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Yeux bleus, cheveux châtain clair, de forte corpulence, vêtue au moment des faits d'un tee-shirt rose à manches longues, d'un jean bleu et de ballerines à pétales de fleurs noires. C'est ce que l'on peut lire sur l'avis de recherche concernant la petite Diana, 8 ans.
L'institutrice a de suite su qu'il était trop tard et que tout ce qu'elle avait tenté de faire n'avait servi à rien, sa grand-mère a à peine reconnu sa petite-fille, tant elle avait changé, la gendarme non plus tant la petite fille avait le visage bouffi. Tous se souviendront de Diana, cette enfant d'abord abandonnée à la naissance, puis reprise. Enfant mal aimée par sa mère, elle commencera à subir toutes formes de violence dès sa plus tendre enfance. Étonnamment, personne ne fait rien...

S'inspirant d'un fait réel sordide, Alexandre Seurat nous happe dès les premières pages tant un sentiment de malaise diffus en émane. L'on sait déjà qu'il est trop tard, que la petite est morte. Certainement sous les coups de ses parents.
L'auteur n'a nul besoin de nous décrire les actes de maltraitance, on les ressent au delà des mots. L'on ressent la douleur de Diana qui cache ses bleus, ses brûlures, ses égratignures. Diana qui se dit maladroite pour expliquer les coups sur son corps.
Dans ce roman choral où la parole est donnée à tour de rôle à la grand-mère, la tante, les institutrices, les gendarmes, le sentiment de culpabilité fait froid dans le dos. Sans dénoncer les uns ou les autres, sans remettre en cause le système éducatif ou l'administration, l'auteur fait intervenir tous ceux qui n'ont pas voulu ou pas pu intervenir, ou alors trop tard, pourtant conscients du drame qui se jouait devant leurs yeux. Il dresse un portrait de parents manipulateurs, calculateurs, pourtant tout sourire et aimant. Sans voyeurisme, pesant chaque mot, l'auteur nous offre un roman sincère, troublant et sensible sur la maltraitance.

Rappelons que deux enfants meurent chaque jour sous les coups de leurs parents, dont la petite Marina Sabatier, alias Diana.
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Comment évoquer ce livre?
Voilà un texte bouleversant, révoltant, intense, superbe, lu d'une traite, le souffle coupé !
Oú comment parler de la petite Diana morte à huit ans sous les coups de ses parents?
Comment l'évoquer sans abîmer sa mémoire?
Sans la tromper?
Alexandre Seurat, faisant preuve à son égard d'un respect sans borne, narre sa courte vie à l'aide de témoins, qui, l'un après l'autre, démontent l'effroyable mécanique. La grand- mére , soudainement, n'a plus de nouvelles, les déménagements servent de parade aux parents ne laissant rien derrière eux.....
La tante, les instituteurs, la première institutrice comprend très vite : Derrière les mots, le discours appris, le sourire de Diana, les mots qui auraient pu la libérer de son secret écrasant, derrière " sa maladresse" se cachait " autre chose".....
Les directeurs , les voisins, l'assistante sociale, les gendarmes assistent, Impuissants, á un drame qui se dérobe à leurs demarches .....
C' est l'échec d'un système, le dysfonctionnement des administrations, une langue sèche et administrative utilisée par ces pouvoirs publics pourtant alertés!
Et toujours , face à eux, des parents " si courtois", si charmants....d'une politesse extrême....
D'autres convocations, d'autres écoles aboutiront à une décision officielle, cela arrivera bien trop tard..
LES TÉMOINS désormais sont condamnés, tant bien que mal, à vivre avec des remords et un fort sentiment de culpabilité....
Sans jamais juger, sans avoir besoin d'écrire un texte accusateur, l'auteur reconstitue sans pathos, sans voyeurisme, sans fioritures, juste la relation des faits, leurs pensées , leurs émotions en une série de monologues intérieurs vibrants, tragiques et glaçants !
L'auteur est tout simplement présent comme un grand frére " en pointillé "
L'institutrice a cessé d'enseigner: Plus Rien Ne sera Jamais Pareil"
Un récit choral "choc", stupéfiant dans sa sobriété, qui nous prend à la gorge, par cette écriture pointue, juste, parfaitement maîtrisée!
La maltraitance des enfants, un sujet douloureux, trés fort qui n'en finira pas de nous hanter!
Une claque!
À lire absolument!





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Comment sortir indemne d'une pareille histoire ?! Bienvenue en enfer ! Bienvenue chez nous, chez eux, bienvenue sur terre.

Une mère parmi tant d'autres accouche un beau jour d'un beau bébé. Cette mère ne le désire pas et décide d'accoucher sous x, on qualifie le bébé d'enfant mort-né. Il n'a juste déjà pas de mère quand il pousse son premier cri. Un mois plus tard, la mère se ravise et avec le père qui reconnaîtra l'enfant prennent en charge leur enfant. Enfant mort-né... Et d'une certaine façon, c'est le sort qui les attend à ces enfants dont leur seul défaut étant d'être né, d'être vivant... Diana, funeste prénom pour cet enfant au destin macabre et tragique.

Roman choral où s'épancheront à tour de rôle, la grand mère de Diana-sa tante-son institutrice-sa directrice-l'assistante sociale-le second instituteur-les gendarmes-le médecin légiste. La liste est longue pour rassembler autour de la fillette un monde où les yeux verront l'impensable : les bleus, les plaies, les brûlures,... Autant d'ecchymoses venant réveiller les consciences. La petite protège, minimise, chaque hématome relève d'une maladresse. La maladroite lui colle comme un mauvais nom trop facile.

La maladresse semble ricocher sur plus d'une tête. le monde adulte, monde de faux-fuyants pendus comme des marionnettes aux bonnes lois du plus haut. Protection exacerbée des parents.
Quand la conscience pavane dans l'inconscience. Qu'une enfance se brise de plein fouet enchaînée à la barbarie de leurs géniteurs. Une histoire comme tant d'autres et qui me laisse un goût amer en travers de la gorge. Un enfant n'est qu'amour et innocence et le préméditer dans les griffes de bourreaux fous, inadmissible, intolérable. Quand la justice n'émet que doutes, approximations, soutien parental (!), j'en reste bouche bée. Et pourtant... La maltraitance enfantine est un sujet grave et semble évidente à dénoncer pour nous spectateurs, lecteurs, mais pour eux là-bas, le corps enseignant, l'aide à la jeunesse, cela reste un domaine sensible où les parents sont à mon humble avis trop protégés...
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J'ai toujours considéré qu'un enfant venant au monde avait un droit fondamental : celui d'être aimé, choyé, protégé. Devenir maman n'a fait que renforcer ma conviction.
Savoir qu'il y a dans le monde tant d'enfants maltraités me bouleverse, apprendre que deux enfants meurent chaque jour en France sous les coups de leurs parents me donne littéralement la nausée.
Alors, lire un livre sur ce sujet, non merci !
Pourquoi donc La maladroite ? Parce qu'une bibliothécaire me l'a chaudement recommandé, parce qu'elle a su trouver les mots qui m'ont convaincue. Et elle a bien fait.
Pour son premier livre, Alexandre Seurat n'a pas choisi un sujet facile et il s'en est remarquablement bien sorti.
La façon dont il a choisi de raconter, très originale, en fait un texte qui ressemble plus à un compte-rendu de tribunal qu'à un roman, et je trouve que c'est ce qui fait sa force. Alexandre Seurat ne cherche pas à faire d'effets, il expose les faits sans fioritures d'une manière neutre, distanciée.
Il n'accuse personne, ne juge pas : au lecteur de se forger son opinion.
La maladroite n'est pas une lecture facile, mais c'est une lecture nécessaire. Un texte coup de poing pour une prise de conscience, non pas du phénomène de la maltraitance, qui est malheureusement connu, mais des méfaits de la passivité de l'entourage dans ce genre d'affaire.
Alexandre Seurat met en évidence la phrase "on a fait ce qu'on a pu" qui revient dans la bouche de nombreux protagonistes : entourage familial, enseignants, services sociaux. Il montre la pitoyable excuse "c'est la procédure" derrière laquelle l'administration se réfugie pour justifier sa lenteur. Il expose toutes ces personnes qui se renvoient la balle, chacune se disant que ce n'est peut-être pas à elle d'agir, que quelqu'un de mieux placé le fera.
Les parents maltraitants sont coupables, c'est certain, quelles que soient les circonstances : rien, dans le présent ou le passé d'un adulte n'excuse les souffrances infligées à un enfant. Mais ces coupables ne sont pas les seuls responsables, et c'est ce qu'Alexandre Seurat met formidablement en évidence. Dans ce genre d'affaire, les fautifs sont nombreux, à nous d'en prendre conscience : ne rien dire, ne rien faire est criminel. Se réfugier dans la dilution des responsabilités en se disant qu'un autre agira est criminel. Ne rien faire parce qu'on pense que cela ne nous regarde pas est criminel. Attendre est criminel.
Lisez La maladroite. Ce n'est pas un beau livre. C'est même un livre moche, mais c'est un texte nécessaire qu'il faut lire et faire lire.
Et n'oubliez pas le 119, le numéro de téléphone de l'enfance en danger, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.
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Une enfant perçue par sa mère dès la grossesse comme « une excroissance de quelque chose qui lui était insupportable », prénommée Diana « comme une princesse brûlée vive », abandonnée à la naissance (accouchement sous X) mais annoncée comme mort-née à la famille, et finalement reprise par le couple parental à un mois.
Très tôt la grand-mère et la tante de l'enfant sentent que quelque chose cloche chez/avec cette petite - est-elle handicapée ? maltraitée ? Mais la mère de Diana se rebiffe quand elles essaient d'intervenir, et assure que tout va bien « Hein, ma chérie ? » - « Oui, maman », répond la petite Diana en embrassant sa mère. Bon, parfois elle reçoit des brimades en public quand elle fait des bêtises, les parents se justifient : « Faut bien qu'elle comprenne ! »

La maltraitance a continué, car il s'agissait bien de cela et non de réprimandes 'éducatives', et on pourrait croire que les affreux parents ont vite été confondus, une fois que l'enfant a été scolarisée. Pas si simple, malgré toutes les preuves consignées par l'institutrice, et la coopération de la directrice. La médecin scolaire freinait (par lâcheté ? par peur ? par prudence ?), les parents déménageaient quand ça sentait le roussi...

J'ai longtemps repoussé la lecture de ce roman parce que le thème m'effrayait.
Mais Alexandre Seurat s'empare admirablement de ce sujet brûlant et dérangeant, sans esprit racoleur. Il donne la parole en alternance à quelques proches, témoins du drame vécu par Diana, impuissants malgré leur volonté farouche (pour la plupart) d'y mettre un terme.
Tout au long de la lecture, on s'indigne du comportement de ces parents tortionnaires, doués pour faire bonne figure et manipuler leurs enfants qui apprennent impeccablement leur leçon : Diana est tombée, Diana s'est brûlée, elle est maladroite, Diana, terriblement maladroite.
On se demande pourquoi. Pourquoi elle et seulement elle au sein de cette fratrie de quatre enfants ?
On se révolte contre l'impressionnante inertie administrative. On comprend mieux comment tant d'enfants et de femmes meurent encore de maltraitance répétée, s'il est si difficile pour l'entourage d'intervenir - mais entre non-assistance à personne en danger et ingérence, où se situe la limite ?

Excellent et terrible récit qu'on lit la gorge nouée, la mâchoire et les poings serrés de rage. Coup de grâce avec l'épilogue, triste à hurler...
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Comment mettre des mots sur un drame aussi terrifiant ? Comment révéler les faits et les ratés de différents services pour en arriver au supplice de la petite Diana ? Alexandre Seurat y arrive dans ce court récit ou la parole des différents intervenants montre qu'avec une collaboration, un échange entre différents institutions, la vie de Diana n'aurait pas été un long, trop long supplice. Un immense et intolérable gâchis sans qu'il soit difficile de jeter la responsabilité sur les témoins. Que sous les paroles de ses parents (méritent 'ils ce nom?) qui semblaient concerné, se cachaient deux monstres manipulateurs, menteurs, barbares. Ça vous prend aux tripes, sans être jamais voyeur, les témoignages se suffisent à eux mêmes, Alexandre Seurat nous met KO avec un premier livre bouleversant.
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Âmes insensibles, s'abstenir...
La maladroite est inspiré de l'affaire Marina S.
Bébé née sous X puis récupérée, pour son plus grand malheur, un mois plus tard, par sa mère.
Un récit terrible, sur un sujet auquel je suis particulièrement sensible.
Une façon très originale de raconter cette affaire à travers le témoignage de différents protagonistes, proches, enseignants, médecins, gendarmes, services sociaux. Autant de témoins auxquels ont pourrait avoir des reproches à faire, avec un degré de responsabilité plus ou moins important...
Il y aurait beaucoup à dire...
Chacun se livre, chacun admet, chacun culpabilise mais, tous, n'ont rien fait, ou si peu, pour empêcher le drame.
Les principaux responsables et coupables restant les parents, condamnés certes, mais qu'est ce que la prison à côté de la torture, la souffrance et....la mort d'une enfant....
Vaste débat bien sûr.
Ce roman poignant fait réfléchir, interpelle... Et si nous avions été là , qu'aurions nous fait ?
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Court récit glaçant au goût amer!

Le lourd calvaire d'une petite fille Diana, non désirée et mal aimée par sa mère, dénoncé au travers de témoignages des proches et personnes qui l'ont côtoyée.

Description parfaite de l'impuissance de certains intervenants face à un système administratif français très lent et immobiliste inconcevable.

Alexandre Seurat nous bouleverse par ce roman poignant et percutant qui démontre la dure réalité sur la maltraitance infantile, l'acharnement et comportement excessif et abject des bourreaux d'enfants, l'incompréhension et l'inactivité révoltantes de l'humain.

Une vraie réussite littéraire pour ce premier essai ; Un style fluide d'écriture et une construction de paragraphes qui sort de l'ordinaire....
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Aucune originalité dans le fait de dire que ce petit livre est révoltant et qu'il met mal à l'aise mais c'est ce qui ressort inexorablement de cette lecture éprouvante.
Que de failles dans notre système pour protéger les enfants ! Ce n'est pas simple, Alexandre Seurat n'accuse personne mais il montre comment il est possible de ne pas réussir à empêcher un drame. La perversion des parents, l'endoctrinement des enfants, la peur, mais aussi les doutes, les petites choses qui rassurent, tout cela entraîne ou peut entraîner des drames et c'est ce qui arrive à Diana.
Les derniers mots de cette petite fille sont un véritable coup de poignard dans le coeur.
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Quelle révélation pour ce premier roman! Âpre et abordant un sujet qui revient hélas trop régulièrement sur les devants médiatiques : la maltraitance des enfants. En l'occurrence ici Diana, petite fille de huit ans.

Alexandre Seurat construit son récit sur la forme chorale. Il permet ainsi à diverses voix de l'entourage de la fillette de s'exprimer. La plus bouleversante pour moi est celle de son institutrice qui, la première, relève les trop nombreuses traces qui parsèment le corps enfantin : ecchymoses, cicatrices plus ou moins anciennes, brûlures, etc. On lui rétorque la maladresse congénitale de Diana, elle la première qui récite chaque histoire de ses plaies et bosses.

Sans se porter en juge ni vilipender, l'auteur démontre la lourdeur administrative face au soupçon de la maltraitance, la crainte des témoins de s'immiscer dans la vie des autres et - peut-être - d'avoir mal estimé et de porter de fausses accusations. La détestation de la délation qui se heurte au besoin de venir au secours d'une petite fille. Chaque voix mise en scène porte ces questions et ces atermoiements en une spirale d'urgence qui s'accroît au fil des pages.

Une petite centaine de pages qui s'inscrivent durablement dans l'esprit du lecteur. le roman, inspiré d'un tragique fait divers, nous renvoie à notre propre position sur le sujet. Une remarquable entrée dans le monde de la littérature pour Alexandre Seurat. La Maladroite est une lecture éprouvante et douloureuse mais nécessaire car il y a trop de Diana.
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