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Critique de Zephirine


Cet essai débute joliment avec l'histoire de l'enfantement, ses légendes mais aussi les interdits qui s'y attachent. Ainsi du baby blues ou dépression post-partum que, dans les temps anciens, on traitait en veillant à ne pas laisser seule la jeune accouchée. Sinon, son lait devenait noir.
Il y avait de quoi raconter sur l'histoire de la femme et son désir d'enfant, sur la promesse d'enfant et son attente, sur la naissance et sur la place de la mère avant et après l'apparition de l'enfant.
Elif Shafak, après un commencement de l'histoire de la maternité, rompt du tout au tout pour introduire de curieux personnages, sortes de doubles miniatures de l'auteur. Ces petites bonnes femmes, sortes de poupées barbies dotées d'un cerveau, vont envahir l'espace et les pages du livre en des disputes, commentaires et argumentations drôles, stéréotypés, hystériques ou provocateurs selon leur personnalité. Car chacune représente un trait de caractère que son nom permet de mémoriser. le lecteur fait ainsi la connaissance de Miss Cynique Intello, Miss Ego Ambition, Miss Intelligence Pratique, Dame Derviche, Maman Gâteau et Miss Satin Volupté. Par le truchement de ces petits bouts de femmes, l'auteur fait état de ses questionnements, ses ambitions, ses désirs et sa culpabilité de femme, d'écrivain et de mère. Comment concilier toutes ces facettes ? Et, qui plus est, quand on est une femme musulmane.
L'auteur mêle sa voix de femme écrivain à celle d'autres femmes qui se sont illustrées dans la littérature occidentale comme Simone de Beauvoir, Zelda Fitzgerald ou Doris Lessing. Les écrivaines turques sont aussi très présentes, comme Halipe Edip Adivar, Fuzuli ou Adalet Agaoglu qui a fait le choix radical de ne pas avoir d'enfant pour se consacrer totalement à l'écriture.
Sur un ton léger et enjoué, Elif Shafak nous confie son vécu face à la maternité, ses difficultés d'écrivain, les préjugés de la société ainsi que ses propres contradictions et ses hésitations.
C'est vrai que l'idée de donner la parole à ces petites bonnes femmes a quelque chose de réjouissant. Hélas, cette fantaisie littéraire devient vite redondante et agaçante, elle finit même par altérer le propos.
Entre document sérieux et récit léger, n'y avait-il pas d'autre alternative ?

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