Peu importe que je sois matérialiste, marxiste, athée et même infidèle. Lorsque, par la fine lame de la dialectique marxiste, je tranche la tête à mes détracteurs les plus insolents, je rentre gentiment chez moi, j’ouvre le Diwân du divin Hâfez ou le Mathnawî de Rûmî, je me grise de mots et d’images et je suis prêt à présent à participer au banquet des Anges, à goûter la volupté des orgies mystiques. Et même pourquoi pas ? à suivre les oiseaux pèlerins dans leur quête du fabuleux Sîmorgh. Car, à vrai dire, je jouis d’une vertigineuse partie de balançoire entre l’Ange et l’anti-ange.