Le jeune homme s'est tôt éveillé à la sensualité et la beauté du monde. D'un regard, il détecte celle des femmes. Pour les décrire, il use du même vocabulaire que pour un paysage. Sous sa plume, la mer sourit, les lèvres frémissent. Oui, son amour pour elles se confond chez lui avec la beauté. Les formes, le tracé d'une bouche l'enfièvrent. Il a le goût de la conquête. Est-il beau ? Qu'on se figure un visage plein et oblong, des lèvres charnues d'où oblique une cigarette, un nez contredisant son patronyme, un regard marron-vert qui étonne par sa franchise, un front dégagé par les cheveux plantés haut, où se dessinent deux traits lorsqu'il fronce les sourcils, l'allure sportive de son mètre soixante-dix-neuf : ce sont là des atouts. (...)
Ce n'est pas tout. Il y a autre chose, ce charme qu'il exerce sur les hommes et les femmes par sa mâle assurance, sa gaieté qui donne de l'entrain, une conversation qu'il épice par l'ironie.
FABCARO – UN SAMOURAI AU GUACAMOLE
Rencontre animée par Macha Séry
« Je vais consacrer mon mois d'été à écrire un roman poignant, sensible et émouvant, réveiller mes démons, transformer mon chagrin en matière brute, descendre à la mine et en remonter le texte le plus beau, le plus bouleversant qui soit. » Voilà la règle que se donne Alan, le narrateur du nouveau roman de Fabrice Caro. C'est sans compter sur la piscine des voisins qu'il doit « surveiller » pendant les vacances…
Et comme un plaisir n'arrive jamais seul, parait également un roman-photo. Fabcaro y fait jouer à Eric Judor un rôle de « looser des loosers », risée de ses collègues à l'agence de publicité où il est employé. C'est sans compter sur un stage de vaudou que va suivre ce Stéphane Chabert…
À lire – Fabrice Caro, samouraï, coll. « Sygne », Gallimard, 2022.
Eric Judor et Fabcaro, Guacamole-Vaudou, Seuil, 2022.
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