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Laurence Sendrowicz (Traducteur)
EAN : 9782070358151
672 pages
Gallimard (12/06/2008)
3.9/5   46 notes
Résumé :
Ella a décidé de mettre fin à la lente décomposition du couple qu'elle forme depuis une dizaine d'années avec Amnon. Mais lorsque ce dernier quitte l'appartement familial à sa demande, la laissant seule avec leur petit garçon de six ans, la libération tant espérée ne se produit pas, bien au contraire. Confrontée à l'incompréhension de ses propres parents, paralysée par l'angoisse devant un avenir incertain et dévorée par un sentiment de culpabilité à l'égard de son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La lecture de Thèra m'a agréablement surpris. Les histoires de couples, ou de couples à la dérive, ne m'attirent pas particulièrement. Pas du tout, en fait. Mais je suis curieux de nature et, de temps à autre, je me lance dans ce type de bouquin. Et celui-là, avec ses plus de 500 pages, m'effrayait un peu. En plus, dès le début, je me suis senti submergé par ces petits caractères et ces pages remplies comme pas possible. C'est que les dialogues ne sont pas détachés (remarquez, ce n'est une mauvaise chose en soi). Ces éléments dégagent une impression de surchargé. Toutefois, j'ai persévéré et j'en suis satisfait. Zeruya Shalev a extrêmement bien analysé la décomposition d'un couple.

Dans Thèra, on évite les lieux communs, les disputes à n'en plus finir (enfin, presque). Quand le roman s'ouvre, Ella et Amon sont déjà en instance de divorce. Nous sommes davantage devant la séparation des biens, l'organisation de la garde partagée, sur la manière de protéger leur fils unique Guili, six ans. le roman reste centré sur le personnage d'Ella et son point de vue féminin. Surtout, sur la manière dont elle perçoit les choses. Son sentiment de solitude, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être comprise, de se sentir jugée, etc. Et tout cela avec sensibilité et honnêteté.

Puis, Ella rencontre un type, Oded, lui aussi, un père de famille en instance de divorce – enfin quelqu'un qui pourra la comprendre! – et, rapidement, les deux décident d'aménager ensemble. Toutefois, tout aussi rapidement, j'avais l'impression que les choses allaient trop vite. Pourtant, on aurait pu croire que leur situation similaire allait les rapprocher. Mais voilà, il n'y a pas qu'une seule façon de divorcer, chaque famille qui éclate le fait à sa façon. Bref, je trouvais que c'était un portrait très réaliste et moderne des relations de couples qui se terminent et qui se créent, loin des clichés.

Pour revenir à mon impression première, avec ces pages remplies, compactes, à n'en plus finir (ce qui me dérangeait au début, je me sentais attaqué, envahi), m'a finalement plu : j'avais l'impression de partager le malaise d'Ella. J'ai lu deux ou trois autres romans de cette auteure, je ne me rappelle pas s'ils sont tous construit ainsi.

J'aimais bien les parallèles faits avec Thèra, cette île grecque à moitié engloutie par une éruption volcanique, détruisant la civilisation minoenne il y a environ 3500 ans. Après tout, Ella est archéologue. Les comparaisons entre elle, son couple et cette île détruite ne manquaient pas. « […] cette famille-là allait bientôt être rayée de la surface de la terre? » (p. 213) Ils revenaient de temps à autre. Toutefois, son emploi d'archéologue semblait plus un prétexte à ces comparaisons qu'à une véritable occupation.

Au final, ce roman de Shalev fut une lecture que je suis content d'avoir faite.
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Dissection au scalpel, comme je pensai que seul les japonais savaient le faire, de la vie de couple. Ella se sépare de son mari, puis revivra avec un autre homme. Comment gérer ces situations avec son fils de six ans ? 492 longues pages que j'ai parfois eu envie de lâcher. Mais l'écriture est belle, avec de longues phrases, l'histoire pas niaise comme pourrait le supposer le sujet et comme c'est Bookycooky qui me l'a conseillé… Certaines scènes sont drôles, mais racontées de façon sérieuse. Tout tourne autour de Léna, son ex, son actuel, son fils, ses parents. Avis mitigé tout en ayant conscience d'un petit chef d'oeuvre pour ce qui concerne les sentiments dans le couple, ainsi que celle d'une mère à son enfant. Ce qui est sûr c'est qu'il fera parti des romans qui ne s'oublient pas…

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Thèra, une île grecque engloutie dans un cataclysme. Ella, une femme engloutie dans un cataclysme. Giulad, Amnon, Oded... quel personnage survit là aux cataclysmes en cascade déclenchés par la décision d'Ella: quitter son mari?
S'il faut persévérer pour entrer dans le roman, il devient captivant. Seule la voix d'Ella mène le récit, introspection poussée, sentiments disséqués, décisions trop vite prises ou contraire retardées . Aucune complaisance de Zeruya Shalev à l'égard de ses personnages: Ella fait-elle preuve d'un courage exceptionnel ou d'un égoïsme impardonnable? Oded est-il un séducteur sans scrupules ou un homme malheureux? Amnon un mari égocentrique ou un père attentif? Guili un enfant gâté ou un fils écartelé entre ses parents? Aucune réponse, mais des interrogations si précises, des doutes si bien exprimés que je me suis parfois demandée si Z.Shalev ne les avait extirpés de mes pensées. Bien au-delà de l'anecdote (ce n'est après tout que l'histoire d'un divorce), un roman qui s'immisce au microscope électronique dans la vie d'une femme, dans les doutes, dans les mécanismes mentaux qui l'ont façonnée (formidables figures de ses parents par exemple).
Un livre dont le souvenir ne s'effacera pas, et que je relirai, c'est certain.
Et encore un fois, j'exprime ma reconnaissance à la traductrice, Laurence Sendrowicz. Quelle richesse perdrions nous si les traducteurs ne jetaient pas des ponts entre les langues
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Dans Thera, Zeruya Shalev explore à travers le regard d'Ella , la séparation dans le couple, la vie de chacun après la séparation, la relation nouvelle avec l'enfant. C'est un livre ardu et sombre, lucide peut-être.
L'auteure dissèque la complexité de la relation entre Ella et son mari Amnon. Elle interroge le projet de séparation à l'aune des droits et des devoirs de chacun , le bien des enfants étant pour les amies d'Ella, la priorité.
Un climat de violence s'installe entre les conjoints séparés. Leur autonomie les révèle fort différents de l'image qu'ils avaient mariés.Amnon est libéré alors qu'il s'opposait à cette séparation et Ella fragilisée, son ambivalence est mise a nu. Cet aspect particulièrement développé dans le récit est intéressant.Ella devient une proie pour Gabi, un ami d'Amnon et son parcours vers une sérénité et une nouvelle vie est parsemé d'embûches dont elle est à l'origine en partie . Détruire lui a semblé facile, reconstruire est une épreuve, Ella comme ses partenaires sont porteurs d'un passé et d'un fonctionnement psychique qui loin de les rendre libres les enferme...
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Ce roman de 491 pages est écrit dans un style très compact et dense qui donne l'illusion au lecteur d'être très proche du personnage principal, Ella. de ce fait, Il se crée une réelle communion avec Ella, que l'on suit tout au long de son parcours et des évènements déclenchés par sa décision de divorcer. Il est difficile de ne pas être en empathie émotionnelle avec cette jeune femme qui demeure à fleur de peau tout au long du récit.

Ella est archéologue, son mari aussi, ils ont un enfant de 6 ans, l'adorable petit Gulli. Ils vivent en Israël, à Jérusalem. Ce pays profondément religieux complique les choix personnels quand ils s'opposent aux préceptes de la Thora. le couple d'Ella part à la dérive, c'est pour cela qu'elle décide de divorcer. Toutefois, cette décision assez courante à notre époque va faire l'effet d'un cataclysme dans la vie d'Ella. le récit prend des allures de thriller captivant le lecteur qui suit avec anxiété cette jeune femme qui tente de trouver un sens, un équilibre, dans ce parcours semé d'embûches qui semble malgré ses efforts l'entraîner vers une chute inéluctable.

Ella a une position sociale, un métier respectable, c'est une mère vigilante et aimante,  pourtant sa décision de divorcer n'est pas du tout respecter. Ella va devoir affronter seule la colère de son mari qui refuse de divorcer puis la violence de son père qui est un homme d'une autorité excessive. Ensuite, il lui faudra passer devant le tribunal rabbinique. 

(...) C'est ainsi que je prendrai la Ketouba de ses mains, que je marcherai tête basse entre les murs du tribunal rabbinique, sous le regard hostile des longues barbes blanches qui tombent sur des toges noires, répudiée, répudiée, crieront-ils(...) extrait page 21

Ella est archéologue, son métier consiste à creuser dans les strates du passé d'un lieu pour en comprendre son histoire. le site archéologique de l'ancienne Théra en Grèce, résonne tout le long de ce roman et nous donne des indications sur le lieu de la rencontre d'Ella et de son mari. Une belle histoire d'amour qui a commencé grâce à Théra.  Mais qu'est ce qui a cloché pour en arriver là ? Comme en archéologie, Ella s'engage dans une introspection perpétuelle sondant les profondeurs de son histoire familiale,  pour comprendre son présent. Toutefois, la pression des normes sociales et familiales, violente et entravante, contrarie sa quête d'équilibre et de solution apaisante.

Ce roman entraîne l'héroïne Ella à travers une série de phases saisissantes. ces étapes la mènent d'abord à remettre en question sa décision de divorcer et vouloir à tout prix retrouver son mari qui va la rejeter, pour finalement sombrer dans la dépression. Cependant le cours de son existence bascule lorsque un certain Oded entre dans sa vie. Cet homme en instance de divorce va provoquer chez Ella une passion dévorante. Oded est psychiatre. Il porte en lui les séquelles d'un passé familial marqué par les cicatrices d'un père schizophrène.

La rencontre entre ces deux âmes tourmentées soulève la question : pourront-elles créer un futur radieux en formant un couple équilibré et en construisant une famille recomposée harmonieuse ? En suivant les métamorphoses d'Ella à travers ces multiples rebondissements, le roman acquiert les caractéristiques d'un véritable "page-turner".​​​​​​​

Zeruya Shalev nous offre un livre d'une incroyable précision dans sa façon d'explorer l'âme humaine et sa complexité. À travers cette histoire en apparence ordinaire – celle d'un divorce – l'autrice parvient à mettre en évidence les aspects indéfectibles de la cellule familiale, une structure qu'il est ardu de démanteler mais qui peut entraîner ses membres dans des tourbillons de réactions violentes. Un divorce perturbe inéluctablement l'ordre établi, et peut laisser dans son sillage des déséquilibres difficilement rattrapables.
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais qu'est-ce qu'une famille ? Une longue association basée sur la confiance ou la terreur, sur des traditions communes construites dans le passé, sur des besoins partagés dans le présent, des espoirs pour l'avenir, une entité liée par une même adresse, un même réfrigérateur, une même machine à laver, un même compte en banque, des projets de vacances communs, des droits et des devoirs, des croyances et des idées, mais est-ce bien tout, et si c'est vraiment tout, ce tout que je possédais moi aussi, pourquoi sont-ce justement les petits détails qui me bouleversent comme s'ils constituaient un idéal inaccessible, le summum des aspirations sur terre...
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Gaudi détestait les lignes droites, explique d'une voix lasse la guide debout à côté de moi, dans la nature il n'y a pas de lignes droites, or il avait décidé de ne se baser que sur les formes de la nature, puis elle raconte la mort de l'architecte, renversé précisément ici par un tramway tandis qu'il marchait à reculons, tenant à la main les plans de construction de la cathédrale qui deviendrait quelques jours plus tard sa sépulture, il regardait les tours, vieillard anonyme négligemment vêtu et ce n'est qu'au bout de deux jours que son corps fut identifié. ... Pourquoi tiennent-ils tant à l'achever, cette cathédrale, s'enquiert en hébreu quelqu'un derrière moi, il faudrait la laisser en l'état, ce serait le symbole de tout ce que nous n'arrivons pas à terminer de notre vivant....
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[...] je me règle sur la venue de Guili, sur celle de Maya et Yotam, voilà donc les tribus nomades des temps modernes, les enfants de divorcés qui, l'après-midi, conduisent leur troupeau de jouets d'une maison à une autre, d'une maman à un papa et inversement [...]
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… l’amour ce n’est pas quelque chose que l’on sent, c’est comme la santé, on ne sent pas qu’on va bien, ce n’est que si on tombe malade qu’on sent la perte de la santé.
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... mais Oded sourit dans un adorable embarras, la vérité c'est que je préfère ne pas trop le dire, quand les gens savent qu'un psychiatre est assis à leur table, ils commencent en général à se comporter bizarrement. Dans quel sens ? s'enquiert mon père, se mettant aussitôt hors du lot. Eh bien, ils cessent d'être eux-mêmes, comme si j'allais les hospitaliser de force s'ils restaient naturels, ils sont sûr que j'analyse le moindre de leur mot alors qu'en vrai je ne le fais jamais en dehors de mon travail, ....
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