Citations sur Le poids des secrets, tome 4 : Wasurenagusa (82)
J’aimerais rencontrer la femme qui a besoin de moi et dont j’ai besoin aussi. J’aimerais dormir en la tenant dans mes bras, en touchant sa peau douce et chaude, en caressant ses cheveux, son visage, son cou…
Elle baisse les yeux. Je prends ses mains. Elle me regarde. Je caresse ses cheveux, son visage, son cou. Je tiens ses épaules entre mes mains. Nos lèvres se superposent. Ma langue cherche sa langue. Ma respiration devient courte.
- Je te veux ! Je ne peux plus me retenir.
Je déboutonne sa chemise. Elle me laisse faire. Je touche sa forte poitrine chaude et soyeuse. Je suce un mamelon et reste immobile quelques instants, comme un petit garçon. Elle prend ma tête dans ses bras et la caresse. Je couche Mariko sur les tatamis. Je l’embrasse sur le front, sur les yeux, sur le nez, sur les oreilles, sur le cou. J’ôte sa jupe et sa culotte. Elle m’aide à me déshabiller. Je touche son sexe tout chaud et tout mouillé. En entrant en elle, je sens son sexe serrer le mien. Les deux se collent complètement comme des hamaguris. Je gémis :
- Ah ! Mariko, je t’aime !
Nos lèvres se superposent de nouveau. Nous bougeons les fesses de plus en plus fort. Elle pousse des gémissements et crie :
- Viens, Kenji !
Nous atteignons l’orgasme en même temps. Des larmes coulent sur mes joues. En me calmant, je l’entoure de mes bras.
Au Moyen Âge, un chevalier se promenait avec sa belle au bord du Danube. Il s’appelait Rudolf et elle, Belta. La fille aperçut, sur la rive, de petites fleurs bleues et elle voulut les avoir. Rudolf descendit. En les cueillant, il tomba dans le courant rapide. Désespéré, il se débattit, mais en vain. Belta paniqua. Il cria, en lançant les fleurs vers elle : « Ne m’oublie pas ! » et il disparut dans l’eau…
Depuis que j’ai atteint l’âge de raison, mes parents me répètent : "Kenji, n’oublie pas que tu es l’héritier de la famille Takahashi. Tu dois te comporter en enfant digne de notre ancêtre." Nous descendons, selon notre généalogie, de nobles de la cour impériale.
- Oui, répond-il en avançant une pièce. Ce bonze [qui visite les futurs condamnés à mort] m'a dit quelque chose d'intéressant.
- Quoi donc ?
- Lors de l'exécution, ceux qui n'ont pas d'enfant ont plus de difficulté à se consoler de leur mort que ceux qui ont des enfants.
J'ai un coup au cœur. Il ignore que je n'ai pas d'enfant à moi et que j'ai adopté Yukio. J'essaie d'imaginer le moment de ma mort en pensant à ma famille : ma femme, Yukio, notre belle-fille et nos trois petits enfants. Je ne crois pas que j'aurai du mal à quitter ce monde.
Je suis incapable de me concentrer sur mon travail. Ma tête est envahie sans cesse par l’image de Mariko. Son corps m’obsède complètement depuis que nous avons fait l’amour pour la première fois. Je me rappelle le doux toucher de sa peau. Dans ma tête, j’embrasse à nouveau son visage, son cou, sa poitrine…
Franchement, je n'apprécie pas les rites ligotés par des règles que les temples appliquent à leur guise.
On n'oublie jamais les paroles gentilles de quiconque. [...] On n'oublie jamais les paroles méchantes de quiconque non plus.
p 98
Je songe à l'histoire des catholiques au Japon, qui ont été exilés, torturés ou tués à cause de leur résistance contre le régime. Je l'ai apprise dans un livre quand j'étais adolescent. Je ne comprenais pas la mentalité de ces gens. Je me demandais : "Pourquoi sacrifier sa vie avec une telle obstination pour une religion occidentale qui ne s'accorde pas avec la culture japonaise ?" (p. 27)
Elle fait à nouveau un signe de la tête. Elle lève le visage. Nous nous regardons. Je la serre fort contre ma poitrine. Sa chaleur se propage en moi. Ma respiration devient de plus en plus courte. J’essaie de me calmer. Je caresse la peau soyeuse de son visage. Elle ferme les yeux. Ses joues sont mouillées. Je l’embrasse sur le front, sur les paupières, sur les lèvres.