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EAN : 9782490591701
306 pages
M+ éditions (01/04/2021)
4.63/5   31 notes
Résumé :
La vie entière de Gustave repose sur un mensonge. Pour se reconstruire, il doit lever le voile sur le mystère de ses origines. Sa quête débute dans la période Stalinienne et plus précisément dans les Goulags de Sibérie.
Gustave nous entraîne dans une course contre la montre, dont l'enjeu est essentiel : connaître son passé, donner un sens à son existence.

Céline Servat est assistante sociale et vit dans les Pyrénées. Après Internato, Norillag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Comme dans son précédent ouvrage , Céline Servat, fait oeuvre de mémoire afin que le temps n'efface pas les drames du passé . Après l'Argentine elle nous embarque pour un voyage tout aussi émouvant et passionnant en URSS . de la dictature péroniste à la dictature communiste , elle nous fait vivre les abominations des goulags , les camps de travail qui ressemblent plus à des camps de concentration et qu' a souhaité Staline pour éloigner tout gêneur ou toute personne osant se mettre en travers de ses tristes desseins . Ce n'est pas les juifs la cible principale de ces camps mais son peuple à travers quelques opposants politiques désignés ou quelques personnes ayant commis l'impensable : voler de la nourriture pour se nourrir .
C'est grâce à Gustave et Nada , deux jeunes ayant réchappé de l'enfer argentin , découverts dans le précédent ouvrage , que l'on va revivre cette époque de terreur , à travers l'histoire de la famille de Gustave .Car Gustave a le pressentiment que derrière son adoption par un riche capitaine d'industrie français se cache le mystère de ses origines , né à l'extrême est sibérien . Un pan de cette énigme va lui être dévoilé à travers les carnets d'un certain Volodia qui témoigne de sa terrible histoire . Celui d'un jeune citoyen de l'URSS ayant vécu l'enfer du goulag de Norilsk , en Sibérie , Norillag . Volodia , le fils de Pavel Gronsky , mort dans ce même camp ,sans avoir jamais retrouvé la liberté .
Mais l'histoire n'est qu'un long recommencement où un jeune homme peut, des années plus tard , réparer l'honneur bafoué de ses ancêtres .

L'écriture a mûri , le style s'est renforcé , intense et émouvant . L'énorme travail de recherches historiques s'efface au profit de ce récit poignant à travers les époques . Des personnages qui vous touchent et témoignent de la détresse d'un peuple , aux ordres , soumis à la brutalité d'un régime autocratique et à la folie meurtrière d'un despote .
Pavel , Volodia , Maruschka et les autres sont les victimes impuissantes de ces crimes de masse , voulus et perpétrés par un Staline tyrannique . Il est loin les idéaux du communisme , le partage des richesses , l'égalité de tous , soumis à la volonté et au pouvoir d'un seul homme .
Céline Servat trouve les mots et une prose adaptée à cette histoire qui n'est qu'une continuité de drames humains , la plupart innocents , tombés sous le joug de leurs compatriotes . Un concours de circonstances malheureux qui les conduit vers ces camps dans lesquels règnent la loi du plus fort ou du plus malin .
Malgré tout ce noir , la lumière et l'espoir parviennent à percer grâce à l'obstination de la jeune génération incarnée par Gustave et Nada .
Un passionnant récit dans lequel l'histoire et la saveur des personnages nous permettent d'augurer le meilleur pour le troisième tome !

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Conseil aux lecteurs : il est préférable de découvrir cette trilogie dans l'ordre de parution.
Norillag est la suite de Internato, le 1° opus de Céline Servat sur la face cachée de certaines familles françaises aisées et leurs desseins aussi sombres que tortueux… Il est suivi d'un 3° opus : Alambre.
Norillag est le nom donné par les habitants de Norilsk en Sibérie au camp destiné aux opposants politiques et autres « criminels » sous le régime soviétique… sachant qu'un simple regard (ou une absence de regard !) pouvait vous faire basculer dans le statut d'opposant ou de criminel…
Hanté par les révélations consécutives à son séjour en Argentine dans un lycée « très spécial », Gustave se remet mal de cet épisode (cf Internato). Aux côtés de Nada, qui a vécu les mêmes journées éprouvantes en Argentine, il se terre dans un minuscule appartement parisien, tentant de subvenir à ses besoins avec un travail « casse-croute » car il ne veut plus avoir le moindre contact avec sa famille, et particulièrement son père.
Sa relation avec Nada se heurte à sa descente aux enfers, au point qu'il la quitte et retrouve sa « vie d'avant »… son père en moins !
Sa quête de ses origines nous entraine dans le camp de Norillag où est né son vrai père Volodia dont il a retrouvé le journal bien caché dans le bureau de celui qu'il pensait être son géniteur.
3 chapitres successifs :
- le retour en France de Gustave et Nada et leur court chemin ensemble,
- le journal de Volodia et sa vie dans le camp de Norillag,
- Les retrouvailles de Gustave et Nada et leur périple pour tenter de retrouver la trace de sa mère.
Comme dans le roman précédent de Céline, il m'a manqué quelques descriptions pour être totalement en immersion dans cet univers et en phase avec les personnages.
J'ai cependant été plus happée par ce retour vers le terrible passé dans les camps soviétiques que par le « lycée de l'horreur » en Argentine. Pour moi, Céline Servat est montée d'un cran avec ce second opus et le résultat frôle le coup de coeur 😊 La suite n'attendra pas aussi longtemps dans ma monumentale PAL ! (Alambre)
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😍 A la découverte de 🤗
Norillag de Celine Servat
M+ Éditions

Voilà un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir. J'ai eu la chance de participer à la bêta lecture du roman, et j'ai enfin découvert la version finale.

Deuxième livre de la trilogie sur les dictatures et la quête des origines, il s'agit de la suite d'Internato. Mais aucun soucis pour découvrir ce livre si vous n'avez pas encore lu le premier. On retrouve les personnages, dont Gustave et Nada, mais l'histoire peut se lire indépendamment.
Cette trilogie, c'est aussi l'histoire de femmes fortes et indépendantes qui n'hésiteront pas à défier et affronter l'oppression au péril de leur vie. Internato nous livrait le destin de Gabriela, Magda illuminera Norillag.
J'avais beaucoup aimé découvrir la plume de l'auteure avec Internato, mais j'avoue que j'ai un gros faible pour Norillag. La plume s'est affirmée, le style se confirme et on découvre une histoire passionnante et maîtrisée.
L'auteure a aussi eu la bonne idée de renouveler l'organisation du livre. On retrouve cette alternance passé-présent mais d'une manière totalement nouvelle, ce qui évite d'avoir l'impression de lire la même histoire que dans Internato.
Après l'Argentine dans Internato, la Russie dans Norillag, nous découvrirons l'Espagne dans le troisième tome. Mais patience, le prochain livre n'en est encore qu'à ses prémices.

La première partie du livre est la suite directe d'Internato. On retrouve Gustave et Nada suite à leur périlleuse aventure en Argentine. Les deux jeunes doivent se reconstruire maintenant que leur vie s'est effondrée aussi rapidement qu'un simple château de cartes.
Gustave y croit toujours, s'investit dans un futur possible et plus lumineux tandis que Nada sombre petit à petit, incapable de voir la lumière au bout du tunnel.

La seconde partie est sûrement ma préférée! Gustave va enfin découvrir ses origines au travers les carnets de Volodia.
Le choix du journal intime nous plonge littéralement dans la vie des russes sous l'ère Stalinienne, c'est passionnant !
Il y a un énorme travail de recherche pour cette partie. C'est précis et détaillé, mais la partie historique ne prend pas le pas sur l'intrigue et on est captivé par l'histoire de Pavel, Maruschka, Volodia, Magda, Assya...
On y découvre la politique stricte et répressive du pays à cette époque, l'enfer des goulags où l'injustice, la force et la terreur sont la norme.
On est plongé dans le quotidien des ces russes démunis de tout, à la merci du parti mais aussi des classes aisées. Les premiers n'ont rien, pas même la jouissance libre de leur vie, les seconds sont les maîtres et ont quasiment droits de vie ou de mort sur les autres. Et tout ce joli monde reste sous la stricte surveillance du Politburo, gare à ceux qui ne suivent pas la ligne édictée par le parti.

La troisième partie nous replonge dans le présent. Gustave va partir sur les traces et les lieux de son passé afin de découvrir son histoire. Toujours très documentée, cette partie nous plongera dans la Russie actuelle mais aussi dans l'ex RDA juste avant la chute du mur de Berlin.
C'est aussi l'occasion pour nos personnages, Gustave, Nada et Harmony, de grandir, s'affirmer, sortir grandis des épreuves passées et surtout donner un sens à tout cela.

Un joli coup de coeur pour ce second livre de l'auteure. L'histoire est passionnante et j'ai adoré découvrir toutes ces informations et détails sur une Russie pas si lointaine que cela.
J'ai hâte de découvrir le prochain tome avec lequel nous partirons dans l'Espagne Franquiste. Un livre plus personnel pour l'auteure qui abordera aussi une partie de l'histoire de sa famille.

Pour retrouver ce livre, c'est par ici https://mpluseditions.fr/celine-servat---norillag.html
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J'ai adoré me plonger dans ce roman. J'avais lu il a quelque temps le premier tome, Internato, et retrouver Gustave et Nada a été un vrai plaisir. Il faut d'ailleurs avoir lu le premier tome pour bien comprendre celui-ci: de retour d'Argentine où il a vécu les pires horreurs dans un pensionnat qui enseigne l'idéologie nazie et des méthodes de torture, Gustave est plus que jamais décidé à découvrir qui il est vraiment. Ses recherches le mènent jusqu'en Russie, dans les Goulags.
Le roman est passionnant et extrêmement bien documenté. La quête de Gustave nous plonge au coeur de la dictature russe et les personnages de Pavel, Volodia et Magda sont extrêmement touchants.
J'aime beaucoup également Nada, que Gustave avait rencontrée en Argentine, et qui tente comme elle peut d'oublier ce qu'elle a vécu tout en accompagnant son ami dans ses recherches.
Un roman fort comme on n'en lit pas toujours, bravo à Céline Servat! Je vais bien sûr me procurer le dernier tome.
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Du coup, vous l'aurez compris, on suit de nouveau ici Gustave, ce jeune homme qui est d'abord parti étudier dans un lycée un peu fou en Argentine. On le retrouve dans une quête identitaire pour comprendre d'où il vient, qui sont ses géniteurs et quelles sont ses origines… Il sera épaulé pendant son périple par Nada, son amie révélée en Argentine. Il faut dire que le passé de ces jeunes créé des liens…

Je vous déconseille donc de lire Norillag avant son grand frère. Pourquoi ? Parce que l'intrigue bien sûr, qui se suit, mais pas que. Pour ce livre comme pour beaucoup, je dirais que dans l'absolu, ils peuvent être lus indépendamment (il ne vous manquerait pas tant que ça pour comprendre la quête de Gustave et vous pourriez vous y retrouver), mais ce serait dommage, car vous ne pourriez mettre le doigt sur l'évolution de la plume en plus de celle des personnages.
L'autrice, on la sent ici (même si les doutes et les appréhensions doivent être grandes) plus sûre, plus pointue. En gros, la plume déjà très bonne dans le premier tome, se perfectionne ici. Jonglant entre phrases courtes, percutantes dans les dialogues ou le déroulé d'une intrigue haletante et des phrases un peu plus longues, élaborées pour les descriptions ou les événements marquants. Ici, la construction jusque dans le détail est intéressante.

Pour ma part, je n'ai pas eu le coup de coeur que j'ai eu pour Internato. Qu'on s'entende bien, aucun rapport avec le talent de la plume, mais plus avec la surprise en moins. J'ai beaucoup aimé et ai été très attendrie par le parcours de Gustave, mais n'ai pas trouvé la même action, pas la même appréhension que dans le premier. Ceci dit, il faut reconnaître que l'ambiance n'est pas du tout la même. Ici, nous sommes plus dans le glauque d'un passé peu rassurant duquel tout reste à découvrir. Gustave est tout du long coincé dans un étau entre pression, espoir et déconvenues. On est plus dans la rétrospection de son passé que dans l'action de son présent. En gros, c'est tout simplement que je me suis sentie moins sensible à la toile de fond de cet opus.

Pourquoi je le recommande ? Parce que la construction est originale, et surtout limpide. La lecture est fluide, sans accrocs, il n'y a pas de fioritures et le tout se mélange à un fond culturel qu'il est intéressant de rappeler. L'avilissement de certains peuples par les dictatures aux quatre coins du monde est une chose qu'on se cache facilement, qu'on refuse de voir ou tout simplement de « revoir ». le texte détone, comme une mauvaise arme face à une situation qui nous dépasse. Il appelle au respect, au souvenir, mais aussi démontre que beaucoup n'ont pas « la chance » d'être en démocratie » (même si certains diront à tort ou à raison que notre pays n'en est pas une non plus…)
C'est l'uppercut dont nous avons besoin de temps en temps, il me semble, pour toucher du doigt ce qu'il s'est passé ou se passe encore en dehors de nos frontières, que la vie n'est pas simple sous nos toits, mais qu'il y a toujours pire.

En gros résumé, nous trouvons là une histoire percutante, touchante, appuyée par un contexte culturel qui a existé et qui nous conte un passés comme il doit y en avoir des centaines (romancé certes, mais quand même). Les personnages sont attachants, vraiment, leur caractères sont prenants et réalistes : le concret qui les a fait se rencontrer les pousse dans cette suite logique sans artifices. La déchéance de ces jeunes choqués, livrés à eux-même par la force des choses, ils tiennent la route, et c'est pour nous faire vivre un très bon moment de lecture.

Le hic ? C'est que la fin ne laisse aucune place au doute. On nous avait prévenus qu'il s'agissait d'une trilogie, c'est vrai… Mais le goût de reviens-y et surtout l'empressement de connaître la fin des aventures de Gustave se font vraiment sentir. Alors… Prenez plus le temps que moi pour lire ce bouquin, ce bijou qui est plein de bons sentiments, dans le fond. Car, de mon côté, je l'ai dévoré en deux jours, et j'ai maintenant un petit pincement, une impression de manque. Non pas que je vais le relire, mais… Un petit message à Céline Servat : il va falloir faire ça bien dans le troisième volet, car la barre est haute ! 🙂

Un grand merci aux éditions M+ qui m'ont permis de suivre ces aventures, et à Céline pour ces mot touchants qui font mouche…

Bonnes lectures à tous !
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
– Gustave, on en a déjà parlé. On ne peut pas dépendre du fric de ces monstres !
Elle lui jeta un regard noir. Sa colère se réveillait. Se rendait-il compte qu’il trahissait les principes de leur relation ? Sa volonté s’effritait-elle déjà ? Toute culpabilité s’était évaporée, la colère familière remontait à la surface.
Elle se leva brusquement, enfila un jean, ainsi qu’un sweat posé devant elle. Alors qu’elle chaussait ses baskets, Gustave risqua :
– Tu sors ?
– Oui, j’ai besoin de prendre l’air ! souffla-t-elle d’un ton tranchant.
– Mais tu ne veux pas manger d’abord ?
– Mange sans moi !
Elle franchit la porte et Gustave resta un long moment immobile et désarçonné. Il n’avait pourtant pas dit grand-chose. Il ne savait plus comment se comporter. Il eut envie de hurler, de cogner sur les murs, sur la porte de ce logement de fortune et trop petit pour contenir leurs peines."
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Nada était nue. Recroquevillée sur le sol, elle sanglotait. Elle leva vers lui des yeux implorants et noyés de larmes, et l’estomac de Gustave se tordit devant tant de détresse. Le regard de sa compagne exprimait sa solitude, sa peine, et, désarmé, il se demanda encore une fois s’il était capable de lui venir en aide. Il prit la jeune femme dans ses bras, la porta jusqu’au lit, la recouvrit doucement d’une couverture moelleuse en lui chuchotant des mots apaisants.
Ce serait long. Très long. Il en avait conscience.
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Le jeune homme la contempla pendant qu’elle sombrait dans le sommeil. Son regard se perdit dans ses boucles brunes, ses lèvres charnues et sa peau mate. Au départ, tout semblait plus simple. Quand ils étaient arrivés en France, exténués par leurs aventures en Argentine, ils n’avaient pas pu se résoudre à l’idée de revenir chez eux, et de faire comme si tout allait bien 1. Trop de souvenirs, trop de mensonges…
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À partir de ce jour, ses absences furent plus fréquentes et, quand elle revenait, son état avait empiré. Qu’elle soit éteinte, réfugiée dans son monde, ou bien alcoolisée et incohérente, Gustave ne reconnaissait pas la jeune fille dynamique et décidée dont il était tombé amoureux. Il ne supportait plus qu’elle se détruise à petit feu. Il sentait surtout qu’il la perdait, inéluctablement.
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Au fil des semaines, Nada était devenue l’ombre d’elle-même.
Son compagnon avait senti qu’elle franchissait une ligne qui l’aspirait immanquablement. Elle s’était renfermée, et ses manifestations de désespoir étaient devenues fréquentes et intenses. Il était désarmé face à ses colères, à ses absences, de plus en plus fréquentes.
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