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Donald Harper (Autre)
EAN : 9782258002944
513 pages
Presses de la Cité (30/11/-1)
3.71/5   19 notes
Résumé :
Dans cette fresque picaresque, l'auteur invite son lecteur, son semblable, son frère, à entrer dans la ronde infernale et tragique dont il est le diabolique maître de ballet.
De la quiétude d'une petite ville américaine en apparence paisible au tumulte de New York, de la touffeur feutrée des cabinets d'affaires à la sueur âcre des rings, de la caniculaire Californie à la douceur méditerranénne, la croisière se poursuit, marquée par un destin implacable. Et si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le destin des membres de la famille Jordache dans la petite ville de Port Philip, dans l'Amérique de l'après-guerre.
Axel, le père, d'origine allemande, est le chef de famille. Il est aigri, taciturne et violent. Son épouse l'aide à la boulangerie et ils arrivent à peine à joindre les deux bouts. La conjoncture économique impitoyable n'arrange rien et l'implantation imminente d'un supermarché va mettre à mal toutes les petites boutiques environnantes dont sa boulangerie.
On est loin de la famille pauvre mais idéale réunie par l'amour. le couple se déteste, l'ambiance du foyer Jordache est lourde et toxique. Seul l'un de leurs enfants est aimé des parents et échappe au joug tyrannique du père. Rudolph est en effet l'archétype du fils parfait sur qui ils fondent tous leurs espoirs. Rudy est effectivement un jeune homme posé, excellent élève qui ne veut pas rester pauvre toute sa vie. Il a de l'ambition et veut grimper dans l'échelle sociale. Différent des jeunes de son âge il a des idées bien arrêtées, voire rétrogrades, ne court pas les filles, s'intéressant exclusivement à son avenir et fréquentant les " bonnes " personnes qui seraient à même de l'aider.
L'aînée, Gretchen, est détestée par sa mère. Elle est bénévole dans un hôpital militaire.
Le plus jeune, Tom, est la brebis galeuse de la famille. C'est le jour et la nuit avec son frère Rudy. Il n'a aucune disposition pour les études, est impulsif, j'en foutiste, bagarreur, et n'arrête pas de se fourrer dans les pires galères. On comprendra vite que l'absence d'amour aura été le déclencheur de tous ses problèmes.

Irwin Shaw aborde des sujets récurrents et difficiles tels que la difficulté de dialogue dans les familles, la
haine, l'alcoolisme, les relations tumultueuses. Il parle de l'importance de l'ascension sociale, du succès dans les affaires et le monde politique, tout du moins pour Rudy qui a les dents longues et n'aspire qu'à cette réussite, moteur du rêve américain.

Chacun poursuivra l'illusion du bonheur à sa manière. Axel Jordache, ayant choisi les États-Unis comme terre d'accueil afin d'assurer un avenir à sa famille se sera vu trompé par ce fameux rêve américain qui prônait la réussite sociale et l'égalité des chances.
Rudy aura une carrière brillante dans les affaires, mais au final au prix de quels sacrifices ?
Ce sera le chemin de croix pour Gretchen qui partira à New York, croyant trouver l'amour et la gloire, et l'exil pour Tom poursuivi par la malchance après une brève carrière dans le milieu de la boxe.

Le riche et le pauvre : Rudy, le riche, et Tom le pauvre. le self-made man contre le perdant. L'homme d'affaires contre le bad boy.
J'ai beaucoup aimé le portrait de Tom. Sous sa carapace de gros dur se cache un coeur tendre et beaucoup de sensibilité. Dans la série télévisée il est incarné par le beau et talentueux Nick Nolte qui, à merveille, endosse ce personnage tourmenté, rempli d'une violence qu'il saura maîtriser grâce à l'amour qu'il finit par trouver. Au gré des rebondissements c'est le seul personnage qui nous assène des émotions fortes et nous met les larmes aux yeux.
Il faut noter que Peter Strauss a magistralement interprété Rudy, ainsi que William Smith le grand méchant Falconetti. Leur jeu d'acteur à tous reste inoubliable.

Mais au bout du compte qui sera le plus riche malgré les drames et une tragédie ?
Celui qui a réussi dans la vie mais aura vu sa vie sentimentale ratée et qui s'est laissé ronger par l'ambition quitte à écraser les autres sur son passage en mettant sa vie privée entre parenthèses, ou celui qui était pauvre, qui a mené une vie de galères, mais qui a gardé des valeurs et une richesse de coeur, et a su aimer et se faire aimer en retour ?

Une fin dramatique réunit enfin les deux frères que tout opposait et qui avaient emprunté des chemins différents. le lecteur va t-il prendre conscience que le riche n'était pas celui qu'il croyait ?

C'est le roman des bouleversements sociaux, de l'injustice et de la désillusion du rêve américain. La série télévisée est parvenue à m'émouvoir et à supplanter le roman, une fois n'est pas coutume. L'auteur avec son regard incisif, la fluidité de sa plume et la maîtrise pour narrer sa saga n'a pourtant pas réussi à me transmettre l'essentiel : me bouleverser.


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Le riche et le pauvre... est-ce le livre qui nous rappelle comment une famille peut être toxique ou quels sont les ravages occasionnés par l'alcool ?
Quoi qu'il en soit, on ne sort pas indemne de cette histoire.
L'auteur nous présente les Jordache. le père, immigré d'Allemagne venu s'installer aux Etats-Unis, marié (pour de mauvaises raisons).
Les enfants : deux fils et une fille.
Ce sont ces enfants que nous suivons tout au long du livre.
Comment les actes des uns influencent la vie des autres, qu'est ce qu'il aurait fallu changer... ou pas ?!

Une très belle lecture en tout cas. Irwin Shaw est un auteur qui ne me déçoit pas.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— J’ai eu une visite aujourd’hui, dit-il. M. Harrison.
M. Harrison était le propriétaire de la maison. Il venait toucher son loyer le trois de chaque mois, en personne. Il avait au moins quatre-vingts ans, mais jamais il n’avait manqué sa tournée. Ce n’était pas le trois du mois. Donc, sa visite avait un motif sérieux.
— Que voulait-il ? questionna Rudolph.
— Ils vont démolir la maison. Et y bâtir un grand immeuble avec des appartements et des boutiques. Port Philip s’agrandit. M. Harrison dit que le progrès, c’est le progrès. Il y met beaucoup d’argent. À Cologne, on abat les maisons avec des bombes. En Amérique, avec de l’argent.
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Son idée d’une famille comme les autres avait été façonnée en grande partie par les sermons des religieuses à l’orphelinat et, plus tard, par la lecture des réclames dans les magazines à grand tirage. La famille type américaine était toujours bien débarbouillée, sentait bon et l’on s’y souriait les uns les autres constamment. Ils s’inondaient de présents pour Noël, les naissances, les mariages, les anniversaires, et le jour des Mères. Ils avaient au moins une auto. Les fils s’adressaient respectueusement au père, les filles jouaient du piano et ne cachaient rien à leur mère de leurs rendez-vous. Tous se servaient de Listerine. Les vieux parents étaient toujours vaillants et vivaient à la campagne. Le dimanche, ils prenaient tous ensemble le petit déjeuner, le grand déjeuner et le dîner, allaient à l’église, et c’était en tribu qu’ils allaient au bord de la mer pour leurs congés.
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— La vieillesse est un naufrage, Tom, dit M. Goodhart avec amertume, un naufrage effroyable, une perversion
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— Ta sœur me regardait comme si j’étais de la merde, avait dit Teresa. Et ton godelureau de frère a ouvert la fenêtre dans le taxi comme si je sentais le crottin de cheval, et il s’écartait de moi comme si, rien qu’à me frôler, il attraperait la chaude-pisse. Et puis, après dix ans de séparation, ils ne pouvaient même pas prendre une tasse de café avec toi, tant ils se croyaient ! Et toi, la terreur du ring, t’as jamais rien dit, t’as tout encaissé. Eh bien, merde, alors !
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Il aurait voulu pouvoir dire qu’il aimait Clotilde, que c’était ce qui lui était arrivé de mieux dans sa chienne de vie, qu’elle l’aimait, et que s’il avait été plus âgé, il l’aurait emmenée loin de cette sacrée maison si propre, loin de sa famille respectée, loin des deux petites filles modèles. Mais, bien sûr, il ne pouvait pas le dire. Il ne pouvait rien dire. Sa langue l’étouffait.
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