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3,51

sur 148 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est tout moi, ça. J'achète les livres de la collection UHL du Bélial' et je les laisse prendre la poussière sans les lire. C'est pas bien.

Bon, j'attaque le rattrapage avec Les attracteurs de Rose street. Mon premier Lucius Shepard (là aussi j'ai du retard). Un court roman du temps de la reine Victoria qui fleure bon le brouillard de particules londonien, les calèches et la curiosité des hommes bien nés pour le monde qui les entoure.
C'est fou comme j'ai eu l'impression de lire un roman fantastique britannique de la fin du 19eme siècle. Vous êtes sûrs que Shepard est américain ? Un coup de chapeau également au traducteur Jean-Daniel Brèque qui retranscrit parfaitement l'atmosphère des romans de cette époque. Tout y est : le narrateur Samuel Prothero, aliéniste ambitieux mais pas snob qui accepte de prêter ses talents au riche mais taciturne Jeffrey Richmond. M. Richmond dont la maisonnée renferme de lourds secrets qui n'ont pas été sans me rappeler ceux de M. Rochester dans Jane Eyre. Mais des secrets dont émanent un parfum de fantastique qui va prendre de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure de l'avancée du récit.
L'auteur passe allègrement d'une ambiance Londres des bas-fonds à la Dickens à du quasi vaudeville . En revanche le tampon steampunk me semble abusé ; les machines de Richmond sont seules à le justifier, mais pas plus que la machine à explorer de temps de H.G. Wells.

Le récit se déploie lentement, faisant avancer l'intrigue principale à la même vitesse que les relations entre les personnages, ladite intrigue se devant d'accélérer sur la fin pour ne pas se prendre dans la face la 4eme de couverture de ce court format. Des questions resteront sans réponses sur ce dont Samuel, Jane et Jeffrey ont vraiment été témoins. Un aspect nécessaire de ce genre d'histoire selon moi.
Je lis peu ce genre de récit, mais une fois de temps en temps c'est bienvenu. Ici le timing était parfait. J'ai beaucoup aimé.
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Lucius Shepard fait partie des auteurs que j'ai envie de découvrir depuis quelques temps déjà. Et quoi de mieux pour une première lecture d'un auteur qu'une novella ?! Cette rencontre avec Shepard fut un bien agréable moment qui m'a donné envie de lire d'autres textes de l'auteur.

Il y a bien un côté steampunk dans « les attracteurs de Rose street », les machines créées par Richmond ont une importance capitale dans le récit et leur description amène en tête des images assez rétro-futuristes. Mais cet aspect steampunk m'a semblé bien moins marqué que le côté gothique du récit. On y retrouve plein d'ingrédients classiques du roman gothique. Comme tous les récits relevant de ce registre « les attracteurs de Rose street » joue beaucoup sur l'ambiance. Shepard semble s'amuser à transposer ces ingrédients gothiques dans une ambiance victorienne très marquée par la révolution industrielle. Ainsi le château mystérieux est remplacé par un ancien bordel non moins énigmatique, la brume est remplacée par la pollution… Comme dans nombre de romans gothiques, tout le récit est teinté d'une sensualité trouble, impression renforcée par l'aspect psychologique du roman qui est bien fouillé pour un texte de ce format. Les personnages auraient pu être d'avantage développés, tout comme l'intrigue d'ailleurs, mais pour un texte de cette taille la caractérisation des personnages est soignée et l'histoire très bien menée.

« Les attracteurs de Rose street » est encore une publication intéressante de la collection Une heure-lumière. Et ce court roman m'a convaincue du talent de Shepard. Je compte bien me procurer d'autres livres de cet auteur.
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J'ai passé un très bon moment avec ce récit qualifié de steampunk, mais qui en est assez éloigné, hormis les machines fantastiques de Richmond.

Ce dernier demande à un aliéniste de venir enquêter sur des phénomènes étranges dans sa maison suite à l'installation des "attracteurs", inventés à l'origine pour dépolluer l'atmosphère irrespirable de Londres.

C'est un récit d'ambiance plus que d'action, bien tissé et bien mené, plus gothique que steampunk, finalement. Les personnages sont très justes, cohérents, et l'intrigue, qui amènera Prothero (le jeune aliéniste qui parle en "je") à beaucoup mûrir, est intéressante à défaut d'être passionnante.

C'est sous certains angles trop court, il m'a manqué des développements et des précisions (notamment sur l'apparition "noire", qui apporte un peu de suspens, mais c'est pas assez approfondi de mon point de vue). Mais ça reste d'un très bon niveau d'écriture.

Relecture d'Octobre 2019 : je l'ai presque davantage apprécié qu'en première lecture. Même si les défauts que j'ai cité au dessus restent, l'ambiance est vraiment gothique à souhaits, et convient plutôt bien à la période "pré-Halloween". :)
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J'ai profité de l'offre du Bélial (pour deux livres achetés dans la Collection Heure-lumière, un Hors série est offert du 6 septembre au 31 octobre 2018) pour découvrir de nouveaux auteurs. du coup, ce n'est pas deux mais quatre livres que j'ai achetés! Et Les attracteurs de Rose Street était en premier sur ma liste en raison de son contexte historique, l'une de mes époques préférées : le Londres victorien.

Samuel Prothero est un jeune aliénaliste d'origine galloise (un spécialiste des maladies mentales, soit l'ancêtre du psychiatre, si vous préférez) qui débute sa carrière. Fraîchement débarqué à Londres, il décide d'intégrer le très prestigieux et très sélect Club des Inventeurs pour se faire connaître et développer son réseau. C'est alors qu'il rencontre Jeffrey Richmond, un riche inventeur controversé au sein de la bonne société londonienne et qui ne jouit pas d'une luxuriante réputation. Mais, ce dernier a un projet pour le jeune Samuel et pour cela, il est prêt à le payer grassement. Ne serait-ce pas l'occasion pour le jeune aliéniste de trouver les subsides nécessaires à l'ouverture de sa propre institution?

Les Attracteurs de Rose Street de Lucius Shepard est une première pour moi car je ne connaissais pas du tout son auteur. Et je dois dire que son univers foisonnant et l'ambiance oppressante qui caractérisent cette novella m'ont beaucoup plu. La seconde de couverture évoque un univers austenien et steampunk, je ne suis pas d'accord avec cette affirmation :
– Certes, un éminent représentant du Club des inventeurs, du nom de Charles Mellor, souhaite marier sa fille à Samuel mais c'est tout. L'ironie mordante dont Jane Austen faisait preuve dans Orgueils et Préjugés pour dépeindre ses contemporains en est complètement absente.
– Quant au côté steampunk, il ne se résume qu'aux machines inventées par Jeffrey Richmond : les fameux attracteurs. Ces derniers ont pour dessein de purifier l'air de la ville de Londres en aspirant les fumées et les particules des industries. Mais, en fait de pollution, ce sont surtout les âmes des défunts que les attracteurs vont attirer. La novella passe très vite sur cet aspect et les machines ne sont pas au coeur de l'intrigue. de plus, qui dit « steampunk » (dont la société est développée grâce aux technologies basées sur la vapeur) suggère aussi « uchronie », ce qui n'est pas le cas dans l'ouvrage de Lucius Shepard.
– Pour finir, la seconde de couverture fait référence au roman Frankenstein de Mary Shelley. Je ne suis pas totalement contre cette affirmation car il y a un peu du Docteur Frankenstein dans le personnage de Jeffrey Richmond : l'inventeur dont la création/créature lui échappe.

Pour en revenir à l'ambiance, les références aux romans gothiques anglais de la fin du XVIIIème – début XIXème siècle sont manifestes. Mais, les codes en sont légèrement bousculés : exit la jeune fille ingénue qui se retrouve coincer dans une vieille bâtisse perdue au fin fond de la campagne et qui devra en découvrir les secrets pour se libérer. Samuel est invité par Jeffrey à Londres, dans sa maison et ancien lupanar de six étages pour enquêter sur les circonstances de la mort de sa soeur, ancienne tenancière des lieux. S'ensuit un huis-clos étouffant et auréolé de mystères. Samuel ne peut évidemment pas sortir de cette maison sans s'exposer à des risques. En effet, elle se situe dans un quartier malfamé de l'East-End, celui de Saint Nichol. Quant à l'intérieur de la demeure, ce n'est pas mieux. Elle est en effet envahie de spectres attirés par les machines inventées de Richmond. Comme l'a dit notre Lutin, si vous voulez vous mettre dans l'ambiance, lisez donc cette novella à la lueur d'une bougie (ce que je n'ai évidemment pas fait, froussarde comme je suis!). Enfin, les secrets que Samuel va être amené à découvrir ne le libéreront pas, bien au contraire mais, je ne vous en dirai pas plus!

En conclusion, j'ai beaucoup aimé Les attracteurs de Rose Street : la plume de Lucius Shepard est très agréable à lire. Les personnages sont finement travaillés, l'intrigue ne manque pas d'intérêt et l'ambiance est immersive à souhait. Il s'agit de ma troisième novella lue dans la collection Heure-lumière de l'édition Bélial et je n'ai jamais été déçue jusqu'à présent.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Un peu de fantastique, ça ne fait jamais de tort. En plus, faut dire les choses telles quelles, les couvertures des éditions le Bélial sont souvent agréable pour les yeux.

Londres, époque victorienne… Si on avait des doutes, les premières lignes de ce roman les dissipera tous dans l'atmosphère est victorienne à souhait.

Imaginez, nous commençons ce récit dans un Club où se réunissent des bourgeois, ceux de la classe sociale du tiroir du haut, ceux de l'Angleterre d'en Haut !

Ensuite, on rajoute un service avec la description du fog ou smog qui règne dehors, on vous parle des ruelles sombres, crasseuses, remplie de pauvres gens miséreux. Allez Dickens, sors de ses pages !

Whitechapel, Spitalfields, Limehouse, les quartiers miséreux… Oubliez-les et passez faire un tour à Rose Street, le quartier mal famé de Saint Nichol et arpentez les rues, si vous l'osez !

Pas de Jack The Ripper dans ses ruelles mal famées, juste un bourgeois inventeur, comme ses pairs au Club. Il a mis au point une machine à dépolluer et ses attracteurs à smog ont fait apparaître sa soeur, décédée tragiquement.

Des fantômes, un aliéniste, une dose de fantastique, une louche de mystère, une pincée du père Freud et de l'opacité puisque personne ne veut divulguer ses petits secrets. Il nous manque un maitre des Chuchoteurs… (Oui, la fin de GOT a fait un trou dans ma vie).

Ce que j'ai apprécié dans ce court roman, c'est l'atmosphère ! Ah, elle a vraiment une gueule d'atmosphère, l'atmosphère. Il y a aussi un petit côté steampunk, mais le gothique est plus prégnant que le côté machines habituellement dévolu à ce genre.

Sans oublier que le vieux château aux volets grinçants est remplacé par une maison qui abrita, jadis, un bordel (ça grinçait ailleurs que dans les volets).

Dans les descriptions, tout contribue à nous faire sentir le Londres de la reine Victoria par tous les pores. Cette époque où les classes sociales ne se mélangeaient pas (ou alors, dans les bordels, mais chuut) et où les conventions régissaient la vie des plus fortunés ou titrés. Ça pue les conservateurs dans ces pages.

Oui, l'auteur a vraiment fait en sorte que nous ressentions ce mépris des classes bourgeoises pour ce qui n'est pas de leur milieu, c'est-à-dire les classes laborieuses, populaires. Ce sont les classes d'en haut qui décident pour tout le monde, au détriment bien souvent des classes sociales qui arpentent les caniveaux.

La psychologie des personnages est mise en avant, poussée, même, bien que ces derniers ne soient pas très fouillés, juste esquissés, avec ce qu'il faut pour qu'on s'attache un peu à eux, mais pas trop.

L'écriture est soignée, agréable à suivre, le suspense n'est pas poussé à son paroxysme, mais il y a quelque chose dans ces pages qui vous retient et vous pousse à le lire d'un coup, sans faire de pause (hormis celle du café, ou du thé).

Avec ce genre de récit, je suis sortie de mes sentiers habituels et je compte réitérer la chose avec un autre roman de cette maison d'édition qui propose toujours des récits différents des autres.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« Les attracteurs de Rose Street » est le quinzième ouvrage de la collection « Une Heure Lumière » qui s'est jusqu'à présent toujours révélée excellente, que ce soit par la qualité des textes proposés ou celle de leurs couvertures. Ce nouvel ajout à leur collection ne fait d'ailleurs pas exception à la règle et nous permet une fois encore de découvrir une novella signée par un grand auteur étranger et jusqu'alors inédite en français. Après Ken Liu, Kim Johnson, Stephen Baxter ou encore Roger Zelazny, c'est cette fois Lucius Shepard (malheureusement décédé en 2014) qui est mis à l'honneur avec ce texte relevant davantage du fantastique que de la science-fiction. le récit se passe à Londres, à la fin du XIXe siècle, et met en scène un certain Samuel Prothero, aliéniste de profession, et appartenant au très huppé Club des Inventeurs, dont il espère que l'étroite collaboration avec ses membres lui donnera la possibilité de s'élever dans la société. Il fait là-bas la connaissance de Jeffrey Richmond, que tous les membres du club s'accordent à éviter, pas seulement en raison de son caractère peu amène, mais aussi et surtout à cause de son lieu d'habitation : le quartier mal famé de Saint Nichol. Quelle n'est alors pas la surprise de Prothero de se voir demander de l'aide par cet homme étrange. le patient qu'il veut lui confier ? La défunte soeur de Richmond, Christine, dont le fantôme se manifeste chaque jour depuis sa mort dans la maison qu'elle occupait alors… La chose paraît d'autant plus étonnante que cette apparition (ainsi que toutes les autres constatées dans cette même maison) seraient causées par les prototypes installés sur le toit par Richmond et destinés à purifier l'air londonien.

Le principal atout de ce texte tient essentiellement à son atmosphère. La qualité de la reconstitution de l'époque tient d'ailleurs moins à la précision avec laquelle les décors sont décrits qu'à l'ambiance qui se dégage de chacun des lieux visités. L'auteur réussit notamment à créer un contraste intéressant entre la bonne société dont sont issus les membres du Club des Inventeurs, avec leurs belles maisons et leurs soirées mondaines, et les plus pauvres parmi les pauvres, réduis à vivre dans d'horribles conditions. La description du quartier de Saint Nichol fait particulièrement froid dans le dos, et laisse entrevoir l'immense misère qui régnait effectivement à l'époque dans certains quartiers de la capitale. Dans un tel décor, les fantômes paraissent presque autant à leur place que les pauvres hères qui hantent les rues, et c'est cette prise de conscience ajoute encore à l'effroi que fait naître le récit de Samuel Prothero. Car c'est là un autre des atouts de cette novella qui parvient en peu de temps et de mots à nous glacer l'échine. Si vous aimez les histoires de fantômes vous allez être servi ! L'intrigue est pour sa part bien construite et ne cesse de nous surprendre au fil des pages, jusqu'à l'ingénieuse conclusion trouvée par l'auteur. Rien à redire non plus du côté des personnages : on s'attache rapidement à l'aliéniste (qui occupe ici le rôle de narrateur) ainsi qu'a tous les personnages féminins, fantôme compris. Jeffrey Richmond est pour sa part plus difficile à cerner, mais c'est justement ce mystère qui fait une partie du sel de cette histoire. On peut également saluer le soin apporté par Lucius Shepard à son écriture qui participe elle aussi à mettre le lecteur dans l'ambiance de cette fin de XIXe.

Lucius Shepard signe avec « Les attracteurs de Rose Street » une très bonne novella qui séduit autant par le frisson qu'elle procure que par la qualité de l'immersion qu'elle propose, et ce en très peu de pages. Encore un bel ajout à la collection du Bélial !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman de fantômes dans la ville de Londres du 19ème siècle. J'ai été rapidement captivé par la construction de l'Univers et principalement de cette ambiance angoissante, oppressante qui se construit au fil des pages. On est clairement dans le récit fantastique qui joue principalement sur l'atmosphère plutôt que sur l'accumulation de scènes chocs pour captiver son lecteur, et cela fonctionne parfaitement. La toile de fond avec ce Londres, étouffant, pollués, sombre, crasseux ajoute aussi un vrai plus à cette ambiance, bien porté par un travail descriptif soigné, envoûtant et efficace. Les personnages, aussi bien principaux que secondaires, s'avèrent solides et intéressants. Samuel, dans son évolution, sa vision et la façon dont il va devoir changer ne manque pas de captiver, tandis que Jeffrey lui se dégage devant les mystères et les secrets qui l'entourent, mais aussi à travers sa personnalité ambigüe. Je regretterai peut-être un côté un peu linéaire au récit et certains éléments facilement devinables, mais je chipote tant je me suis retrouvé emporté. La plume de l'auteur est ciselée, poétique et entraînante, mais si les récits d'ambiance fantastique ne vous touche pas, alors il vaut mieux passer votre chemin. Pour ma part il faut vraiment que je sorte les autres écrits de l'auteur qui traînent dans ma PAL.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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(...) quelle bonne lecture!

On se retrouve en plein dans une époque victorienne très coincée qui connaît des bouleversements technologiques et scientifiques, aux côtés d'un jeune homme encore peu expérimenté qui va être confronté à la fois à des travers très humains et à des esprits aussi attirants qu'effrayants.

ça fonctionne d'autant mieux que le récit est très court et que tout va très vite. Pour autant, l'auteur réussit à nous donner de nombreux détails qui permettent de s'immerger complètement dans l'intrigue. La description des esprits et les rencontres entre eux et les vivants tiennent en haleine jusqu'à la fin. Quant à la résolution de certaines des énigmes proposées, elles conduisent notre aliéniste à se pencher sur les noirceurs de l'âme humaine et sur les apparences.

Une excellente lecture, avec une vibe un peu steampunk, qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Je recommande vivement si vous aimez les histoires de fantômes ou ce genre d'ambiance.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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J'ai profité de l'offre exceptionnelle proposée par le Bélial pour me procurer leurs deux dernières parutions dans l'excellente collection une heure lumière. Les attracteurs de Rose Street est une novella inédite de Lucius Sheppard et aussi le quinzième titre de la collection. La couverture d'Aurélien Police met bien en valeur cette novella de 130 pages.
Ambiance victorienne et roman gothique

Le roman se situe à Londres dans la seconde moitié du XIXe siècle mais dans un Londres sombre, et enfumé, étouffant sous le smog, rongé par les émanations industrielles. le récit baigne ainsi dans une ambiance victorienne qui sert de toile de fond à l'histoire. le personnage principal de l'histoire est Samuel Prothero, jeune aliéniste fréquentant la bourgeoisie londonienne. Il est engagé par Jeffrey Richmond, inventeur et personnage assez étrange, pour l'aider à résoudre un mystère concernant la soeur de Richmond. Ce dernier habite dans le quartier sordide de Saint-Nichol dans une grande demeure qui se révèle être un ancien bordel ayant appartenu à la défunte soeur de Richmond.

L'intrigue du roman va alors se mettre en place dans un univers sombre à l'atmosphère très travaillée. L'auteur a pris le temps de détailler le monde dans lequel ses personnages évoluent, de créer une ambiance lourde, pesante, propre à susciter l'inquiétude, renforcée par la sensation de huis-clos du décor très présent de la demeure, du quartier malfamé et d'une ville polluée, prise en étau dans la saleté. Les descriptions du décor sont très évocatrices et contribuent à cette atmosphère presque étouffante. Les personnages correspondent aussi à ce qu'on pourrait s'attendre à trouver dans les récits se déroulant à cette époque: un inventeur, un aliéniste, des bourgeois. Ils sont tous travaillés et intéressants.
Surnaturel et science

Le caractère particulier de cette novella est de mélanger le fantastique et la science. Les fantômes se retrouvaient souvent dans les textes du XIX ème siècle, mais là où Lucius Shepard se démarque, c'est en donnant à leur apparition une explication liée à la science. En effet, Richmond a créé une machine destinée à épurer l'air de Londres de la pollution, mais sa machine a un effet inattendu puisqu'elle fait revenir vers le réel ce qui ressemble au fantôme de sa soeur. On pense ainsi à Frankenstein de Mary Shelley où l'invention dépasse le créateur.

Cependant, le fantôme de sa soeur n'est pas le seul à être attirés. de plus, le fantôme de Christine se manifeste à d'autres endroits de la maison et pas seulement grâce à la machine, ce que l'on retrouvait dans les textes fantastiques. Ce mélange de fantastique et de science fonctionne très bien et renforce le côté angoissant et sombre du récit. Lucius Shepard tire parti de l'époque du récit pour évoquer également le statut des femmes à cette période, femmes objet destinées à se marier ou objets de désirs, et rien d'autre.

Les attracteurs de Rose Street offre un récit solide, à l'ambiance très travaillée, aux personnages soignés et à une intrigue intéressante. le tout porté par la plume de Lucius Shepard très agréable à lire, et qui nous tient en haleine jusqu'à la révélation finale. À nouveau, un très bon texte pour cette collection Une heure lumière!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Richmond, vieil inventeur excentrique, engage un criminologue pour faire la lumière sur le décès de sa soeur, morte dans des circonstances floues après avoir mené une vie qui l'était encore plus.
Installé dans l'ancienne demeure de celle-ci, Prothero enquête sur les phénomènes mystérieux qui s'y produisent et tente de démêler le vrai du faux des relations entre Richmond, sa soeur Christine et ses deux servantes...

Ce récit mêle habilement horreur, sexe et fantastique. L'ambiance victorienne est étrange à souhait, les personnages entretiennent le doute jusqu'au bout et les relations entre ce quintette parfois malsaines. Même si le final n'est pas vraiment surprenant, on est tout de même happé par l'atmosphère gothique qui règne tout au long de cette novella. Belle réussite.
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