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Critique de oran


Une écriture déconcertante.
Au bout de quelques pages, j'ai dû poser sur le papier l'arbre généalogique de la famille pour mieux me repérer.
On trouve :
L'arrière-petit-fils, narrateur interne, tour à tour adulte, petit, adulte...
Son frère , qu'on voit enfant , plus grand , décédé, mais de quoi ? Hanté, étouffé par la Shoah , probablement.
Sa mère, son père,
Les oncles maternels:
Jean marié avec Anne,
Pierre marié avec Elisabeth,
Philippe, marié avec Clotilde,
Puis le grand-père Jacques, lui a été prisonnier de guerre en 40, la grand-mère qui termine ses jours en maison de retraite,
Et enfin l'arrière-grand-père Raoul H, qui a épousé Henriette , héritière d'une famille d'industriels, résidant au château De Beauvoir. Lui, c'est un homme « très bien, très intelligent ».
Le narrateur, apprend, par bribes que son bisaïeul a été en 1941 administrateur provisoire. Mais les renseignements recueillis auprès de ses oncles s'avèrent succincts et volontairement vagues. Par ailleurs, il est intrigué par l'attitude de sa mère qui témoigne envers la communauté juive bien plus qu'un intérêt, un réel engouement.
Ses recherches dans les archives du Commissariat général aux questions juives vont confirmer cette information. Raoul qui a peut- être été forcé d'occuper cette fonction pour faire revenir son fils de l'oflag (camp destiné aux officiers prisonniers pendant la seconde guerre mondiale) va continuer à assumer son rôle bien au-delà de la libération de son fils. Il découvre même, que Raoul n'a pas exercé ce mandat en toute honnêteté, en bon père de famille » : ses recherches pour la mise au point et la commercialisation d'un dendromètre (instrument pour mesurer les arbres) , s'avérèrent certainement coûteuses...
Ce livre se construit par des analepses, des prolepses successives, rendant la lecture quelque peu compliquée. Et puis, il y a l'esprit des disparus, ces juifs spoliés, expulsés, déportés, exterminés qui vient hanter le narrateur , qui vient nous percuter , nous aussi, peut -être coupables par générations interposées ?
Au final, un sujet intéressant permettant aussi de mieux appréhender le rôle de ces administrateurs provisoires.
Un roman pour mettre en scène de façon originale , prégnante ce que fut cette période noire, car il faut toujours écrire, raconter, et lire pour dire non à l'oubli.
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