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3,51

sur 148 notes
En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman de fantômes dans la ville de Londres du 19ème siècle. J'ai été rapidement captivé par la construction de l'Univers et principalement de cette ambiance angoissante, oppressante qui se construit au fil des pages. On est clairement dans le récit fantastique qui joue principalement sur l'atmosphère plutôt que sur l'accumulation de scènes chocs pour captiver son lecteur, et cela fonctionne parfaitement. La toile de fond avec ce Londres, étouffant, pollués, sombre, crasseux ajoute aussi un vrai plus à cette ambiance, bien porté par un travail descriptif soigné, envoûtant et efficace. Les personnages, aussi bien principaux que secondaires, s'avèrent solides et intéressants. Samuel, dans son évolution, sa vision et la façon dont il va devoir changer ne manque pas de captiver, tandis que Jeffrey lui se dégage devant les mystères et les secrets qui l'entourent, mais aussi à travers sa personnalité ambigüe. Je regretterai peut-être un côté un peu linéaire au récit et certains éléments facilement devinables, mais je chipote tant je me suis retrouvé emporté. La plume de l'auteur est ciselée, poétique et entraînante, mais si les récits d'ambiance fantastique ne vous touche pas, alors il vaut mieux passer votre chemin. Pour ma part il faut vraiment que je sorte les autres écrits de l'auteur qui traînent dans ma PAL.


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Nouvellement installé dans la capitale, ce jeune psy adhère au Club des Inventeurs pour grossir les rangs de sa clientèle. Au bout de quelque temps, sa stratégie semble payante, un des inventeurs, M. Richmond, lui commande ses services dans un cas très particulier, doublant au passage ses honoraires. Il doit éclaircir le comportement de la soeur de ce dernier, décédée il y a quelques temps…
Un huis-clos qui file le frisson

Ce n'est qu'une fois dans la maison de Rose Street, un quartier sulfureux de Londres que la mission est dévoilée à l'aliéniste. Entouré d'âmes éthérées et de jeunes femmes bien vivantes, Samuel va tenter d'élucider la mort de Christine, et de résoudre le puzzle psychologique que lui présente les vivants et la morte.

Lucius Shepard utilise l'espace clos de cette demeure de Rose Street pour alourdir une ambiance déjà dense. La promiscuité des revenants, leurs apparitions nombreuses, le bourdonnement des machines; tout cet ensemble participe à l'immersion de plus en plus profonde dans ce conte assez macabre et oppressant. Surtout qu'au-delà de l'aspect purement fantastique se greffe une dimension psychologique tout aussi lourde et appuyée.

L'angoisse sera encore plus tenace si vous lisez la nuit à la flamme d'une bougie; la danse de la lumière venant parachever l'esquisse de l'auteur sur les diverses apparitions, notamment celle d'un être noir qui ne semble pas animé des meilleures dispositions.
Des personnages tordus

Hormis notre brave et naïf Samuel, tous les autres personnages sont plus ou moins tordus, vivant ou mort inclus. Soit la vie s'est chargée de leur faire subir un apprentissage assez coriace, effaçant leurs illusions à la lessive St marc et l'éponge à récurer, soit, psychologiquement, un truc cloche. Dans tous les cas, peu à peu l'auteur lève le voile sur les mystères demeurant à Rose Street, transférant cette lucidité dans le regard du jeune aliéniste…

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Bah ! Comment dire... Vous aimez les longues critiques ? Avec synopsis, extraits, etc ? Vous allez être déçus. Car elle va être courte, plus courte encore que d'habitude. Pourquoi ? Parce c'est un roman court et génial.

Cette histoire est bien sombre, comme savait le faire Lucius Shepard. J'ai retrouvé l'ambiance de Kalimantan Des personnages avec une véritable histoire : un passé, un présent et peut-être un futur. Et la fin de Richmond, peu reluisante, et digne, me semble-t-il des meilleurs pages de Lovecraft. L'auteur situe l'action dans un quartier mal famé de Londres, mais cela pourrait tout aussi bien être les bas-fonds de Providence, Rhode-Island.

Du peu que je viens d'en dire, vous comprenez qu'il s'agit d'un roman fantastique de la plus belle eau. Mais attention, il est très loin du gore avec lequel certains confondent ce genre. Pas de sang, ni de monstres tueurs. Mais à tous moments, on s'y attend.

En bref : À lire absolument. Sans retenue et plutôt deux fois qu'une. Mais Shepard a écrit tellement de belles choses qu'il serait dommage de se concentrer sur cela et rater les autres.
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(...) quelle bonne lecture!

On se retrouve en plein dans une époque victorienne très coincée qui connaît des bouleversements technologiques et scientifiques, aux côtés d'un jeune homme encore peu expérimenté qui va être confronté à la fois à des travers très humains et à des esprits aussi attirants qu'effrayants.

ça fonctionne d'autant mieux que le récit est très court et que tout va très vite. Pour autant, l'auteur réussit à nous donner de nombreux détails qui permettent de s'immerger complètement dans l'intrigue. La description des esprits et les rencontres entre eux et les vivants tiennent en haleine jusqu'à la fin. Quant à la résolution de certaines des énigmes proposées, elles conduisent notre aliéniste à se pencher sur les noirceurs de l'âme humaine et sur les apparences.

Une excellente lecture, avec une vibe un peu steampunk, qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Je recommande vivement si vous aimez les histoires de fantômes ou ce genre d'ambiance.
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J'ai profité de l'offre exceptionnelle proposée par le Bélial pour me procurer leurs deux dernières parutions dans l'excellente collection une heure lumière. Les attracteurs de Rose Street est une novella inédite de Lucius Sheppard et aussi le quinzième titre de la collection. La couverture d'Aurélien Police met bien en valeur cette novella de 130 pages.
Ambiance victorienne et roman gothique

Le roman se situe à Londres dans la seconde moitié du XIXe siècle mais dans un Londres sombre, et enfumé, étouffant sous le smog, rongé par les émanations industrielles. le récit baigne ainsi dans une ambiance victorienne qui sert de toile de fond à l'histoire. le personnage principal de l'histoire est Samuel Prothero, jeune aliéniste fréquentant la bourgeoisie londonienne. Il est engagé par Jeffrey Richmond, inventeur et personnage assez étrange, pour l'aider à résoudre un mystère concernant la soeur de Richmond. Ce dernier habite dans le quartier sordide de Saint-Nichol dans une grande demeure qui se révèle être un ancien bordel ayant appartenu à la défunte soeur de Richmond.

L'intrigue du roman va alors se mettre en place dans un univers sombre à l'atmosphère très travaillée. L'auteur a pris le temps de détailler le monde dans lequel ses personnages évoluent, de créer une ambiance lourde, pesante, propre à susciter l'inquiétude, renforcée par la sensation de huis-clos du décor très présent de la demeure, du quartier malfamé et d'une ville polluée, prise en étau dans la saleté. Les descriptions du décor sont très évocatrices et contribuent à cette atmosphère presque étouffante. Les personnages correspondent aussi à ce qu'on pourrait s'attendre à trouver dans les récits se déroulant à cette époque: un inventeur, un aliéniste, des bourgeois. Ils sont tous travaillés et intéressants.
Surnaturel et science

Le caractère particulier de cette novella est de mélanger le fantastique et la science. Les fantômes se retrouvaient souvent dans les textes du XIX ème siècle, mais là où Lucius Shepard se démarque, c'est en donnant à leur apparition une explication liée à la science. En effet, Richmond a créé une machine destinée à épurer l'air de Londres de la pollution, mais sa machine a un effet inattendu puisqu'elle fait revenir vers le réel ce qui ressemble au fantôme de sa soeur. On pense ainsi à Frankenstein de Mary Shelley où l'invention dépasse le créateur.

Cependant, le fantôme de sa soeur n'est pas le seul à être attirés. de plus, le fantôme de Christine se manifeste à d'autres endroits de la maison et pas seulement grâce à la machine, ce que l'on retrouvait dans les textes fantastiques. Ce mélange de fantastique et de science fonctionne très bien et renforce le côté angoissant et sombre du récit. Lucius Shepard tire parti de l'époque du récit pour évoquer également le statut des femmes à cette période, femmes objet destinées à se marier ou objets de désirs, et rien d'autre.

Les attracteurs de Rose Street offre un récit solide, à l'ambiance très travaillée, aux personnages soignés et à une intrigue intéressante. le tout porté par la plume de Lucius Shepard très agréable à lire, et qui nous tient en haleine jusqu'à la révélation finale. À nouveau, un très bon texte pour cette collection Une heure lumière!
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Londres, à la fin du XIXème siècle, Samuel Prothero, jeune médecin aliéniste intègre le très sélectif Club des Inventeurs espérant y rencontrer les fortunes londoniennes et se faire un nom. Il y rencontre Jeffrey Richmond, un original, délaissé par les autres membres du Club. En effet celui-ci bien que très riche, vit dans le quartier le plus mal famé de Londres, dans la maison de sa défunte soeur. Jeffrey propose à Samuel une mission sans lui dévoiler les tenants et les aboutissants. C'est ainsi que Samuel va se retrouver au coeur d'un étrange mystère...

C'est la première fois que je me confronte à l'auteur et j'ai été transporté par le style. L'écriture est immersive. La promenade dans les rues de Londres est exceptionnelle, très visuelle. La foultitude de détails distillée en quelques mots nous plonge littéralement dans cette époque victorienne.

De même les personnages sont fouillés, torturés à souhait. Pas besoin de longs discours pour poser et développer les principaux protagonistes ni oublier les seconds couteaux assez truculents.

Au niveau de l'intrigue je suis plus circonspect. Ces attracteurs qui, voulant dépolluer la ville, attirent les fantômes ne m'ont pas convaincu. le mélange entre polar noir, thriller psychologique et récit fantastique ne m'a pas emballé mais il faut dire que ce n'est pas ma cup of tea !

Pour résumer, l'intrigue et sa résolution ne m'ont pas captivé outre mesure. Par contre l'ambiance générale du livre, les personnages et l'écriture m'ont transporté. Les attracteurs de Rose Street est une novella de qualité, superbement écrite et excellemment traduite par Jean-Daniel Brèque.
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Je remercie Acherontia qui m'avait envoyé ce livre surprise lors d'un concours sur son blog ! J'adore la collection Une heure Lumière du Bélial, qui regroupe des récits courts, mais qui font voyager loin dans l'imaginaire. Ici, on retourne plutôt en arrière, dans une Londres du XIXème siècle sale et angoissante. La couverture est superbe et représente avec beaucoup de détails le récit.

Samuel, jeune aliéniste qui tente de se faire un nom dans la haute société, est abordé par le sombre personnage de Richmond, inventeur reconnu, mais surtout connu pour être infréquentable. Celui-ci voudrait qu'il se charge du cas très particulier de sa soeur Christine : celle-ci est morte des mois auparavant, mais une des machines créées par Richmond pour tenter de purifier l'air de Londres a pour conséquence de faire apparaitre des fantômes à intervalle plus ou moins régulier, dont celui de sa soeur. Et pour couronner le tout, le lieu où cela se produit est situé dans le quartier peu fréquentable de Saint Nichol, dans l'ancienne maison close de Christine. Altruiste et curieux, Samuel accepte la mission, malgré sa réticence vis-à-vis de l'endroit et de l'odieux maitre des lieux.

Ce roman est présenté comme une enquête pour découvrir qui a tué Christine et permettre ainsi à son âme de reposer en paix, mais on se rend vite compte que ce n'est qu'une couverture pour explorer quelque chose de plus profond. Les révélations sur la mort de la soeur n'ont d'ailleurs pas été une grande surprise, j'avais à peu près tout deviné dès le départ. Ce qui est vraiment intéressant dans ce court récit est l'ambiance sombre, oppressante, dans laquelle les secrets, les mensonges et les non-dits pèsent lourd. Une atmosphère typique des romans anglais fantastiques.

Samuel s'éprend d'une jeune domestique, anciennement employée au bordel. Leur liaison met en lumière la différence des classes sociales de l'époque, le mépris des plus hautes classes pour les plus basses, et la difficulté de s'aimer dans ce contexte. La jeune femme a une troublante ressemblance avec l'ancienne maitresse des lieux, ce qui apporte une touche étrange, voire malsaine au tout.

Le maitre des lieux est quant à lui un être plein de sombres secrets. Il m'a fait penser à Mr Hyde ou encore à M. Rochester (dans Jane Eyre) : un homme avec une face sombre qu'il tente de cacher, mais qui ressort à la face du monde au travers de ces comportements. Un homme qui n'a que faire des conventions et des bonnes moeurs.

Le côté inventeur rappelle la Londres victorienne steampunk, mais dans son aspect le plus sombre, avec des inventions hasardeuses qui permettent de communiquer avec les morts. J'ai aussi beaucoup aimé le côté psychiatrique, qui ramène encore une fois à des récits fondateurs comme L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde. Et pour finir, le côté surnaturel, avec ce fantôme qui revient et qui interagit plus ou moins avec le réel est fascinant.

Un roman court, mais intense : une atmosphère sombre, malsaine et pourtant envoutante, une histoire de fantômes dans une Londres victorienne crasseuse, un jeune aliéniste fait ses premières armes sur ce mystérieux cas, tout en supportant l'odieux maitre des lieux qui lui cachent de sombres secrets…
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Richmond, vieil inventeur excentrique, engage un criminologue pour faire la lumière sur le décès de sa soeur, morte dans des circonstances floues après avoir mené une vie qui l'était encore plus.
Installé dans l'ancienne demeure de celle-ci, Prothero enquête sur les phénomènes mystérieux qui s'y produisent et tente de démêler le vrai du faux des relations entre Richmond, sa soeur Christine et ses deux servantes...

Ce récit mêle habilement horreur, sexe et fantastique. L'ambiance victorienne est étrange à souhait, les personnages entretiennent le doute jusqu'au bout et les relations entre ce quintette parfois malsaines. Même si le final n'est pas vraiment surprenant, on est tout de même happé par l'atmosphère gothique qui règne tout au long de cette novella. Belle réussite.
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Toujours dans la très belle collection Une Heure Lumière des éditions le Bélial', qui rassemble des romans courts appelés "novellas", cette petite pépite définie comme Steampunk dans le rabat de couverture..... je pense plutôt qu'il s'agit ici de Gaslamp Fantasy (si on se réfère au Guide du sieur Apophis. (Intro spéciale amateurs de genre SFFF).

Samuel Prothero, jeune homme de 26 ans, est médecin aliéniste. En cette époque victorienne à Londres, dans la suie dûe aux moyens de chauffage, de cuisson, aux industries qui sont installées en pleine ville, le brouillard, la misère, les maladies, les chassés croisés des fiacres sous les becs de gaz, les ordures qui jonchent les rues, il y a de quoi faire.. C'est une profession un peu mal vue, si on s'occupe des pauvres diables de la rue, mais qui peut vous amener un peu de renom si vous soignez ces dames de la bourgeoisie argentée, lorsqu'elles présentent des symptômes de neurasthénie...

Le jeune homme fréquente le Club des Inventeurs, un des clubs pour hommes bien nés ou très fortunés qui sont connus à Londres. Un certain Richmond y vient aussi, même si personne ne lui adresse la parole. Mais un soir, lorsque Prothero sort du club, il est rattrapé par Richmond, qui lui dit avoir besoin d'un aliéniste pendant "un jour ou deux". C'est là que Prothero lui répond : "Je ne sache pas que nous soyons en affaires", phrase qui m'a fait m'interroger tout haut et par écrit sur Facebook : en fait, c'est tout-à-fait correct. (Fin de la parenthèse spéciale conjugaison). En fait, Mr Richmond a besoin de lui tout de suite, pour deux patients : lui et quelqu'un d'autre. Et comme c'est dans le quartier de Saint Nichol, il le paiera le double de ce qu'il perçoit habituellement. Prothero, fils de bonne famille, ne fréquente que les beaux quartiers, à peine a-t-il déja posé le pied dans le quartier contigu de Bethnal Green, pourtant mal famé....

Prothero accepte, et en fiacre se retrouve dans un quartier où la puanteur et ce qu'il y voit ne ressemblent à rien d'autre qu'à l'enfer : créatures malformées, bars ressemblant à des grottes d'où sortent des créatures sales et titubantes, hurlements, suie, jets de pots de chambre par les fenêtres.. Ils s'arrêtent devant une des grandes maisons, et Richmond fait rentrer l'aliéniste chez lui. Il lui fait visiter sa maison, les six étages, et lui explique qu'il a inventé, fabriqué et installé sur son toit quatre grosses machines servant à absorber la suie de l'air de la ville, et donc de rejeter l'air purifié. le problème ici, c'est que les attracteurs n'absorbent pas que de la suie : ils ramènent aussi des spectres. Des fantômes dont celui de sa soeur, assassinée dans cette maison....



J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce livre, les détails de cette époque. le langage aussi est tout-à-fait adapté à cette période victorienne, et c'est un grand plaisir de lire cette novella, on se coule dans cette ambiance et on s'y sent confortablement installé pour découvrir l'intrigue. Je n'avais jamais lu d'autre histoire de genre steampunk, à part le livre "Soul of London" de Gaëlle Perrin-Guillet :

Ici https://melieetleslivres.wordpress.com/2018/11/25/soul-of-london-gaelle-perrin-guillet/

Et je ne savais pas que c'était du Steampunk-ou de la Gasland Fantasy. Mais cette ambiance, du coup, est reconnaissable entre mille, et je dois dire que.. j'adore ça ! C'est un beau coup de coeur pour moi !



Les attracteurs de Rose Street - Lucius Shepard coll. Une Heure Lumière, le Bélial', 2018, 129 pages, 9,90€ Trad. Jean-Daniel Brèque (bravo !) conception graphique et couverture Aurélien Police.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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L'aspirateur de Jeffrey tombe en panne, mais comme il n'a pas souscrit au contrat de confiance de Darty, il doit se rabattre sur un psy comme réparateur !
Résultat : un cluedo gothique et sulfureux doublé d'une revisite du spiritisme via un attirail scientifique.

Jadis, naguère, un vieux manoir dans un quartier malfamé de Londres. La création d'un inventeur réprouvé tourne mal et il fait appel à un aliéniste. Pourquoi faire appel à un psy plutôt qu'à un réparateur ?

Un manoir, un meurtre, un mystère, des fantômes, des secrets enfouis. Qui cache quoi ? Dans le brouillard londonien, nos repères vacillent et l'enquête paranormale va mettre à mal les conventions sociales.
Qui dit texte court dit souvent, à mon sens, personnages stéréotypés et/ou univers vite dessinée et/ou intrigue prétexte. Sur ce dernier point, je l'ai trouvé assez fade, l'auteur donnant rapidement aux lecteurs les clés de sa résolution. Par contre, côté ambiance et caractérisation des personnages, c'est du grand art. Je suis de suite entré dans l'histoire, les images venant d'elle même. J'ai même cette impression que dans quelques années, ce sont les images qui me resteront et je penserais avoir vu un film ! Avec même une apothéose finale. le style emporte le tout pour que l'on ressente au mieux le malaise des protagonistes.
Shepard retranscrit bien les rapports (dans tous les sens du terme) entre élite bourgeoise et bas peuple. Et au final, les frontières ne sont pas si étanches entre ces deux groupes que tout semble séparer, même en cette fin de 19ème siècle.

Un texte bourré de secret, de non-dit qui emprunte beaucoup à la psychanalyse. C'est ce côté qui m'a le plus chagriné, n'étant pas un adepte du bon docteur Freud. Je n'ai pas non plus apprécié l'inventeur Jeffrey Richmond, dont une partie du rôle consiste à faire le mystérieux personnage énigmatique et bourru.

Alors, reste la question finale : pourquoi faire un texte fantastique aux saveurs d'antan de nos jours ? L'hommage est réussi mais assez convenu à mon sens.
Première incursion dans l'univers de l'auteur, sa plume m'a cependant conquis, à moins que ce ne soit Griaule qui tire les ficelles, je vais aller voir cela de plus près.
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