Cinquante-deux

Je l'avoue, je suis un lâche. Comme je l'ai déjà dit dans ma chronique sur le roman de Dominique Faure, "Frédéric – instants de grâce", je n'aime pas particulièrement lire les romans d'auteur.e.s que je connais (disons plutôt, ça me met mal à l'aise). Encore moins, en toute honnêteté, quand il s'agit d'auteur.e.s que j'apprécie énormément et dont j'ai vite fait de percer la gentillesse, l'humanité, la grande sensibilité, comme dans le cas de Dominique ou dans le cas présent. le pire, je pense, c'est quand on ajoute à ça le fait qu'il s'agit d'un premier roman. L'angoisse – et si l'ouvrage était nul, n'ayons pas peur des mots ? La simple idée que je ne pourrais peut-être pas aimer le livre que l'on ma confié à lire me provoque des suées froides.

Je tenais à mettre ce préambule pour vous faire comprendre pourquoi mes doigts tremblaient légèrement quand j'ai ouvert cette romance de S Shade. Avec l'auteure, on a déjà passé d'excellents moments ensemble, partagé des rires, des confidences, on a trinqué, on a échangé longuement sur nos goûts en littérature, etc. Je n'ai pas la prétention de dire que c'est « ma meilleure cops », mais je pense que l'on s'aime bien mutuellement. Et là, son coup de débutante en écriture, si j'ose dire. Pour couper court à tout suspense, je crois que j'étais tranquillisé au bout de la toute première phrase. Je ne risquais pas de devoir dire, la mort dans l'âme, du mal de cet opus. le reste de la lecture a confirmé que j'aurais même du mal à trouver ne serait-ce qu'un petit truc négatif à dire, tellement j'ai été subjugué par la très jolie plume et la belle histoire que nous offre donc mon amie.

Alors, le pitch, comme on dit. Nous sommes à Annecy. L'histoire commence par une douce scène domestique. Zacharie couche sa petite nièce Lucia, et celle-ci lui réclame une histoire avant de faire dodo. Alors, il raconte celle de son premier tatouage, il était une fois… S'ouvre le long flashback qui constitue le noyau du roman. Retour en 2010, donc. D'abord, il y a cette rencontre anodine entre Zacharie, qui est encore jeune étudiant en fin de parcours universitaire, et Joshua, tatoueur talentueux de son état. Zacharie souhaite se faire poser un dessin sur et dans la peau ; l'adresse de Joshua lui a été soufflé par son frère aîné James, avec qui il vit dans un superbe loft en plein centre-ville. Il pénètre dans le studio de tatouage, où Joshua travaille avec son colocataire, accessoirement le meilleur pote de James. le premier contact se passe très bien, Joshua fait un dessin, on passe à l'étape du tatouage, et les deux jeunes hommes savent tout de suite qu'ils s'apprécient beaucoup.

D'autres séances de tatouage vont suivre. de fil en aiguille (c'est le cas de le dire), ils commencent à se fréquenter davantage, à faire des sorties, à se découvrir et s'apprivoiser. Ce n'était pas couru d'avance, pourtant. Zacharie a un lourd secret que seuls sa famille, ses meilleurs amis et Alice, la copine de James, connaissent. Ce secret lui provoque régulièrement de sévères crises d'angoisse invalidantes. Il en a même une devant Joshua la première fois qu'ils prennent un verre ensemble. Mais ce dernier n'a pas l'air d'être choqué ou rebuté, pour autant. Par ailleurs, lui aussi a un secret. Il n'est pas (seulement) le jeune homme d'une approche facile, quelque peu désinvolte, mais attentionné et empathique. Il cache, en fait, une histoire familiale qui lui pèse et qui lui demande de se « déguiser » de temps en temps en quelqu'un qu'il n'est pas (plus) depuis fort longtemps.

Une romance vouée à l'échec, me direz-vous ? Comment peut-on construire une histoire valable sans se dire d'emblée tous les coins noirs, sans se montrer tous les tiroirs dissimulés, sans se confier sur ce qui fait de nous nous ? Détrompez-vous. Alors, on est sur le fil du rasoir d'un récit noir et déprimant, peut-être ? Que nenni ! Ici, c'est lumineux, plein d'espoir, plein d'amour et de tendresse, sans fausse sentimentalité, mais avec de très beaux sentiments qui m'ont fait vibrer et m'ont arraché l'une ou l'autre petite larme qui, loin d'être douloureuse, m'a rempli de joie et d'émotion. Et oui, tout comme le papillon que Zacharie se fait tatouer en premier sur sa peau, j'ai eu l'impression d'assister à l'éclosion d'un magnifique papillon – celui d'un amour comme on aimerait tous le vivre – qui va réunir en harmonie deux jeunes hommes que j'ai adorés de tout mon coeur.

On devient bon forgeron en forgeant, n'est-ce pas ? Les premiers romans sont donc souvent casse-gueules. Il suffit que je pense au mien, auquel je trouve bien des défauts, pour hocher la tête avec conviction. Mais dans l'ouvrage de S Shade, je n'ai trouvé aucune de ces hésitations si fréquentes, aucune maladresse, aucune faute de style ou de goût. J'ai même dû attendre d'en être à 15% de ma lecture pour dénicher la première petite faute, et j'étais à la peine d'en trouver davantage (bien sûr, ce roman a été merveilleusement bien relu, ça se voit). L'histoire est solidement construite, le fil de la narration ne se rompt pas une seule fois, il n'y pas de longueurs inutiles ou de raccourcis désolants. Ça coule doucement, naturellement, soutenu par une écriture assurée et belle où les passages poétiques côtoient les dialogues tantôt savoureux, tantôt tendres, mais toujours pris dans le vif. Avertissement à celles et ceux allergiques à un langage trop châtié, cependant : mon Dieu, vous risquez de tomber sur des inversions, et plutôt deux fois qu'une ! (Moi, personnellement, elles font partie de la beauté de la langue française, donc j'adore).

Le sujet du livre n'est pas simplement une rencontre et le parcours de deux êtres tombant amoureux l'un de l'autre, non plus. Ça parle de l'importance de la mémoire, qui fait de nous des humains, qui fait de nous l'humanité, après tout. Ça parle de nos faiblesses, de nos combats, de l'importance d'être entouré et soutenu (ah, James, le grand frère ! il m'a beaucoup rappelé quelle immense chance j'avais d'avoir une soeur tout aussi formidable), et in fine du bonheur de trouver quelqu'un en qui avoir entière et totale confiance, au point de laisser aller, de se laisser aller. J'ai adoré ce livre, franchement, et j'en suis d'autant plus heureux que j'en connais l'auteur.e. Quoi – je me repète, je radote ? Peut-être, probablement même. Mais je suis ravi de connaître une âme si belle qu'elle nous donne là une si belle histoire à dévorer. À espérer que ce ne sera pas la dernière.
Lien : http://livresgay.fr/cinquant..

Cinquante-deux c'est le nombre de tatouages que porte Zach. Chacun a une histoire et une façon de s'en souvenir et ce jeune homme a décidé après plusieurs années à écrire dans son journal qu'il voulait garder une trace des moments importants de sa vie au plus près de lui. Une manière de ne pas oublier et qu'en un seul coup d'oeil, il se souvienne...

C'est vers Joshua, jeune tatoueur qu'il va se tourner et lui proposer de commencer ce projet avec lui. Pour ça, ils vont avoir besoin de parler et en découvrir un peu plus pour que l'artiste laisse parler son dermographe avec la dose qu'il faut d'émotion pour que le tatouage soit à la hauteur de ce que Zach recherche...

Cette rencontre va changer leur vie...

Avec cette lecture je découvre la plume poétique et délicate de l'auteure. J'ai frôlé le coup de coeur tant le livre m'a fait ressentir d'émotions. Je suis peut-être parti pris d'ailleurs mais si c'est le cas c'est parce que je me suis beaucoup retrouvé dans Zach. Que ce soit dans ses tatouages qui gardent ses souvenirs, ses crises d'angoisses, les imprévus qui le perturbent, la peur d'oublier bref y'a de quoi faire pour que mon empathie soit à son maximum quand j'en découvrais un peu plus sur lui, j'avais l'impression de le comprendre totalement.
Et je ne vais pas cracher sur l'adorable Joshua. Bon d'accord il a quelques soucis d'honnêteté mais quand on connait son histoire on comprend pourquoi il agit comme ça.
Entre eux ce n'est que tendresse, compréhension et bienveillance. Ils prennent le temps de se connaître, de parler, de s'écouter sans jamais aller trop loin, ils vont à leur rythme. Chacun cache des choses et ils sont assez honnête envers eux même pour savoir que tant que leur boite de Pandore n'est pas ouverte, ils ne peuvent pas donner une autre dimension à leur couple.

J'ai aimé également la construction du texte avec un moment donné puis un retour en arrière qui va raconter l'histoire qu'on attend de découvrir. On apprend à connaître les deux personnages et leur ressenti mais également la petite bande autour d'eux surtout James le grand frère protecteur.
J'ai également apprécié les en-têtes de chapitres (sauf le dernier hein) et les références à The Crow, encore un point commun, quand j'étais ado j'ai adoré ce film au point d'avoir des citations sur mon mur de chambre.

Comme vous pouvez voir ce livre était fait pour moi et je ne regrette pas une seconde ma lecture, c'était touchant et pourtant je n'ai pas versé de larmes, c'est doux malgré le sujet et on se sent bien avec eux, bref je vous conseille ce livre si vous êtes prêt à découvrir la vraie évidence d'une histoire d'amour.

"Cinquante-deux", roman de S-Shade... l'éclosion d'un papillon.

Il est très émouvant pour moi d'avoir entre les mains ce livre qui est très beau! Pas lourd et pourtant dense, 344 pages, bien blanches et assez fines, belle écriture, couverture superbe, un bel objet vraiment! Mais au-delà, il y a beaucoup plus que j'aimerais raconter…
Je ne vais donc pas faire une "chronique" en bonne et due forme, mais une sorte de chronique-témoignage car je connais l'auteure.
Samantha Schumacher (alias S-Shade de son nom d'auteure) avait pris contact avec moi après avoir offert une belle chronique à mon roman et nous avons eu une longue correspondance avant de nous rencontrer quelques mois plus tard. Sam', en effet, sur ma demande, me rendait un grand service en écoutant, chapitre après chapitre, très attentivement, l'audio que j'étais en train de finaliser de mon roman, pour m'indiquer les petits bruits qui persistaient.
Jusqu'au jour où, il y a un peu plus d'an, Sam' m'a confié timidement qu'elle avait commencé un texte, un "tout petit début"… Pour en faire un roman ? ai-je demandé aussitôt. Oh non, elle n'allait pas jusqu'à l'espérer vraiment ! Il y avait seulement le premier chapitre, huit pages, que je lui ai proposé de lire, pour lui donner mon ressenti sur ce "tout début". Sam' était dans l'attente anxieuse de ma réaction qui ne s'est pas faite attendre. Ces huit premières pages étaient la promesse d'une oeuvre tout aussi émouvante qu'originale, évoquant déjà ces troubles de la mémoire qui pourraient affecter un jour chacun d'entre nous, mais pour un personnage jeune, le narrateur du chapitre 1.
C'est peu dire que j'étais enthousiaste ! Sam' était transportée par mon avis et encouragée à poursuivre. C'est ainsi que, chapitre après chapitre, j'ai découvert une écriture enlevée, moderne mais aussi déjà maîtrisée et sensible. Quant à la suite de la narration, suivie pas à pas, elle me donnait chaque fois la hâte d'en découvrir plus, avec cet étonnement, ce ravissement qu'on peut ressentir à voir se transformer jour après jour, page après page, la timide chenille en merveilleux papillon, ce papillon qui arrive dans le roman pour fixer précisément la mémoire… Je n'en dis pas davantage car Sam' a déjà, peu après la publication de son «Cinquante-deux», reçu en récompense d'éloquents éloges pour ce roman dont j'ai eu le bonheur et le privilège de découvrir petit à petit la merveilleuse éclosion.

📖service presse 📖 numérique
écrit par une
💫auteure 💫@S.Shade Auteure
Merci pour le livre 🫶

📚‹‹Mon Avis››📚

💥je viens de le finir et c'est un énorme coup de coeur. Magnifique histoire tellement puissante dans les émotions.

💥Cinquante-Deux est un très joli roman qui est un vrai coup de coeur pour moi. J'ai beaucoup aimé la douceur de cette histoire et j'ai adoré les 2 héros, leurs forces, leurs faiblesses et l'évolution de leurs sentiments.

💥Leur histoire est belle, douce et poignante à la fois, un vrai bonheur. Et que dire de la plume de l'auteure, pour un premier roman c'est une parfaite réussite.J'ai adoré la façon dont l'auteure fait naître et évoluer leurs sentiments l'un pour l'autre.

💥Zacharie ce jeune homme canon,si attachant et lucide, touchant, sensible, introverti avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

💥Joshua lui sexy, un électron libre, attentif , bienveillant tatoueur de son métier,cache bien son jeu, il apparaît comme un personnage simple alors que c'est un être complexe qui veut être lui-même et non jouer un rôle aux yeux du monde.

💥Cinquante-deux c'est le nombre de tatouages que porte Zach. Chacun a une histoire et une façon de s'en souvenir et C'est vers Joshua, jeune tatoueur qu'il va se tourner et lui proposer de commencer ce projet avec lui. Une manière de ne pas oublier et qu'en un seul coup d'oeil, il se souvienne...

💥Cette romance ne peut pas se résumer en une histoire d'amour entre deux hommes, c'est tellement plus.La relation qui va naître entre eux va nous bouleverser, nous faire vibrer

💥Mais Leur alchimie est vive, mais les secrets qu'ils ont pourraient nuire à cet amour naissant!!!Les personnages secondaires,Arthur, James, Jane, Bastien, Alice... sont tout aussi attachants.ils sont tous liés par ce lien si puissant qu'il peuvent aussi bien construire que détruire.

💥Ce premier roman est plein de tendresse et d'acceptation, il m'a fait passer un moment fort agréable! une plume très agréable à lire, toute en fluidité et en émotions.

💥Cette toute jeune auteure est prometteuse,J'espère avoir l'occasion de lire d'autres livres de S.Shade un grand bravo à toi pour ton premier roman..

« Qu'est-ce donc oublier si ce n'est pas mourir ? » Alfred de Musset.
De Musset était peut-être un peu excessif… Oublier, ça peut être aussi faire un peu de place pour le reste, pour la suite. Pour l'Amour.
Je devrais mettre ce terme au pluriel. Pour les amours. Car à travers ces lignes, tous les amours sont célébrés, tous les liens qui se tissent ou s'encrent entre deux êtres reliés par le sang ou le hasard, et qui finissent par cheminer ensemble sur une route qu'ils dessinent du bout des mots et des regards…
Cette histoire est celle du temps, du temps qui fuit, du temps qui s'offre aussi, de celui que l'on prend à toutes petites gorgées pour bâtir une cabane de sentiment, un château solide, un abri pour l'avenir et pour protéger le passé qui veut s'enfuir. J'ai beaucoup aimé le fait que la relation principale s'instaure délicatement, comme un rappel que le « coup » dans l'expression « coup de foudre » peut être ralenti image par image, jusqu'à devenir la jolie caresse d'une rencontre providentielle, de celles qui s'inscrivent indélébiles dans la peau comme dans la vie.
Le style tout en douceur et en fluidité de l'auteur nous porte et nous berce, et l'on se retrouve à voguer en plein coeur du Léman de Turner, une aquarelle posée par petites touches avec un indéniable talent, tant pour décrire la peur et la souffrance que la naissance des émois. C'est une histoire d'une infinie tendresse, un bouleversement littéraire. Lorsque l'on sait qu'il s'agit là d'un premier roman, on ne peut que s'incliner.
Une seule question demeure après avoir tourné la dernière page : à quand le prochain ?