[Il] ne se faisait pas à l'idée qu'il sortait avec une fille ayant une vraie jumelle. De drôles d'idées lui venaient à l'esprit. Que se passerait-il s'il les confondait ou s'il trouvait C. à son goût ou si ELLE flashait sur lui ?
(p. 103)
D'habitude, elle détestait les réjouissances obligatoires. Depuis longtemps, elle ne rejoignait même plus ses anciennes camarades de classe au pub où tout le monde rappliquait ce soir-là [St-Sylvestre]. Parce que c'était le jour de l'an, les mecs se croyaient tout permis, y compris de vous rouler des pelles.
(p. 123)
Brutalement, je réalise que mon malheur n'aura pas de fin, que je souffrirai toujours.
J'ai eu beau changer d'identité, de vie, je me retrouve un an plus tard dans la même situation qu'au début.
Sa vie à lui partait en quenouille depuis longtemps. Tout avait commencé le jour où Frances lui avait annoncé sa grossesse. Ils venaient de se marier, il n'était pas prêt. Et il avait réagi de la manière la plus ringarde qui soit , en s'amourachant de la nouvelle secrétaire dont la présence lui faisait oublier le tour de taille de son épouse. Son coeur se remettait à battre quand leurs regards se croisaient, quand elle se penchait sur son bureau pour prendre des lettres en sténo. Même s'ils en avaient très envie tous les deux, il ne pouvait se résoudre à la toucher et cet interdit rendait leur proximité encore plus délicieuse.
(p. 77)
L'endroit fait louche mais, une fois passé la porte d'entrée, je découvre un espace gigantesque, avec de hauts plafonds, des murs en briques nues et des lustres colossaux. Un film porno hardcore passe sur l'écran géant qui couvre la cloison du fond. On voit les acteurs en plan rapproché mais, Dieu merci, le son est coupé. En revanche, la musique techno est assourdissante, enfin s'il s'agit bien de techno. [...] Je ne sais pas où poser les yeux - je n'ai jamais vu de pénis aussi grand et la façon dont il s'en sert me laisse sans voix.
(p. 178)
C'est drôle comme, finalement, il n'est pas si difficile de changer de vie. Il suffit d'avoir assez d'argent pour redémarrer et de détermination pour éviter de penser aux êtres qu'on laisse derrière soi.
La chaleur est si agréable, l'air si pur que soudain je me dis que le monde est peut-être habitable, finalement.
C’est drôle comme il est beaucoup plus facile, une fois qu’on a réussi à regarder une chose en face, de s’en éloigner.
J'ignore pourquoi je me sens à ce point à côté de mes pompes. D'habitude mon apparence ne me pose guère de problèmes, mais aujourd'hui j'ai l'impression de passer une audition pour un rôle de composition.
Les bonnes personnes, le bon endroit, et tout ira pour le mieux.