Quand vous êtes bringuebalés toutes les deux années de votre vie, parfois se faire des amis devient une routine. Je ne pense pas que les gosses de diplomates sont très différents des enfants de militaires pour cette raison. Vous vous faites des amis rapidement, mais ce sont souvent des amitiés superficielles. Je me souviens de mon unique année en école publique près de Washington, et comme j’enviais les filles qui avaient des meilleures amies, des gens qu’on pouvait aimer et en qui avoir confiance.
C’est incroyable le nombre de choses tout à fait vraies que l’on peut dire tout en cachant complètement la vérité. J’étais experte dans ce genre de chose. J’avais passé ma vie à dérouler un écheveau de demi-vérités, une armure tissée de mots qui ne faisaient que dissimuler.
Quoi qu’il se passait, je contrôlais ma vie. Personne d’autre. Certainement pas une quelconque émotion indéfinie et une attirance physique qui peuvent vous dépouiller de votre personnalité. J’avais quatorze ans quand c’était arrivé, il y a presque une éternité. Et j’avais appris ceci : me laisser à la merci d’hormones, neurotransmetteurs et émotions peut être mortel.
Ce n’est pas improbable du tout. Aller en Afghanistan après le 11 Septembre était une chose. Envahir l’Irak... c’est tout à fait différent et il n’y a pas de bonne raison de faire ça. Beaucoup de gens vont mourir.
J’avais observé que les gens se liaient rapidement dans cet environnement. Mais c’était impossible pour moi.
Je ne m’ouvre simplement pas. Parce que ça nécessite de la confiance. Et comment puis-je avoir confiance en quelqu’un après ce que Harry m’a fait ? Comment puis-je avoir confiance en quelqu’un après ce que Lana m’a fait ?
Lana était ma meilleure amie à Pékin.
Lana était la personne vers qui j’allais quand j’avais besoin de quelqu’un pour me consoler.
Harry était celui qui m’avait brisé le cœur, mais Lana était celle qui avait trahi ma confiance.