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Citations sur Sonnets (199)

Mes pensées se concentrent sur vous si fortement
Qu'en ce monde, hormis vous, je ne vois que des morts.
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Nous voulons descendance aux belles créatures
Pour que ne meure point la rose de beauté
Et que - devant périr les formes les plus mûres -
Vive au moins leur mémoire en leur postérité.

Mais toi, ne t'engageant qu'à tes yeux de lumière,
Tu te fais l'aliment de ton divin flambeau,
L'abondance, par toi, se transforme en misère,
Trop cruel ennemi de ton être si beau.

Toi qui fais à présent les délices du monde;
Qui sers au gai printemps de suave écuyer,
Tu perds en ton bourgeon une sève inféconde,
Doux avare qui ruine en jouant l'usurier.

Prends en pitié ce monde ou, gourmandise extrême,
Vole ce que lui doit la tombe, avec toi-même.
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Sonnet IV

Ni marbre blanc, ni monument doré
Ne survivront à ces rimes princières ;
Tu brilleras chez moi plus honoré
Qu’un temple impur de temps et de poussières,

Et quand l’excès des armes et des guerres
Aura le temple et le socle rasé,
Ni fer, ni feu n’atteindra sur mes terres
Ton souvenir en ces lieux déposé.

Malgré la mort et l’ennemi farouche,
Tu poursuivras ton destin ; par ma bouche,
Et jusqu’au jour du dernier jugement,

Le monde encore entendra ta louange ;
Oui, tu vivras jusqu’à l’appel de l’ange,
Dans ce poème et les yeux d’un amant.
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Mais tu est tout mon art, et grâce à toi s'avance,
Haute comme un savoir, ma grossière ignorance !
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Te comparerai-je à un jour d’été ? Tu es plus aimable et plus tempéré. Les vents violents font tomber les tendres bourgeons de mai, et le bail de l’été est de trop courte durée.

Tantôt l’œil du ciel brille trop ardemment, et tantôt son teint d’or se ternit. Tout ce qui est beau finit par déchoir du beau, dégradé, soit par accident, soit par le cours changeant de la nature.

Mais ton éternel été ne se flétrira pas et ne sera pas dépossédé de tes grâces. La mort ne se vantera pas de ce que tu erres sous son ombre, quand tu grandiras dans l’avenir en vers éternels.

Tant que les hommes respireront et que les yeux pourront voir, ceci vivra et te donnera la vie.


(Sonnet XVIII traduction de François-Victor Hugo)
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Sonnet XXIII

Je n’admettrai jamais de divorce valable
Au mariage des esprits ; l’amour n’est pas
L’amour, s’il doit changer quand on change ici-bas,
Quitter quand on le quitte et par un mal semblable,

Oh ! non. Voici l’amour : un phare inébranlable
Qui regarde les flots tumultueux ; l’éclat
D’une étoile guidant la nef qui se débat,
Sans prix, dans sa hauteur vainement calculable.

Il n’est pas le jouet du Temps, bien que la rose
Du visage demeure à l’ombre de la faux :
Il ne s’altère point comme le temps dispose ;

Et si ce que j’affirme en ce langage est faux,
Avant le dernier Jour s’il connaît sa défaite,
Nul n’a jamais aimé, je ne suis pas poète.

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Vais-je te comparer à ce clair jour d'été?
Tu es plus modéré, tu es plus adorable.
Un vent brutal abat les chers bourgeons de mai.
Ce que prête l'été n'est pas à bail durable.

L'oeil du ciel est parfois estimé trop ardent
Ou bien sa face d'or se fait souvent obscure ;
Il n'est point de beauté qui n'aille déclinant
Par l'effet du hasard ou du cours de Nature.

Ton éternel été ne se fanera pas,
Ces beautés à jamais demeureront les tiennes
Et ne te retiendront les ombres du trépas,
Porté dedans mes vers aux époques lointaines.

Tant que battront les coeurs ou que verront les yeux,
Mes vers vivront et te feront vivre avec eux.
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Lors puis-je être peiné de peines antérieures,
Et sombrement refaire de douleur en douleur
Le décompte attristé de pleurs déjà pleurés
Que je verse à nouveau comme jamais versés.
Mais si me vient de toi la pensée, mon amie,
Toute perte se répare et tout chagrin finit.
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Sonnet XXII

Quel élixir de larmes de Sirène
Né dans l’enfer d’un alambic malsain
Ai-je donc bu, changeant mon plaisir en peine,
Espoir en crainte, en perte tout mon gain ?

De quelle erreur mon cœur était-il plein
Qui savourait sa chance plus qu’humaine !
Et dans la fièvre alors de la géhenne
Combien mes yeux s’égarèrent soudain,

Maos, ô bienfait du mal ! si l’on ignore
Que le meilleur par le mal s’améliore
Et que l’amour – à présent je le sais –

Renaît plus fort, plus beau de sa ruine :
J’y fus déçu, mais sans qu’il m’en chagrine,
Riche trois fois de mécomptes passés.
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Sonnet I

Regarde ton miroir, et dis à ce visage
Que les temps sont venus d’en former un nouveau ;
Car si tu refusais d’en faire un aussi beau,
Tu décevrais le monde et quelque vierge sage :

Quelle belle, en effet, pour un moins doux fardeau,
Dédaignerait ici ton marital usage,
Et, de son propre bien préférant le tombeau,
Quel sot consentirait à briser son lignage ?

Tu sembles le miroir de ta mère ; elle, en toi,
Rappelle la fraîcheur de l’avril de sa vie :
Par la vitre de l’âge, en un pareil émoi,

Vieillard, tu reverras ta jeunesse fleurie.
Mais qui veut vivre seul, pour que chacun l’oublie,
Mourra seul, emportant son image avec soi.
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