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EAN : 9780199535804
400 pages
Oxford University Press (01/04/2008)
3.9/5   53 notes
Résumé :
Coriolan, comme l'observe La Harpe, est un des plus beaux rôles qu'il soit possible de mettre sur la scène. C'est un de ces caractères éminemment poétiques qui plaisent à notre imagination qu'ils élèvent, un de ces personnages dans le genre de l'Achille d'Homère qui font le sort d'un État, et semblent mener avec eux la fortune et la gloire ; une de ces âmes nobles et ardentes qui ne peuvent pardonner à l'injustice, parce qu'elles ne la conçoivent pas, et qui se plai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une tragédie certes, un classique certes, mais on s'éloigne un peu de la poésie et des métaphores pour laisser place à l'action, le texte est moins lourd que d'autres tragédies de Shakespeare. Entre révolte, guerre, bataille, bravoure, complots et manipulations politiques, Coriolan est un texte fort en philosophie politique, un texte vivant et passionnant en même temps. Le personnage de Coriolan est plein de controverses. Il remet en cause l'image même qu'on peut se faire d'un héros, à une époque où l'héroïsme distinguait une personne dans sa bravoure et sa vaillance dans les batailles ou dans les périodes de grandes crises. Ici, Shakespeare veut faire appel aussi à son altruisme. Or, notre héros, un intrépide guerrier voit sa popularité se ternir par manque d'altruisme, pour le peuple, il est un héros inaccessible. Coriolan est un héros pour lui-même alors que le peuple veut qu'il soit son héros à lui...et ça c'est une bataille difficile à mener...
Comme toujours, c'est avec un réel plaisir qu'on retrouve du Shakespeare!
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A Rome, la plèbe, en loques et en armes, menace et gronde.
"Plutôt la mort que la faim !", "Au Capitole !", "Mort à Caius !"
La rumeur de cette foule irritée se fait menaçante envers Caius Marcius.
Mais, sur la frontière, les volsques, menés par le terrible Tullus Aufidius, ont repris les armes.
Sous les ordres de Cominius, qui marche contre l'ennemi redoutable avec une partie des forces romaines, Caius Marcius et Titus Lartius campent devant Corioles.
Qu'il soit connu de tous que Caius Marcius, à cette occasion, s'est couvert de gloire !
Qu'il reçoive en signe de reconnaissance, de son général son cheval et son harnais, un surnom, le "Coriolan", dont il saura se montrer digne et du Sénat l'élévation au titre de Consul.
Il reste qu'il doit ensuite, pour ce dernier, solliciter la plèbe....
Mais son discours, par trop hautain et méprisant, est celui d'un traître pour le peuple.
Ses propos méritent qu'on le saisisse et le conduise sur le champ à notre roche tarpéienne pour en être aussitôt précipité !
Il ne reste plus à Caius Marcius que trois alternatives :
ou former un parti puissant contre la plèbe...
ou se rendre au Forum auprès d'elle et présenter sa défense avec habileté...
ou s'abstenir de paraître et fuir...
"La tragédie de Coriolan", traduite librement, en prose, de l'anglais de Shakespeare et adaptée à la scène française par Réné-Louis Piachaud, a été représentée pour la première fois, le 9 décembre 1933, à la Comédie-Française.
La pièce y remporta un formidable succès et suscita de nombreux commentaires.
D'abord il fut dit, par Robert de Beauplan de "La Petite Illustration, que la traduction est de premier ordre.
"Souple, agile variée, elle prend tous les tons. Elle devient, quand il le faut familière ou sublime.
La phrase est dense et naturelle..."
René-Louis Piachaud a modernisé, sans pourtant dénaturer l'esprit de l'original, les apostrophes shakespearienne de manière à ce que l'on puisse y raccrocher une réflexion contemporaine.
En cela, la pièce a peu vieilli et reste aujourd'hui encore très moderne.
Elle donne à réfléchir et à disserter de manière profonde sur la démocratie, sur la dictature, sur le suffrage universel et sur la guerre.
A la suite de la répétition générale, Mr Lucien Dubech écrit dans "Candide" de "Coriolan" qu'elle est, même si elle n'est pas une des plus célèbres, une des plus belles pièces de Shakespeare.
Ce 341ème numéro de "La Petite Illustration", paru en février 1934, nous le rappelle, avec photos et commentaires, et restitue, pour notre plus grand plaisir l'intégralité de la brillante adaptation de la pièce réalisée par René-Louis Piachaud.

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Un contexte politique troublé. La dernière tragédie de Shakespeare se situe au Vème siècle avant JC dans une Rome au climat politique troublé mettant en scène une opposition d'intérêts irréductibles entre les nobles patriciens et les plébéiens.



La scène première s'ouvre ainsi sur un mouvement de révolte du peuple qui, tiraillé par la faim, cherche son dû auprès de la classe possédante :

« La maigreur qui nous défigure, le tableau de notre misère, sont comme un inventaire qui détaille leur abondance. Notre souffrance est un gain pour eux. Vengeons-nous avec nos piques avant que nous soyons devenus des squelettes, car les dieux savent que ce qui me fait parler ainsi, c'est la faim du pain et non la soif de la vengeance.» (acte I, scène 1)


C'est ainsi que la classe dominante ne tarde pas à prendre en compte cette population menaçante avec notamment un gage donné à la plèbe : cette dernière s'est vue allouée quelques représentants (des tribuns) en charge de la défense de ses intérêts.


Il reste que du point de vue des patriciens, la plèbe n'est pas à même d'agir dans l'intérêt général de la cité. La tirade du sage Ménénius -qui cherche pourtant les compromis dans cette époque complexe- est assez éclairante à ce sujet.

Il utilise pour se faire comprendre la métaphore du corps pour justifier la prédominance des patriciens : ces derniers forment le ventre qui stocke la nourriture alors que le peuple prend la forme des membres qui se mutinent devant l'injustice de la situation.

S'instaure donc un conflit entre les différentes parties du même corps. le ventre justifie sa prépondérance ainsi :

«Il est vrai, mes amis, vous qui faites partie du corps, dit-il, que je reçois d'abord toute la nourriture qui vous fait vivre, et cela est juste, car je suis l'entrepôt et le magasin du corps entier. Mais si vous y réfléchissez, je renvoie tout par les fleuves de votre sang jusqu'au coeur qui est la cour de l'âme, et jusqu'à la résidence du cerveau : car les canaux qui serpentent dans l'homme, les nerfs les plus forts, les veines les plus petites, reçoivent de moi cette nourriture suffisante qui entretient leur vie, et quoique vous tous à la fois, mes bons amis (….) Quoique vous ne puissiez pas voir tout de suite ce que je distribue à chacun en particulier, je peux bien, pour résultat du compte que je vous rends, conclure que vous recevez de moi la farine la plus pure, et qu'il ne me reste à moi que le son. » (acte I, scène 1)



Cette justification toute théorique n'emporte par une folle adhésion de la foule qui préfère concentrer toute sa hargne à l'égard d'un digne représentant de la classe dominante abhorrée, Caius Martius, héros triomphant et aussi orgueilleux. Trop du point de vue de la plèbe...
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De Coriolan, ce n'est pas tant l'écriture qui m'a fait l'apprécier un peu moins que d'autres oeuvres de Billy (ouais, c'est mon pote), mais surtout le contexte, associé à cette édition FB bourrée de fautes...

Coriolanus a bien existé et sur son histoire que se base William Shakespeare. le bonhomme revient en héros aprés une campagne, est à deux doigts d'être élu consul, mais son attitude méprisante envers le peuple l'empêche de gagner. Il rejoint alors le camp ennemis et veut affronter Rome...

Voici donc globalement l'histoire de cette piéce, assez courte au demeurant. Tellement d'ailleurs que j'ai peiné à vraiment comprendre les personnages, j'ai trouvé que tout allait trop vite. Ce qui, de fait, ne m'a pas permis d'apprécier autant un texte, par ailleurs, fort bien écrit (si on exclut les nombreuses fautes et aberrations de présentation de cette édition). Je reconnais cependant que tout l'aspect politique de l'oeuvre, ainsi que certaines notes d'humour, fonctionnent trés bien. Ce n'est pas une mauvaise piéce, juste une piéce qui aurait gagné à être plus creusé. Et le final est même carrément expédié...
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Coriolan c'est le héros adulé, puis déchu et honni par ceux-là même qu'il a sauvé.

Caius Martius est un patricien dans la République de Rome alors en proie à la famine et à la misère. C'est dans ces circonstances qu'on lui reproche une trop grande arrogance vis-à-vis de la plèbe de Rome, et qu'il déserte les lieux. Pendant ce temps, l'armée ennemie, les Volsques, marche sur Rome, pour défaire Caius Martius et s'emparer de la ville. Mais Caius Martius met en déroute l'armée Volsque et met à genoux leur cité de Corioles, c'est là qu'il gagne ce surnom de Coriolan et rejoint Rome auréolé de la gloire du vainqueur, et se présente pour devenir Consul. Cette élection est l'occasion de débats violents, de confrontations entre patriciens et plèbe, et certains tribuns craignant l'abus de pouvoir par Coriolan, réussissent à faire échec à son élection de Consul, ce qui met Coriolan dans une grande colère, une vraie fureur contre le système politique. Cela lui vaut procès et exil. S'ensuit un rapprochement avec les Volsques, puis divers retournements en faveur de Rome, jusqu'à l'assassinat de Coriolan alors qu'il négocie une paix entre Rome et les Voslques.

Toutes ces batailles, ces débats, sont pour le lecteur l'occasion d'appréhender avec distance un système politique, une stratégie et surtout l'ambition, l'envie, tout ce qui meut les peuples et leurs élites, dans des combats d'une âpreté et d'une cruauté sans fard. Et à cet égard rien n'a changé.

Coriolan, c'est la vanité du pouvoir, c'est la versatilité des hommes, du plus puissant au plus faible, l'ingratitude et l'ambition démesurée aussi.

L'oeuvre vaut aussi par le rapport entre Coriolan et sa mère, véritable patricienne, gardienne de l'honneur, des principes et d'une certaine hauteur, pour ne pas dire arrogance, qu'elle inculque à son fils. Et c'est cette ambition toute maternelle qui pousse Coriolan, puissant moteur de ses actes héroïques. Coriolan est un valeureux soldat, un vainqueur, mais redevient le simple fils de Volumnia, sa mère, quand celle-ci laisse éclater sa fierté ou l'abreuve de conseils, voire d'ordres.

J'ai apprécié ces différents degrés de lecture, politique, philosophique, psychologique, tout simplement la beauté du texte et l'histoire évidemment.

Cette pièce peut paraître rébarbative, trop austère ou violente, mais elle offre vraiment plusieurs facettes, qui la rendent riche et complexe. Elle n'a rien de manichéen, il ne s'agit pas des gentils contre les méchants, mais de l'âme humaine, faite de noirceur, d'ambition, de regrets, de morale, de principes et de peur, d'audace et d'envie, de trahison et d'intégrité, tour à tour sans juger des faits.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
MARTIUS
Merci. Qu'y a -t-il, vous, séditieuse racaille,
Qui, à vous gratter la pauvre gale de votre opinion,
Allez vous faire des croûtes ?

LE SECOND CITOYEN
Nous avons toujours droit à un mot aimable.

MARTIUS
Celui qui t’accordera un mot aimable
Est un exécrable flatteur. Que voulez-vous, roquets,
Qui n'aimez ni la paix ni la guerre ? L'une vous effraie,
L'autre vous rend orgueilleux. Vous faire confiance,
C'est, au lieu de lions, vous découvrir des lièvres,
Au lieu de renards, des oies. Vous n'êtes pas plus sûrs, non,
Que le charbon du feu sur la glace,
Ou que la grêle au soleil. Votre vertu est
D'exalter le criminel et de maudire
La justice qui l'a châtié. Qui mérite la grandeur
Mérite votre haine, et vos envie sont
L'appétit d'un malade, qui désire le plus
Ce qui aggrave son mal. Qui dépend
De vos faveurs nage avec des nageoires de plomb,
Et veut abattre un chêne avec des roseaux. La corde !
Vous faire confiance ?
À chaque minute vous changez d'avis,
Et trouvez noble celui que vous haïssiez tout à l'heure,
Vil celui que vous couronniez. Qu'y a-t-il,
Pour qu'en plusieurs quartiers de la cité
Vous veniez crier contre le noble sénat, qui
(Après les dieux) vous tient en respect, et vous empêche
De vous entre-dévorer ? Qu'est-ce qu'ils veulent ?

Acte I, scène I
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Mr Edmond Sée écrit dans "L'Oeuvre" :
"Une belle, une glorieuse après-dîner, et tout à l'honneur de notre Théâtre National, cette Comédie-Française si injustement décriée, houspillée, attaquée parfois !
Mais je vous prie de croire qu'elle a pris hier sa revanche !
D'acte en acte, presque de tableau en tableau, le succès s'est dégagé, affermi, amplifié, et il a pris au baisser du rideau (on l'a relevé à vingt reprises) les allures d'un triomphe, puisque, après avoir rappelé sans fin les artistes, la salle entière, d'un mouvement unanime, s'est tournée vers la baignoire de l'administrateur en l'acclamant par son nom !
Voilà une journée, pour lui aussi, réparatrice et comme vengeresse !
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Cominius : Ou est le drôle qui m'a dit qu'on vous avait chassés jusqu'à vos retranchements? Ou est-il? Qu'on l'appelle!
Marcius : Laissez-le tranquille : il a rapporté la vérité. Quand à nos gentilshommes de la canaille (fi ! des tribuns pour eux ! ), jamais la souris n'a fui le chat comme ils ont lâché pied devant des gueux pires qu'eux-mêmes.
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L'actualité politique de "Coriolan" est également ce qui frappe le plus, dans "La Liberté", Mr Robert Kemp :
Dans cette Rome primitive, le génie de Shakespeare, encore plus sûr et plus vigoureux que celui de Corneille, a aperçu les lois politiques naturelles...
Cette plèbe mobile, à qui des tribuns envieux de toute grandeur, soupçonneux de toute supériorité font faire les sottises qui les servent ; cette plèbe qui vote n'importe quoi parce qu'elle a le droit de voter et qu'elle veut voter ; ce gouvernement que les résistances des gouvernés affaiblissent et qui glisse à la ruine ; cette cité que les luttes intestines énervent devant le péril étranger ; l’écœurement de l'élite, impuissante à imposer sa loi aux nombreux ; l'imprévoyance des flatteurs du peuple ; la haine des tribuns contre les soldats...
C'est nous-même, messieurs, sans nulle vanité !
Aussi, quelles acclamations !
Le parlementarisme et le suffrage universel en ont pris hier pour leurs erreurs...
Qui donc me disait, dans l'entr'acte, que les révolutions commencent quelquefois au Théâtre ?....
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Scène première - Rome - l'émeute dans la rue -
La plèbe en loques et en armes. Les citoyens ont pris ce qui leur est tombé sous la main : bâtons, matraques, piques.
La rumeur de cette foule irritée d'où va monter la voix du premier citoyen qui s'époumone :
- Silence, à la fin !
Oui ou non, avant d'aller plus loin, voulez-vous m'écouter ?
Plusieurs voix.- Silence !...Chut !...Il va parler !...Taisez-vous !....Silence, là !....
Écoutez-le.
Premier citoyen.- C'est dit, alors ?
Nous sommes bien décidés : plutôt que la faim, la mort ?.....
(lever de rideau de la pièce extraite du numéro 341 de "La Petite Illustration" parue le 10 février 1934)
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Vidéo de William Shakespeare
En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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