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Citations sur Les sonnets : Vénus et Adonis - Viol de Lucrèce (7)

SONNET 109

Oh, ne dis pas que je fus infidèle
Bien qu'un absent semble de peu d'ardeur,
Plus aisément je puis me priver de moi
Que de mon âme, qui loge dans ton cœur.

Oui, c'est là sa maison. Si j'ai erré,
Comme tout voyageur me voici de retour
Au jour dit, inchangé par tous ces autres jours,
Je lave de mes pleurs ce qui fut ma faute.

Ne crois pas, quand bien même j'aurais en moi
Les faiblesses qui guettent toutes et tous,
Que ma nature soit assez perverse
Pour solder contre rien tes excellences.

Rien? Je désigne ainsi tout ce vaste univers
Où je ne sais que toi, ma seule Rose.
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SONNET 73

Contemple en moi ce moment de l'année
Où ont jauni puis sont tombées les feuilles,
Et peu en restent, chapelle en ruine, nue,
Où les chantres, ce furent tard des chants d'oiseaux.

Contemple en moi la journée qui s'achève,
La trace de soleil que les ténèbres,
Cette autre mort, vont effacer, qui cousent
Pour le repos les paupières de tout.

Contemple en moi le rougeoiement d'un feu
Qui gît parmi les cendres de sa jeunesse,
Ce lit de mort où il faut qu'il succombe,
Usé par cela même qui l'a nourri.

Contemple, et contempler fasse ton amour
Plus fort, d'aimer ainsi, beaucoup, ce qu'il faut perdre.
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Sonnet 65


Puisque l'airain, la pierre, la terre, l'eau sans limites,
Sont tous soumis à la loi de la mort,
Que pourrait bien plaider, contre cette rage,
La beauté, qui est aussi frêle qu'une fleur ?

Oui, comment le souffle de miel du jour d'été
Soutiendrait-il l'assaut du temps qui passe
Quand il n'est roc si dur ni porte si forte
Qu'ils ne cèdent au temps qui emporte tout ?

Ah, quel souci, terrible : comment soustraire
Le plus beau des joyaux du temps au temps lui-même,
Quelle main pourrait entraver ce pied rapide,
Priver le temps de ruiner la beauté ?

Ah, personne, à défaut de ce miracle :
L'encre, noire, un éclat sans fin pour mon amour.

p.223
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To me, fair friend, you never can be old,
For as you were when first your eye I ey'd,
Such seem your beauty still .

Sonnet 104 .
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SONNET 6


Aussi ne laisse pas l'hiver, de ses mains calleuses,
Dévasté ton été non distillé.
Sois parfum dans un vase, enrichis en un lieu
De ta beauté avant qu'elle ne te tue.

Ce n'est pas de l'usure, chose interdite,
Quand on rend et qu'on prête avec même joie,
À toi de procréer un autre toi-même,
Et en ferais-tu dix, ce serait dix fois mieux encore.

Car dix fois plus heureux te sentiras-tu
Si dix issus de toi dix fois te répétaient,
Et que pourrait la mort si tu ne nous quittais
Qu'en demeurant vivant dans ta descendance ?

Ne soit pas obstiné, tu es trop beau pour faire
De la mort ton vainqueur, du ver ton héritier.
p.164
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SONNET 1


Des êtres les plus beaux nous voulons qu'ils procréent
Pour que la rose de beauté jamais ne meure
Et, quand tout défleurit, qu'eux restent vifs
Dans l'amour qu'ils auront de leur descendance.

Mais toi, tu t'es fiancé à tes yeux seuls,
Tu nourris de ta seule substance leur lumière,
Et la famine règne en terre d'abondance,
Tu es ton ennemi, injustement cruel.

Toi qui es la fraîcheur du monde, le héraut
Des fastes du printemps, tu scelles ton essence
Dans le germe sans joie d'une fleur absente,
Cher avare, par ladrerie tu te gaspilles.

Ah, aie pitié du monde, au lieu de dévorer
Cette vie qu'en mourant tu devras lui rendre.

p.159
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SONNET 2


Lorsque quarante hivers envahiront ta face
Pour labourer profond le champ de ta beauté.
Que sera ta fière jeunesse, que tous admirent ?
Une vêture en loques, de nul prix.

Et si on te demande alors, cette beauté,
Où est-elle, où sont-ils, ces joyaux de tes jours
 d’ardeur,
Dire, mais ils sont là, dans mes yeux caves,
Ah, l’absurde forfanterie ! Tu mourrais de honte.

Bien plus serait loué l’emploi de ta beauté
Si tu pouvais répondre : ce bel enfant
Éteint ma dette, excuse mon grand âge,
Puisque cette beauté lui vient de moi.

Ce serait là renaître, même vieillard,
Chaud te serait ton sang désormais de glace.

p.160
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