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EAN : 9782253092865
480 pages
Le Livre de Poche (17/02/2016)
3.72/5   27 notes
Résumé :
Leur diplôme en poche, Jack, Ben et David, amis de toujours, s’offrent une aventure lointaine. Pour ne pas faire comme les autres, ce sera l’Ouganda. Un pays dont ils ne savent rien, pas même les dangers. Un voyage dont ils ne reviendront pas tous…
Des années plus tard, Jack Carrigan est devenu une légende au sein de la police londonienne. Il se voit chargé d’une enquête épineuse : le meurtre sauvage de Grace Okello, jeune étudiante d’origine ougandaise. S’ag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un polar bien mené, entre Angleterre et Ouganda, passé et présent. Un polar dont l'intérêt réside dans l'opposition entre une vision romantique de l'Afrique incarnée par trois jeunes anglais décidés à voir du pays, et la réalité brutale d'un pays miné par les guerres civiles, les dictatures et les violences des factions armées qui rivalisent de brutalité. Un polar qui rappelle avec talent qu'on n'échappe pas à son passé...

Et le passé, forcément, Jack Carrigan ne peut qu'y penser en découvrant le cadavre affreusement mutilé de Grace Okello, une étudiante ougandaise a priori sans problème. Lorsqu'on évoque l'Ouganda, Carrigan a mal au ventre, des sueurs froides et parfois des moments d'absence. Car son séjour là-bas avec ses deux meilleurs amis, vingt ans auparavant a totalement bouleversé leur vie. Tout juste diplômés, désireux de ne pas découvrir les mêmes contrées que tout le monde, ils ont choisi cette destination sans en connaître les dangers et ils en ont payé le prix. Pour Carrigan, cette enquête s'annonce donc doublement périlleuse. Flanqué de Geneva Miller, une enquêtrice imposée par sa hiérarchie pour le surveiller, il se heurte également aux barrages de la diplomatie ougandaise qui visiblement ne souhaite pas que la police londonienne ne remue un peu trop leurs petites affaires. Contre toute attente, le duo Carrigan / Miller va apprendre à se connaître malgré les embûches... ce qui ne sera pas de trop face à l'adversité.

Outre le fait que le duo fonctionne à merveille, la plongée dans un Londres méconnu, celui des communautés étrangères et plus particulièrement africaines est très intéressante. La confrontation entre les policiers de la Met et la diaspora ougandaise permet de donner à cette enquête une dimension politique et sociétale bienvenue. L'enquête offre une exploration des terribles maux de l'Ouganda, entre bourreaux sanguinaires, enfants soldats et populations martyrisées, sans oublier les complicités internationales, volontaires ou non. Quelques plongées régulières dans le passé permettent de comprendre peu à peu ce qui hante Carrigan depuis toutes ces années et l'a conduit à la Met alors qu'une carrière de musicien s'offrait à lui.

"Je ne crois pas à la prédestination. Des choix s'offrent à nous, mais plus nous en faisons, plus les possibilités se restreignent. Nos existences avancent sur un chemin qui se resserre. Aurions-nous vécu d'autres expériences si nous n'avions pas entrepris ce voyage ? Oui. Nous auraient-elles conduits au même point ? Là, tout dépend si tu considères que la personnalité l'emporte sur les circonstances".

En s'appuyant sur des ressorts classiques, ce polar parvient à renouveler le genre et capter l'intérêt grâce à l'utilisation d'un contexte dense et prenant. du bon boulot !
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Une étudiante ougandaise est sauvagement assassinée à Londres. Grace Okelo préparait une thèse portant sur la violence politique en Afrique et plus particulièrement dans son pays. Jack Carrigan, policier opiniâtre mais instable est chargé de cette enquête. Il la prend d'autant plus à coeur qu'il a lui-même souffert dans sa chair de la violence de l'armée ougandaise. C'est aussi pour cela que son supérieur lui a adjoint de force le sergent Geneva Miller, qui est autant là pour le seconder que pour l'espionner. de fausses pistes en révélations l'enquête va toutefois avancer, au risque de mettre au jour des éléments dont d'aucuns préfèreraient qu'ils demeurent cachés.
Plongée annoncée dans la diaspora ougandaise londonienne, avec ses étudiants, ses anciens enfants-soldats et ses tortionnaires accueillis par les autorités britannique, le vent à gorge noire s'annonce comme un roman propre à éveiller la curiosité. Espoir en partie déçu dans une première moitié du roman, classique enquête de police qui met en place de façon parfois un peu trop démonstrative les personnages de Carrigan et Miller, leurs fêlures et la façon dont ils se jaugent, et qui laisse de côté l'arrière-plan ougandais. La deuxième moitié du roman, libérée de cette mise en place ne s'en trouve que plus rythmée et intéressante en creusant un peu plus la question de la manière dont cette violence politique s'exporte sans toutefois réellement approfondir un sujet qui, s'il fascine Miller, semble gêner Carrigan au moins autant que l'ambassade ougandaise.
De fait, la structure de l'intrigue choisie par Stav Sherez et le dénouement qu'il a en vue l'obligent à ne pas trop approfondir ces aspects. Aussi voit-on se développer une enquête dont l'intérêt se révèle vite résider plus dans la relation Carrigan/Miller et la résolution du mystère de ce que Carrigan a bien pu subir en Ouganda quelques décennies auparavant, que dans la découverte intime de la diaspora ougandaise à Londres ou la façon dont la raison d'État britannique doit s'accommoder des actions de ceux que le pays décide d'accueillir tout en connaissant les actes qu'ils ont commis dans leur pays.
Il résulte de cela un roman efficace dans l'ensemble, parfois trépidant et, d'une manière générale, de bonne facture qui n'a toutefois pas la profondeur que son résumé pouvait laisser présager. Bien mené mais manquant d'une épaisseur que l'auteur n'a pas su lui donner malgré un thème qui s'y prêtait, le vent à gorge noire est un honorable divertissement, ni plus, ni moins.

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Jack Carrigan est chargé d'enquêter sur l'assassinat sauvage d'une jeune étudiante ougandaise à Londres. Cette enquête va le replonger dans son propre passé, lui qui, juste après l'obtention de son diplôme, avait choisi de partir en Ouganda avec des amis.

"Le vent à gorge noire" est un polar sombre et efficace, porté par un duo d'enquêteurs qui fonctionne assez bien. L'enquête est tendue, pleine de rebondissements, ponctuée de découvertes macabres. Difficile de lâcher ce polar une fois commencé... une seconde enquête sera-t-elle publiée ? Je n'en ai pas trouvé trace à ce stade.
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J'ai mis un peu de temps à rentrer dans ce roman, la faute non pas à l'auteur mais à mon emploi du temps. Mais une fois que j'ai disposé du temps suffisant pour avancer, je l'ai bien dévoré. Et pour plusieurs raisons. Tout d'abord le cadre de Londres, ville aux multiples cultures, où vous plongé d'une civilisation à une autre à (presque) chaque angle de rue. Puis le climat, sans vexer nos amis anglais, mais brume et pluie aident bien à créer une atmosphère lourde et dérangeante. Puis vient le duo de flic, lui Jack, l'inspecteur enrobé quelque peu caractériel et elle, Geneva, obsédée par le besoin de réussir du moins professionnellement car niveau vie privée c'est tout sauf ça.

Enfin l'Afrique et ses mystères. Ses ethnies et ses guerres. On a tous vu ces conflits destructeurs où l'on ne discerne ni bon ni méchant, juste des tueurs. Et parmi eux, ceux que l'on appelle les enfants soldats.

Le roman commence avec le récit d'un voyage de fin d'études de 3 amis : Ben, David et Jack. Et la destination est l'Ouganda. Là bas ils vont être confrontés à l'aspect sauvage de la nature, mais surtout à la sauvagerie des hommes. Puis retour au présent avec le meurtre effroyable d'une jeune ougandaise dont l'inspecteur Jack Carrigan se retrouve en charge. Dans la ligne de mire de son supérieur et il se voit attribué comme nouvelle équipière Geneva Miller. Ensemble ils vont mener de front l'enquête tout en faisant face chacun aux fantômes du passé. Ils vont découvrir petit à petit que remuer le passé n'est pas une chose facile sans y laisser des plumes…ou des vies.

L'auteur nous dévoile, par intermittence avec l'enquête, ce qu'il s'est passé autrefois lors du voyage et qui rejaillit aujourd'hui sur Jack. Ces flash-back nous aident à comprendre qui est Jack réellement, pourquoi tant de chose ne semble pas l'atteindre.

Ce roman est plein de rebondissements aussi imprévisibles que percutants. Les protagonistes avancent dans une ambiance pleine de suspicion, de paranoïa. le lecteur est rapidement happé par l'enquête. Les aller-retours entre le passé et le présent apportent judicieusement des éléments qui aident à notre confusion sur l'évolution pour notre plus grands plaisirs.

Les descriptions sont saisissantes de réalisme. L'auteur nous attire dans une ambiance sombre et dérangeante mais tout à fait addictive. La peur est présente et palpable dans ses mots. Un bon polar, à la fois traditionnel et totalement surprenant, où les apparences peuvent nous berner. Une maîtrise du début à la fin. À lire!

Le style

Le style est percutant et dynamique. Il y a très peu de longueurs et l'auteur parvient à nous plonger un coup dans l'Afrique de l'Est, avec ses étendues splendides et sa violence omniprésentes, et un autre coup dans le coeur de Londres, sous la pluie à frissonner. Stav Sherez donne un aspect d'anti-héros à ses inspecteurs tout en nous permettant de nous y attacher.

Mon petit point positif :

L'univers de Londres, ville décrite comme terriblement vivante et remplie d'âmes perdues.
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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Je sors de cette lecture plutôt mitigée, avec le sentiment d'une écriture inégale.
Le titre était pourtant accrocheur, et si le rythme était assez lent dès le démarrage, le début de l'intrigue plutôt prometteur.
Malgré des apports historiques et politiques très intéressants sur l'Ouganda, les personnages ne m'ont jamais réellement captivée, tout comme un dénouement que j'ai trouvé rocambolesque.
Le contexte est toutefois bien installé, que ce soit en Afrique ou dans une Londres sombre et humide à souhait, avec la peur en filigrane.
Au final, ce polar pourra certainement trouver son public, mais en ce qui me concerne je suis un peu passée à côté.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Vous savez pourquoi la Bible nous parle, à nous, les Africains ? Pourquoi nous la prenons au pied de la lettre ? (...) Si la Bible résonne en nous, c'est parce que nous vivons dans un monde biblique, un monde d'inondations dévastatrices, de famines et de fléaux. A nos yeux la Bible n'est jamais métaphorique, la chair et le sang du Christ, c'est toujours littéral. Si vous voulez comprendre l'Ouganda, il vous faut comprendre ça. Si la guerre est votre dieu, le champ de bataille est votre église, le sang et les balles deviennent vos sacrements.
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Deux policiers étaient penchés au-dessus de quelque chose. Grands, jeunes, en uniforme bleu foncé, ils tenaient des bâtons noirs, semblables à des matraques, mais plus longs et plus fins. Jack plissa les paupières, tenta de faire le point à travers la brume de chaleur, et distingua l’amas de vêtements étendu au sol. Puis ce tas bougea, dévoilant petit à petit un visage, des yeux, des cheveux. Les soldats frappèrent par d’amples arcs de cercle déterminés. Le craquement du bois contre les os résonna jusqu’à leur table, mitraille sourde et pesante qui fendait l’air. En silence, ils observèrent les policiers pendant qu’ils rouaient l’homme de coups de pied, se passaient une bouteille d’un liquide translucide, s’essuyaient la bouche d’un revers de la main, puis frottaient leurs chaussures ensanglantées sur les guenilles du malheureux recroquevillé.
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arrigan leva la tête vers la façade d’une hauteur imposante et pressa la sonnette de la loge. Il connaissait bien cette barre d’immeubles. Chaque semaine, ils devaient s’y déplacer pour une raison ou une autre, en grande majorité une perte de temps, plainte pour tapage, odeur suspecte, alarme qui se déclenche de façon intempestive en pleine nuit, mais, comme tout immeuble d’habitation peuplé de plus de cinq cents occupants, celui-ci comptait son lot de violences conjugales, de suicides et de trafic de drogue à la petite semaine. Il appuya de nouveau sur le bouton. Il entendit le faible grésillement dans l’Interphone, des conversations dans des langues qu’il ne reconnaissait pas, qui gagnaient en volume puis s’estompaient au point de n’être plus audibles, s’entremêlant jusqu’à se fondre en une cacophonie indistincte et en bruit blanc.
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Parfois , le canal pouvait évoquer Amsterdam.
Quelquefois , Venise avec un effort d’imagination .
Mais , ce jour-là , il ressemblait à un élément d’un autre siècle , un monde de barges poussives chargées de charbon , halées par des mules trempées .
Un fantôme du Londres de jadis suggéré dans les miroitements du crachin , puis qui se dissolvait tout aussi vite . Carrigan songea aux rivières cachées et oubliées de la capitale , l’Effra Brook , la Fleet , la Tyburn , la Neckinger , et la Walbrook , cette cité parallèle qui vrombissait sous ses pieds – si l’on restait immobile assez longtemps , on la sentait gronder .
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Ils avaient passé la douane sans accroc. Ils étaient ensuite montés dans un taxi qui les avait emmenés à travers des champs brûlés par le soleil, le chauffeur leur parlant en anglais d’un débit si rapide et si haché qu’on aurait dit un homme en train de se noyer. Ils acquiesçaient, lâchaient un ouais de politesse quand il le fallait, mais ils regardaient dehors, par les vitres sales, fascinés par les plaines d’Afrique de l’Est qui défilaient, le paysage d’herbes hautes et d’arbres frêles, de bétail efflanqué, de montagnes sombres et attirantes qui jalonnaient l’horizon lointain.
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