Je pense que ce roman est très mal considéré dans l'imaginaire collectif et du coup il est vraiment très déroutant au premier abord : je m'imaginais The Last man comme un roman de SF dans le style de Je suis une légende (le film du moins, je n'ai pas lu le livre), mais au final je le verrais plutôt comme un conte philosophique ou une parabole sur les dangers que l'homme représente pour lui-même et pour la Nature.
Plutôt que le récit d'un homme seul au monde qui raconte sa vie de solitude, on a plutôt le récit de l'avant, découvrir comment cet homme s'est retrouvé à être le dernier. Ce roman commence comme un drame shakespearien, avec une intrigue basée sur le pouvoir, la trahison, la gloire et des relations amoureuses complexes et tragiques, et c'est cette démesure qui conduira l'homme à sa perte (traitée plutôt sur la fin du livre).
Cette théorie me semble d'ailleurs plausible dans le sens où la Maladie apparaît suite à une guerre et qu'elle ne frappe que les hommes, pas les animaux ni les végétaux. Je trouve que cela renforce d'ailleurs tout le tragique de la situation. D'autre part, bien que l'intrigue soit sensée se dérouler à la fin du XXIe siècle, je trouve que
Mary Shelley nous dépeint un monde qui correspond beaucoup plus à celui du XIXe.
Le dernier tiers du roman (avec l'extinction progressive de la race humaine au fur et à mesure de la propagation de la Maladie et les divagations du Dernier homme) est vraiment passionnant et très impressionnant : je dois avouer que ces pages vont m'hanter pendant quelques temps tellement elles sont fortes. Sans parler du style de
Mary Shelley, qui bien qu'assez particulier et peut-être un peu désuet, est vraiment très fort et colle parfaitement au récit.
Malgré tout, je pense que The Last man aurait été meilleur en enlevant au moins 50 pages car il y a tout de même quelques longueurs.