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Le poids des secrets tome 2 sur 5
EAN : 9782742765171
118 pages
Actes Sud (03/01/2007)
4.25/5   1346 notes
Résumé :
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l'intérieur d'une palourde, comme un serment d'amour éternel. Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ?
Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (196) Voir plus Ajouter une critique
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Forme passive de lâcheté, le non-dit au sein de la cellule familiale porte en germe des drames potentiels.

Quoi de plus attendrissant que ces deux enfants jouant avec des coquillages dans le bac à sable d’un jardin public de Tokyo !
Âgés de cinq ans, le petit garçon Yukio et sa copine de jeu Yukiko ont un air de ressemblance ; si vous ne savez pas que trois mois les séparent vous les prendriez pour des jumeaux surtout que l’homme et la femme qui devisent à proximité forment un couple harmonieux.
En fait il n’en est rien : alors que Yukiko est la fille légitime du monsieur, Yukio est le fils naturel de ces deux êtres qui ont fait le serment de n’en parler à personne.

Le comportement équivoque de ces adultes n'augure rien de bon ni pour le demi-frère ni pour la demi-sœur. Le hasard de la vie ou plutôt l’irresponsabilité persistante de leur père, les fera se rencontrer onze ans plus tard à Nagasaki.
Mais en cet été 1945 où le bourdonnement terrifiant des bombardiers américains résonne dans le ciel japonais, un double drame menace les grands adolescents que sont devenus Yukio et Yukiko.

“Hamaguri” (palourde) est le deuxième volet de la pentalogie “Le poids des secrets” d’Aki Shimazaki.
Alors que le premier opus, “Tsubaki” (camélia), retrace la parcours de vie de Yukiko, “Hamaguri” permet au lecteur, déjà familiarisé avec les personnages, de suivre le cheminement de Yukio de son plus jeune âge jusqu’à la vieillesse.

Le style de l’auteure est à l’image du titre de ce court roman, sa légèreté et sa limpidité tendent à la perfection.
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Le chemin est difficile pour le jeune Yukio dans cette société japonaise d'avant-guerre corsetée et pétrie de grands principes moraux. Pensez-donc ! Un gosse illégitime. Un petit. Un faible. Un rêveur.
Une victime offerte aux chefaillons des cours d'école.
Ce sont toujours les rejetons qui pâtissent des amours illégitimes des grands, de leurs non-dits, de leurs lourds secrets de famille. D'abord, ils ne comprennent pas leur différence, puis ils sont bien obligés de vivre avec ; pour finir, ils ont cette obsession morbide de connaître leur géniteur…
Yukio n'échappe pas à la règle. Beaucoup trop sensible, il est simplement un peu moins bien armé que les autres. Il aime immodérément sa Maman, et de ses petits poings, la protège des méchants. Il entretient dans son jardin secret ses deux grands amours. Celui avec ELLE, cette gamine avec qui il devait se marier plus tard. Et Yukiko ! Son premier amour d'adolescent, celui auquel on pense jusqu'à son dernier souffle. Yukiko qui disparaît à jamais dans le grand silence qui suit l'explosion de la bombe nucléaire lancée sur Nagasaki.
Décidément, le destin se montre cruel et facétieux avec Yukio…
L'histoire, depuis Tsubaki (premier tome du « Poids des secrets »), on la connait ! Mais avec les yeux de Yukiko, une combattante, une révoltée, une dégoutée... Yukio, lui, est un homme de devoir, et le regard qu'il porte sur les mêmes évènements est très différent. Dans sa vie, Yukio se montre austère et consciencieux. Il est fidèle, constant, et complaisant… Ce n'est pas le chemin le plus facile. Je dirai même que c'est le chemin que prennent les vrais héros.
La fin est d'une tristesse à vous faire tomber le livre des mains. Quand Yukio, à l'aube d'une vie banale et laborieuse, finit par découvrir la vérité, toute la vérité, il ne lui reste rien d'autre que de pleurer toutes les larmes de son corps…
Mon Dieu comme ce petit livre m'a ému. Mes mots sont trop pauvres pour être capables de décrire toute la force de cette émotion. J'ai hâte de lire le troisième tome.
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Lorsqu'ils étaient de très jeunes enfants et habitaient Tokyo, Yukiko et Yukio avaient échangé un serment d'amour éternel avant de se perdre de vue. Devenus adolescents, ils se retrouvent sans se reconnaître à Nagasaki, où leurs familles ont emménagé dans deux maisons mitoyennes. Un tendre sentiment lie bientôt à nouveau le jeune couple, avant qu'inexplicablement pour Yukio, Yukiko ne prenne soudain ses distances. Bien des années plus tard, alors qu'elle s'apprête à mourir, sa mère laisse enfin entendre à Yukio la raison de cet éloignement qui le hante toujours…


Après avoir découvert le récit de Yukiko dans le premier volet de la pentalogie, nous voici cette fois dans la peau de Yukio, dont le point de vue nous fait aborder les mêmes évènements sous un angle différent. Contrairement à Yukiko qui en a porté consciemment l'invisible fardeau toute sa vie, Yukio ne soupçonnera jamais, avant les tardives révélations maternelles, le terrible secret impliquant leurs parents. Celui-ci n'en aura pas moins un impact décisif sur toute son existence, à jamais teintée des regrets et de la nostalgie d'un premier amour inexplicablement perdu et qui pourtant, à son insu, est venu par deux fois frapper à la porte de son destin.


Toujours aussi parfaite dans sa limpidité subtile et légère, l'envoûtante plume d'Aki Shimazaki laisse entrevoir avec délicatesse les sombres profondeurs creusées par les non-dits, si intrinsèques à la culture japonaise. Une tonalité douce-amère imprègne ce deuxième opus du Poids des Secrets, empli de la rémanence, à la fois tenace et fragile, des sentiments qui ont marqué une vie enfuie. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Hamaguri, c'est une histoire à hauteur d'enfants, qui débute à Tokyo, dans un jardin public. Enfant illégitime, Yukio est très attaché à une petite fille avec laquelle il joue quand elle vient dans ce parc avec son père. La petite fille s'appelle Yukiko. Tiens ! Yukiko, n'est-ce pas ce prénom déjà rencontré lors du premier opus de cette pentalogie intitulée le poids des secrets ? Nous avions alors fait la connaissance de la narratrice, une certaine Namiko, qui nous avait partagé un pan de l'histoire de sa mère, Yukiko, justement la petite fille dont nous faisons connaissance au début de ce récit. Mais cette fois l'histoire nous est raconté du point de vue du petit garçon qui joue avec elle, Yukio.
Les deux enfants ont cinq ans. Ils se ressemblent comme leurs deux prénoms. C'est en jouant avec les coquillages du bac à sable qu'ils se font le serment d'un amour éternel...
Hamaguri, veut dire palourde en japonais. C'est dans le creux des deux coquilles d'une palourde que ces deux enfants ont inscrit un jour en hiragana leurs deux prénoms, scellant à jamais cette promesse.
Nous sommes avant la seconde guerre mondiale. Et la guerre viendra bien assez tôt.
Un jour la mère de Yukio, en qui l'enfant voue un attachement inconditionnel, se marie. Son mari reconnaît l'enfant. Tous les trois quittent Tokyo pour Nagasaki.
Les enfants vont grandir chacun de leurs côtés, ballottés par l'ironie du destin, se perdre de vue. Ils ne savent pas encore qu'ils se retrouveront, sans pour autant se reconnaître.
La guerre survient...
Hamaguri est l'histoire douloureuse d'un secret de famille, celui-là même qui nous avait été confié dans le premier opus, Tsubaki. Qu'importe si on connaît déjà la vérité, il est intéressant ici de se laisser prendre la main par le point de vue différent de ce petit garçon dont le cheminement nous serre le coeur d'une émotion indicible.
Je connaissais le secret et j'aurais voulu prendre cet enfant dans mes bras pour le retenir encore un peu dans le silence de sa candeur, le protéger des malheurs du monde, lui dont l'innocence ressemblait encore à un bac à sable où deux enfants jouent loin de la barbarie, se promettant un amour éternel.
Nagasaki, la guerre viendra comme une déflagration dévastant un pan de l'humanité, recouvrant de ses cendres des histoires d'hommes et de femmes, des histoires d'amour, des histoires meurtries.
J'ai continué de me laisser envoûter par l'écriture sobre, délicate, épurée d'Aki Shimazaki.
Aux abords de la fin du récit, je savais que Yukio apprendrait le secret, finirait par découvrir la vérité qu'il n'avait jamais soupçonnée, j'ai senti alors venir en moi une odeur de pluie et de cendres, le goût fragile d'une vie qui s'enfuit avec ses non-dits, ses regrets, ses chagrins...
C'est une variation douce-amère sur l'implacable cheminement du destin, entre la douceur de l'écriture qui raconte les événements et la cruauté d'un secret qui se révèle au grand jour. La force d'évocation d'Aki Shimazaki tient sans doute pour beaucoup dans l'émotion qui m'a emporté, aussi dévastatrice que les larmes de Yukio tombant sur ses mains et celles de sa mère qu'il étreint à la toute fin du récit.
C'est juste beau et cela me suffit parfois pour aimer la littérature.
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Dans le deuxième tome du poids des secrets appelé "Hamaguri" comme la coquille d'une palourde dans laquelle les deux enfants ,Yukiko et Yukio, s'étaient promis un amour éternel en y inscrivant leurs prénoms, quand ils étaient enfants, à Tokyo, nous quittons le point de vue de Yukiko, la fille et abordons, l'histoire de Yukio, le garçon.
Un histoire bien lourde pour ce garçon qui ignore jusque la fin son secret de famille et sa parenté avec la petite fille qu'il retrouve quelques années plus tard. Elle disparaît de sa vie sans qu'il en connaisse les raisons.
On le retrouve plus âgé, marié à une autre, vivant avec sa mère, Mariko, présente dans le premier roman.
Impression étrange pour la lectrice que je suis car je connaissais son secret et lui, l'apprend seulement à la fin du livre.
C'est un merveilleux petit roman que nous a écrit Aki Shumazaki, Japonaise installée au Canada. Elle a un vrai talent de conteuse et bien que le sujet soit grave, son écriture est calme et sereine, sans traduction car elle écrit en français.
Je découvrirai avec plaisir la suite mais je me laisse un peu de temps.
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a plus de cours maintenant. Les étudiants de notre âge ou plus vieux doivent travailler dans une usine réquisitionnée par l'armée. Tous les matins, le directeur nous donne des instructions. Et de temps en temps, un commandant vient inspecter l'usine et nous fait un long discours en criant : " Le Japon gagnera la guerre, c'est certain ! Ce n'est pas seulement la force militaire qui nous amène à la victoire, c'est aussi la force morale de tout le monde ! Sacrifier sa vie pour l'Empereur, c'est la vertu même. Sachez bien que, devant lui, la vie de chacun est plus légère qu'une plume. " Il crie, tout rouge : " Travaillez fort ! Pensez aux soldats qui combattent l'ennemi jusqu'à la mort ! "
Tout le monde écoute, silencieux. Les paroles offensantes pour l'armée sont interdites. Si on lui réplique, on est giflé.
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Je sais que ma mère l'aime. Je sais qu'il est gentil avec moi. Mais je ne l'aime pas quand il la rend triste.
Je prends un bain avec ma mère. Elle me lave avec un tissu, hors de l'ofuro*. Après, nous nous plongeons dans l'eau chaude. Elle me tient sur ses genoux. Elle me dit en me caressant le dos : "Mon fils, tu m'es plus cher que tout au monde."
Je dors avec ma mère. Il n'y a qu'un seul futon. Je touche ses seins doux et chauds en mettant la main sous son kimono de nuit. Je suce l'un en tenant l'autre. Elle n'a plus de lait, mais ainsi je suis heureux. Je dors en écoutant ma mère fredonner d'une voix douce. C'est toujours la même mélodie, sans paroles.
Je n'ai pas de père. Mon père a disparu avant ma naissance, dit ma mère.

* baignoire japonaise.
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Nous lisons tranquillement un livre, l'un à côté de l'autre. Tout à coup, Yukiko dit :
- Yukio, j'ai un petit ami.
Ces paroles me décontenancent. En plus, elle le dit en souriant. Je croyais qu'elle connaissait mes sentiments envers elle.
Je demande, très triste :
- Qui est-ce, ton petit ami ?
Elle répond encore en souriant :
- Tu ne le connais pas. Je vais te montrer sa photo. Il est vraiment charmant. Regarde !
Elle sort la photo d'entre les pages de son livre. Je la regarde timidement. C'est un petit garçon à côté d'une petite fille. Yukiko explique :
- C'est une photo d'il y a douze ans. J'avais trois ans. Ce garçon-là est mon petit ami.
Je suis encore sérieux :
- Où est-il maintenant ?
- Je ne sais pas, dit-elle. C'est un garçon avec qui je jouais quand j'étais petite. C'est tout. Mais je l'aimais beaucoup.
Elle me regarde. Elle remarque mes yeux mouillés.
- Qu'est-ce qu'il y a, Yukio ? Pourquoi pleures-tu ?
- Parce que je pensais que c'était ton petit ami de maintenant. Ne me taquine pas comme ça. J'ai eu un coup au coeur.
Elle baisse la tête, d'un air gêné. Je suis envahi par l'envie de la serrer dans mes bras.
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Dans le bois, Yukiko me parle du discours du commandant de son usine. Elle dit :
- Pourquoi doit-on perdre la vie si facilement ? Il nous dit : « Il faut se battre jusqu’à la mort. Ne pas revenir vivant. C’est honteux d’être fait prisonnier. Cela déshonore non seulement le soldat mais aussi sa famille et toute la parenté. » On considère la famille d’un soldat comme otage. Pauvres soldats ! Le pire, c’est qu’ils croient en une telle idéologie stupide créée par le gouvernement pour gagner la guerre.

Je réponds :
- Oui, vraiment. On est paralysé par le lavage de cerveau de la nation, comme dit ton père.
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Nous entrons dans le bureau du médecin. Au moment où nous l’apercevons debout devant une fenêtre, un éclair éblouissant brille derrière lui. Une détonation suit. C’est la bombe ! On entend les cris des infirmières. Nous nous couchons immédiatement. Monsieur M. me hurle : « Ne bouge pas, Yukio ! » Les fenêtres sont déjà arrachées par le souffle d l’explosion. Le médecin a disparu. Les fragments de verre volent. Les livres tombent sur nous. Les chaises roulent violemment. Je regarde la scène en retenant mon souffle. Je crois que je vais mourir. L’extérieur devient sombre. Puis, un silence sinistre…
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Savez-vous quelle romancière japonaise écrit en français des livres superbes traduits dans le monde entier mais ne viendra sans doute jamais en parler à la télé ?
« Tsubaki » de Aki Shimazaki, c'est à lire en poche chez Babel.
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