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Clément Baude (Traducteur)
EAN : 9782266189590
896 pages
Pocket (10/02/2011)
3.8/5   1109 notes
Résumé :
À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s'en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l'homme s'organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral.

Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d'Adam Lent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (194) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 1109 notes
880 pages dans la peau d'un tueur en série, un psychopathe sanguinaire d'une intelligence diabolique, ça vous tente ?

C'est l'horreur ! le pauvre criminel a sûrement eu une enfance malheureuse, c'est probablement la faute de sa mère… Et les femmes qu'il choisit, des victimes toutes désignées, on y cherche en vain un portrait de femme positif…

Pendant que le tueur assassine sans relâche à travers les USA, une chasse à l'homme s'organise. Un journaliste, un détective, on y ajoute un peu de politique pour créer un thriller efficace, une lutte à finir entre le bien et le mal.

Un polar fascinant, mais qui donne dans brutalité sanguinaire et la misogynie.
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Bon, 2 ans que j'attendais sa sortie en poche, pleine du souvenir des critiques dithyrambiques vues ici et là.
Le roman fondateur du genre d'après beaucoup, et pas des moindres (Stephen king, Thomas Harris ou encore James Ellroy!!!)...
LE thriller qu'il faut avoir lu, LE livre incontournable concernant les serials killers...
Si l'on considère l'époque où il fut écrit, effectivement on comprend ce qu'il a pu apporter au genre...

Mais que me reste-t-il au bout de ces 900 pages ?
Je me sens partagée. A la fois conquise et déçue.
D'abord, si vous vous engagez dans cette lecture, soyez prêts à lire l'insoutenable, à plonger tête première dans un océan de sang, de sexe, de souffrance, de manipulations en tous genres. le tout dit de la manière la plus crue et avec un détachement parfois plus insupportable que les faits racontés..

Le principal atout du livre réside, à mon sens, dans l'immersion la plus complète au coeur de cette âme torturée. le "pourquoi", puis, le : "comment" devient-on sérial killer ? Ou, comment la vie peut-elle transformer, façonner un être jusqu'à le rendre incompréhensible aux yeux du plus grand nombre jusqu'aux spécialistes...
Shane Stevens nous présente d'abord un enfant torturé puis un adulte prisonnier de ses délires les plus monstrueux..
Il décortique, analyse de façon très "universitaire" puis "journalistique" le processus fatal l'ayant conduit à commettre ses crimes.
Il nous donne une clé pour pénétrer dans son esprit aliéné en nous livrant ses réflexions intimes, ses questionnements et ses réponses face aux tortures mentales, physiques et morales qui lui ont été infligées lorsqu'il était enfant.
Sans pour autant justifier ou légitimer ses actes (et heureusement!), il nous permet une compréhension du mécanisme pervers l'ayant amené à la folie.
Le résultat par moments, nous glace de l'intérieur. Lorsque l'on se rend compte que, malgré l'horreur, il nous arrive d'éprouver de la sympathie pour le personnage... Mais, par moments seulement, car l'auteur ne nous laisse pas le temps de nous apitoyer sur le "monstre".

L'un des points forts du roman : les différents points de vue amenés par les autres protagonistes du livre.
Adam Kenton- journaliste-, Stoner-sénateur-, le docteur Finch-spécialiste universitaire des tueurs en série, Oates-shérif-, Spanner-inspecteur- et beaucoup d'autres (un peu trop parfois?), nous entraînent dans leurs enquêtes et dans leurs expertises respectives.
Ainsi, Shane Stevens se livre à une critique sans égards du pouvoir et de ses "monstruosités"... de la société américaine des années 70. du pouvoir en place.
Et, il nous explique, démontre le retentissement que peut avoir ce genre d'affaires sur le monde politique, la façon dont il les récupère et dont les hommes de pouvoir les utilisent pour servir leurs desseins. Allant même jusqu'à espérer que le tueur ne sera pas arrêté trop tôt, histoire de leur laisser le temps de manipuler l'opinion publique. Et tant pis pour les victimes potentielles!!!
Idem pour la presse ou le chercheur ambitieux.
Le tout donne lieu à une réflexion intelligente et argumentée sur des sujets sensibles tels que la peine de mort, le pouvoir, la corruption,la peur tout en nous ramenant inlassablement vers un questionnement abouti sur le Mal, ses origines, ses complices involontaires ou plutôt inconscients. Mais l'inconscience est-elle une excuse ou juste une circonstance atténuante ? Et, le plus monstrueux est-il celui que l'on croit être? Tous ces pontes, évoluant dans les hautes sphères, mais eux, très conscients des notions de bien et de mal, eux ayant le choix, ne sont-ils pas au final plus effrayants ? Et plus condamnables ?
C'est vers cette réflexion là que nous dirige inlassablement Shane Stevens....

Tout cela donne une densité et une force indéniables au roman... Pourtant, il m'est arrivé de m'ennuyer...
Justement parce que les multiples points de vues finissent par nous noyer dans de nombreuses pistes et réflexions sans faire avancer le récit... On saute d'un personnage à l'autre sans que leurs élucubrations n'aient avancé d'un pouce ou presque... Il ne s'agit que d'errances peu fructueuses dans un monde ou un autre, politique, policier, médical ou médiatique.
Un peu agacée aussi par moments par la faculté qu'a Thomas Bishop à échapper aux poursuites uniquement grâce à des "trucs" appris à la télévision. Trop répétitif et souvent invraisemblable... Même si là encore, ça peut-être prétexte à une réflexion sur l'influence du petit écran. Certes ça nous donne une clé de plus pour la compréhension du fonctionnement du tueur. A savoir : interné à l'âge de 10 ans, sans autre souvenir que les tortures subies ni autre influence que les programmes télévisés devenus professeurs et modèles.
Faute d'autre chose...

En plus de tout ça, en filigrane, et sans savoir s'il s'agissait d'une intention de l'auteur, immanquablement on finit par se demander d'où nous vient cette fascination pour le mal et ses rouages... parce que, non, on ne va pas au bout d'un tel livre si l'on n'a pas au fond de soi un minimum de curiosité (certains diront voyeurisme) envers le mal... parce que l'on se sent coupable, forcément, d'éprouver de l'empathie voire de la compassion pour Thomas Bishop....

Parce que peut-être nous avons chacun une conscience plus ou moins précise de notre dualité profonde, une intuition de notre capacité à faire le mal autant que le bien, certaines pulsions parfois qui nous poussent à détester et à haïr.
Personnellement, oui, le mal me fascine.... Mais plus encore, ses origines. La source de l'altération des notions fondamentales qui nous permettent de juguler nos pulsions destructrices. Ces toutes puissantes notion et conscience de bien et de mal....

Le dénouement quand à lui reste prévisible malgré un rebondissement qui n'amène rien de plus au récit...

Au final, si l'on prend en compte l'époque à laquelle a été écrit le livre, alors, oui, on peut le considérer comme précurseur d'un genre... Mais je crois que la surabondance actuelle d'ouvrages sur le sujet, qu'il s'agisse de livres, de documentaires ou de séries télévisées, a un peu parasité mon intérêt pour cet "Au Delà du Mal". Dommage pour moi...
Mais, si le sujet vous intéresse
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Thomas Bishop n'a pas commencé son existence sous de bons augures. Sa mère a été violée par Caryl Chessman, le tueur en série exécuté en 1960. Nourrissant une farouche haine des hommes, elle a élevé son fils dans une mythologie familiale violente. « Souvent, le soir, elle racontait à son enfant l'histoire de ses deux pères, l'un violeur et l'autre braqueur. Elle le ridiculisait, elle se moquait de lui, elle déversait toute sa haine sur lui. Un jour, elle revint à la maison avec une lanière de cuir marron. » (p. 54) À dix ans, Thomas Bishop finit par tuer sa mère : son enfance est traumatisée et son esprit est nourri de certitudes funestes. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il ne rêve que de vengeance, de fuite et de poursuivre l'oeuvre de son père. Car oui, il en est convaincu, Caryl Chessman était son père et il lui faut poursuivre son action. « Maintenant, c'était leur besogne à eux. Oui, absolument, l'entreprise s'appelait désormais Chessman & Son. » (p. 411) Extrêmement intelligent, Thomas Bishop s'enfuit grâce à un stratagème qui lui laisse le champ libre pendant des mois et il commence son oeuvre de mort. Sous diverses identités, il se fond dans la foule et laisse derrière lui des cadavres de femmes atrocement mutilés. Personne ne connaît l'identité et le véritable visage de celui qui terrifie l'Amérique. « Sous le masque protecteur de Vincent Mungo, il pouvait faire ce qu'il voulait, aller où il voulait. N'importe où… » (p. 319)

Pour arrêter ce monstre, la police déploie ses forces dans tous les pays, mais trois personnes en particulier travaillent sur ce cas. Jonathan Stoner, un sénateur ambitieux, milite en faveur de la peine de mort alors qu'elle est largement remise en question dans la société. « Chess Man, ou Thomas Bishop, comme vous voudrez, est un meurtrier total. Il continuera jusqu'à ce qu'il se fasse tuer. Ce type est un robot, un engin de destruction qui ne peut pas s'arrêter tout seul. » (p. 755) Adam Kenton, journaliste têtu, recoupe et recroise avec acharnement toutes les informations sur le tueur : il y a trop de choses qui clochent, de pièces qui ne s'emboîtent pas dans ce puzzle macabre. Et il s'interroge sur la pertinence de la peine capitale. « Mettez le paquet sur l'idée que le vrai meurtrier, c'est la peine de mort. » (p. 154) Amos Finch, professeur et écrivain, espère que le tueur continuera son oeuvre suffisamment longtemps pour lui fournir suffisamment de matière pour son grand ouvrage. « Nous avons affaire […] à un psychopathe d'une intelligence phénoménale qui a les émotions d'un enfant terrorisé et l'instinct de survie d'un animal. » (p. 457) Au terme d'une partie d'échecs en trompe-l'oeil, Thomas Bishop sera arrêté, mais toutes les questions ne trouveront pas de réponse.

Ce roman est fascinant, mais il demande d'avoir les tripes bien accrochées. On dit qu'une image vaut mille mots. Tout dépend des mots. Ceux de Shane Stevens font surgir des scènes brutales et cruelles qui n'ont rien à envier aux films les plus gores. le retournement final du roman est bien amené, mais quand on connaît un peu la vie de Caryl Chessman, ça devient assez évident. Cela dit, Au-delà du mal s'inscrit parfaitement dans la littérature des tueurs en série. Chaudement recommandé par ma soeur (qui est bizarrement fascinée par Jack l'Éventreur et ses petits copains) et par BesacTof, ce texte m'a fait passer quelques bonnes heures bien horrifiques et glaçantes. Pas étonnant que Stephen King ait tant félicité ce roman et son auteur. Mais faut pas déconner, maintenant, il me faut un album avec des lapins dedans.
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"Au-delà du mal" est typiquement le genre de polar qui pourra diviser ses lecteurs.
Présenté comme une roman précurseur (paru en 1979) ; précurseur d'un genre (les histoires de tueurs en série) qui a fait les choux gras de la littérature policière depuis.
D'aucuns y trouverons une plongée saisissante au plus profond de l'esprit d'une figure du mal, d'autres trouverons cette immersion bien trop longue.
L'auteur a en effet une façon particulière de raconter son histoire, avec un style quasi documentaire, très descriptif, presque journalistique, et souvent dénué de tout émotion à vouloir décrire précisément le ressenti du personnage.
Tout au long de la lecture, j'ai basculé d'un coté à l'autre. Fasciné par cette destinée d'une noirceur absolue. Mais aussi, plongé dans la lassitude par moment devant tant de description tout au long de ces 750 pages, pesantes au sens propre comme au figuré.
Une expérience mitigée, dérangeante, qui explique les avis tellement divergents sur ce polar effectivement hors norme.
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A 10 ans, Thomas Bishop a assassiné sa mère en la poussant dans son poêle à bois, après avoir enduré des années de mauvais traitements, d'humiliations diverses et de coups de fouets.
Interné depuis en hôpital psychiatrique, il décide de se faire la belle. Pas juste pour aller au grand air, non, ni voir du pays.
Pour débuter un voyage inédit : une course folle à travers les États-Unis, semant la mort sur son passage, assassinant à tour de bras des femmes croisées au hasard, cherchant l'absolution dans la réalisation d'un plan auquel seul un malade mental pouvait penser : faire payer toutes les femmes de la planète pour ce que lui a fait subir sa mère. Avec à ses trousses la police, la presse (et plus particulièrement le journaliste Adam Kenton), la mafia, et tant d'autres...
Qui saura mettre un terme aux agissements de Thomas Bishop et arrêter l'hécatombe qui terrifie le pays tout entier ? Quelqu'un en est-il même capable ?

L'énorme bandeau rouge portant la recommandation du Maître Stephen King ne fait pas de ce roman, un livre grand public, loin de là. il faut plutôt prendre en considération la recommandation du bien plus sombre James Ellroy comme argent comptant : on n'est pas là pour rigoler, et pour être noir, "Au-delà du mal" est sacrément noir.
L'histoire, pour commencer. Celle d'un serial-killer, certes, thème mille fois rebattu depuis au travers de dizaines, voire de centaines d'ouvrages, mais qui, pour poser le livre comme fondateur du genre, sait être dense, intense, tordue parfois. Dans tous les cas, preuve d'un énorme travail de la part de l'auteur. Même si certains enchainements peuvent parfois paraître un peu simples, les divers rebondissements et ressorts dramatiques fonctionnent comme un charme, et c'est un pur plaisir que de parcourir les quasiment 900 pages.

Non content de proposer une histoire purement addictive incitant le lecteur à dévorer les lignes à vitesse grand V, ce roman offre surtout un style franchement agréable. Ce qui choque certainement le plus (outre l'esprit tordu que devait avoir Shane Stevens pour pondre une telle histoire, jusque dans ses détails), c'est la froideur du style, et le détachement dont fait preuve l'auteur, rendant certains passages vraiment cliniques, dans le sens où l'aspect glacial et purement descriptif avec lequel sont racontées les horreurs commises par Thomas Bishop semble dénué de toute émotion en provenance de l'auteur. Une curiosité qui m'a particulièrement plu, dans la mesure où le manichéisme n'est absolument pas de mise dans ce roman.
La mise en place de l'histoire, sans être longue pour autant, permet à l'auteur de poser les bases de son histoire à l'aide d'un nombre infini de détails permettant de faire connaissance de manière très poussée avec les différents protagonistes de l'histoire. Pour le coup, les personnages ne sont pas seulement esquissés dans ce roman, ils sont véritablement façonnés, presque palpables. Une façon de faire que je rapprocherais de celle de Stephen King qui lui aussi sait créer des personnages et des univers plus vrais que nature, en sachant s'attarder sur l'insignifiant afin de matérialiser ses histoires et ses personnages.

L'ouvrage n'est pas qu'une simple plongée dans la folie d'un meurtrier, même s'il reste bien entendu le centre de l'histoire. Shane Stevens intègre à son chef-d'oeuvre une multitude d'autres intervenants : journalistes, politiciens, membres de la pègre. Autant de rôles additionnels qui permettent, en plus d'étoffer une intrigue déjà solide, de dresser un portrait de la société américaine des années 70. le trait le plus marquant sur cette retranscription d'une époque est sans doute l'important donnée au personnage de Caryl Chessman, condamné à la peine capitale sans preuve formelle. Cet axe permet à l'auteur, en plus de dépeindre la situation à l'époque de l'écriture du roman, d'engager une réflexion sur le bien fond ou non d'un tel châtiment et sur les diverses forces en présence dans le débat (pro et anti, tous enracinés à leurs certitudes, servant des arguments parfois fallacieux pour illustrer leur point de vue).
Gros point positif de ce roman, sans doute imputable au style fluide et au synopsis solide, la multitude de personnages ne perd jamais le lecteur, quel que soit le niveau d'avancement dans le livre. Comme je l'ai mentionné plus haut, chaque personnage est suffisamment bien construit pour qu'on l'identifie sans problème et que l'on reprenne son point de vue dès qu'il devient l'élément central d'un chapitre.

Ce qu'il faut tout de même retenir et mettre en avant concernant "Au-delà du mal", c'est l'horreur absolue qu'il délivre lorsqu'on est aux côtés de son personnage principal, Thomas Bishop, un serial-killer comme on en a rarement vu. A se demander, même, comment un auteur peut être capable d'écrire de telles choses sans être lui-même sérieusement atteint. A travers sa traversée des États-Unis, Thomas Bishop va laisser derrière lui des dizaines de cadavres, portant la marque d'une violence, d'une sauvagerie inouïes, pour laquelle aucun détail ne sera épargné au lecteur. C'est d'ailleurs au tout début du voyage de Bishop à travers l'Amérique que les scènes de meurtre sont les plus explicitement détaillées, afin que le lecteur prenne bien conscience du type de monstre qu'il a sous les yeux. Par la suite, il en devient presque banal de voir que chaque nouveau meurtre en empreint d'encore plus de démence et de violence.
Le pire, dans l'histoire, c'est qu'on ne parvient pas à détester Thomas Bishop, en dépit des choses insoutenables qu'il est capable de faire et de son évidente inhumanité. C'est bien dans ce point que réside le côté anti-manichéen de l'histoire : chaque personnage a sa part d'ombre, c'est un fait, mais Thomas Bishop, peut-être encore plus que les autres, oblige à une certaine forme d'admiration. pas pour ce qu'il fait, bien entendu, pas pour cette folie meurtrière qui l'habite, mais pour l'intelligence hors norme dont il fait preuve tout au long du livre. Car bien que malade mental ayant passé sa vie interné, Bishop est un génie : de l'évasion, de la dissimulation, du mensonge, de la débrouille, de l'invention et du détournement. Bref, un génie qui excelle dans mille domaines, ce qui conditionne bien entendu le statut hors norme qu'il acquiert durant les quelque dix années au cours desquels il sévit.
Et surtout, la question de ses limites ne cesse de hanter le lecteur tout au long du livre : comment imaginer qu'il est possible de faire encore pire que ce qui vient d'arriver ? Est-ce même possible ? Comment même, tout simplement, concevoir d'en arriver là, au tout début du voyage sanguinaire de Bishop. En tout cas, Shane Stevens sait ménager son petit effet et y aller crescendo, sans bridage, sans limite et sans censure, un peu à l'image du personnage qu'il a créé.

Thomas Bishop est sans conteste l'incarnation du mal absolu, un être incroyable et terrifiant, un personnage aux multiples facettes, à l'intelligence hors norme, mais surtout à la dangerosité sans limite. La seule limite, peut-être : celle de sa folie, prête à le conduire à sa perte.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un roman, bien qu'ayant été un peu intimidé par le pavé de 900 pages qu'"Au-delà du mal" représente.
Car tous les ingrédients d'un très bon polar sont réunis : une histoire extrêmement bien pensée, un style qui rend la lecture fluide et très agréable, des personnages charismatiques, attachants aussi bien que repoussants. le tout agrémenté de multiples rebondissements, fausses pistes et coups de Trafalgar.
Il m'est même arrivé de penser à plusieurs reprises que pour être aussi méticuleux, aussi précis et surtout aussi dingue pour imaginer une telle histoire, peut-être y avait-il une part d'autobiographie dans ce roman.
Quoi qu'il en soit, après m'être autant régalé, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce brillant bijou. Je le recommande vivement et sans aucune hésitation aux amateurs de polars. Âmes sensibles s''abstenir.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Le soir il se gobergea jusqu'à l'épuisement et s'endormit devant une émission de télévision où il était question d'un double viol commis par une bande de voyous, d'un cadavre, gisant dans son sang, et filmé à grand renfort de plans serrés, d'un enfant balancé du quatrième étage par un de ses parents et d'une fusillade entre la police et un preneur d'otages - le tout en moins d'un quart d'heure. L'émission s'intitulait LE JOURNAL TELEVISE DU SOIR.
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La zone qu'il traversait jouxtait le quartier chaud de la ville, hérissé d'immeubles délabrés et de magasins minables. Des ivrognes étaient affalés devant les portes ou se chamaillaient pour des bouteilles de vinasse à moitié vides. Des drogués erraient sans but, se bousculant parfois les uns les autres sans comprendre. Des voitures remplies de jeunes gens passaient bruyamment. Tout, ici, puait la négligence qui avait régné pendant de trop longues années. Et derrière, dans les ruelles sombres, dans les chambres perdues et dans les lits peuplé de désespoir, la mort transpirait par tout les pores.
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Jamais de la vie,ce dingue ne devait terminer devant un juge.il était beaucoup trop dangereux. Pas seulement à cause de ses crimes,mais parce qu'il faisait vibrer la folie qui sommeillait en chacun de nous,il l'alimentait,il nourrissait le monstre qui gisait en chacun de nous depuis l'origine, celui que l'on avait étouffé des millions d’années durant mais qui n'attendait que d’être délivré.
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Carl Hansun s'inquiétait pour son fils. Il ne comprenait pas comment un être humain pouvait avouer qu'il avait assassiné des femmes. Qui voudrait les tuer ?
Sans les femmes, que restait-il ? Lui qui avait fait la guerre, il savait ce qu'une vie sans femmes faisait sur les hommes. Il devenaient des brutes, ils retournaient à l'état sauvage, transformés en bêtes. Sans ces femmes qui mettaient de la douceur et de la beauté dans la vie, à quoi bon vivre ?
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Comme la plupart des individus gravement dérangés qui comprennent le monde en termes absolus, Bishop n' envisageait la vie que par ses extrêmes.Blanc ou noir, chaud ou froid, oui ou non, rester ou partir:c' était toujours soit l'un,soit l'autre.Tout pôle contraire comportait nécessairement une pointe, une extrémité.Aussi, en découvrant subitement, sans s'y attendre, que le centre de chaque pôle était perçu comme la norme, acceptable et sûre, et en apprenant, non par les erreurs de la vie, mais suite à un éclair soudain, que les gens se méfiaient des attitudes radicales, étaient gênées par elles et les jugeaient déséquilibrées, Bishop connut une véritable révolution intérieure qui ne fit qu'affiner sa ruse animale.
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Stanislas Rigot, de la librairie Lamartine (75016), nous présente les 4 titres réédités par Sonatine Éditions à l'occasion de leurs 10 ans. Titres disponibles en édition limitée. La Religion, par Tim Willocks : https://www.lisez.com/ebook/la-religion/9782355841620 Au-delà du mal, par Shane Stevens : https://www.lisez.com/livre-grand-format/au-dela-du-mal/9782355840159 Vendetta, par R. J. Ellory : https://www.lisez.com/livre-grand-format/vendetta/9782355840166 Le Livre sans nom, par Anonyme : https://www.lisez.com/ebook/le-livre-sans-nom/9782355840753
Librairie Lamartine : http://www.lamartine.fr/ Sonatine Éditions : https://www.lisez.com/sonatine/31
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