— Tu vois, Nasir, je m’en fiche de descendre plus bas que terre avec lui, et de devoir me battre encore plus salement que lui. Il perd, je gagne. Ce que je veux, c’est le tenir dans ma main et l’écraser. Il a toujours gagné, et j’ai toujours perdu, mais pas ici. Tu comprends ça, Nasir ?
[Joey qui parle au chien, Nasir]
Il n'était pas dans la nature de Mister de tendre l'autre joue. Personne ne respecte les faibles.
Elle doutait que même une gamine de quinze ans surchauffée eût choisi de perdre sa virginité à l’arrière de ce van bleu, sur un lit de manteaux et de chiffons, à côté du seau d’aisance tout neuf.
Si cela avait eu lieu avec n’importe quel type à Vauxhall Bridge Cross – non qu'ils n'aient essayé –, le lit aurait coûté au minimum deux cent cinquante livres dans un hôtel du West End. Frank Williams était étendu contre elle, et sa barbe lui chatouillait un sein.
— Pourquoi m’appellent-ils Nasir ?
— Il était un héros d’un côté seulement. L’autre côté était… Un homme bien, et un assassin. C’est le genre de confusion qui se produit ici, et tu es salement atteint. Donc, ce que je te dis maintenant, c’est que je ne veux pas être mêlé à ça, Maggie non plus, ni les Quatre Sreb…
- Vous me décrivez le monde comme une belle saloperie - pardonnez-moi.
Ils ne parlaient pas de la guerre, ni du présent. Rien de ce qu'elle lui montrait, rien de ce qu'elle lui racontait n'était source d'amusement. Tout ce qui n'était pas dit était autour d'eux. Les bâtiments détruits et le grincement permanent de son fauteuil roulant étaient au diapason du désespoir de Joey.
Suivre un avis, bon ou mauvais, n'avait jamais été le point fort de Joey Cann.
— Vous savez ce qui me tracasse ? Je veux dire, ce qui m’empêche vraiment de dormir ? C’est qu’un jour, vous vouliez aller trop loin – je veux dire – que vous fassiez un pas de trop. Voilà ce qui me tracasse…
— Bon, c’est donc pour ça qu’on fait tant d’histoires ?
— Maggie, tu es un coup extraordinaire.
— Je ne crois pas – toi, en tout cas, pas du tout.
Il se détourna. Lui tournant le dos, elle se rhabilla…
Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, l’ampleur de ces importations de drogue, est notre honte. Cela nous détruira, comme un cancer que nous nourrissons. Je vais te dire ce que j’aime. C’est quand un juge dit : “Quinze ans. Emmenez-le.” Et ce que j’aime encore plus, c’est quand le type se retourne et hurle : “Je vais tous vous tuer, putain, vous allez voir ce que vous allez voir !” Si on les talonne sans relâche, on brise leur pouvoir. Sans ce pouvoir, ils ne sont plus que des ordures. Les ordures, on les fout à la poubelle. Quand on met la pression sur une pourriture, il commet des erreurs.