AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,35

sur 52 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis
Une critique à chaud alors que je viens à l'instant de refermer le livre: ce fut un véritable plaisir de plonger au coeur de ce 17ème siècle par l'intermédiaire des fameuses Lettres de Mme de Sévigné à sa fille, la comtesse de Grignan, partie vivre en Provence.
Dans chacune de ses lettres, la marquise fait part à sa fille bien-aimée de ses états d'âme, elle lui raconte aussi bien les derniers ragots que les grands événements tels que le procès de Foucquet, elles discutent de mode, d'enfants, des voisins, des activités de l'une et l'autre.
Le lecteur s'enrichit ainsi énormément de tous ces détails, apprend aussi que le courrier était distribué 2 fois la semaine et...tiens donc! que parfois les lettres ou les colis se perdaient! Bref, rien n'a changé, ou du moins pas grand chose, ces Lettres sont finalement d'une modernité incroyable.
Un petit mot sur la collection Etonnants Classiques (GF Flammarion): les Lettres sont regroupées selon des thématiques et chacune d'elle est précédée de quelques explications sur le contexte d'alors. Des précisions bien utiles. Un dossier en fin d'ouvrage présente d'autres écrits épistolaires de différentes époques.
C'est donc un livre à la portée de tous que je recommande vivement!
Ne serait-ce que pour se délecter à la lecture de ces courriers écrits dans un français à couper le souffle...

PS: j'ai adoré le passage où pour expliquer la nouvelle coiffure à la mode à Paris, Mme de Sévigné expédie à sa fille une poupée qu'elle a faite coiffer de cette manière!
Commenter  J’apprécie          282
Est-ce la proximité de la rentrée des classes, cahiers et cartables entassés – déjà en désordre – sur les rayons des magasins, ou ce ciel frileux balayé par des bourrasques confuses rappelant les fenêtres d'une salle de classe en automne ? Pincé par une soûlante nostalgie de temps studieux, me voilà séduit par ce petit livre d'école, pimpant et gai comme un plumier neuf.

La marquise bien sûr, elle m'est restée avec cette moue navrée, contrainte d'avouer avec esprit ne pas toujours être de son propre avis. Et s'il s'agit de lire ou redécouvrir quelques unes de ses lettres, allez j'achète !

Ils ont de la chance les collégiens d'aujourd'hui : ces Petits Classiques Larousse sont des bijoux de présentation, avec un papier pas râpeux ni roide, un format pratique aux coins arrondis, une couverture satinée, où les caractère "Madame de Sévigné" figurent même en relief. Et le prix est donné, forcément, c'est pour l'école ?

(Suite sur le blog Marque-pages)
Lien : http://christianwery.blogspo..
Commenter  J’apprécie          120
Marie de Rabutin-Chantale, plus connue sous son nom de mariée, Madame de Sévigné, est l'une des plus grandes épistolières française de l'époque (si ce n'est la plus grande). Ses lettres sont souvent étudiées dans les structures scolaires ; mais les amateurs de bons mots sont aussi ravis de lire le très grand nombre de lettres écrites par Madame de Sévigné.

La majeure partie des lettres de cette chère dame sont adressées à sa fille, devenue comtesse de Grignan, dans le sud de la France, en Provence. La correspondance avec sa fille va durer plus de 25 ans, avec un débit de deux à trois lettres envoyées par semaine. Une correspondance volumineuse, qui va être rendue public par la petite-fille de Madame de Grignan. Bien que les éditions Larousse n'aient publiées qu'une infime partie des lettres écrites, on y voit quand même nettement l'amour maternel débordant, presque excessif qu'exprime Madame de Sévigné à l'encontre de sa fille.
Il y a peu de temps, j'ai eu l'honneur de pouvoir lire un ouvrage regroupant des lettres d'artistes et/ou de personnages célèbres qui écrivaient à leur maman. le livre s'intitule Lettres à ma mère ; il est plein d'amour, et pourrait vous intéresser.
Dans le cas de Madame de Sévigné, les lettres d'amour maternels sont assez délicates à écrire. D'un côté, elle veut ardemment écrire son amour à sa fille. Mais d'un autre, elle veut éviter un trop grand épanchement lyrique et redoute d'importuner sa fille en en disant trop. C'est là qu'on voit son talent d'écriture : elle va user de précautions et de tournures oratoires pour ne pas tomber dans le pathétique. Ainsi, l'humour et le burlesque vont être pleinement utilisés par cette charmante dame, ainsi que l'auto-dérision sur soi-même.

Mais la richesse des lettres de Madame de Sévigné est sans doute contenue dans son style d'écriture. Dans une seule lettre, de nombreuses informations sont présentes. On a tout d'abord les sentiments maternels qui apparaissent à chaque correspondance, mais nous avons aussi des nouvelles de la cour et de la vie à Paris (la mère habitant Paris, elle informe des actualités quotidiennes sa fille habitant la Provence). On trouve aussi une certaine dimension religieuse atténuée, avec un langage religieux couplé au romanesque, ce qui désacralise les passages bibliques "Nous vous aimons en vous, et par vous et pour vous". L'art de la louange à sa fille est très présent dans les lettres, tout comme l'art du persiflage mondain, qui mène en jeu la satire.
Vraiment, tout le talent de cette épistolière réside dans sa capacité à écrire. Une fois les règles et codes de l'époque absout, elle laisse place à son talent et à sa qualité d'épistolière pour rédiger de magnifiques lettres.

Bien que les lettres de Madame de Sévigné soient constituées d'éléments hétéroclites (par exemple elle met sur le même plan des réflexion profonde face aux petites histoires de la cour), le fil rouge de ses lettres est incontestablement l'amour maternel qu'elle témoigne à sa fille. Par simple curiosité, lisez au moins une lettre de cette épistolière ; le maniement des mots est imppecable et l'écriture est tellement jolie... C'est un pur régal de lire ces lettres.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          111
Marie de Rabutin-Chantal épouse Henri de Sévigné en 1644, le couple a deux enfants, une fille et un garçon. Mais la noblesse ne permet pas d'éviter la mort, c'est ce qui arrivera au Marquis lors d'un duel à l'épée. On comprend donc pourquoi sa femme est très attachée à ses enfants.
Le 4 février 1671 la fille de Madame de Sévigné qu'elle aime plus que tout est devenue comtesse de Grignan après son mariage et part vivre en Provence. Affligée par ce départ la marquise semble organiser sa vie autour de la correspondance qu'elle lui adresse.

Ces lettres du 17ème siècle ont l'intérêt d'être tout à la fois une chronique familiale, une gazette de la ville, de la province et de la Cour voire un journal intime.
On croise des personnes lettrées comme Madame de Lafayette ou La Rochefoucauld mais aussi des scènes dignes de Molière comme Madame de Sévigné l'écrit.

S'il s'agit du témoignage d'une époque et de ses moeurs, ces lettres montrent aussi une mère étouffante et possessive vis à vis de sa fille alors que ce n'est pas le cas pour son fils, sujet aux déconvenues. Elle répète qu'elle aime plus sa fille qu'elle-même et sa tendresse excessive devient affligeante d'autant plus que sa correspondance est rythmée de deux à trois lettres par semaine.
Je trouve aussi que la marquise De Sévigné semble plus préoccupée par la mode dépassée du chocolat que par les conditions de vie des nourrices de sa petite-fille, noblesse oblige. Pour autant, le langage tout en finesse et simplicité qu'elle utilise dans ses lettres traduit bien ses sentiments.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Temps modernes 2023
Challenge Multi-défis 2024
Commenter  J’apprécie          100
Après les avoir étudiées à la fac il y a... fort longtemps dirons-nous, je m'étais toujours promis de relire ces lettres si délicieuses et intemporelles.
A raison ! J'ai été ravie de retrouver cette plume alerte, qui mêle allègrement broutilles du quotidien et considérations plus sentimentales ou humaines, ce lien entre mère et fille, délicieusement désuet.
Une lecture en-dehors du temps et en même temps parfois très actuelle, certains situations n'ont pas vieilli !
Une vraie gourmandise...
Commenter  J’apprécie          70
Alors,....Comment vous dire ? d'abord, peut on se permettre de critiquer les lettres de Madame de Sévigné ? Ben oui, on peut !
L'intérêt de ce genre de lecture est moins l'apport littéraire que l'apport historique.
En effet, Madame de Sévigné n'est pas Zola, ses lettres sont souvent mièvres (limite Harlequin) et ses "papotes" de café avec sa fille sont un peu lourdes.
De plus, le style est très "vieux français ampoulé" et ça n'aide pas la compréhension de cette vaste correspondance;

Par contre, ce qui m'a poussé à lire ces lettres, c'est l'humour dont Madame de Sévigné peut faire preuve, notamment lorsque ses lettres sont citées dans tel ou tel autre ouvrage. Et on retrouve bien ce coté un peu caustique de sa personnalité, par exemple, lorsqu'elle nous parle du passage au bucher de la Poison.

Autre intérêt de ce type de littérature, c'est, évidemment, les faits historiques. C'est regarder l'histoire sous un autre prisme que de lire les lettres de la Comtesse.

Ce que je déplore dans la version que j'ai lue est l'absence de contextualisation. En effet, j'aurais préféré une espèce de version "décryptée" de ces lettres, je pense qu'elles permettraient mieux de comprendre l'histoire en ayant les rappels historiques, le contexte. Ici, on est plongés dans une vaste correspondance et nous ne comprenons pas toujours à qui cela s'adresse, pourquoi, et quel était le contexte politique du moment.

Une lecture intéressante quoique fastidieuse.
Commenter  J’apprécie          60
Mme de Sévigné écrit des lettres principalement aux personnes de sa famille (sa fille , son cousin ...). Elle y raconte ses émotions , ses sentiments , son opinion ou son avis sur la vie à Paris. Elle écrit au XVIIème siècle (1671-1690). Elle les écrit principalement depuis Paris. Ce livre ne nous a pas particulièrement plu, car on a du mal à se mettre dans la peau du personnage. Dans la plupart de ses lettres Mme de Sévigné se plaint. Elle y raconte seulement sa vie et pas la vie des autres habitants, ce qui n'est pas très épanouissant. Nous n'aimons pas trop ce genre de contenu qui est très répétitif. En revanche, ce livre était facile à comprendre, le lexique était courant. Dans certaines lettres, elle fait ressentir un effet de suspense et cela est intéressant. Elle raconte ses lettres avec un genre poétique et cela est agréable.
Commenter  J’apprécie          40
Lundi 15 décembre 1670-Avez vous entendu la nouvelle ?

"Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'à aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie ; enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés : encore cet exemple n'est-il pas juste ; une chose que nous ne saurions croire à Paris, comment la pourrait-on croire à Lyon ? une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie madame de Rohan et madame d'Hauterive ; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire, devinez-la, je vous le donne en trois ; jetez-vous votre langue aux chiens ? Hé bien ! il faut donc vous la dire : M. de Lauzun épouse dimanche au Louvre, devinez qui ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Madame de Coulanges dit : Voilà qui est bien difficile à deviner ! c'est madame de la Vallière. Point du tout, madame. C'est donc mademoiselle de Retz ? Point du tout ; vous êtes bien provinciale. Ah ! vraiment, nous sommes bien bêtes, dites-vous : c'est mademoiselle Colbert. Encore moins. C'est assurément mademoiselle de Créqui. Vous n'y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : il épouse, dimanche, au Louvre, avec la permission du roi, mademoiselle, mademoiselle de mademoiselle, devinez le nom ; il épouse Mademoiselle, ma foi ! par ma foi ! ma foi jurée ! Mademoiselle, la grande Mademoiselle, Mademoiselle, fille de feu Monsieur Mademoiselle, petite-fille de Henri IV, mademoiselle d'Eu, mademoiselle de Dombes, mademoiselle de Montpensier, mademoiselle d'Orléans, Mademoiselle, cousine germaine du roi ; Mademoiselle, destinée au trône ; Mademoiselle, le seul parti de France qui fût digne de Monsieur. "

Mme de Sévigné à Mr de Coulanges
Commenter  J’apprécie          30
Un voyage au siècle de Louis XIV, cela vous tente ? Si oui, plongez dans la correspondance de la marquise De Sévigné, femme de lettres et célèbre Précieuse. J'ai plutôt passé un bon moment en compagnie de ce recueil de lettres (celles-ci nous permettent d'ailleurs de redécouvrir la beauté de la langue française). Si elles ne sont pas des plus accessibles, j'ai préféré prendre mon temps, les lire par petites touches afin d'éviter une possible indigestion. Reste qu'à l'intérêt du document historique se joint ici la valeur du document humain. La personnalité de la marquise, vive et attachante, transperce le papier. J'en ai été la première surprise, et je suis ravie d'avoir pu voyager à ses côtés le temps de quelques pages. J'ai déniché cette belle édition dans une boîte à livres. Si je n'ai malheureusement pas trouvé de date précise de publication, en furetant sur le net j'ai découvert que cette édition remonterait aux années 1930 !

Lorsque l'on évoque Mme de Sévigné, il est beaucoup question de sa relation fusionnelle avec sa fille, la comtesse de Grignan, installée en Provence. de ses Rochers (domaine situé en Bretagne), la marquise lui écrira beaucoup, quasiment tous les jours. Il y est question du manque, de leurs prochaines retrouvailles, du temps qui passe. L'amour maternel reste très présent. Mais ces lettres constituent un témoignage de premier ordre sur la société de l'époque, la vie à la cour du Roi Soleil. Certains passages relatent l'affaire Fouquet ou encore la déchéance de la marquise de Brinvilliers, rendue célèbre par l'affaire des poisons. Certaines lettres se font plus légères, puisqu'il y est question de culture ou encore de mode. La plume de Mme de Sévigné peut alors nous faire sourire, tant son regard sur son époque ne manque parfois pas de piquant.

Plonger dans ces lettres offre donc un regard sur des détails parfois insignifiants, mais qui font aussi tout le sel de la grande Histoire. Saviez-vous qu'au XVIIe siècle, le courrier pouvait (déjà) se perdre voire ne pas arriver à temps ? Ou que voyager d'une région à une autre relevait de toute une expédition ? (Mieux valait reporter son voyage s'il pleuvait trop ou que le temps était orageux).

Ces lettres balaient aussi tout un pan du vécu de Mme de Sévigné, puisque certaines ont été écrites quelques semaines seulement avant son décès. Si elles n'ont jamais été destinées à « entrer dans la littérature », elles furent conservées par sa famille avant d'être publiées. Je regrette beaucoup de ne pas pouvoir lire les réponses adressées à la marquise (les lettres de sa fille notamment). Mais si le XVIIe siècle vous intéresse, et si vous souhaitez le retrouver autrement que via un manuel d'Histoire, alors ces lettres pourraient grandement vous faire de l'oeil.
Lien : https://labibliothequedebene..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (186) Voir plus



Quiz Voir plus

Madame de Sévigné

Madame de Sévigné est née ...

Françoise d'Aubigné
Marie de Rabutin-Chantal
Marie Mancini
Françoise de Mortemart

12 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Madame de SévignéCréer un quiz sur ce livre

{* *}