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EAN : 978B087B5L47G
199 pages
M+ éditions (19/04/2020)
4.21/5   65 notes
Résumé :
Quand son père lui annonce qu'il part étudier en Argentine, Gustave, dix-sept ans, pense partir en voyage linguistique. En réalité, le jeune lycéen intègre malgré lui l'internat d'une école privée très particulière, gouvernée de main de fer par le colonel Perez, militaire retors dont les enseignements ne semblent connaître ni lois ni limites. Pour Gustave et ses camarades, totalement coupés du monde extérieur, le cauchemar commence...
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Je sors mitigée de ce roman. L'auteur montre sans conteste sa passion pour cette période de l'histoire d'Argentine qualifiée de « guerre sale », et insiste sur ces enfants volés à leur mère et adoptés par des couples proches de la junte alors au pouvoir, anciens nazis réfugiés dans une argentine qui leur ouvrit ses portes pour leur offrir la sécurité en leur épargnant tout jugement et leur proposant l'asile politique.

Il y est bien question des « desaparecidos », individus jugés subversifs, capturés par les militaires, puis torturés et assassinés, toutefois Céline Servat s'en tient là, laissant au lecteur un certain questionnement qui correspond peut- être aux questions que se sont posées les familles quant à la disparition de leurs proches, enterrés secrètement ou largués dans l'océan depuis un avion, mais alors, pourquoi ne pas inclure dans le roman, quelques épisodes rappelant les « locas » de la place de mai, ces grand-mère qui se manifestèrent pour retrouver leurs petits enfants ? C'est la raison pour laquelle j'ai eu l'impression que la question n'était pas suffisamment approfondie, sans doute n'était-ce pas l'objectif de ce roman noir.

Par ailleurs, Céline Servat précise bien que l'histoire de cet internat « spécial est issu de son imagination », et il assure bien sa fonction au coeur de ce thriller : la terreur d'adolescents perturbés parfois, avec des crimes perpétrés par une ombre non identifiée, des appels au secours qui échouent en raison d'un vaste complot de la part des dirigeants, mais certains passages donnent l'impression d'une caricature : des professeurs anciens nazis qui refont l'histoire ou encore, des cours entiers dédiés aux formes de tortures un peu grossiers et sans finesse, cela ne me semble pas très crédible.



J'ai toutefois beaucoup aimé le journal de Gabriela, qui résume bien la situation en Argentine entre 1976 et 1983.
Je ne peux m'empêcher également de signaler à l'éditeur de ce roman, les grosses erreurs d'orthographe et les tournures maladroites qui le parsèment et perturbent la lecture.

Un roman intéressant qui appelle à se documenter sur un sujet que nul ne devrait oublier.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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J'ai rencontré l'autrice à travers les écrits d'un autre auteur de talent, Matthieu Biasotto. Céline était AlphaLectrice et moi BetâLectrice. Grâce à elle, j'ai découvert la fabuleuse plume de Céline Denjean.
Lorsqu'à son tour elle a pris la plume, je me suis dit qu'il faudrait bien que je vois ce qu'elle pouvait nous offrir.
Je la croise souvent sur le groupe des Mordus de Thrillers.
Ses recommandations sont toujours excellentes et voici que l'un de ses livres rentrent enfin dans ma PAL et n'y reste pas longtemps.
J'ai dévoré son roman en deux jours. Ben oui, il parait que la nuit il faut dormir…au moins un peu.

Premier roman d'une trilogie.
Première surprise pour moi, le thème abordé.
Céline ne se contente pas d'écrire un thriller, elle choisit d'y mêler l'Histoire. Tout ce que j'aime !

Un jeune garçon, Gustave, est envoyé par son père dans un internat en Argentine. Gustave n'a pas connu sa mère et n'est pas proche de son père, il part donc sans trop de remords.
Très vite, il va s'apercevoir que cet internat, où a séjourné son père plus jeune, n'est pas du tout ce à quoi il s'attendait.
L'enseignement pratiqué lui donne des frissons et les travaux pratiques, l'envie de vomir.
Puis, une nuit, l'un de ses camarades va disparaitre, faisant naître en lui sa plus grande frayeur.
En alternance, nous découvrons les pages du journal intime de Gabriella. Elle y raconte la mort de son frère et sa lutte contre le gouvernement.

Le suspense est au rendez-vous. Je me suis demandée jusqu'où Céline pousserait l'horreur. Rien qu'avec les noms évoqués dans la bibliothèque de cette internat, je suis comme Gustave, j'ai des frissons d'angoisse.
Pas vraiment de surprise quant à la fin de ce roman. Un soulagement, non pas de le finir mais plutôt de la décision de ces adolescents. J'ai cru un moment que Céline faisait un remake de Hunger Games ^^.
Pour ce qui est du coupable, c'est également un bon choix.

Si une partie de ce roman est grandement de la fiction, Céline explique à la fin qu'elle s'est basée sur des faits réels.
Je ne peux pas en dire trop pour ne pas dévoiler l'histoire.
J'espère juste vous avoir donné envie de lire celui-ci.
Maintenant, je sais que je peux faire confiance à Céline pour sa propre plume, sans parti pris, et je vais chercher le tome 2 : Norrilag.
Et puis, un jour, qui sait, je croiserai peut-être Céline Servat sur un salon du livre, en vrai !
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Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lisant ce livre. La 4ème de couverture donnait le ton, ainsi que la mention "thriller" sur le bas de la couverture. Ce sont d'ailleurs les critères qui me l'avaient fait sélectionner lors du dernier Masse Critique. Un jeune lycéen intègre malgré lui un internat dans lequel il va vivre un cauchemar... pourquoi pas! Mais de là à imaginer le véritable contenu de l'histoire, j'étais loin!
Je ne sais d'ailleurs pas par où commencer.
L'histoire, peut-être. Gustave est sous l'emprise d'un père despotique qui ne l'aime pas. Il ne sait rien de sa mère. Un jour, son père décide de l'envoyer en Argentine dans un pensionnat où lui-même avait fait ses études et dont il a gardé un souvenir mémorable. Là-bas, Gustave croit enfin pouvoir se faire des amis, faire partie d'un groupe. Mais il déchante très vite lorsqu'il découvre la teneur des enseignements qui leur sont prodigués: honneur et gloire aux nazis, aux dictateurs en général, comment torturer son prochain, et j'en passe. Lorsque deux étudiants sont assassinés, Gustave n'a plus qu'une idée en tête: sauver sa peau.
Derrière cette histoire fictive Céline Servat propose en fait d'aborder un sujet réel: la fuite en Argentine de nazis et leur intégration dans la haute société de là-bas. Comme je l'ai lu dans plusieurs critiques, et cela est vrai, on sent à quel point elle maîtrise le sujet, on devine l'importance des recherches faites pour rendre son roman crédible.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que le pari est réussi. J'ai dévoré le livre, ne pouvant plus m'arrêter, chapitre après chapitre, je plongeais avec stupéfaction dans l'horreur de cet internat. Certaines scènes sont d'une violence à peine soutenable, pourtant je me pensais aguerrie pour ce genre de lecture! Comme quoi.
Quant au style, j'avoue avoir eu un peu peur au début car je ne suis pas friande des narrations au présent. Ici cependant l'histoire m'a happée au point de me faire oublier cet aspect.
Un grand bravo à Céline Servat pour ce roman époustouflant et il est certain que je lirai la suite!
Merci également à M+Editions à qui j'adresse ce petit message: attention aux coquilles! plusieurs fois des signes de ponctuation se retrouvent isolés en début de ligne...)
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Céline Servat nous entraîne dans un internat pas tout à fait comme les autres . Situé en Argentine , des adolescents s'y trouvent enfermés comme dans une prison à ciel ouvert . Gustave est un de ceux-là . Envoyé là-bas par son père , riche capitaine d'industrie français , sous prétexte d'un voyage linguistique , il va y découvrir , outre une ambiance plutôt glaçante , des cours très particuliers , bien loin de l'humanité et de la bienveillance qu'il s'attendait à trouver dans ce type d'établissement . Avec ses camarades , coupés du monde qui les entoure , il va vivre de biens curieux événements comme ces disparitions soudaines d'enfants ..et d'adultes . Dirigé d'une poigne de fer par le colonel Perez , Gustave et ses amis vont vite s'apercevoir que l'enfer n'est pas pavé que de bonnes intentions et qu'ils vont devoir lutter pour leur survie dans cet internat démoniaque .. et ce pour la plus grande fierté de leurs parents .

L'auteure n'a pas choisi l'Argentine par hasard comme toile de fonds à son roman . le pays a depuis la fin de la deuxième guerre mondiale accueilli bon nombre de nazis en fuite ou d'anciens sympathisants de la cause hitlérienne et mussolinienne. Un accueil garanti par la connivence du pouvoir péroniste de l'époque , admiratif de ces leaders fascistes , puis par celles des dictatures militaires qui ont suivies .
Le scénario nous fait découvrir peu à peu l'horreur et le mal qui habitent cet internat . Un lieu hors du temps qui a pour objectif de produire des futurs tyrans exempts de toute émotion , de toute humanité .
Le récit se lit de manière fluide et ne laisse aucune place aux temps morts mais à une tension permanente qui ne laisse aucun répit à nos jeunes protagonistes comme aux lecteurs . Un mystère plane jusqu'à la fin sur ces enfants et nous rappelle le triste sort réservé aux opposants des régimes dictatoriaux .
Je ne peux donc que vous conseiller ce roman noir qui fait également oeuvre de mémoire .
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Force est de constater en refermant ce bouquin que Céline vient de me bluffer.
Pour tout vous dire je n'avais jamais lu la 4e de couverture, j'aime aller à la découverte, vierge de toute impression, et quelle fabuleuse idée j'ai eue.

Elle nous offre un roman au fond surprenant, très original et sublimement bien documenté, sur un fait historique, et en Argentine : dépaysement assuré. le plus délicieux est qu'elle arrive à mêler ses connaissances à son imaginaire avec beaucoup d'harmonie, et forte d'une intensité qui nous remue.

Si on constate quelques maladresses sur la forme (notamment au niveau des temps du récit, quelques répétitions, ou encore une typographie imparfaite), on se laisse entraîner par son écriture de qualité. Je me suis régalée du joli vocabulaire et de la maîtrise narrative surtout concernant les descriptions, les mécaniques du suspense et cette tension dramatique, pesante et angoissante qui nous saisit tout du long. L'atmosphère servie est réellement oppressante, on n'a qu'une envie c'est de sortir de cet internat en ayant levé le voile sur les secrets qui nous rongent au fil des pages... Céline sait ménager ses effets et m'a conquise par sa manière d'attiser ma curiosité.

J'ai été charmée par les personnages, par leurs psychologies et personnalités fort bien construites. Céline ne choisit pas la facilité en présentant des enfants, des ados, et on remarque aisément qu'elle sait les décrypter, les comprendre et nous servir des réactions et attitudes crédibles au coeur d'un réalisme des plus prenant. Les émotions nous secouent tant elles se révèlent justes.

Je n'entrerai pas dans les détails du sujet, préférant vous laisser le découvrir par vous-même, mais l'intrigue se veut prenante, haletante, maîtrisée et puissante. La construction est efficace, le journal qui entrecoupe se veut saisissant. Certaines scènes vous laisseront sans voix...

Le premier opus de cette trilogie m'a incontestablement convaincue et j'ai bien hâte de lire prochainement Norillag qui sort très bientôt.
Rendez-vous pris pour un autre lieu, une autre histoire, mais je suis sûre pour tout autant de plaisir avec cette plume nerveuse, incisive qui sait aller à l'essentiel et nous abreuver de réflexions profondes concernant de sombres affaires de l'histoire, du passé... Bravo Céline pour ce thriller aussi malin que singulier, j'ai vraiment adoré cette incursion dans ton internat chargé de mystères et débordant de noirceur.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
– Mais mon pauvre garçon, tu n’es même pas capable de te secourir toi-même ! s’emporte-t-il. Question fragilités, tu en connais un rayon ! Et tu crois qu’empoté comme tu es, tu vas épauler les autres là où tu échoues sans cesse ? Et tout ça pour quoi ? Deux mille euros par mois ? Allons, Gustave, redescends de ton nuage ! Tu ne vas pas vivre à mes crochets toute ta vie ! Regarde-moi, tu crois que pour en arriver là, j’ai passé mon temps à rêver d’un monde idéal ? Arrête de faire ta midinette, endurcis-toi un peu, que diable !
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– Entre, Gustave, assieds-toi, je t’en prie.
Le ton est péremptoire. Plus qu’une invitation, Gustave ressent l’ordre derrière ses propos. Par habitude, il choisit le siège le plus éloigné de son père. Un besoin de protection, mais une marque d’opposition, aussi.
L’adolescent perçoit d’emblée le rictus méprisant accompagnant cette décision. Son père prend la parole, allant droit au but, comme d’habitude.
– Est-ce que tu sais ce que tu veux faire de ta vie, Gustave ? Est-ce que tu as enfin une idée conforme à tes possibilités ?
– Ben... En effet, j’aimerais bien étudier en faculté de psychologie, père.
– En psychologie ? l’homme ponctue ses mots d’un ricanement humiliant. As-tu bien perçu la teneur de ma phrase ? En quoi la psychologie va t’amener quoi que ce soit pour réussir ta vie ? Allons, un peu de réalisme pour une fois, redescends sur terre !
L’ambiance est glaciale. Gustave sent que les efforts que son père a entrepris afin de se montrer courtois s’amenuisent, mais il décide de tenter le tout pour le tout :
– Oui, père, la psychologie. J’aimerais en faire mon métier : écouter les personnes, comprendre leurs fragilités, les aider à trouver leurs potentialités et à y croire...
– Mais mon pauvre garçon, tu n’es même pas capable de te secourir toi-même ! s’emporte-t-il. Question fragilités, tu en connais un rayon ! Et tu crois qu’empoté comme tu es, tu vas épauler les autres là où tu échoues sans cesse ? Et tout ça pour quoi ? Deux mille euros par mois ? Allons, Gustave, redescends de ton nuage ! Tu ne vas pas vivre à mes crochets toute ta vie ! Regarde-moi, tu crois que pour en arriver là, j’ai passé mon temps à rêver d’un monde idéal ? Arrête de faire ta midinette, endurcis-toi un peu, que diable !
Tout le long de ce monologue, Gustave se liquéfie.
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– Est-ce que tu sais ce que tu veux faire de ta vie, Gustave ? Est-ce que tu as enfin une idée conforme à tes possibilités ?
– Ben… En effet, j’aimerais bien étudier en faculté de psychologie, père.
– En psychologie ? l’homme ponctue ses mots d’un ricanement humiliant. As-tu bien perçu la teneur de ma phrase ? En quoi la psychologie va t’amener quoi que ce soit pour réussir ta vie ? Allons, un peu de réalisme pour une fois, redescends sur terre !
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Gunther gémit, cherchant une explication. Il remet les lieux maintenant ! Il est dans la salle de travaux pratiques, celle où ils apprennent à disséquer les corps. Mais qui l’a amené là et traîné de la sorte ? Il ne peut pas imaginer que c’est une blague même le plus abruti de ses collègues ne ferait pas une chose pareille! Gunther perd son sang froid ; il crie, appelle à l’aide d’une voix angoissée. Tout à coup il se tait,car il perçoit le bruit de pas qui s’approchent : doit-il être soulagé ou inquiet ? L’a-t-on trouvé , ou est-ce le coupable du forfait qui revient ? Fébrile il tourne les yeux le plus loin que son champ de vision peut lui permettre et scrute la quasi-obscurité.
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– Bienvenue à vous ! Nous sommes honorés d’accueillir un membre de votre illustre famille. J’espère que vous serez à la hauteur de ce que votre père nous a montré de lui il y a maintenant des années. Nos enseignements doivent se mériter ; vous êtes présentement dans le saint des saints, et j’attends de vous un comportement en adéquation avec ce que l’on mise sur vous ! Je suis le Colonel Perez, directeur de cet établissement, et voici Mme Isabel, l’intendante de ce domaine.
Ladite Isabel affiche un sourire langoureux en direction du jeune homme, regard qui lui paraît un brin tendancieux, voire écœurant.
« La première femme de Perón, Éva dite Evita, avait toujours eu du charisme, mais elle n’avait pas de véritables prérogatives... ou bien était-elle d’accord avec son mari ? Mais j’ai du mal à l’envisager : comment peut-on être sur la même longueur d’onde que lui ? Cela me dépasse ! Eva a été aimée par le peuple et protégée jusqu’à sa mort ; sans doute parce qu’elle avait l’air de vouloir nous aider, nous, les ouvriers. Isabel, sa deuxième épouse, était de la même trempe que son compagnon puisqu’elle a agi comme lui dès qu’elle a été présidente. Nous avons connu plusieurs Juntes, ces coups d’état qui devait nous amener la démocratie, mais chaque gouvernant suivant ne vaut pas mieux que le précédent.
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