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Clotilde Meyer (Traducteur)
EAN : 9791037506160
355 pages
Les Arènes (21/04/2022)
3.5/5   4 notes
Résumé :
" Le livre que tous les patients et leurs médecins devraient lire". Dr Baptiste Beaulieu Une mauvaise communication avec son médecin n'est pas une fatalité : Si mon médecin m'écoutait est un manuel d'autodéfense pour quiconque est touché par la maladie ou celle d'un proche. Le professeur Fergus Shanahan exerce la médecine au plus haut niveau depuis plus de quarante ans. Pour lui, soigner c'est communiquer ; il sait d'expérience que, dans une relation de soin, certai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'auteur est un professeur de médecine retraité de l'université irlandaise de Cork et cet ouvrage est d'abord paru en 2020 sous le titre de "The langage of illness". L'auteur relève, dans un tableau page 19, nombre des points qui font que la relation est asymétrique entre le patient et le médecin et ne se limitent pas à la possession d'un jargon chez le second.

Il poursuit dans le second chapitre sur la construction d'un vocabulaire médical souvent volontairement et inutilement abscons, parfois fleuri de sigles dont la compréhension est évidemment réservée aux initiés. La troisième division de l'ouvrage s'intéresse aux sentiments qui agitent ceux qui ont une maladie grave : espoir, souffrance, perte, peur, colère, déni, honte et humiliation, solitude et isolement, incrédulité et scepticisme, bénéfices qui pourraient relever de la résilience, confiance, humour.

Au quatrième chapitre est menée une réflexion autour de la façon dont le patient vit le temps passé dans l'attente de la rencontre du médecin, de l'évolution de la maladie, de la mort. La partie suivante est consacrée à ce qu'induisent certains mots dans la bouche du praticien ou du malade. Logiquement le chapitre suivant traite de l'absence de parole dans l'exécution d'un soin et de l'importance des gestes ou du visuel.

Le chapitre sept se nomme "Les mots qui guérissent et les mots qui blessent", le suivant évoque le vocabulaire changeant ou porteur d'une connotation qui peut induire des incompréhensions ; notons que la traductrice manque de vocabulaire historique puisqu'elle parle, pour la Première Guerre mondiale, de "choc de l'obus" (page 214) alors qu'était alors appelé "obusite" ce qui sera appelé ultérieurement "le stress du combattant". Page 219 à 221, de ce même chapitre est abordé le vocabulaire employé pour les malades en fin de vie.

Le volet d'après nous évoque notamment un personnage connu par de nombreuses personnes s'étant intéressées à la pédagogie ; on y apprend incidemment qu'il fut un prêtre catholique (quoique né d'une mère juive) mais de façon plus pertinente, par rapport au sujet nous intéressant, qu'il dénonçait dans les années 1970 ce que l'on allait appeler par la suite le complexe médico-industriel. Il s'agit d'Ivan Illich.

Le dixième chapitre s'intitule "Soin, dignité, empathie : des notions complexes", le suivant en s'intéressant à la question de la santé publique aborde entre autre la question des campagnes contre l'obésité, la résistance croissante aux antibiotiques et l'opposition en recrudescence aux vaccins.

Avec le douzième chapitre, on se penche sur le langage technocratique employé notamment en France par les agences régionales de santé (ARS). Last but not least, la dernière partie de ce livre est une mise en avant des mots choisis pour caractériser tout ce qui touchait la pandémie du corinavirus. On y apprend en particulier que les dirigeants anglais et irlandais filèrent la métaphore, comme le président Macron, sur l'esprit d'une guerre.

La conclusion propose quelques conseils pour se comporter avec une personne malade, ceux-ci s'adressent à des proches mais tous les soignants gagneraient à connaître certains d'entre eux. Si la langue fait barrière à la communication entre soignant et malade, il y a moyen de trouver des pistes pour une expression verbale plus authentique et des actions gestuelles en appui à l'amélioration de cette communication. Notons que de nombreux dessins significatifs et quelques clichés photographiques (pouvant d'ailleurs parfois reprendre un tableau) agrémentent la lecture.
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Intéressée par la relation médecin-patient, par la notion de bienveillance dans l'acte de soin et par le(s) (dys)fonctionnement(s) de notre système de santé, je n'ai pas hésité à choisir ce titre, parmi d'autres, lors de la dernière édition Masse Critique. Si mon médecin m'écoutait a même été qualifié par le célèbre Dr Baptiste Baeaulieu du « livre que tous les patients et leurs médecins devraient lire ».

Fergus Shanahan, gastro-entérologue irlandais, aborde les différentes dimensions de la communication entre un médecin et son patient. Les mots du malade versus le jargon médical, le langage corporel, le choix des mots, les ambiguïtés, l'empathie…

J'ai trouvé dans cette lecture des concepts intéressants, des citations et exemples bien choisis, mais rien qui n'ait été une révélation, ou qui ne m'ait amenée à une prise de conscience d'une notion jusqu'alors inconnue.

Je n'y avais pas songé lors du choix de ce titre, mais je crois que j'aurais bien plus apprécié ce livre s'il avait été écrit par un médecin français. Même s'il y a des similitudes fortes, on ressent tout le long que l'auteur appartient à un autre système de santé, qu'il exerce dans une autre langue (l'anglais)... Un essai adapté à notre système de santé, nos politiques publiques, aux études de médecine telles qu'elles se déroulent en France, aurait eu plus d'impact sur la lectrice et patiente française que je suis.

Par ailleurs, j'aurais aimé que soit abordée la façon dont le système de santé (avec ses institutions), indépendamment du comportement des médecins, génère en lui-même un terreau propice à des situations de « maltraitance » des patients. Je prendrais l'exemple suivant :
- la fragmentation extrême de la médecine actuelle, qui entraîne non seulement une dilution de la responsabilité sur une multiplicité d'intervenants (médecin généraliste, spécialiste, infirmier, laborantin, pharmacien, etc.), mais aussi une dilution de l'information délivrée au patient et de l'écoute qui lui est accordé. Chaque praticien peut se dire que telle explication, tel sujet, sera ou a été abordé par un autre.

En conclusion, cet essai fut une lecture plutôt intéressante, mais sans grande originalité, et qui m'a finalement semblé manquer un peu de profondeur et d'analyse.
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Qui n'est pas sorti d'une consultation médicale en ruminant de sombres pensées ?
Le plus souvent ce n'est pas le diagnostic qui est en cause, mais la manière dont celui-ci a été asséné, suggéré, contourné ou noyé sous le charabia médical.
Ce sont bien les mots qui font mal. L'incapacité même de ces mots à rendre compte du ressenti du patient. Un fossé linguistique.
Alors que les mots, s'ils sont bien employés, peuvent avoir un effet thérapeutique.
C'est la proposition de cet ouvrage rédigé par un gastro-entérologue irlandais que de redonner une place centrale aux mots employés dans la relation malade-médecin, trop souvent asymétrique, et de prêter aussi attention au langage non verbal.
Il y a une très grande différence entre la pathologie scientifique objective et la manière émotionnelle dont la maladie est vécue par le patient.
L'auteur s'appuie sur sa propre expérience de médecin, sur les témoignages de patients, mais aussi sur de nombreuses et riches références littéraires (dont Emily Dickinson) qui montrent comment la maladie est vécue. Une abondante bibliographie en anglais complète le tout.
Finalement, comme l'écrit l'auteur « la relation de soin relève moins qu'on ne pourrait le croire de la médecine, mais davantage des qualités humaines ». Et c'est peut-être le moment le plus intéressant de cet ouvrage que celui où est explorée la notion dangereuse d'empathie qu'il est préférable de remplacer par celle de sollicitude, de compréhension, ou de compassion.
En résumé, ce livre est une excellente boîte à outils aussi bien pour le patient que pour le médecin. Toutefois, le propos semble bien utopique à un moment où les pandémies se succèdent, où l'hôpital est en crise, où les moyens humains et financiers font défaut.
On aimerait tant croire à une médecine compassionnelle et lente. Or on vit tout le contraire et les exceptions restent le fait de médecins dotés de qualités d'intelligence et de coeur qui ont pu se déployer dans un contexte favorable. Ces médecins sont rares. Ils existent pourtant. Ce sont ceux qui s'asseyent en face du malade, même brièvement. Ceux qui se mettent à la même hauteur. Ceux qui vous regardent dans les yeux.







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Ce livre est présenté comme un manuel d'autodéfense, face aux mots parfois violents des soignants. Il est aussi tourné vers les médecins pour les amener à réfléchir à leur manière de communiquer. Je ne suis que partiellement en accord avec cette présentation, étant donné que ce n'est pas du tout un manuel qui donnerait des directives à suivre (même s'il comporte quelques pistes par endroits !).

C'est un écrit réflexif, presque philosophique, sur les impacts positifs et négatifs de la communication entre patients et médecins, qui met en lumière les décalages entre leurs vécus, les maladresses aussi, tout en prenant en compte des aspects sociétaux. Cela permet également de prendre conscience des effets de certains messages du gouvernement en matière de santé publique.

De plus, ce livre est empreint d'une grande humanité car il est parsemé de témoignages, de poèmes et autres oeuvres d'art de malades, parfois même des médecins qui ont vécu l'autre côté du miroir.

J'ai adoré, c'est passionnant !
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