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Yves Bonnefoy (Traducteur)
EAN : 9782070394753
227 pages
Gallimard (24/05/1996)
3.93/5   103 notes
Résumé :
Une pièce en cinq actes, vraisemblablement écrite en 1611. Le titre sous-entend : histoire à raconter au coin du feu. Histoire de l'apparition du mal dans les rapports humains, de la jalousie, des divisions, des souffrances, des discordes, du triomphe final de la paix.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Après la novella SF de Dan Simmons qui évoquait l'oeuvre de Shakespeare, je n'ai pas pu m'empêcher d'y replonger moi-même.

J'ai choisi le conte d'hiver en pensant qu'il répandrait un peu de magie et de mythes, à la manière du Songe d'une nuit d'été ou de la Tempête.
Point du tout !
C'est l'histoire d'une jalousie maladive qui foudroie instantanément Léonte, le roi de Sicile. Jusqu'alors lié au roi de Bohème Polixène par une amitié remontant à l'enfance, le voilà qui tourne sa casaque de jalousie alors que ce dernier badine et taquine innocemment avec Hermione, la reine de Sicile. Il en devient complètement fou, souhaitant assassiner son ami, punir de mort sa reine, rejeter leur fils et abandonner leur fille nouvelle-née aux flots agités. Personne ne peut lui rendre raison ; les faits présentés à sa face sont retroussés, les oracles mêmes sont rejetés. Les seigneurs à ses ordres à ses ordres déments, sauf Camillo qui ne peut faire tomber son honneur si bas et parvient à faire s'évader Polixène. Mais le fils meurt, et la reine meurt et le nourrisson est abandonné aux bêtes féroces de Bohème, mais sauvé et recueilli par un brave berger (Moïse a encore frappé). Léonte prend enfin conscience de sa folie, trop tard.

Seize années passent, effet théâtral suffisamment rare pour que Shakespeare invite le Temps lui-même à se justifier. Léonte est toujours le jouet de sa conscience, véritable bourreau qui ne le laisse pas en paix. En Bohème, c'est un couple d'amour qui se forme, entre la fille d'un berger, Perdita, et le fils de Polixène, Florizel. Un couple qui n'est pas accepté par le roi, impossible mésalliance oblige. Vous devinez qui est Perdita et vous voyez le final se former dans les nuages. Mais il faut passer par un long acte IV de filouterie et de fête qui ne fait guère avancer notre schmilblick, au premier degré du moins, car ces personnages sèment les graines de la résolution, à l'insu de leur plein gré.
La résolution apparaît, mais avant la fin finale, et seulement racontée par des gentilshommes anonymes qui ont assisté aux événements. Comme j'ai regretté de ne pas voir l'étonnement sur les visages, la joie sur les faces, en tant que témoin direct.
Mais cela s'explique. Il s'agit de conserver un maximum d'effet pour la dernière scène qui m'a soufflé, tellement je ne l'ai pas senti venir. Soufflé et ravi de ce tour de force (j'en fait peut-être trop, mais ça traduit mon plaisir).
Au final un joli conte très agréable à lire dont je ne sais pas vraiment pourquoi il est d'hiver.

Pas vraiment d'esprit critique dans ce billet, je m'en rends compte. Mais il est un peu un prétexte à fêter mon dixième anniversaire sur Babélio. Dix ans déjà, qui ne seront pas passés si rapidement que ça finalement, mais dont les bons et les mauvais instants ont été embellis par la lecture, les rencontres d'autres lecteurs, les partages, les challenges, les forums et la naissance d'un monstre insatiable : ma PAL.
Quitte ou double ? Heu… on va continuer au jour le jour. On verra bien jusqu'où on ira.
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Je viens à peine de terminer cette lecture et j'ai bien fait de persévérer.
Le début m'a paru incroyablement long et j'ai eu du mal à m'y retrouver dans les personnages mais après ça a été tout seul et j'ai pris plaisir à lire cette pièce du grand William.
La trame des événements est bien ficelée. Autour du personnage de Léonte, Roi de Sicile, qui se croit cocu, va venir se greffer une véritable intrigue qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.
J'ai trouvé les protagonistes super et le langage grandiose. Aimant beaucoup le théâtre je me suis plu à essayer de visualiser chaque scène et chaque décor de ce quiproquo conjugal.
J'ai trouvé que Shakespeare arrivait à illuminer un des pires sentiments humain : la jalousie. Entre faute et rédemption il n'y a qu'un pas et la tournure que prend la pièce en deuxième partie rattrape allègrement ce début un peu fouillis.
Mon instinct me disait de ne pas abandonner, encore une fois il m'a sagement guidée et je ne le regrette pas. J'ai emprunté le Conte d'hiver dans la PAL de ma soeur, je vais lui piquer ses autres Shakespeare pour les lire en douce (c'est un de ses auteurs de référence avec Oscar Wilde donc gare à celui qui touche à ses livres).
Etant un jeune padawan du théâtre Shakespearien j'ai été enchantée par ce Conte d'hiver qui a première vue n'est pas une de ses pièces les plus connues. J'ai adoré (oui je sais je le dis souvent mais comme certains l'auront remarqué je suis plutôt bon public) et si les amateurs et experts en théâtre souhaitent découvrir cette pièce, allez-y, elle est vraiment chouette.
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Des lectures dont j'ai tout oublié sauf que je les avais aimés, j'arrive presque toujours à en faire des relectures qui me laissent le sentiment d'avoir tout retrouvé, des impressions, des jugements, des plaisirs, des critiques. Bref, c'est curieux, je n'oublie donc pas vraiment et je ne change donc pas beaucoup d'avis. Après relecture c'est plus net, un peu d'émerveillement de la première fois est perdu… Mais le plaisir de la répétition égale le plaisir de la découverte.
En relisant «Le Conte d'Hiver», je retrouve cette poésie virtuose qui surgit avec une intensité fulgurante qui fait décoller... Comme ces vers pour dire la plus belle du monde : «Ah! Incomparablement la plus fine argile que j'en suis sûr, le soleil ait jamais illuminé» : (Ay; The most peerless piece of earth, I think, that e'er the sun shone bright on).
Quelle est l'intrigue? Avec l'hiver de la vie toutes les joies se gâtent, tout meurt, amour devient envie et jalousie. le roi Léontes semble ressentir que s'il doit mourir, qu'ils meurent tous aussi! Pourquoi leurs joies alors que lui est dévasté? Son jugement aussi pourrit… Il accuse sa femme innocente et perd son bonheur, son fils, sa fille et tout amour…
Mais l'hiver a toujours une fin et la jeunesse et la joie reviendront en printemps comme les contes tristes le prédisent : Sa femme, la fidèle Hermione et sa fille, la belle Perdita rallumeront l'espoir du monde.
Tout cela parait un peu juste, un peu naïf et j'ai l'impression en cours de relecture que je ne retrouve pas quelque chose : J'avais le souvenir d'une similarité avec «La Tempête» où l'intrigue ne pèse plus et où la féerie devient reine.

Une synchronicité étonnante me fait, tandis que je lis, écouter à la radio un chef d'oeuvre absolu que la vie m'avait caché : le «Nisi Dominus» de Vivaldi chantant le psaume 126… «Les enfants sont un héritage de l'Eternel… » Echo confondant de ce mélancolique conte :
(Vivaldi: Cum dederit (Nisi Dominus) - Mena (Roth) - YouTube)
La vie : Cette longue dissonance… Qui se résout toujours!
Et puis je vois la pièce par les merveilleux comédiens anglais de mon coffret «The Shakespeare Collection from the BBC Television».
Et finalement je réussis à revivre ce merveilleux de mon ancienne lecture, un peu laborieux, mais cette joie revit.
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Le conte d'hiver est une pièce théâtral en tragique et comique écrit par William Shakespeare.

On nous racontes ici l'histoire de Leonte roi de Sicile qui pris de jalousie est persuadée que sa femme, la reine nommé Hermione, le trompe avec Polixène roi de Bohême. Il ira jusqu'à l'accuser et en attendant le procès, la fait enfermer, enceinte et sur le point d'accoucher. Elle va donc accoucher en prison d'une jeune fille, que va renier Leonte.
Ainsi commence cette histoire.

J'avais jamais lu du Shakespeare, et WOW, exceptionnel. Des dialogues excellents, une tragédie original, avec une verve magnifique. J'avais vu l'adaptation sur scène par l'agence de voyage imaginaire, et j'ai pas été déçu !
Franchement je conseille cette pièce.
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Cinq actes, pour ce Conte d'Hiver, mais en vérité, deux parties.

Dans la première partie, Léonte, roi de Sicile, reçoit son frère, Polixène, roi de Bohème, et, soudain persuadé qu'il est l'amant de sa femme, la Reine Hermione, demande à un de ses hommes de confiance, Camillo, de l'empoisonner. Mais Camillo, se rendant compte de la folie de Léonte, persuade Polixène de fuir avec lui, ignorant qu'il laisse ainsi Hermione livrée au courroux de son époux. Car Léonte accuse sa femme d'avoir été adultère, malgré l'incrédulité de ses gens, et envoie deux messagers quérir l'arbitrage d'Apollon, à Delphes. Pendant ce temps, emprisonnée, Hermione donne le jour à une petite fille. Léonte, persuadé qu'elle est la bâtarde de Polixène, donne l'ordre de l'abandonner dans la forêt. Et quand Cléomène et Dion, au procès d'Hermione, lisent la sentence de Delphes qui la disculpe, Léonte l'écarte et veut continuer le procès. C'est alors qu'on lui apporte la nouvelle de la mort de son fils, Mamillius, emporté par le chagrin de voir sa mère en si mauvaise posture. Hermione, quant à elle, s'est évanouie et mourra quelques minutes plus tard.
En Bohème, quelque part sur le rivage, on voit la petite princesse Perdita recueillie par des bergers.
Toute cette partie s'étend sur les trois premiers actes.

La première scène de l'Acte IV nous montre le Temps, venu nous chanter que seize ans se sont écoulés.

Et dans la seconde partie, on voit le fils de Polixène, Florizel, raide dingue d'une jolie petite bergère, et bien déterminé à l'épouser, même sans le consentement de son monarque de père... On devine aisément la suite...

J'ai bien aimé cette pièce de Shakespeare, même si quelques morts (le petit Mamilius, Antigone, dévoré par un ours) restent un peu en travers de la gorge. Et puis une pièce de Shakespeare qui finit à peu près bien, pour ce que j'en sais, c'est assez rare. Raison de plus de l'aprécier. Et enfin, la petite touche de surnaturel, avec le fantôme d'Hermione qui ordonne à Antigone d'aller en Bohème pour abandonner la petite, alors que Léonte n'a pas précisé de lieu, la sentence d'Apollon, et la scène finale, avec la statue d'Hermione...

J'ai préféré la première partie, avec la montée en puissance de la jalousie apocalyptique de Léonte. La seconde était un peu trop prévisible à mon goût.

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Ce ne serait rien…
De se chuchoter des choses à l’oreille?
D’être joue contre joue? De se frôler le nez?
De s’embrasser les lèvres en dedans?
D’étouffer un éclat rire par un soupir?
-capitulation de la pudeur-
De se chevaucher les pieds?
De se cacher ensemble dans les coins?
De souhaiter que l’horloge accélère?
De transformer heures en minutes et midi en minuit?
De vouloir coudre une toile aux yeux des autres et
D’être seuls à se voir effrontément sans être vus?
Tout cela ce ne serait rien…
Mais alors tout ce qui est au monde n’est rien.
Le ciel qui nous couvre n’est rien.
La Bohême n’est rien.
Les femmes ne sont rien.
Et tous ces riens ne sont que des riens.
Si tout cela n’est rien.

Is whispering nothing?
Is leaning cheek to cheek? is meeting noses?
Kissing with inside lip? stopping the career
Of laughter with a sigh? (a note infallible
Of breaking honesty)? horsing foot on foot?
Skulking in corners? wishing clocks more swift?
Hours, minute? noon, midnight? and all eyes
Blind with the pin and web but theirs; theirs only,
That would unseen be wicked? is this nothing?
Why then the world and all that's in't is nothing?
The covering sky is nothing, Bohemia nothing,
My wife is nothing, nor nothing have these nothings,
If this be nothing.
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CAMILLO: Mon bon seigneur, guérissez-vous de cette opinion maladive, et au plus vite ; car elle est des plus dangereuses.
LÉONTE: N'importe, elle est vraie.
CAMILLO: Non, non, monseigneur.
LÉONTE: Elle l'est ; vous mentez, vous mentez !... Je te dis que tu mens, Camillo, et que je te hais ! Déclare-toi un gros benêt, un maroufle sans esprit, ou bien un intrigant équivoque qui peut voir du même œil le bien et le mal et se prêter à tous les deux. Si le foie de ma femme était aussi corrompu que sa vie, elle ne vivrait pas la durée d'un sablier.
(Acte I, scène 2)
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Hermione, – Dispensez-vOus de vos menaces, mon- sieur. Vous croyez m effrayer par un cauchemar, mais i'y aspire: la vie ne présente plus d'intérêt pour mnoi. La couronne, ma première joie - c'est-à-dire votre faveur ie vois tout cela perdu. Sans savoir comment c'est arrivé. je sens que ma vie s'est évanouie. Ma seconde joie, le premier-né de mon corps, on me prive de sa présence comme si jétais pestiférée. Ouant à la troisième, elle m'est arrachée, un lait innocent encore sur sa bouche innocente, et elle est vouée à la mort. A tous les coins de rue on me proclame putain, une haine sauvage me prive des privilè- ges d'une accouchée, privilèges qu'on accorde à n'importe quelle femme. Et à présent me voici, traînée ici, à cette place, dehors, avant même que i'aie eu le temps de me rétablir. Maintenant, mon suzerain, dites-moi donc ce que Je peux espérer de la vie, qui puisse me faire peur de mourir ? Allons, dites-le-moi. Mais écoutez bien ceci : ne vous us trompez pas sur moi. La vie, non, elle ne vaut pas de paille. Mais mon honneur, je le défendrai. Si je suis Condamnée sur des présomptions, sans aucune preuve valable que celles inventées par vos soupçons, eh bien, je Vous dis que c'est de la tyrannie et non de la justice. Messieurs les jurés, vous tous, je m'en rapporte à l'oracle; Apollon sera mon juge.
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Si ma langue est de miel, qu'elle se couvre de cloques
Et ne soit plus, jamais plus, le trompette
De ma brûlante colère!
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Le clown : Vous voilà riche, vieil homme. Si les péchés de votre jeunesse vous sont pardonnés, vous allez pouvoir vivre à l'aise. De l'or, rien que de l'or!
Le berger : C'est l'or des fées, mon gars, tu verras. Tiens-le solide, et tiens-le caché. Et à la maison au plus vite, à la maison! Nous sommes vernis, mon gars, et pour l'être toujours, du secret, rien que du secret! Au diable mes moutons! Viens, mon bon fils, à la maison, au plus vite.
Le clown : Allez-y au plus vite avec vos trouvailles. Moi, je vais voir si l'ours a quitté le gentilhomme, et combien il en a mangé. Ils ne sont enragés que lorsqu'ils ont faim. S'il en a laissé un petit bout, je l'enterre.
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Vidéo de William Shakespeare
En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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