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Critique de cecille


C'est un magnifique hommage à tous ces visages connus et moins connus comme Romain Gary, Martin Eden, le chevalier Saint-Georges, Hérode le Grand, Modigliani, Soutine et Chagall, Rushdie, Esméralda de Hugo... que nous livre Abnousse Shalmani dans cet éloge du métèque qui vient de paraître aux éditions Grasset.

Qu'on-t-elles de commun toutes ces personnes ? Elles sont nées quelque par et vivent ailleurs, ne sont pas enracinées, elles sont métèques.
Abnousse Shalmani se dit elle même-métèque. Elle est arrivée à Paris avec ses parents, en provenance d'Iran. Elle avait 8 ans. Elle n'y est jamais retournée.

Métèque, une identité ? Non ce n'est pas cela pour Abnousse Shalmani, le métèque est davantage une figure à son sens.

Et faire l'éloge du métèque, pour elle, je la cite "c'est dire mon amour des sans-frontières, des sans-pays, des sans-terre. Mais c'est aussi raconter la souffrance et la solitude, les destins brisés et les cris perdus, c'est dire la xénophobie, c'est faire la nique aux préjugés, c'est accepter de ne jamais s'attacher à une terre.
Métèque, ce mot qui me définit et qui raconte une très longue histoire de passions, de départs sans retour, de splendeur, de suspicions, d'impossible et de liberté."

A travers cette réflexion, elle souligne aussi comment le métèque s'est transformé au fil des années, en immigré (Noir, Arabe) après la seconde guerre mondiale, puis aujourd'hui il est le migrant : " le migrant n'est qu'un métèque déguisé, il reprend son rôle de bouc émissaire, c'est lui le coupable."

Ce mot quelque peu démodé actuellement, l'auteure le réhabilite avec justesse dans cet essai, lui redonne vie et sens.

Les métèques ont tous en commun le rapport à l'amour, le rapport à la mort, le sens de l'esthétisme, c'est un tempérament, une ambition, une sensualité et une transgression : " le métèque est inévitablement transgressif. Et c'est la principale raison pour laquelle il est si mal aimé. "

Un texte fort, lumineux pour tous les sans-pays !
Il faut le lire !!

"Avec mes mains de maraudeur,
De musicien et de rôdeur,
Qui ont pillé tant de jardins,
Avec ma bouche qui a bu,
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim
Avec ma gueule de métèque,
De juif errant, de pâtre grec,
De voleur et de vagabond "
GEORGES MOUSTAKI, le Métèque
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