'est un courant de pensée qui refuse de hiérarchiser la vie humaine et la vie animale. Toutes les deux se valent et l'une ne doit pas être privilégiée aux dépends de l'autre.

-Bah, c'est plutôt sympa, non ?

-Oui, tout à fait, en théorie. Cependant, dans un monde où il n'y a plus rien à manger parce que les animaux sont morts et que rien ne pousse, je ne vois guère comment tu peux te passer de viande quand tu en trouves. Si à la rigueur tu trouvais un champ de blettes et/ou de pommes de terre de temps en temps, d'accord, mais il n'y a rien de rien ! Là-dessus, le texte ne me convainc pas. Pas par idéologie, mais par souci de réalisme. Dans la même veine, les métaphores sur la fécondité anéantie d'Avril m'ont fait soupirer, je les trouve vieilles et usées.

-En revanche, les portraits humains sont réussis ! Comme le voyage fournit maintes occasions de rencontrer des gens, le lecteur en a pour son argent : des rencontres douces-amères, horrifiantes ou terrifiantes… La palette d'émotions et de caractères est large, et j'ai vraiment été surprise sur ce point. J'ajoute que le style est plaisant, multiforme ; sobre et efficace quand il s'agit de raconter, tronqué, abîmé lorsque Kid s'exprime, et capable de belles envolées poétiques.

-Hélas, cela ne suffit pas à me faire complètement vibrer. J'ai passé un bon moment, étonnant, surprenant, bref, plaisant. Cependant, le personnage de Kid m'a trop irritée pour que je me plonge totalement dans le roman.

-Tu es sans un monstre sans coeur !

-Absolument. »
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