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2,98

sur 120 notes
Le récit démarre lentement …L'écriture d'Alexandre Seurat est particulière, elle alterne différents registres et le lecteur devient un témoin des évènements.
Le narrateur met en parallèle plusieurs périodes à travers l'histoire d'une famille et ses non-dits sur quatre générations. Un drame bouleverse la vie du narrateur et le conduit à enquêter sur son arrière-grand-père Raoul H. Il questionne sa famille, toujours très vague dans ses réponses, il compulse les Archives de la seconde guerre mondiale. Raoul H. a été administrateur provisoire au Commissariat aux questions juives sous le régime de Vichy. le narrateur déroule avec force détails l'histoire de familles juives spoliées par son arrière-grand-père, un administrateur zélé et peu scrupuleux. le récit interroge
sur les dommages créés par les secrets de famille.
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J'avais beaucoup aimé et été touchée par le premier livre d'Alexandre SEURAT "la maladroite". J'ai bizarrement attendu pour lire son second texte et pourtant ...
Ici, l'auteur/le narrateur (?) plonge dans ses racines familiales, lorsque son grand frère décède soudainement (maladie mentale et suicide ?), racines qui comprennent un homme, qui avait réussi financièrement certes,semblait très imbu de lui-même : son arrière grand-père, Raoul H.
Il s'agit d'une enquête, d'une opération à coeur ouvert dans une famille repliée sur ses secrets, ses hontes, ses silences : Raoul H était administrateur provisoire du Commissariat à la question juive dés le début de la collaboration. Individu sans état d'âme, uniquement dévoué à sa propre cause, trouvant l'occasion de ce travail de satisfaire son amour de l'argent, Raoul H. va effectuer son travail avec beaucoup de zèle, n'hésitant pas à inciter un bijoutier fantaisie juif à fuir contre argent comptant pour mieux le dénoncer ensuite lors du passage de la ligne de démarcation. le narrateur va aux archives, posent des questions aux anciens, trouvent les noms de deux victimes entre autres de cet arrière grand-père à l'odeur de souffre. Raoul H qui finira par être démis de ses fonctions car l'administration française va trouver qu'il se sert un peu généreusement dans les biens qu'il est censé s'occuper en "bon père de famille". Avec l'aide de différentes personnes, le narrateur va faire le procès de Raoul H et prononcer la sentence.
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Le secret de famille court sous les peaux, dans les ombres, d'une génération à l'autre, jusqu'à ressortir violemment à la quatrième avec la mort du plus jeune des deux frères.
C'est l'aîné qui parle.
Un télescopage de souvenirs, de phrases dites à mi-voix, de mauvais rêves, de regards un peu fuyants, le parquet grince, l'horloge tique-tac un peu trop fort dans les sentiments étouffés…

Nié, balancé de l'un à l'autre comme une patate chaude, le secret de famille dévoile son ignominie au fil de recherches faites par le narrateur, mettant en lumière l'arrière-grand-père et son activité d'administrateur provisoire pour le Commissariat général aux questions juives mis en place par le régime de Vichy afin de dépouiller les juifs de leurs biens.

On ne saura pas tout de cette famille ressemblant à tant d'autres, les quelques centre-quatre-vingt pages de l'ouvrage sillonnent la période de découverte du secret, de mise en mots du secret, d'appropriation du secret sans pour autant en éprouver de soulagement.

Les relations garderont ce rien de trop convenu, ce soupçon d'artificiel si habituel qui devrait détourner le regard de l'éléphant qui trône dans le salon.
Parce qu'un secret de famille, c'est bien un éléphant dans le salon, dont on dit qu'il n'y est pas, d'ailleurs on ne voit aucun éléphant alors…

Alexandre Seurat parvient, dans une écriture rêche et suivant un fil qui se dérobe sans cesse, à traduire le malaise du narrateur face au silence puis face aux mots.
Il nous le fait éprouver aussi, reprenant les expressions d'un antisémitisme "ordinaire", relevant la bonne conscience de l'arrière-grand-père à profiter de la situation pour s'enrichir.
Ce n'est pas une lecture confortable, c'est âpre, ça pèse. J'en ressors un peu groggy, un peu écoeurée aussi, mais avec beaucoup de considération pour la démarche de ce narrateur orphelin de son frère.
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Après une rencontre intéressante avec l'auteur à la fête du livre de Toulon en novembre 2016, son livre a patienté une quarantaine de mois dans ma bibliothèque, quelquefois il est bon de laisser attendre un livre, comme le vin, pour le déguster au meilleur moment.

Très riche dégustation que celle de l'écriture d'Alexandre Seurat sur un thème difficile, celui des mystères familiaux sur la collaboration de trop de français au génocide des juifs, quand le profit facile et spoliateur passe avant toute humanité, presque pire que la haine raciale des nazis qui, eux, l'assumaient.

La construction originale du livre d'Alexandre Seurat, qui a pu dérouter quelques lecteurs, m'a paru très réussie car, à travers la quête de l'arrière petit-fils de l'administrateur provisoire, c'est toute une progression dans les arcanes d'une famille qui va et vient, tantôt dans la pénombre des salons feutrés emplis de meubles anciens -- sont-ils biens de famille ou "prélevés" par cet homme? --, tantôt dans les cours d'immeubles désertes qui ont vu passer tant de valises remplies à la hâte de semblants d'espérance sur la route inconnue de Drancy, puis d'Auschwitz.

Les recherches de l'arrière petit-fils vont de l'exploration minutieuse des archives à travers le livre vert foncé de l'inventaire du Commissariat général aux questions juives, à la lecture du texte promulgué par un triste maréchal, avide d'un pouvoir illusoire, collaborant pleinement à liquidation des biens et des familles, en passant par le questionnement des oncles qui ont un peu connu ce grand-père austère et sévère, pointilleux dans les comptes des spoliations qu'il a réalisées et dont les crimes restèrent impunis.

L'alternance du propos d'Alexandre Seurat rend tout à fait intéressante cette tragique découverte des missions indignes de cet administrateur provisoire. C'est le genre de livre qu'il faut lire de temps en temps, pour apprendre si besoin, savoir et ne pas oublier.
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Sujet très intéressant, sensible mais on s'y perds dans les protagonistes de l'arrière grand père au narrateur. Il a fallu que je fasse un arbre généalogique au fur à mesure ! dommage
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Voilà un livre que j'ai pas pu finir malheureusement. J'ai beaucoup hésité avant de publier ma critique, car j'ai toujours l'impression que c'est un peu injuste lorsque l'on a pas pris la peine de terminer le livre en question. Mais au final je me suis dit que malgré tout mon avis pouvait servir à d'autres lecteurs ne serait-ce qu'à titre informatif.
Ce roman m'avait au départ beaucoup attiré car le résumé me plaisait et l'histoire avait pour sujet un thème que j'apprécie particulièrement : l'occupation et la seconde guerre mondiale. C'est l'histoire d'un narrateur qui découvre que son arrière grand-père a participé à la spoliation des juifs durant l'occupation, donc c'est une sorte d'enquête, d'un secret de famille bien gardé que le narrateur essaye de percer.
Mais voilà je me suis retrouvé face à un style de narration trop perturbant, infranchissable. Cela m'est déjà arrivé par le passé d'être confrontée une forme rebutante, mais chaque fois le fond sauvait la forme et permettait de passer outre. Mais dans ce roman, le fond a été noyée dans la forme. A tel point que je ne comprenais tout simplement plus l'histoire. Une narration qui mélange passé et présent, dialogue et description, faits et ressenti... Tout est fouillis, tout semble "brouillon". Un rythme saccadé, on ne sait plus de quoi on parle ni où l'on se trouve. On se perd également dans les personnages, dont on ne sait même pas qui ils sont ni combien et encore moins leurs liens (sauf si l'on relit 5 fois la même page, chose que j'ai du faire trop souvent). C'est vraiment très dommage au vu du potentiel certain que cette histoire avait sur un sujet aussi délicat et important.
Bref, ce fut trop pour moi malheureusement, une grosse déception.
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Il s'agit d'une enquête menée par un arrière petit-fils, le narrateur, sur son aïeul, Raoul.
Qu'est-ce que faisait Raoul? le sujet est tabou. personne n'en parle.
Il était administrateur provisoire, fonction instituée par la loi du 22 juillet 1941 relative aux entreprises, biens et valeurs appartenant aux juifs.
Raoul, qui devait gérer en "bon père de famille", les biens des Juifs, en a profité allègrement, comme tous ses collègues.
Personnellement, j'ai eu quelques difficultés à suivre le cheminement de la narration.
Ce livre évoque les heures sombres de notre Histoire, le régime de Vichy.
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Le sujet de ce petit livre est très intéressant, et il m'a au moins permis d'apprendre ce qu'était un administrateur provisoire sous le régime de Vichy. le mélange de roman et de documentaire est sans doute une bonne idée également, qui permet d'illustrer par des témoignages et autres documents un récit romancé.
Sauf que ça n'a pas pris avec moi. Déjà, les secrets de famille sont trop présents dans le récit à mon goût, et traités de façon trop caricaturale et excessive. Par ailleurs, je n'ai pas accroché à ce style de courtes phrases, sortes d'ébauches qui mériteraient d'être retravaillées. Certains parleront de retenue et de modestie d'écriture, moi je lui trouve surtout beaucoup de facilité. Et quand ces courtes phrases forment de courts chapitres dans un si court bouquin, on n'a vraiment pas le temps de rentrer dans ce livre.
Alors reste ces récits, à base de lettres et témoignages, d'évènements réels, qui m'ont beaucoup touché, en particulier de très beaux chapitres sur deux déportés. C'est sans doute un livre allant dans ce sens que j'espérais lire, d'où ma déception.
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Certes le style est un peu déconcertant, mais est-ce si facile de parler de cette affaire ? le style est sans doute le reflet des non-dits familiaux, de la difficile recherche de la vérité, de l'ineffable sentiment qui submerge à la découverte des actes de nos ancêtres...Ce n'est pas si souvent qu'un livre évoque cette thématique et rien que pour la thématique c'est un bon livre.
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Un homme, dont le frère vient de mourir pour des raisons restées obscures, décide de faire des recherches sur son arrière grand-père, Raoul H., qui aurait collaboré pendant la 2nde guerre mondiale.

A force d'interroger ses proches, il obtient des bribes d'information sur ce Raoul H. La famille dévoile un secret tout en laissant planer le doute car elle n'assume pas les actes de Raoul. H. Il aurait été administrateur provisoire afin de permettre à son fils de revenir de l'oflag.
Les éléments recueillis ne sont pas suffisant pour reconstituer le parcours de Raoul H. et ses actes pendant la 2nde guerre mondiale. Une grande part d'ombre subsiste et le narrateur cherche à comprendre pourquoi.
Il décide alors de se rendre aux archives et espère découvrir la vérité en consultant les documents d'époque.
Ses recherches seront fructueuses et dévoileront un arrière grand-père dont la figure et les actes ne sont pas des plus glorieux.

Ces différents agissements sont amenés au fur et à mesure par un enchaînement déroutant d'analepses.
Pour le lecteur, il n'y a au final pas de grande surprise dans le déroulement des faits. La construction par les allers et retours entre présent et futur n'apporte rien au récit, si ce n'est de le rendre difficilement compréhensible.

Un livre particulier, très bien documenté, mais qui ne m'a pas convaincue contrairement à son premier roman, La maladroite.
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