le tzigane : C'est pas parce que tu m'as sauvé la vie que je vais te dire la vérité. Tu n'es pas de ma famille. Pourquoi je devrais te parler avec franchise ?
le juif : Pour voir comment ça fait.
le tzigane : Tu crois que je ne sais pas ?
Raconter les choses comme elles se sont vraiment produites, c'est tellement moche que ça devrait être interdit. Je t'invente une histoire, c'est la moindre des politesses.
- J'en connais pas des histoires juives. Je connais des trucs tziganes mais c'est toujours avec des roulottes.
- Bin tu peux. Sauf qu'à la place des roulottes tu dis que c'est Moïse et la caravane d'Israël dans le désert.
- Est que la caravane d'Israël peut aller en pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-mer ?
- Non.
Raconter les choses comme elles se sont vraiment produites, c'est tellement moche que ça devrait être interdit. Je t'invente une histoire, c'est la moindre des politesses.
On vit tellement entre juifs, on se fait des inconnus une image terrible.
- Tu ne peux pas choisir ton mari ?
- On m'autorise à choisir parmi trois ou quatre garçons différents. Ils sont tous bêtes, ils sont tous moches.
… j’ai grandi avec cette idée inquiétante : les idées humanistes et les utopies républicaines sont révocables à tout moment.
Les Juifs, ils sont toujours à se marier, à se circoncire, à se fiancer. Il y a du pognon à se faire.