J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était- il réellement passé au sein de ma famille ? Pourquoi mes parents et moi étions- nous des parias dans le village ?
J'aurais préféré que rien n'arrive, quitte à rester dans l'ignorance. Cela aurait été plus confortable.
J’aurais préféré que rien n’arrive, quitte à rester dans l’ignorance. Cela aurait été plus confortable.
Je sais d’expérience qu’à ce stade de la conversation, il ne faut jamais insister ; les adultes n’aiment pas qu’on les presse en leur donnant l’impression qu’ils sont dos au mur. Ils ne réfléchissent pas comme nous, il leur faut des jours de tergiversations pour arriver à la même conclusion que nous ; si on les bouscule, ils prennent la décision inverse, rien que pour nous contredire.
On ne fait pas ça quand on est une mère responsable. Normalement, c'est nous, les ados, qui claquons les portes en hurlant.
Dans l'Aude, on est très fiers de ce passé, de nos origines.
Moi- même, je me sens dépositaire de cet héritage, mais il est parfois lourd à porter; parce qu'être occitaniste ne reflète pas une réalité uniforme. Ce n'est pas quelque chose de bien défini. Les occitanistes appartiennent à des milieux, des courants différents, ils ne sont pas d'accord sur tout.
J'ai hurlé. Il ne me restait plus que ça. Je crois que j'ai envoyé un coup de poing à mon père, ou peut-être était-ce mon oncle ? Ils se confondaient à présent. Il n'y avait plus que moi, seul face au mensonge.
Chez les paysans, la mort est un phénomène naturel comme un autre, comme la vieillesse, la maladie et la douleur. On ne cherche pas à cacher ses rides, on ne se plaint pas de ses problèmes de santé. On subit en attendant son tour, comme la mauvaise saison vient après la récolte.
Je venais d'obtenir mon brevet des collèges et je passer en seconde avec les félicitations du conseil de classe.
Je sais qu'il donne le brevet des collèges à tout le monde aujourd'hui, mais les félicitations, tout de même !
Mes parents, Lise et Pierre Tonon, étaient fier de leur fiston. Moi, j'étais surtout soulagée parce que ça signifier qu'ils allaient me foutre une paix royale pendant les vacances : je pourrais sortir, aller à la mer en scooter, et peut-être même chez Yanis à Bayonne ! Mais ça, c'était moins garantie que le trajet en deux roues jusqu'à la plage de Gruissan.
Ça aurait dû être le plus bel été de ma vie. Tout au moins de ma vie jusque-là , jusqu'à mes 15 ans , parce qu'après, j'espère bien avoir plein d'autres « plus beaux étés de ma vie »