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EAN : 9782869307643
237 pages
Payot et Rivages (01/04/1994)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Le père Goddard a placé de grands espoirs dans son élève préféré, garçon charmeur et brillant, véritable prodigue du pensionnat. Jusqu'au jour où celui-ci, afin de défier son autorité, détruisit les fondations sur lesquelles le prêtre avait bâti sa confiance, .
Commence alors une lente et tortueuse descente aux enfers pour le père Goddard, lié par le secret de la confession. Le terrifiant combat du Bien contre le Mal ne peut s'achever que par la destruction d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sans nul doute, Absolution fait partie des meilleurs romans policiers de ce vingtième siècle qui en a tant vu naître.
Les deux compères es-polars, Claude Chabrol et François guérif ne s'y sont pas trompé: Absolution devait être , enfin, traduit en français et intégrer une collection prestigieuse: Rivages/Mystères.
La préface de Claude Chabrol (qui adapta La décade prodigieuse d'Ellery Queen au cinéma, rappelons-le) est fort utile à lire: Il y est rappelé qu'Anthony Shaffer écrivit le limier, qui offrit le dernier film de Joseph Mankiewicz! de quoi éveiller les papilles policières d'Horusfonck, que ce film avait fasciné par son intrigue perverse et labyrinthique....
Dans Absolution, au-delà d'une intrigue policière maligne et somme toute assez classique, on trouve une véritable réflexion sur une religion catholique prise à ses propres pièges, dilemmes et contradictions. le père Goddard, pédagogue orgueilleux, ambitieux et imbu va dégringoler de son piédestal. Que n'écoute-t-il pas plus attentivement le père Rivers à qui il doit succéder comme directeur!? Que ne porte-t-il dans son coeur que l'élève Benjamin Stanfield, sorte de surdoué de dernière année?
Absolution est un roman policier malin et intelligent, qu'il est utile sinon indispensable de lire très attentivement: La vérité est là, triste et terrifiante mais peut-être porteuse de rédemption.
Le livre est parsemé de symboles, de bouts de pistes auxquels le lecteur ne prête pas forcément tout de suite attention, et c'est là aussi tout l'art d'Anthony Shaffer!.. L'art, aussi, dans cette visite quasi documentaire d'un collège jésuite huppé en Angleterre.
Absolution? Un régal.

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Dérangeant roman noir qu'Absolution d'Anthony Shaffer. L'intrigue se déroule dans un pensionnat britannique tenu par des jésuites. le Père Goddard y enseigne les lettres anglaises en plus de superviser diverses responsabilités administratives et surveiller les dortoirs de son bâtiment. C'est un homme fier de ses capacités et de sa prestance - assez orgueilleux même - et viscéralement accroché à sa foi. Il ne traite pas ses élèves avec une même impartialité. Au cobtraire, il voue une préférence remarquable - et remarquée - à l'un d'entre eux, Benjamin, beau, brillant et d'une arrogance sans égale.

Au fil des pages, on est pris dans un réseau de manipulation et de perversité qui atteint un haut degré. Sous couvert de discussions d'ordre théologique, c'est toute une machiavélique stratégie qui prend forme.

Claude Chabrol, dans sa préface au roman, ne tarit pas d'éloges sur les mérites de Shaffer. En refermant le livre, je comprends que ce récit ne pouvait que lui plaire. Les qualités de construction, de style et d'intrigue sont indéniables. le lieu, sage établissement scolaire qui n'est pas sans rappeler le cercle des poètes disparus, devient très vite étouffant par ses faux-semblants. A découvrir sans hésitation.
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Collège anglais années 70 (jésuites en soutanes mais évocation de John Borg) . Un père Goddard un peu trop autoritaire, sous le charme du jeune Benjamin Stanfield alors qu'Arthur Dyson clopinant avec sa prothèse leur sert de souffre douleur.

La moitié du récit sur la vie au collège m'a évoqué un roman 'jeune ado' pas trop exceptionnel, avec cet acharnement pathétique de Benjamin à la fois contre le père Goddard et contre Dyson.

Le livre prend de la hauteur avec l'arrivée du gitan Blakey et sa relation équivoque avec Benjamin, puis c'est l'enfer et même si le dénouement n'est pas trop crédible, c'est vachement bien torché!

Dommage que Shaffer, qui n'a écrit que deux livres, n'en écrira plus jamais.
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Il est un fait que certains lisent du polar comme d'autres vont aux putes : un coup vite fait et aussi vite oublié.

Avec un peu de chance, ils ramèneront des morbacs ou pire, la chtouille.

C'est un peu comme ceux qui lisent des romans et qui l'oublient aussitôt terminé, l'abandonnant pour le suivant, ou juste parce que ça ne les intéressent pas de le garder.

C'était la littérature de gare. de celle qu'on oublie, comme la passe vite fait dans une ruelle.

Et puis, il y a les grands romans policiers, ceux que l'on garde précieusement, que l'on relit, dont on se souvient. C'est le but louable de la maison d'édition Rivages Noir : nous dénicher des pépites méconnues, les traduire et nous les servir. C'est eux qui le disent dans la préface.

Il existe de par le monde des tas de super romans dont nous n'aurons jamais connaissance, ou alors, ils arriveront dans 100 ans, bénéficiant, tels les oeuvres des peintres et de certains compositeurs, d'un grand succès une fois leurs créateurs ayant rejoint le leur (de créateur).

Oui, ce roman noir est une pépite mais elle est glauque, malsaine, elle est dérangeante, on se demande jusqu'où est capable d'aller le jeune Benjamin, petit protégé du père Goddard (dit "Dieu"), dans sa descente aux enfers, dans sa folie, dans cette envie qu'aurait un fils aimé de voir jusqu'où il peut aller avant que son Père le bannisse, testant tout jusqu'à le faire craquer, tout en le tenant d'un autre côté grâce au secret de la confession.

Il faisait lourd et chaud, ce mercredi 26 juin 2019 (37°) mais ce n'était pas à cause de la chaleur que mes mains étaient moites, que mon front coulait de sueur. J'aurais eu la même réaction durant l'hiver tant le récit m'a mis mal à l'aise, tant les personnages étaient criants de réalisme.

Dans ce collège où enseignent des pères jésuites, la place de la religion catholique est importante, elle rythme la vie des collégiens, mais la paix n'est pas dans leurs coeurs et la pitié non plus.

Entre la mise à l'écart d'un élève portant une prothèse, entre le rejet d'un jeune gitan, entre l'acharnement du père Goddard sur cet élève handicapé et son amour pour Benjamin (platonique), on a beau dire des bénédicités et des rosaires, se foutre à genoux pour prier, c'est à se demander s'ils pensent vraiment qu'il y a quelqu'un en haut qui les écoute car avec eux, c'est faire ce que je dis, pas ce que je fais.

La tension monte de plus en plus, Benjamin, comme possédé par le Mal, va aller de plus en plus loin dans ses farces, dans son mépris du père Goddard, dans sa manière qu'il a de jouer avec Arthur, l'élève à la prothèse, qui est chiant mais qui ne demande que de l'amitié, que l'atmosphère du roman devient oppressante, lourde et qu'on se demande bien jusqu'où ça va aller, tout en sachant que ça va mal se terminer.

Horrible… J'en suis restée muette, le cri qui montait dans ma gorge s'est arrêté.

Ça c'est du roman ! Glauque, dérangeant, horrible, sadique, cruel. Un véritable esprit dérangé, un véritable maître en matière de manipulations.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Sommerbury est un collège anglais traditionnel qui évoque, dans son architecture et ses méthodes éducatives, celui du film If (1968) avec Malcolm McDowell dans le rôle principal. Aux commandes, un jésuite, le père Goddard qui perpétue des règles inflexibles d'une main de fer dans un gant d'acier. Goddard appartient à l'armée de Jésus qui veut terrasser l'athéisme et ses cohortes, le matérialisme indifférent d'une Angleterre de l'après-guerre dénuée de toute structure morale, l'impuissance politique et culturelle de la société dont le centre spirituel est privé d'énergie positive. Dans cet environnement strict et asphyxiant se joue l'éternel combat entre le bien et le mal lorsque le jésuite est attiré par l'un de ses élèves, Benjamin Stanfield, adolescent riche, brillant et provocateur.


Entre Goddard et Benji, un trouble jeu s'installe, l'adolescent soulevant des questions auxquelles le père peine à répondre. le sexe ? Un instinct donné par Dieu qui doit être gardé précieusement jusqu'à ce qu'il soit utilisé en accord avec le Saint-Sacrement, le mariage quoi ! L'absolution ? Un moyen utilisé par Dieu pour pardonner nos péchés qui n'efface pas le péché mais la culpabilité liée à celui-ci. C'est un acte de pardon altruiste de la part de Dieu.


Rien n'aurait dégénéré sans l'irruption à Sommerbury et dans la vie de Benji, d'un ami inattendu, Blakey, un jeune gitan, loup dans la bergerie. Enclin au doute, Benji savoure l'oxygène apporté par Blakey pour qui tout est simple, - ni enfer en-dessous ni paradis au-dessus mais uniquement ici et maintenant -. Pour lui, promettre la vie et l'amour éternels est une arnaque quand l'amour et la vie sont là, à portée de main, sans obligation d'attendre l'éternité, et les jésuites sont des vautours : « Si tu cessais de t'excuser d'être en vie, ils perdraient tout pouvoir sur toi. La culpabilité est un moyen de paiement, comme l'argent. Comme l'or. Avec la culpabilité, tu peux acheter ou vendre des gens. L'homme est né libre, et partout il est enchaîné ».


Absolution est un roman rare, riche, qui aborde des thèmes brûlants. A noter la savoureuse préface de feu Claude Chabrol, qui réhabilite le genre du roman policier avec son regretté humour décalé et iconoclaste.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme il le craignait, ces devoirs constituaient de nouveaux instruments de torture. Une écriture illisible était déjà une souffrance. Une syntaxe d'une pauvreté implacable provoquait en lui une douleur atroce. Mais le châtiment suprême, c'était une orthographe exécrable.
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- Mon père, tout ceci regarde davantage votre confesseur, le Père Supérieur.
- Peut-être... mais l'héritier présomptif doit avoir une idée des épines qui
bordent la couronne avant de la poser sur sa tête.
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Pour certains, le plaisir du polar s’apparente à celui d’une passe dans une rue chaude : vite fait, plus ou moins bien fait, en tout cas pas de conséquences. Pas de souvenir non plus.

Pour ceux-là, on créa des termes : littérature "du second rayon", ou "de gare", évoquant l’achat subreptice et aléatoire dans les dix minutes précédant la montée dans le wagon.

Et ils s’inventèrent une règle du jeu : terminer le bouquin et le laisser sur la banquette avant de saisir sa valise et de se diriger vers la sortie.

Et on créa un troisième terme : littérature "d’évasion".
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Vous vous posez une question, j’en suis certain : si ces ouvrages existent, pourquoi ne sont-ils pas connus et célébrés depuis belle lurette ?

Comment ont-ils pu passer à travers les mailles pourtant bien serrées de tous les spécialistes et dénicheurs de polars à travers l’hexagone ?

Bonne question, et dont la réponse me laisse, je l’avoue, un peu perplexe.

Jusqu’au moment où je réalise que la plupart des grands romans de Henry James ne sont connus que depuis une vingtaine d’années, que Chostakovitch a passé toute sa vie pour un compositeur de fanfares staliniennes, que Dobinsky est un peintre encore inconnu.

La vie est merveilleuse, car elle contient des joyaux dont nous ne soupçonnons pas encore l’existence.
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Nous n’avons pas d’autre ambition, mais elle est grande, que de vous présenter, dans le domaine du roman policier, ce que nous considérons comme des joyaux que vous ne connaissez pas encore.
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