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EAN : 9782070342426
352 pages
Gallimard (29/11/2007)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Depuis de longues années, Yves Bonnefoy s'est persuadé que quelque chose de décisif a été expérimenté par Shakespeare dans l'assez brève période où l'auteur de Hamlet a écrit ses Sonnets. «Il a fait de ceux-ci, précise Yves Bonnefoy, une réflexion sur la poésie, de laquelle a résulté qu'il a choisi de cesser d'écrire des poèmes; lesquels l'avaient rendu aussi notoire que son premier théâtre, pour se consacrer entièrement à la scène : choix qui, en profondeur, était ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le viol de Lucrèce


Cette infirmité qu‘est notre folle ambition
d'avoir tant, nous tourmente par la médiocrité
de ce que nous avons: alors nous négligeons
cela que nous avons; notre esprit limité
change notre bien en néant, croyant l'augmenter.
La simple peur, envoûtée par les appas
vénéneux du désir nous abandonne, débordée
par la brutalité du désir insensé.
L'étoile polaire de nos yeux pleins de sexe,
pour être notre plaisir de l'instant, tu fus choisie;

‘O vision d'enfer, nuit tueuse de certitudes,
ténébreux registre notarié de l'infamie !
entremetteuse aveugle ! noir port des turpitudes !
sombre scène où se jouent meurtres et tragédies !
chaos, trou noir des pêchés ! nurse de l'interdit !
noire caverne de mort, murmures de conspirateur
avec la trahison muette et le violeur !
Ma honte morte, mon honneur est vivant.
Elle se poignarde au couteau du pêché
qui en extirpa pour toujours son âme,
la délivrant ainsi de son intranquillité,
et de la geôle où elle respirait l‘air infâme,
ses soupirs repentants léguèrent aux nuées
son âme ailée; et par sa blessure envolée
l'échéance de sa vie au destin annulé.

Justice clémente alimente l'injustice.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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LES SONNETS DE WILLIAM SHAKESPEARE : QUE SAIT-ON ?
Petit point d'histoire littéraire rapide. le sonnet est une forme poétique apparue en Sicile au XIIIe siècle et a obtenu ses lettres de noblesse avec le recueil Canzoniere de Pétrarque. La forme s'exporte jusqu'en Angleterre où Shakespeare s'en empare pour immortaliser la beauté de son amant et l'amour fou qu'il lui porte.

En fonction de l'identité attribuée à W. H., la date de composition supposée varie entre les années 1580, 1593-1595 ou encore 1597-1600. Une vingtaine de poèmes sont parus clandestinement, avant que le recueil ne sorte, sous le nom le pèlerin passionné. le cheminement amoureux y est présenté comme une pérégrination spirituelle. Les Sonnets ont globalement été mis de côté, voire méprisés, par la critique littéraire jusqu'au XIXe siècle.

Les poèmes retracent l'histoire de Shakespeare et W. H. : leur rencontre, l'émerveillement de Shakespeare, la trahison de W. H. (qui aurait quitté la troupe de théâtre), l'arrivée dévastatrice de la « Dame brune », le retour de W. H. et le pardon de Shakespeare… Cependant, les critiques considèrent que certains poèmes, notamment ceux concernant la Dame brune, dissonent par leur position avec le reste du recueil. En effet, plusieurs spécialistes avancent l'hypothèse que ce recueil n'était pas censé voir le jour et que sa composition, l'agencement des poèmes, n'est pas du fait de Shakespeare mais de Thomas Thorpe.
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Shall I compare thee to a summer's day? Fair Youth!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
SONNET 109

Oh, ne dis pas que je fus infidèle
Bien qu'un absent semble de peu d'ardeur,
Plus aisément je puis me priver de moi
Que de mon âme, qui loge dans ton cœur.

Oui, c'est là sa maison. Si j'ai erré,
Comme tout voyageur me voici de retour
Au jour dit, inchangé par tous ces autres jours,
Je lave de mes pleurs ce qui fut ma faute.

Ne crois pas, quand bien même j'aurais en moi
Les faiblesses qui guettent toutes et tous,
Que ma nature soit assez perverse
Pour solder contre rien tes excellences.

Rien? Je désigne ainsi tout ce vaste univers
Où je ne sais que toi, ma seule Rose.
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SONNET 73

Contemple en moi ce moment de l'année
Où ont jauni puis sont tombées les feuilles,
Et peu en restent, chapelle en ruine, nue,
Où les chantres, ce furent tard des chants d'oiseaux.

Contemple en moi la journée qui s'achève,
La trace de soleil que les ténèbres,
Cette autre mort, vont effacer, qui cousent
Pour le repos les paupières de tout.

Contemple en moi le rougeoiement d'un feu
Qui gît parmi les cendres de sa jeunesse,
Ce lit de mort où il faut qu'il succombe,
Usé par cela même qui l'a nourri.

Contemple, et contempler fasse ton amour
Plus fort, d'aimer ainsi, beaucoup, ce qu'il faut perdre.
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Sonnet 65


Puisque l'airain, la pierre, la terre, l'eau sans limites,
Sont tous soumis à la loi de la mort,
Que pourrait bien plaider, contre cette rage,
La beauté, qui est aussi frêle qu'une fleur ?

Oui, comment le souffle de miel du jour d'été
Soutiendrait-il l'assaut du temps qui passe
Quand il n'est roc si dur ni porte si forte
Qu'ils ne cèdent au temps qui emporte tout ?

Ah, quel souci, terrible : comment soustraire
Le plus beau des joyaux du temps au temps lui-même,
Quelle main pourrait entraver ce pied rapide,
Priver le temps de ruiner la beauté ?

Ah, personne, à défaut de ce miracle :
L'encre, noire, un éclat sans fin pour mon amour.

p.223
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SONNET 1


Des êtres les plus beaux nous voulons qu'ils procréent
Pour que la rose de beauté jamais ne meure
Et, quand tout défleurit, qu'eux restent vifs
Dans l'amour qu'ils auront de leur descendance.

Mais toi, tu t'es fiancé à tes yeux seuls,
Tu nourris de ta seule substance leur lumière,
Et la famine règne en terre d'abondance,
Tu es ton ennemi, injustement cruel.

Toi qui es la fraîcheur du monde, le héraut
Des fastes du printemps, tu scelles ton essence
Dans le germe sans joie d'une fleur absente,
Cher avare, par ladrerie tu te gaspilles.

Ah, aie pitié du monde, au lieu de dévorer
Cette vie qu'en mourant tu devras lui rendre.

p.159
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SONNET 6


Aussi ne laisse pas l'hiver, de ses mains calleuses,
Dévasté ton été non distillé.
Sois parfum dans un vase, enrichis en un lieu
De ta beauté avant qu'elle ne te tue.

Ce n'est pas de l'usure, chose interdite,
Quand on rend et qu'on prête avec même joie,
À toi de procréer un autre toi-même,
Et en ferais-tu dix, ce serait dix fois mieux encore.

Car dix fois plus heureux te sentiras-tu
Si dix issus de toi dix fois te répétaient,
Et que pourrait la mort si tu ne nous quittais
Qu'en demeurant vivant dans ta descendance ?

Ne soit pas obstiné, tu es trop beau pour faire
De la mort ton vainqueur, du ver ton héritier.
p.164
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Vidéo de William Shakespeare
En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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