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Critique de umezzu


Cet ensemble de courtes présentations s'intéresse aux conditions dans lesquelles sont mortes des reines, et partant de là, évidemment, à la façon dont elles ont vécu.
La diversité des portraits dressés est intéressante, mais ce qui ressort le plus, c'est la différence de traitement entre les reines qui ont connu des sorts tragiques (Marie Stuart, Marie Antoinette, Alexandra Fedorovna, Astrid de Belgique…) et celles qui sont mortes de vieillesse (Aliénor d'Aquitaine, Victoria, Eugénie de Montijo…).

Les premières permettent aux auteurs qui les présentent de passer rapidement sur leur activité royale, avant de suivre pas à pas les événements qui ont conduit à leur décès. Les pages que consacre Didier le Fur à Marie Tudor sont de ce point de vue passionnantes. On perçoit mieux la duplicité d'Elisabeth I ére, qui laisse ses conseillers et ses ministres mener la charge contre sa cousine écossaise, monte un procès dont le verdict est déjà écrit, puis feint d'avoir été abusée en signant la mort de sa captive. La mort d'Elizabeth d'Autriche (Sissi) en Suisse est bien connue, mais la façon qu'a Jean des Cars de la raconter est prenante. Quant à l'assassinat en 1903 de Draga Obrenovic, reine de Serbie, lors d'un coup d'État, c'est l'expression de la haine populaire que traduisent les lignes de Jean-Christophe Buisson face à une arriviste, aux origines douteuse, plus âgée que son mari, et suspectée de guider ses choix politiques... Une histoire peu connue.
Du côté des morts « naturelles », Marie-France Schmidt évoque les derniers moments d'Isabelle la Catholique, Didier le Fur ceux de Christine de Suède, née protestante, morte catholique au plus prés du Vatican, et Jean Tulard celle de Joséphine de Beauharnais, dont les derniers moments publics à la chute de Napoléon surprennent par sa proximité avec les vainqueurs de l'Empereur.

Le sujet le plus complet concerne sans doute Cléopâtre. Pierre Renucci explique très bien comment la dernière Ptolémée a cherché au-delà de ses relations charnelles avec César ou Marc Antoine à garantir l'autonomie de l'Égypte vis à vis de Rome. Entre l'imagerie popularisée par le cinéma et la réalité de ses actes, il y a un gouffre.

Cet ensemble s'avère finalement bien plus intéressant que le sujet morbide pouvait le laisser penser.
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