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Le Palais des vases brisés tome 4 sur 7
EAN : 9782070703104
240 pages
Gallimard (23/01/1985)
4.5/5   2 notes
Résumé :
À la veille de son départ pour la France, le narrateur rencontre à Jérusalem Aharon Dan, qu'il n'a pas vu depuis des années. Celui-ci lui demande de remettre une enveloppe à un certain Thomas Astor, à Paris. C'est là le point de départ d'une de ces longues histoires tissées de milliers de fils qui se coupent et s'entrecroisent, comme David Shahar sait si bien les conter, et où les souvenirs du passé s'imposent dans le moment présent avec une force d'autant plus gran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nin-Gal est le quatrième tome de la série « le palais des vases brisés ». C'est toujours rassurant de retrouver des personnages connus (qui nous ont fait vivre des émotions et auxquels on s'intéresse), ses repères. Ils forment une grande famille, et lire un énième tome d'une série est un peu comme des retrouvailles : on découvre ce que sont devenus les uns et les autres. Et le style de l'auteur y est pour beaucoup. En effet, David Shahar aime ses personnages mais il ne les épargne pas. Certains meurent, oui, mais je veux surtout dire qu'ils sont humains par-dessus tout. Ils sont attachants, mesquins, déconnectés, innocents, égocentriques, etc. Drôles, aussi. Parfois à la limite de la caricature mais on connaît tous quelqu'un dans notre entourage qui agit comme ceci ou comme cela. C'est un peu ça, le vrai monde.

Pour en revenir à Nin-Gal, le narrateur se fait particulièrement présent, du moins plus que dans les tomes précédents. Aharon Dan lui demande se remettre une enveloppe à une de ses connaissances, Thomas Astor, pendant son futur séjour à Paris. Cette commission, les propos qu'échangent les deux hommes, je crois que c'est la première fois que je remarque le narrateur interagir autant de première main, si je puis m'exprimer ainsi.

Après tout, dans les tomes précédents, tout ce qu'on sait du narrateur provient de ses rares réflexions, de ses quelques représentations du monde qui l'entoure (la rue des Prophètes, son voisin qu'il admire Gabriel Louria, etc.). le reste n'était que description, scènes de vie quotidienne des gens de son quartier. Je me disais donc « enfin, nous allons en découvrir plus sur ce narrateur ! » Surtout qu'il rencontre dans la capitale française un ancien camarade d'école, Eryk Wissotzky. Hélas… Ce n'est qu'une excuse de plus pour nous ramener à de vieux souvenirs, au passé. Après l'intermède de Paris, le narrateur disparaît à nouveau pour céder la place à son petit monde de Jérusalem. Anastasia Wissotzky et ses problèmes financière, Léa Himmelsachs qui commence à se faire une réputation d'intellectuelle et qui entame une carrière de critique artistique, sa fille Nin-Gal qui attire toutes les convoitises, et tant d'autres…

Bref, je suis un peu agacé d'en savoir si peu sur le narrateur. Je ne peux m'empêcher de faire le parralèlle avec l'oeuvre de Marcel Proust : une saga étalée sur plusieurs tomes, une description des moeurs de l'époque, un narrateur mystérieux dont l'identité demeure floue… Bien sur, au niveau du style et de l'impact sur la littérature, on est complètement ailleurs. Mais, là où je veux en venir, c'est que le narrateur du Temps perdu interragit avec les autres personnages, nous fait part de ses émotions, de ses rêves, de ses espoirs les plus fous. Il joue un rôle dans l'intrigue et ne se contente pas d'en dresser le portrait. Ici, dans les différents tomes du Palais des vases brisés, niet, rien de tout cela. Et ça devient lassant, j'ai toujours l'impression qu'il manque quelque chose.

Autre élément problématique : les repères spatio-temporels. le tome précédent se déroulait essentiellement au milieu des années 30, lors des émeutes de Jérusalem. Dans Nin-Gal, c'est plus flou. On fait beaucoup référence à ces années (surtout en souvenirs) mais également à la guerre des Six-Jours (qui a eu lieu une trentaine d'années plus tard). Ça donne l'impression que le spersonnages ne vieillissent jamais, qu'ils sont intemporels, éternels… Mais surtout qu'on n'arrive pas à cadrer l'histoire, les histoires racontées.

À cela s'ajoute une grande quantité d'informations. Que ce soit sur des événements précis (et de type local), des grands auteurs connus (par exemple, Ezra Pound et TS Eliot), des régionnalismes, le fonctionnement d'un kibboutz, ça en donne le vertige. C'est un peu aussi dans ce sens que David Shahar rejoint un peu Proust. le fait que j'ai attendu quelques semaines entre la lecture de chacun des tomes n'a pas aidé. Parfois, je me demandais si un détail glissé par l'auteur était une preuve de plus de son érudition ou bien un élément mentionné précédemment et que j'avais oublié. Une fois passé ce désagrément mineur, je ne peux qu'apprécier le travail de l'auteur d'avoir su créer un monde aussi complet et complexe, aussi réaliste que possible jusque dans ses moindres détails. Un monde vrai.
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Le quatrième tome du Palais des Vases brisés, nous amène à Paris, des dizaines d'années après les événements du troisième opus. Pour la première fois, c'est le narrateur qui est au premier plan, même si au final, on apprendra peu de choses sur lui. Il est est en partance pour Paris, juste avant de partir, il rencontre quelqu'un qui a compté dans sa vie, et qui le charge d'une commission dans la capitale française, qui va à son tour lui faire rencontrer d'autres personnes de son passé.

Nous découvrirons dans un premier temps beaucoup de choses sur ces fantômes, avant d'aborder un souvenir personnel du narrateur, sa première histoire d'amour, en quelque sorte. Mais là encore, c'est une jeune fille qui sera au premier plan. Une merveilleuse histoire comme David Shahar sait si bien les inventer.

L'émotion semble au premier plan dans ce volume, plus que la métaphysique, sauf que la jeune fille a été pourvue d'un nom peu banal par son père, Nin-Gal, qui nous ramène à la mythologie mésopotamienne, à la lune, et à tout ce qu'elle évoque. En résulte, non pas un livre solaire, mais un roman nimbé d'une lumière plus tempérée, plus diffuse, plus discrète, sans être pour autant moins forte.

Une nouvelle étape dans le récit labyrinthique du Palais des Vases brisés, plus baignée d'une amertume, d'un goût de l'échec, d'une méchanceté mesquine, même s'il y a une douceur dans la mélancolie et dans le souvenir de la douleur.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et quant à l'existence humaine en soi, c'est là qu'est l'extraordinaire paradoxe. Prenons l'un des plus grands génies Einstein - ce grand cerveau qui explore les fondements de l'existence - le premier vaurien venu peut, d'un seul coup de couteau ou d'une pression sur la détente mettre fin à ses jours ; il est à la merci de n'importe quel accident u tout simplement d'une pierre qui lui tombe sur la tête et c'est là un grand sujet d'étonnement, que cet être complexe, dont la création, le développement et la préservation ont requis tant de soins soit à ce point vulnérable et facile à anéantir. Et pourquoi Einstein? Voici ce chat écrasé qui gît au milieu de la chaussée [...] même dans ce chat s'inscrit, tout au moins du point de vue biologique, un système infiniment plus compliqué, délicat et multiple que dans n'importe quel ordinateur fait de main d'homme et son existence, comme celle de tout corps vivant sur cette terre se trouve exposée à tous les accidents et promise à un anéantissement aisé. Et peut-être y a-t-il là de quoi ouvrir nos yeux à un autre genre d'existence bien plus importante que l'existence périssable et éphémère sur la terre?
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"Les oiseaux, dit Nin-Gal. Chaque oiseau est un miracle qui vole. Comment trouve-t-il le chemin de retour à son nid? Et la cigogne - une fois qu'elle s'est envolée et à traversé des continents entiers, toute l'Europe, toute l'Afrique, une distance de milliers de kilomètres - comment peut-elle retrouver le chemin du retour, non seulement d'Afrique en Europe, mais très exactement jusqu'à son même petit nid, au sommet d'une petite cheminée, sur une petite maison dans quelque petit village d'Alsace. Et moi qui me perds au bout de trois kilomètres. [...]"
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Elle n'était pas Mme Raban et encore moins Mme Ashtarot ; elle était Mme Himmelsachs. Léa Himmelsachs. Sous ce nom elle était née et sous ce nom elle mourrait le jour venu et toutes ces cérémonies qui couronnent la femme du nom de son mari étaient et demeuraient superflues à ses yeux et exécrables. La femme ne doit pas cesser, sous le prétexte qu'elle est mariée, d'être ce qu'elle est, une personnalité en soi, qui tient debout sur ses jambes et assume la responsabilité de ses faits et gestes.
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Le miracle n'arrive pas toujours d'un seul coup et nous avons vu de ces êtres hors série moisir dans le froid et l'obscurité de longues années durant avant que, soudain, comme un coup de tonnerre dans un jour serein, se produise le miracle. Il y en a pour qui il viendra même si c'est avec retard, mais il viendra!
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Dans les moments de confidence, il m'avouait avoir du mal à comprendre les illusions du souvenir et les distorsions des impressions et pourquoi c'était précisément la rencontre avec la lumière nue du soleil sillonnant le ciel clair et pur de tout nuage qui avait fait sur lui cette impression d'obscurité, et les espaces du désert ouvert à tous les horizons, l'effet d'une cellule de prison.
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