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Michel Habart (Autre)
EAN : 9782851810199
168 pages
L'Arche (13/06/1997)
3.97/5   186 notes
Résumé :

Pygmalion est, selon Ovide un sculpteur qui tombe amoureux d'une statue d'ébène qu'il a lui-même créée. Vénus, la déesse de l'amour, est indulgente avec sa passion et rend la belle statue vivante. Pour Bernard Shaw, c est le professeur Higgins qui incarne Pygmalion. Higgins n'a pas besoin d'amour. Il se passionne pour les différences de classes et choisit la vendeuse de fleurs Eliza comme modèle. Grâce à une meilleure prononciation, le professeur pense e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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J'en ai le souffle court. Je viens de refermer Pygmalion et je sais que je viens de lire un vrai pur joyau du patrimoine littéraire mondial. Ça me fait toujours drôle — chaque fois que cela m'arrive — car c'était tellement bien mais, malheureusement, c'est fini maintenant et j'aurais bien voulu que ça dure encore un peu.
Comment commencer ? Oui, tout d'abord, je m'adresse à tous ceux qui seraient tentés de crier : « Ovide, ordure ! Au vide-ordure ! » Ceux qui jamais ne pousseraient l'hérésie jusqu'à ouvrir un livre vieux de deux mille ans, qui se sentent dévorés d'une poussée d'urticaire à la simple évocation du mot « classique ». Peut-être pour vous alors, la pièce de George Bernard Shaw vous permettra d'accéder, via le petit coup de frais qu'elle lui redonne, au mythe antique de Pygmalion, sculpteur chypriote écoeuré par l'attitude des femmes, tombé en extase devant sa propre statue, que nous contait Ovide dans ses Métamorphoses.
Transposer ce mythe à l'époque contemporaine n'était franchement pas évident. Et quel sens lui donner ? Bernard Shaw a eu un trait de génie en y greffant à la fois la question des classes sociales et aussi le regard de la science moderne.
Mais ceci ne serait rien encore sans la grande subtilité psychologique avec laquelle l'auteur nous invite à considérer ses personnages sachant que, ce qui ne gâte rien, cette pièce, en plus des qualités susmentionnées, a également le bonheur d'être franchement drôle par moments. Que demander de plus ?
Il s'agit donc d'une comédie satirique, d'une comédie sociale en cinq actes et un épilogue. Je vous accorde que la pièce débute mollement à l'acte I, mais prend une tournure, une drôlerie et une intensité remarquables dès l'amorce de l'acte II.
Le sujet, quel est-il ? Une jeune marchande ambulante de fleurs, issue des quartiers glauques du Londres de la fin du XIXème siècle, bat le pavé avec son parler de poissonnière lorsqu'elle tombe sur deux gentlemen.
L'un, Henry Higgins, est un scientifique féru de phonologie et qui, à la moindre inflexion dont vous prononcez quelques mots est capable de vous dire dans quelle rue de Londres vous logez et, pour ainsi dire, à quel numéro et à quel étage. Son savoir est indéniable mais son tact et son urbanité vis-à-vis de ses concitoyens confine à la misanthropie.
L'autre, Pickering, est un colonel qui s'est intéressé aux langues indigènes dans les colonies.
Ainsi, pour éprouver sa science, Higgins, épaulé de Pickering, va se lancer dans le pari fou d'essayer d'apprendre à la jeune fleuriste à parler et se comporter comme une lady de la meilleure société londonienne.
Va-t-il réussir, va-t-il échouer ? Peut-on de la sorte se livrer à des expérimentations grandeur nature sur de l'humain sans une quelconque once de psychologie à l'égard de la personne objet de l'étude ? Et quand on ouvre une porte, sait-on ce que l'on va trouver derrière ? Sait-on si l'on pourra jamais faire demi-tour en cas de complication ? le sujet sait-il qu'il n'est qu'un objet (certes d'étude) ? Apprendre LE savoir-vivre, comme s'il n'en existait qu'un seul, qu'un vrai, qu'un supérieur à tous les autres, n'est-ce pas témoigner qu'on en est totalement dénué ?
Autant de questions, et beaucoup d'autres encore, soulevées avec brio par ce très grand Monsieur de la scène qu'était George Bernard Shaw dont Pygmalion est, à juste titre, l'une de ses oeuvres phares.
Je vous la conseille sans sourciller, mais ce n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Lu dans le cadre du Challenge Nobel

Avant d'entamer la présente chronique, j'ai commis la grande erreur de lire la critique de Nastasia. Me voilà bien marrie : c'est tellement bien écrit, tellement complet, que je ne sais plus quoi rédiger. Nastasia, vous m'enlevez les mots du stylo ! ;-) Mais bon, c'est plus fort que moi, je m'en vais donc ajouter mon petit grain de sel…
Pièce de théâtre en cinq actes et 165 pages, le format est court et pourtant il brasse une foultitude de thèmes et de questions dont certains auteurs, coutumiers de pavés de 600 pages aussi creux qu'un tambour, feraient bien de s'inspirer. Mais c'est là une autre histoire.
Et donc nous avons trois personnages principaux : Eliza, jeune vendeuse de fleurs sur le pavé londonien, qui n'a pour elle que sa jolie figure. Ni argent, ni éducation, ni culture, et un langage de charretière embourbée dans les ornières des bas quartiers de Londres début 20ème siècle. C'est d'ailleurs ce qui éveille l'intérêt du professeur Higgins, spécialiste ès phonologie, capable de vous dire quelle rue de Londres vous habitez rien qu'à votre façon de bâiller (ou presque). Avec son compère le colonel Pickering, spécialiste des dialectes des Indes, il se met au défi de transformer Eliza en jeune fille distinguée, en lui apprenant à s'exprimer « dans le meilleur anglais » de la bonne société londonienne. La relation qui s'installe entre Higgins et Eliza tient moins du lien « maître-élève » que du rapport « savant fou-objet d'expérimentation ». Higgins ne s'embarrasse guère de pédagogie, et encore moins d'empathie à l'égard de son cobaye, qui rêve seulement de parler assez correctement que pour pouvoir être embauchée chez un fleuriste avec pignon sur rue.
Et, comme dans les laboratoires où on teste des médicaments sur des petits lapins sans se préoccuper du bien-être de ces pauvres bestioles innocentes, on se demande quelles seront les conséquences de cette « expérience » sur Eliza. Et puis… Suffit-il de s'exprimer dans un langage « châtié » pour s'élever dans l'échelle sociale ? Et d'ailleurs, qu'est donc cette échelle sociale si convenue, et faut-il absolument y grimper ? Certes nous aspirons tous à un confort matériel, mais est-ce là l'unique but d'une vie ? Et que ressent-on à toucher du doigt une vie rêvée, juste avant que la porte ne s'en referme brutalement sur nos phalanges ?
Bernard Shaw, contrairement à un Higgins totalement dépourvu de psychologie, nous expose avec un humour corrosif les rapports complexes qu'entretiennent ces personnages. Si Pygmalion est une pièce par moments franchement drôle, elle est aussi un peu cruelle, et propose un dénouement inattendu, bien loin des happy-ends hollywoodiens. Mais après tout, est-ce là ce qu'on attend d'un prix Nobel ?

PS : le thème de l'éducation comme ascenseur social m'évoque l'ouvrage « La névrose de classe » (V. de Gaulejac) http://www.geneasens.com/dictionnaire/nevrose_de_classe.html
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Eliza Doolittle est une petite marchande de fleurs qui vit pauvrement grâce à ce commerce, qu'elle exerce dans les rues de Londres. La jeune fille est jolie, mais son manque d'éducation (qui est perceptible dès qu'elle ouvre la bouche), son allure pauvre, ses vêtements démodés ne plaident pas en sa faveur.
Un jour, alors qu'il pleut des cordes, Eliza se réfugie sous le porche de l'Eglise Saint Paul. Certaines personnes sont déjà là et, parmi elles, se trouvent le Colonel Pickering, un spécialiste des dialectes de l'Inde, et Henry Higgins, professeur de phonétique et poète. Higgins possède un talent rare : celui de détecter d'où vient une personne rien qu'en l'entendant parler. Il exploite d'ailleurs ce talent et sa passion pour la phonétique en donnant des leçons aux personnes qui veulent améliorer leur diction. Higgins affirme d'ailleurs, devant témoins, que s'il donnait des leçons à Eliza (dont l'accent est abominable), la jeune fille pourrait se faire passer pour une duchesse au bout de quelques mois.
Le lendemain, Pickering rend visite à Higgins lorsque la gouvernante de ce dernier annonce une visite pour le moins insolite : Eliza Doolittle vient demander à Higgins de lui donner des cours. La jeune fille souhaiterait travailler chez un fleuriste, mais elle se rend bien compte que son accent et sa manière de se conduire sont des obstacles à cette ambition. Elle s'est souvenue de l'affirmation de Higgins et vient lui demander de s'occuper d'elle pendant quelques mois, jusqu'à ce qu'elle puisse passer pour une jeune fille de bonne famille.

Avec Pygmalion (et surtout grâce au personnage de Henry Higgins), George Bernard Shaw insiste, plus d'une fois au cours des cinq actes de cette pièce, sur l'importance du langage dans les relations sociales. C'est l'un des thèmes marquants exploités par l'auteur.
Pour Higgins, le fait de pouvoir s'exprimer avec élégance est une sorte de pouvoir. Et ce pouvoir peut changer la vie de ceux qui le maîtrisent. de simple marchande de fleurs, Eliza devient une "lady" rien que parce que, pendant quelques mois, Higgins se charge de lui enseigner la phonétique. Pickering, de son côté, fournit à la jeune fille quelques belles robes et un peu d'argent. Grâce à ces trois éléments (le langage, la tenue vestimentaire, les moyens financiers), Eliza finit peu à peu par faire illusion et par passer pour une jeune fille bien élevée. Même si la jeune fille oublie encore quelques fois ce qu'elle a appris (c'est le cas lorsqu'elle rend visite à Mrs Higgins, la mère de Henry) et reprend parfois ses anciennes expressions, la plupart du temps, ceux qui ne l'ont pas connue avant ne devinent pas d'où elle vient.

Le second élément qui m'a marquée dans cette pièce, c'est le sexisme de Higgins. C'est fou comme ce célibataire endurci se montre désagréable avec son élève. Souvent, Higgins rabaisse Eliza et semble ne pas se rendre compte que la jeune fille éprouve des sentiments et qu'elle peut être blessée par ses paroles un peu vives. Pour Higgins, Eliza ne semble être qu'un sujet d'étude, un pari, un objet qu'il modèle comme il le souhaite.


Pygmalion était un récit bien plus cruel que ce que j'imaginais avant de le lire, mais c'est aussi une pièce étonnante, car on ne s'attend pas du tout à son dénouement, ni même à son déroulement. Les personnages passent d'une vie à l'autre sans que l'on puisse prévoir ces changements, et ils ne nouent pas entre eux les relations que l'on s'attend à les voir nouer. Rien n'est prévisible chez Shaw. Et c'est sans doute pour cela que l'histoire d'Eliza est si marquante.

Challenge 15 Nobel : 13/15
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J'étais une jeune ado quand mon père m'a raconté cette anecdote sur Bernard SHAW (je vous la livre telle que ma mémoire s'en souvient) :

- Bernard Shaw était très prisé par la haute société londonienne (dont il n'avait, lui-même, qu'une estime toute relative) et il était de bon goût de se prévaloir de sa présence dans les salons.
Un jour, il reçoit d'une aristocrate en vue, le bristol suivant :
"Madame la Comtesse de X..... sera chez elle jeudi à 17 h"
Bernard Shaw l'a élégamment éconduite en lui retournant son bristol avec la mention :
"Bernard Shaw aussi"
(Classe, le râteau, non ?)

Dès lors, j'ai eu très envie de découvrir plus avant cet écrivain. Puis le temps a passé, passé, passé... Jusqu'à ce que, récemment, je lise une critique de Nastasia sur Pygmalion.
Merci Nastasia. Ce n'est pas la première fois que vous m'inspirez des lectures par vos commentaires. Et, cette fois encore, le plaisir était au rendez-vous.

Au départ, j'ai eu une petite appréhension en constatant qu'il s'agissait d'un format "pièce de théatre" (mauvais souvenir de ma période scolaire). Appréhension qui s'est totalement dissipée avant même la seconde page.
Un ravissement que cette lecture !
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Lapalissade: appréhender une pièce de théâtre par la seule lecture, sans bénéficier du jeu d'acteurs, de la mise en scène etc bref de tout ce qu'apporte le théâtre vivant peut s'avérer terriblement frustrant. Je porte cette lapalissade au carré pour "Pygmalion", qui plus qu'une autre est une pièce à voir et vivre; heureusement, poser en toile de fond quelques images souvenirs de "My fair lady" et de la pétulante Audrey Hepburn a donné ce petit sel de vie à ma lecture.

Et que de richesse dans ce texte! Shaw jour sur la lanque, sur les codes sociaux, sur les aspirations et aveuglements de ses personnages pour nous servir une leçon sociale aussi pertinente que cruelle, tout en étant éminemment drôle : la perception du niveau social de chacun n'est affaire que de codes aisément manipulables, aucune innéité à la noblesse qui peut s'acquérir, la personne sociale peut se travailler comme l'argile sur le tour de potier. Quant aux atermoiements d'une petite fleuriste des rues, qui s'en soucie?

J'avais gardé l'image épouvantée de la belle Audrey avec des cailloux dans la bouche pour forcer sa prononciation, j'ajoute maintenant à mon petit théâtre mental sa gouaille populeuse, les rues détrempées de Londres, la chaleur du poêle de Mr Higgins à l'opposé extrême de la froideur de son coeur. Sensations qui s'ajouteront au résultat en demi teinte d'une expérience sociale édifiante, et à un retournement final bienvenu.
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Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
Mlle EYNSFORD HILL : Si seulement les gens voulaient parler franchement et dire ce qu'ils pensent vraiment !
HIGGINS : Dieu nous en préserve !
Mme EYNSFORD HILL : Mais pourquoi ?
(...)
HIGGINS : Pensez-vous réellement que ce serait plaisant si je me mettais à dévoiler maintenant ce que je pense vraiment ?
Mlle EYNSFORD HILL : Est-ce donc si terriblement cynique ?
(...)
HIGGINS : Voyez-vous, nous sommes plus ou moins des sauvages, alors que nous sommes supposés être civilisés et cultivés.
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Il s'agit là d'une vérité générale et évidente, les êtres forts — hommes ou femmes — non seulement n'épousent pas des êtres qui sont plus forts qu'eux, mais ne montrent pour eux aucune préférence lorsqu'il s'agit de choisir leurs amitiés. Quand un lion en rencontre un autre qui rugit plus fort que lui, " le premier lion tient le second pour un raseur ". L'homme (ou la femme) qui se sent assez fort pour deux cherche dans un partenaire toute autre qualité que la force.
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HIGGINS : Que diable ai-je encore bien pu faire avec mes pantoufles ?
LIZA : Tenez, les voilà, vos pantoufles ! Là ! Et puis là ! Emmenez-les, vos pantoufles ! Et qu'elles ne vous laissent plus vivre un seul jour de chance, vos pantoufles !
HIGGINS : Mais, pourquoi diable ?!... Que se passe-t-il ? Levez-vous. Quelque chose ne va pas ?
LIZA : Tout va bien... pour vous, n'est-ce pas ? J'ai gagné votre pari pour vous, n'est-ce pas ? Et pour vous, ça vous suffit. Moi, je ne compte pas, je suppose.
HIGGINS : Vous avez gagné mon pari ! Vous ! Moustique présomptueux ! JE l'ai gagné. Et pourquoi m'avoir jeté ces pantoufles à la figure ?
LIZA : Parce que je voulais vous la démolir, votre figure. J'aimerais vous tuer, espèce de brute égoïste ! Pourquoi ne m'avez-vous pas laissée là où vous m'avez ramassée, dans le ruisseau ? Vous rendez grâce à Dieu que tout soit terminé, parce qu'à présent, vous pouvez m'y rejeter dans le ruisseau, pas vrai ?
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HIGGINS : Savez-vous, Pickering, si vous considérez un shilling, non comme un simple shilling, mais comme la part qu'il représente des gains de cette fille, il représente l'équivalent de soixante à soixante-dix guinées pour un millionnaire.
PICKERING : Comment cela ?
HIGGINS : Faites le calcul. Un millionnaire a environ cent cinquante livres de revenu par jour. Elle, gagne environ une demi-couronne...
LIZA : Qui vous a dit que je ne gagnais que...
HIGGINS : Elle m'offre les deux cinquième de ses gains journaliers pour une leçon. Les deux cinquièmes du revenu journalier d'un millionnaire feraient dans les soixante livres. C'est joli. Par Saint Georges, c'est énorme ! C'est la plus belle proposition que j'aie jamais eue.
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DOOLITTLE : Eh bien, la vérité, gouverneur, c'est que j'ai comme un faible pour vous ; et si vous voulez la fille, je ne suis pas pressé de la revoir à la maison, pas au point de refuser tout arrangement. Comme jeune femme, c'est une belle gentille fille. Mais vue avec un œil de père, elle ne vaut pas ce qu'elle coûte, je vous le dis comme je le pense. Tout ce que je demande, c'est d'exercer mes droits paternels. (...) Alors, un billet de cinq livres, qu'est-ce que c'est pour vous ! Et Eliza, qu'est-ce qu'elle est pour moi ?
PICKERING : Je pense que vous devriez savoir, Doolittle, que les intentions de monsieur Higgins sont parfaitement honorables.
DOOLITTLE : Bien sûr qu'elles le sont, gouverneur. Si je pensais qu'elles ne l'étaient pas, j'en demanderais bien cinquante.
HIGGINS : Vous voulez dire que vous vendriez votre fille pour cinquante livres ?
DOOLITTLE : Non, pas dans tous les cas ; mais pour obliger un gentleman comme vous, je serais prêt à faire un gros effort, je vous assure.
PICKERING : Mais vous n'avez donc aucun sens moral, mon bonhomme ?
DOOLITTLE : Peux pas me le permettre, gouverneur. Et vous ne le pourriez pas, vous non plus, gouverneur, si vous étiez aussi pauvre que moi.
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"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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