Soir a glissé un message sous mon oreiller. De son écriture élégante, il a tracé des caractères doux comme le miel. Son poème, je le connais déjà par coeur :
Je ne suis pas en train de t'écrire une lettre
Je cherche des sensations à l'encre noire
Pour remplir une page vide
Et chasser ce goût de mélancolie
L'aurore arrive, j'écris encore
Le papier a déjà bu tout mon sang
Reste un coeur transparent
Je t'en prie, ne refuse pas cet amour
Dévoiler ses sentiments, ce n'est pas difficile
Mais moi, je n'ose pas
Si seulement tu profitais d'un instant futile
Pour lire cette lettre que je ne t'écris pas
Je n'oserai jamais lui répondre : mes mots sur le papier seraient laids et sans saveur.
Il me faudra les murmurer à son oreille, dans la pénombre de ma chambre à coucher...
Il était encore très tôt lorsque je suis descendue, ce matin. J'ai trouvé mes parents en plein travail, comme s'ils n'avaient pas interrompu leur activité depuis la veille. Peut-être n'avaient-ils tout simplement pas dormi. Ma roulait des galettes de riz fourrées vietnamiennes, appelées "nems", que nous servons aux clients comme si nous en avions mangé toute notre vie, alors que nous en avons découvert l'existence en arrivant en France !
Au moulin, une fois la meule à broyer enlevée, on se débarrasse de l'âne.