AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221195673
224 pages
Robert Laffont (01/09/2016)
3.62/5   41 notes
Résumé :

Une tranche de vie. Et puis une autre... Juste un moment, une émotion. L'Amérique est là, qui se dévoile. Pas d'immenses buildings, pas de grands principes, pas de bannière flottant au vent. Seulement quelques coins de campagne, des femmes, des hommes, des animaux. Des rêves à construire, des rêves à ravaler. Du temps à vivre avant de mourir. Juste un battement de cœur. Et puis un autre. Chercher un s... >Voir plus
Que lire après A mi-cheminVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 41 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
1 avis
Coup de coeur !
Dix-huit nouvelles d'un grand comédien et dramaturge qui vient récemment de nous quitter.
Qu'un enfant de quatorze ans regarde un guérisseur de chevaux maîtriser leur cheval indomptable laissant son père autoritaire hors-circuit,
Qu'un homme quitte par téléphone sa femme pour une autre,
Qu'un jeune garçon questionne son père sur les highlights des années 80 et que celui-ci n'en a aucune idée,sinon qu'il a rencontré sa mère et que lui et sa soeur y sont nés,
Qu'une jeune femme ramène les cendres de sa mère à sa ville natale,
Que Betty ne veut pas se séparer de ses chats ( truculent dialogue à la Beckett ),
Qu'un grand-père fait des commérages à son petit-fils indifférent, pas si indifférent que ça,
Qu'une employée d'une station d'essence perdu dans un trou, ne sait comment faire face aux "drive-offs"( qui détalent sans payer ),
Qu'un homme visite une voyante, au retour de l'église, alors que sa famille l'attend dans la voiture.....,
C'est toujours pleine de vitalité, quelque soit les circonstances, tragiques ou comiques, sans prétention, simple et beau et parfois hilarant ( description incroyable des deux énergumènes dans la station d'essence ," The Company's interest"). Sheppard est un conteur né. Dans l'exergue de son livre, la citation de Peter Handke dit , il faut vivre sur Terre, rien n'existe d'en l'au-delà. Celle de Shepard est peuplée d'animaux, beaucoup de chevaux sur fond d'immenses paysages de l'Ouest américain, aux individus souvent seuls, seuls, seuls ou seuls en couple, extrêmement touchants dans toute leur vulnérabilité. Les sujets sont très divers et colorés, les détails et les dialogues truculents, quand aux chutes, comme je les aime très brèves et très simples, souvent une seule phrase.

Je le connaissais comme acteur, comme dramaturge ayant vu quelques unes de ses pièces sur scène, donc je ne doutais pas de son talent d'écrivain.Et dés sa première nouvelle il m'a happée. C'est profond, émouvant. On le compare à Carver, que j'adore comme écrivain, mais pour moi la similitude se limite à ce que leurs histoires se passent en Amérique.Déjà le langage (v.o.) de Shepard est beaucoup plus tonique, familier ( I'm toast= suis foutu / familier, youse = you au pluriel /dialecte, kinda= kind of,lotta= lots of / informel...) un langage parlé au naturel donc différent de celui de Carver aux textes simples aussi, mais remaniés par son éditeur Gordon Lish, impassibles et plus littéraires. J'aime les deux....c'est différent.


"La vie, c'est ce qui vous arrive pendant que vous rêviez de faire autre chose."
(There's a little handmade cardboard sign hanging over the steaming chicken wings that reads: “LIFE IS WHAT'S HAPPENING TO YOU WHILE YOU'RE MAKING PLANS FOR SOMETHING ELSE.”
LIVING THE SIGN )
Commenter  J’apprécie          8010
Si je devais définir « A mi-chemin », j'évoquerais simplement cette douce odeur qui émane des restaurants et motels de l'Amérique profonde distillée par ces courtes nouvelles de 2 à 20 pages. D'ailleurs, l'illustration de la couverture 10/18 (photographie de Dominique Duplaa) me fait déjà saliver d'un Special Banana Milkshake : Je suis déjà en Amérique ! Une première cigarette, des pancakes dans un motel, un juke-box qui balance dès huit heures du mat' de la musique country. J'aime bien la country le matin. Je m'assois à une table, la serveuse me verse un café, et j'attends Sam Shepard. Beaucoup de films, quelques scénarios dont le Zabriskie Point et le Paris Texas et ce recueil de nouvelles dont je découvre les premières pages jaunies par le soleil, « A mi-chemin ». J'apprécie l'image qu'il me donne de l'Amérique, une Amérique rurale et poussiéreuse.

Là-bas, loin du chaos urbain, se posent des tranches de vie, simples et modestes. Il y sera beaucoup question de fermiers, de courses hippiques, de bétail et de battements de coeurs. Solitude et amours perdus qui tentent de se frayer un chemin dans les méandres de la route poussiéreuse qui traverse l'Amérique de part en part. Arkansas, Minnesota, Kentucky et même Illinois, là où « il fait plus froid que dans le cul d'un esquimau », de courts périples pour âme solitaire à la recherche du bonheur, à l'évocation de souvenirs, ou à la quête d'identité…

Lorsque « A mi-chemin » s'achève, les souvenirs restent. Celles d'une Amérique dite profonde où on prend le temps à la contemplation, où on respire le soleil, la poussière et le froid intense de ses paysages. Des petits drames familiaux qui se partagent la une avec des souvenirs de jeunesse. le drame, le bonheur, les souvenirs et la contemplation : voilà les sentiments qui composent « A mi-chemin ». Oui, je m'y verrai bien à bord d'un pick-up couleur crème (Fat boy et Thunderbird laissées dans la grange), la dernière cassette de Kris Kristofferson hurlant son histoire déchirante avec la serveuse du motel dans les baffles, faisant le tour de ma propriété pour replanter quelques poteaux de ma clôture un peu trop lâche.

Le voyage est parfois court, mais jamais dénué d'intérêt car chaque jour, j'en découvre un peu plus sur ce Middle-west ; ce n'est pas tout à fait le Montana, mais on s'y rapproche – la pêche à la mouche est remplacée par la course hippique –, sinon les gens (pas que des bouseux) sont les mêmes, humains et attachants. Une ode à la poussière.

« A mi-chemin » où l'art de planter ses santiags dans la poussière du Middle-West.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          468
Un recueil de nouvelles plus ou moins longues. L'auteur nous conte non pas des tranches de vie, mais des petits moments de vie. L'écriture est belle. On se retrouve dans l'Amérique profonde.
En revanche, je n'ai pas compris où Sam Shepard souhaitait nous emmener. Pas de point commun entre les nouvelles. Les nouvelles se terminent par un point final, on se demande parfois ce qui se passe par la suite... Ces moments de vie ont ils eu une importance pour la suite de la vie des protagonistes ?!!
A part une belle écriture, je n'ai pas adhéré plus que cela à cette lecture, que j'oublierai certainement très vite.
Commenter  J’apprécie          380
Pas facile de lire un recueil de nouvelles.

Il faut se refaire un oeil neuf après chacune, oublier et abandonner les personnages esquissés pour - vite, vite- se glisser dans des peaux nouvelles, pleurer après avoir ri, trembler après avoir savouré. Bref, il faut être un caméléon toutes les dix pages!

Certains nouvellistes ont un talent fou, dès les premières pages, pour camper en trois traits une atmosphère, typer un personnage, tendre un ressort dramatique; d'autres y passent un temps infini et lire leur prologue c'est parfois déguster un dessert qui fait oublier le plat de résistance !

Des premières lignes dépend notre fragile attention, mais si, après nous avoir ferrés, le narrateur se fait trop lourd, trop explicatif, tout le charme est rompu; s'il est au contraire trop elliptique ou trop flou, le mystère entrevu reste une énigme, on a raté le passage de l'express et on reste à quai...

J'adorais , au cinema, le regretté Sam Shepard, sa dégaine de cow boy fatigué, son regard ironique, sa silhouette longiligne , c'etait pour moi l'association du charme et de l'intelligence! Car l'homme était un dramaturge et un cinéaste plein de talents! Je brûlais de découvrir le nouvelliste.

A mi-chemin est un joli recueil, plein de Stetson, de calibre .22, de poneys sauvages, de motels minables, de routes poudreuses: tous les accessoires consacrés par le western y sont, avec ce qu'il faut de décalage absurde et d'émotion humaniste pour rendre perceptible, en quelques pages, la solitude erratique des hommes , des femmes et des enfants dont Shepard a capté, un court moment, la modeste vibration sur l'échelle de Richter.

J'ai beaucoup aimé la première nouvelle - un enfant assiste un guérisseur de chevaux caractériels et se libère de l'autorité pesante de son pere- mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver le même plaisir, la même agréable surprise devant le style ou le sujet, dans les autres nouvelles. J'avais beau attendre, respirer, prendre un autre livre, je n'arrivais à "rentrer"dans la nouvelle que quand elle se terminait...et encore pas toujours.

Sans doute ces éclats de vie captés par Sam Shepard sont-ils trop délicats, trop subtils, trop fugaces. Cette lecture à contre- temps m'a empêchée d'apprécier à sa juste valeur un recueil qui, sans aucun doute, mérite de meilleurs lecteurs que moi..
Commenter  J’apprécie          3012
Le célèbre acteur Sam Shepard est également un grand écrivains au style inimitable, hanté par une vision subversive et contemplative de l'Amérique surtout celle des grands spectacles.

L'acteur mythique de Paris Texas livre ici un formidable recueil de nouvelles « A mi-chemin ». qui sonde les tréfonds de l'Amérique, non pas le New York lettré et urbain ,mais une Amérique rurale et poussiéreuse.

Shepard s'interesse à des tranches de vie d'apparence , simples et modestes de cette région du .Middle-west ; Il parvient à récupérer au vol, avec tendresse et cruauté le particularisme des êtres et les dérisoires questionnements du quotidien.

L'Amérique des motel, des juke-box, de la pêche à la mouche, des santiags, des picks ups, de la country, ses vaches, ses fermiers, des coeurs isolés, de ces états a priori arides - . Arkansas, Minnesota, Kentucky et froid mais finalement tellements humains quand un auteur comme Shepard arrive à en saisir la substantique moelle dans ces nouvelles traversée par une très belle qualité littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          202


critiques presse (1)
LeFigaro
03 août 2017
À mi-chemin est un recueil de dix-huit nouvelles. Dans celles-ci, Sam Shepard décrit l'Amérique rurale, la campagne poussiéreuse, les motels, encore et toujours.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J’aimais ces larges avenues du Midwest ombragées par les érables, où la limitation de vitesse à 45 était respectée avec le même zèle que si elle avait été inscrite dans le crédo luthérien, et où l’on vous klaxonnait avec indignation – mais sans faire un doigt, ou très rarement – si vous aviez l’audace de doubler quelqu’un. Les piétons du Minnesota vous dévisageaient en silence pendant que vous passiez lentement devant eux, ils étudiaient chacun de vos traits avec une attention presque douloureuse, comme s’ils cherchaient désespérément quelque chose, quelque réponse dans les yeux d’un parfait inconnu. De quoi pouvaient-ils être en quête, franchement ? Je ne connais pas d’autres endroits dans le pays où les gens vous regardent dans votre voiture avec une telle stupéfaction muette. Peut-être que cela vient d’avoir survécu à trop d’hivers interminables et à trop de soupe de morue dans les déjeuners de charité à l’église.
Commenter  J’apprécie          170
.....their version of “luck” had subtly changed over the years. It no longer had anything to do with money or success or health or the “future” of any kind—that was the main difference. “Luck” now had to do with the present. Sustaining the present. Celebrating it, in fact.
( ...leur interprétation de " la chance" avait changé avec les années. Ce n'était plus une question d'argent, de succès,ou de santé ou d'un quelconque futur- c'était là la principale différence."La Chance" avait à faire avec le présent. Vivre au présent.En faites le célébrer)
Great dream of heaven
Commenter  J’apprécie          220
Que la réalité, c'est une "question personnelle", et que tout le reste est juste du baratin, de l'apparence, de la poudre aux yeux. Comme les infos à la télé. Il dit que si les gens regardent tellement les infos, c'est parce qu'elles ne sont que du mensonge et que cela leur convient parfaitement, parce qu'ils ne veulent pas voir la réalité. Parce que la réalité serait trop dure à avaler pour eux. (Un bout de mur de Berlin).
Commenter  J’apprécie          250
People used to say that the blessed “would see heaven”; my wish would be to see the earth forever. —Peter Handke
( Les gens disaient, les chanceux "verront le paradis"; mon souhait serait de voir La Terre pour toujours )
Commenter  J’apprécie          370
E.V. est resté là un moment, le dos voûté, jaugeant le hongre qui trottait en rond nerveusement, narines écumantes, la queue haute et les oreilles ourlées de noir pointées dans toutes les directions.
" Pas si fou que ça, a-t-il constaté avec satisfaction sans quitter le cheval des yeux. Il a déjà deviné qu'on avait une idée pour lui. Bon, je vais te dire, fils... "
Il s'est tourné vers moi. A l'instant où son regard rayonnant m'a atteint, j'ai senti comme une main bien chaude se poser sur ma joue. Il y avait là une gentillesse dont je ne m'étais pas attendu à avoir tant besoin.
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Sam Shepard (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sam Shepard
A l'occasion de la sortie de son dernier roman, Une lune tatouée sur la main gauche, aux éditions Finitude, nous avons le plaisir de vous proposer une rencontre en compagnie de Rodolphe Barry qui poursuit son exploration de l'Amérique au travers de portraits saisissants. Après Raymond Carver et James Agee, c'est à Sam Shepard que la plume virtuose de Barry s'intéresse, et ça vaut le détour ! Discussion animée par Pascal Thuot. Réalisation: David Even
autres livres classés : midwestVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}