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Klezmer tome 1 sur 5
EAN : 9782070577859
144 pages
Gallimard Jeunesse (12/05/2006)
3.73/5   78 notes
Résumé :
Bric à brac de rencontres, de musiques, de tueries, de mensonges, d'amour, de chansons, de peurs, de fuites, orchestrés habilement par cinq individus. Un voleur intelligent et désinvolte banni de son école juive, un autre voleur peureux, sensible et violoniste d'une autre école juive, une ravissante exilée d'un village, un rescapé du massacre de son groupe de musique, homme froid et furieux. Et puis un tzigane mythomane qui échappe de peu à la corde. Ces individus a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
À la suite de leur rencontre avec Noé, dit le Baron de mes fesses, qui essaie d'oublier ses compagnons assassinés par d'autres musiciens juifs, et Hava, une jeune fille qui a fui un mariage imposé et déteste les traditions rétrogrades de son shtetll, Yaacov et Vincenzo, chassés de leur yeshiva respective, forment avec un tzigane (sauvé in extremis de la pendaison) une joyeuse bande qui joue de la musique Klezmer.

Musiciens, chanteurs, un peu voleurs et menteurs pour certains, ces juifs ashkénazes sont peu religieux et libres penseurs. Dans la froidure de l'hiver russe, à une époque (les années 30) où ils sont à la merci des agressions, sans personne pour les protéger, comme d'ailleurs les tziganes, ils restent joyeux, énergiques et amicaux avec (presque) tous et laissent parler leur fantaisie.

Après s'être inspiré de ses origines paternelles séfarades pour Le chat du rabbin, Joann Sfar fait ici référence à ses origines maternelles ashkénazes. Avec Conquête de l'Est, il signe une bande dessinée musicale imaginative, servie par des dessins aquarellisés aux couleurs vives qui illustrent parfaitement une musique entraînante, joyeuse et mélancolique, la musique Klezmer qui parle à tous, même aux non juifs dont je fais partie. Une vraie réussite dont j'ai hâte de découvrir la suite.
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Joann Sfar a utilisé son expérience de petit juif séfarade dans la série le Chat du rabbin. Une série pleine d'humour et bien réussie d'ailleurs. Alors j'étais curieuse de voir ce qu'il en serait avec une communauté de juifs … ashkénazes.

Le ton est donné avec le sous-titre - le conquête de l'est - et la première scène du où la "diligence" du narrateur et ses compagnons musiciens sont attaqués par ...une bande de musiciens rivaux. de l'humour façon Joann Sfar, identifiable - incontestablement !

Le graphisme de Sfar est assez "simpliste" dans cette bande dessinée. Un peu comme une aquarelle, avec des contours peu travaillés. Et des camaïeux de couleurs tour à tour vives ou froides sans doute un peu inspirés par les toiles de Marc Chagall.

Dans ce 1er tome, deux histoires, deux "groupes" de personnages errent dans le froid ukrainien :
- d'un côté : Noé Davidovitch, clarinettiste devenu pianiste par nécessité et Havva qui le rejoint pour éviter un mariage arrangé avec un homme qui ne lui plait pas ;
- de l'autre : Yaacov, chassé de la yeshiva où il était premier de la classe car il a volé. Puis Yaacov rencontre Vincenzo, lui aussi chassé de sa yeshiva pour avoir volé quelque chose. Et ce duo de gentils voleurs est rejoint par un tzigane nommé Tchokola.

Pendant un bon moment cette histoire semble déconstruite, faite d' "heureux hasards" - heureux comme les expériences de Candide , mais en moins tragique quand même ! - , un peu comme une chanson yiddish !

Les personnages de Joann Sfar sont fidèles à certains "clichés" d'artistes de la communauté ashkénaze. Toutefois, ce constat est bien réducteur car Sfar parle - certes, brièvement - du caractère rigide et inflexible des religieux dans ces communautés reculées d'Europe de l'Est. A sa décharge, pour parler de cette communauté, il me semble difficile de passer derrière les frères Singer.

Ce premier tome ne sert en fait qu'à planter le décor général de cette saga, rien de transcendent pour le moment mais assez pour donner envie de lire la suite.
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Dès le premier volume de cette série qui en compte quatre, Joann Sfar nous plonge dans la vie quotidienne de ces villages d'Europe de l'Est, au début du XXe siècle, dans des contrées où il faut supporter des conditions climatiques souvent extrêmes mais aussi tenter de gagner sa vie afin de pouvoir se nourrir.
Tout au long de Klemzer, c'est la musique et le yiddish qui vont servir de trame… avec la violence et le sort réservé aux Juifs et aux Tziganes.
Comme le note Marc-Alain Ouaknin dans une préface très intéressante, « Klemzer, c'est du yiddish… En fait, Klemzer est un mot yiddish dérivé de l'hébreu kéli zémèr, instrument (kéli) de musique et chant (zémèr). Klemzer c'est le yiddish de la musique ! Klemzer, c'est le jazz du yiddish ! »
L'histoire commence par le massacre d'un groupe de musiciens par… les musiciens du village où ils voulaient se produire. Noé Davidovitch, appelé Baron… de mes fesses, est le seul survivant. Il réussit à s'imposer grâce à son harmonica, lors d'un mariage, ce qui séduit Hava, la mariée, qui le suit.
Petit à petit, un groupe va se former avec le jeune Yaacov, image du grand-père de l'auteur, Vincenzo qui s'est fait renvoyer de sa Yeshiva, lieu d'étude de la Torah, pour avoir volé des pommes et un tzigane, Tchokola, qu'ils ont sauvé de la pendaison. Ce dernier est très pragmatique. Il apprend la musique à Yaacov car : « Les Juifs, ils sont toujours à se marier, à se circoncire, à se fiancer. Il y a du pognon à se faire. »
Tout ce petit monde se retrouve à Odessa, au bord de la mer Noire où une dame riche les emmène dans sa voiture pour qu'ils jouent toute la nuit, dans un des beaux quartiers de la ville.
En appendice, l'auteur publie ses notes sur Klemzer. Il reconnaît que Yaacov ressemble au chat du rabbin, que Klemzer en est le revers de la médaille. Il écrit aussi : « … j'ai grandi avec cette idée inquiétante : les idées humanistes et les utopies républicaines sont révocables à tout moment. »
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Après avoir perdu ses compagnons de manière tragique, Noé (aussi appelé « le Baron de mes fesses ») se retrouve seul au beau milieu de nulle part. En effet, il voyageait de village en village avec sa troupe de musiciens ambulants. Mais une troupe de musiciens sédentaires a jugé que leur intrusion pouvait être dangereuse pour leur commerce et les a froidement liquidés. le Baron de mes fesses doit sa survie à son cheval qui, pauvre de lui, se trouvait sur la trajectoire de la balle. Soucieux de venger ses amis, le Baron suit les musiciens locaux et découvre qu'ils peaufinent leur spectacle pour un mariage qui a lieu le soir même. le Baron laisse passer le reste de la journée et fait irruption lors de la cérémonie. Rapidement, il attire l'attention avec son harmonica. La fête bat son plein grâce à lui. Après avoir été invité à la table du rabbin, il prend congé de ses convives. Noé reprend la route en direction d'Odessa. Peu après, il remarque la présence d'Hava. Elle le suit depuis son village, il tente de la raisonner mais la jeune paysanne est éprise de liberté. Sa décision est prise : elle souhaite voyager avec lui et chantera pour accompagner l'harmonica.
En parallèle, Yaacov fait la connaissance de Vincenzo. Tous deux sont d'anciens élèves qui ont été exclus de leurs yeshiva respectives. Après avoir délogé Vincenzo de l'arbre où il était perché, après avoir assisté ensemble à un lynchage dans les règles, les deux garçons tergiversent quant à leurs possibilités d'avenir. Mais le pendu reprend connaissance. Il s'agit de Tchokola, un gitan. Rapidement, les trois garçons sympathisent et, après une bonne nuit de sommeil, décident de prendre la route d'Odessa.

Là-bas, leur chemin croise celui d'Hava et du Baron…

-

Je suis restée assez perplexe durant la lecture du premier tome de cette série. En effet, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire qui m'a semblé décousue et burlesque. J'étais face à des personnages mystérieux, fuyants et inconstants. le récit me donnait l'impression d'être trop éparpillé et trop fantasque. le fait d'aller d'un groupe de personnages à l'autre – sans aucune transition entre les passages du récit – renforçait l'impression que ces individus étaient éphémères et futiles. Bref, je peinais ainsi sur une centaine de pages… il m'en restait environ 500 pour finir la série… Les choses ont basculé au moment où les deux groupes de protagonistes se sont rencontrés.

Dès lors, la présence de ces individus aussi différents que complémentaires crée une réelle alchimie. le rythme du récit devient plus harmonieux bien que son rythme reste toujours très enlevé. Leurs traits de caractères si atypiques est une des forces principales du récit. L'autre atout majeur de cette série : les thèmes qui y sont abordés. Il y sera questions d'amitié, de sentiments, d'indépendance, d'émancipation et de religion (pour faire court ^^). J'ai donc lu avec avidité les tomes 2 à 4.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Cet album est un joli tour de force. Pourquoi ?
Des musiciens juifs parcourent l'hiver russe, de camps gitans en villages de moujiks, ils se confrontent à leur religion, à leurs contemporains et leurs aventures sont palpitantes.
Mais au-delà de cela, vous découvrirez un genre musical, la musique Klezmer des juifs ashkénazes qui est un mélange de folklore yiddish, slave et gitan.
Peu de dessinateurs sont capables d'évoquer la musique avec autant de talent, le dessin et les couleurs de Sfar font tant et si bien, que l'on croirait entendre les musiciens, il nous prend même l'envie de fredonner.
Ici, Sfar prend une autre dimension dans son art et rejoint la puissance évocatrice et le sens du rythme d'un Hugo Pratt et comme ceux de Will Eisner, son album amuse tout en faisant tomber les préjugés.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 juin 2006
Lecture jeune, n°118 - Après Le Chat du rabbin qui puisait dans les racines séfarades de sa famille, Sfar s'attaque à l'héritage ashkénaze maternel à travers l'épopée d'une troupe de musiciens dans la Russie des années trente. Plus que d'une BD, il s'agit d'un roman graphique aux aquarelles aériennes, où, comme dans les contes de notre enfance, la mise en place des personnages se fait au fur et à mesure que le récit progresse : une jeune fille en fuite rencontre par hasard un musicien tsigane, ils sont rejoints à Odessa par un voleur rouquin, un violoniste génial, un bohémien guitariste... L'aventure, à l'image de la musique klezmer, est mélancolique et joyeuse, le folklore foisonnant se teinte de poésie, la drôlerie des dialogues est relayée par l'étonnante utilisation des couleurs et la truculence des dessins. Joann Sfar avouait lors de la sortie de Klezmer s'être beaucoup inspiré de Hugo Pratt et de Quentin Blake, et déclarait vouloir faire se rencontrer dans une même histoire « Michel Strogoff et un Juif vert de Chagal » : une fois encore c'est très réussi ! _ Maud Simonnot
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
le tzigane : C'est pas parce que tu m'as sauvé la vie que je vais te dire la vérité. Tu n'es pas de ma famille. Pourquoi je devrais te parler avec franchise ?

le juif : Pour voir comment ça fait.

le tzigane : Tu crois que je ne sais pas ?

Raconter les choses comme elles se sont vraiment produites, c'est tellement moche que ça devrait être interdit. Je t'invente une histoire, c'est la moindre des politesses.
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- J'en connais pas des histoires juives. Je connais des trucs tziganes mais c'est toujours avec des roulottes.
- Bin tu peux. Sauf qu'à la place des roulottes tu dis que c'est Moïse et la caravane d'Israël dans le désert.
- Est que la caravane d'Israël peut aller en pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-mer ?
- Non.
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Raconter les choses comme elles se sont vraiment produites, c'est tellement moche que ça devrait être interdit. Je t'invente une histoire, c'est la moindre des politesses.
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- Tu ne peux pas choisir ton mari ?

- On m'autorise à choisir parmi trois ou quatre garçons différents. Ils sont tous bêtes, ils sont tous moches.
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On vit tellement entre juifs, on se fait des inconnus une image terrible.
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