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Le poids des secrets tome 5 sur 5
EAN : 9782742785667
133 pages
Actes Sud (17/08/2009)
4.3/5   1098 notes
Résumé :
La saison des lucioles s'est terminée.
Nos rendez-vous secrets se poursuivaient. Personne ne savait ce qui se passait entre nous. Monsieur Horibe venait toutes les semaines chez moi après le coucher du soleil et partait peu avant minuit, sans exception. A chaque rencontre, il me caressait doucement et longtemps, comme la première fois. Il me répétait : "Tu es tellement sensuelle ! " Peu à peu, je m'éveillais à la sexualité. Je ne pouvais plus faire ma vie san... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (158) Voir plus Ajouter une critique
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Mariko arrive au bout du long chemin de sa vie et va bientôt mourir. Elle emportera avec elle tous ses secrets. Des histoires d'un autre âge, d'un autre temps. A quoi bon les dévoiler ? Mieux vaut qu'ils disparaissent avec elle.
Mariko et sa petite-fille Tsubaki sont très proches l'une de l'autre. Tsubaki ouvre souvent son à coeur à sa grand-mère. « Il y a des choses qu'on ne peut pas dire aux autres », et pourtant Mariko décide de raconter son histoire, son histoire secrète, sa vraie histoire à Tsubaki quand elle lui raconte les avances pressantes que lui fait un de ses professeurs, des avances qui la troublent et dont elle ne se sent pas la force de résister. C'est l'histoire d'une innocence abusée par un homme plus âgé, sûr de sa force et de son emprise sur elle ; celle d'une femme de « mauvaise vie » que se met à aimer éperdument le bon Kenjie ; celle d'un amour sage et fou ; celle d'une trahison et des remords qui l'assailliront toute une vie ; celle d'une luciole (hotaru) tombée dans l'eau sucrée. Une histoire qui prendra fin dans le grand embrasement de Nagasaki.
Tsubaki retiendra-t-elle la leçon ou bien répétera-t-elle la même erreur avec ce professeur si (trop) sûr de lui ?
Hotaru clôt la pentalogie du « Poids des secrets ». Des secrets parfois dérisoires, parfois terribles, des non-dits, des hontes dissimulées qui, malgré l'amour, les sacrifices, l'opiniâtreté des personnages, bouleversent des existences entières, les tiennent en otage sur plusieurs générations.
Une expérience unique que la lecture de ces cinq petits livres ! Des drames humains au milieu des déflagrations de l'histoire, des amours naissants, des nouvelles espérances et des vieillards qui se retirent du jeu sans même se retourner, racontés dans une écriture douce, aimante, poétique qui toujours nous enveloppe…
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Affaiblie et âgée, Mariko s'apprête à emporter bientôt tous ses secrets dans la tombe. Les confidences de sa petite-fille sur les avances d'un de ses professeurs la décident néanmoins à lui raconter ce qui bouleversa toute sa vie, la laissant à jamais et secrètement rongée par la honte et la culpabilité : sa relation amoureuse avec un homme plus âgé lorsqu'elle n'avait que seize ans, la naissance de leur fils Yukio et sa réputation de « femme douteuse », enfin le harcèlement de cet amant même après qu'elle se fut mariée avec le bon Kenji Takahashi.


Si les cinq livres de la série peuvent se lire indépendamment et dans le désordre, celui-ci referme le cercle en revenant, à travers Mariko, sur ce qui mena à la tragédie du premier tome. L'on y découvre de nouvelles facettes de cette femme, condamnée à subir toute sa vie les conséquences de sa jeune innocence abusée par un homme puissant et sans scrupule. Comme la bombe atomique lancée sur Nagasaki continua longtemps et insidieusement ses ravages, cette déflagration dans la vie de Mariko aura finalement provoqué une invisible réaction en chaîne, impactant, à leur insu et sur plusieurs générations, l'existence de bien des membres de cette famille.


Aki Shimazaki clôt magnifiquement le cycle du Poids des Secrets, nous laissant durablement charmé par la délicatesse et la poésie de sa plume si légère et si fluide. Minuscules lucioles virevoltant sur l'écran noir de l'Histoire, les personnages de ces cinq petits livres auront chacun traversé des séismes intimes dont la violence n'a rien à envier à celle des grands évènements de leur époque. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Merci à Marie-Hélène, Sandrine et Onee qui toutes trois, à leur manière, m'ont donné envie de découvrir cette pentalogie que j'ai tenu à terminer dans son intégralité avant de donner mon avis. Cette série m'a suivie toute la semaine, lecture fluide et sobre, épurée et sensible. J'avoue que si j'avais donné mon avis dès la fin du 1er tome, il aurait été différent, sans doute moins enthousiaste car je n'ai senti qu'au 3ème tome que la magie opérait, que l'écriture de Aki Shimazaki, que je trouvais sèche et peu ciselée, se révèle être en fait d'une délicate et troublante poésie. Moi qui aime les écritures travaillées, il m'a fallu un temps d'adaptation pour apprécier ce style très concis. D'un côté le livre, avec ses cinq tomes, se lit avec facilité et aisance, d'un autre côté l'écriture concise ne m'a pas complètement nourrie même si j'en percevais peu à peu la poésie. Je suis ainsi moins dithyrambique que d'autres personnes même si j'ai pris un grand plaisir à lire ce livre. Disons qu'il finit moins corné que certains de mes livres.

De lourds secrets de famille narrés par un protagoniste différent à chaque tome. Un kaléidoscope permettant de donner la parole à chacun et de connaitre les différents ressentis, la façon de vivre ces mêmes événements. le procédé est original et intéressant. Ces angles d'approche différents se font écho, donnent de l'épaisseur et de la subtilité à l'histoire.

Le 1er tome, Tsubaki, se place du point de vue de Yokiko. Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre. Ce récit mêle L Histoire et l'intimité d'une famille. L'Histoire et les histoires. Les bombes meurtrières et le poison meurtrier. le crime parfait et insoupçonnable. La façon dont la jeune fille découvre le secret familial qui va la pousser au meurtre est d'une fascinante et troublante beauté. La scène est gravée en moi. Tsubaki signifie Camélia en japonais et en effet, il s'agit de la fleur préférée de Yukiko. Elle aime dans cette fleur le contraste des couleurs et leur épanouissement en plein hiver : « Dans la campagne près de Tokyo, quand il neigeait, je trouvais les fleurs dans le bois de bambous. le blanc de la neige, le vert des feuilles de bambous et le rouge des camélias. C'était une beauté sereine et solitaire. »

Le 2ème tome Hamaguri, palourde en japonais, pointe le projecteur sur Yokio, ancien amoureux de Yukiko. Cette dernière, au moment des bombes, a soudainement renoncé à le voir malgré la puissance de leur amour. Devenu âgé, Yukiko comprend, grâce à sa maman qui se meurt, pourquoi cette femme aimée a agi ainsi dans ce passé lointain. Hamaguri signifie coquillage seul vestige de son amour passé : « Chez les hamaguri, il n'y a que deux parties qui vont exactement ensemble, même si en apparence elles semblent pareilles. On souhaite que les filles puissent rencontrer l'homme idéal pour le reste de leur vie. Tout le monde ricane. Madame Tanaka dit d'un ton sérieux : — Après avoir mangé, jouez avec les coquilles et retrouvez les paires originales. Ce n'est pas facile, vous allez vite vous en rendre compte. »

Le 3ème tome Tsubame, qui signifie hirondelle, donne le point de vue de la maman de Yokio, Mariko, aux origines coréennes qu'il faut absolument cacher, le racisme envers les coréens étant très fort au Japon. Mariko est non seulement coréenne mais également maman célibataire d'un enfant naturel. Mariko est une survivante du tremblement de terre de 1923 et de la bombe de Nagasaki. Elle doit son salut grâce à la bienveillance et la bonté de deux hommes : le prêtre étranger catholique qui l'accueille tel un père lors du tremblement de terre, « monsieur Tsubame » et son mari qui saura l'aimer d'un amour pur et profond.

Le 4ème tome, Wasurenagusa, myosotis en japonais, donne la voix cette fois à l'époux de Mariko, Kenji, depuis leur rencontre jusqu'à leur vieillesse. C'est sans doute le personnage le plus attachant et le plus émouvant de cette série. J'ai été touchée par l'amour qu'il porte à sa femme et au sacrifice qu'il accomplit pour elle, en décidant de rompre avec sa famille dont il est l'unique héritier pour cette femme « aux origines douteuses » selon les dires de sa mère.

Enfin le 5ème tome, Hotaru, ou luciole, clôt en beauté cette pentalogie en se plaçant du point de vue de la petite fille de Mariko, Tsubaki. Mariko, affaiblie, va se confier à elle. La jeune fille sera la seule à connaitre les lourds secrets de famille. C'est le tome que j'ai préféré, celui qui m'a fait comprendre l'emprise sous laquelle Mariko se trouve avoir été, dernière pièce d'un puzzle familial lourd et complexe. le tome où on comprend comment et pourquoi Mariko est tombée dans l'eau sucrée : « Ho…ho…hotaru koi..Venez les lucioles ! L'eau de l'autre côté est salée, l'eau de notre côté est sucrée. Venez les lucioles ! Elle s'est arrêté et m'a dit : Quelle chanson cruelle ! C'est un piège / Tsubaki, prends garde de ne pas tomber dans l'eau sucrée ». Protection d'une grand-mère se confiant pour que sa petite fille ne réitère pas les mêmes erreurs. C'est doux, tendre, complice.

Chaque titre désigne une plante ou un animal très symbolique dans la compréhension de l'histoire et qui incarnent chacun des personnages. La poésie se révèle avec sobriété et prend sa source dans la nature : « Les fleurs des pêchers dans le jardin commencent à s'épanouir. Les moineaux chantent bruyamment sur les arbres. Il y a des bourgeons de saule sur le bord de la rivière. le vent n'est plus celui de l'hiver. C'est le début du printemps ».
Les couleurs, les sons, les odeurs accompagnent l'intimité de ces récits. « le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une, sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistil restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre, encore fraîches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au coeur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours ».

Une fresque, un puzzle, un kaléidoscope, dans lequel il manque, je trouve, le point de vue de Ryoji Horibe, l'amant de Mariko. Un livre à tiroirs au style épuré dont la retenue fait le charme et la poésie.
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Alors voilà. On y est. Si on m'avait dit que ce moment arriverait, je ne l'aurais pas cru : J'ai mis 5 étoiles sans sourciller à un roman japonais ! Moi la réfractaire, l'éternelle déçue de cette littérature, j'ai été éblouie par cette écriture aussi simple que lumineuse.


« Ho… ho… hotaru koï… Venez, les lucioles ! L'eau de l'autre côté est salée, l'eau de notre côté est sucrée. Venez les lucioles !
Elle s'est arrêté et m'a dit : Quelle chanson cruelle ! C'est un piège ! Tsubaki, prends garde de ne pas tomber dans l'eau sucrée. »


Une plume efficace, qui n'en fait pas des caisses mais où pourtant tout est, même la chaleur que je cherche souvent en vain.


« Ojîchan (grand-père), pourquoi les lucioles émettent-elle de la lumière ?
Il répond :
- Pour attirer les femelles.
Je suis étonnée :
- Alors les lucioles sont des mâles ?
- Oui. Les femelles sont des vers luisants. Elles émettent aussi de la lumière mais ne volent pas. Les deux s'échangent des messages amoureux en clignotant.
Je m'exclame :
- Comme c'est romantique ! »


Tsubaki est étudiante à Tokyo. Elle rentre les week-end chez ses parents, où habite aussi Obâchan, sa grand-mère. Depuis une mauvaise chute, celle-ci semble par moment délirer, s'inquiéter des gros nuages par la fenêtre… voir des fantômes du passé et se parler à elle-même ; Jusqu'à ce que la douceur de Tsubaki, ainsi qu'un événement de sa vie d'étudiante, délivrent la langue et le coeur d'Obâchan d'un secret devenu, alors même qu'elle se prépare à quitter ce monde, bien trop lourd pour elle.


« je vais te raconter maintenant l'histoire d'une luciole tombée dans l'eau sucrée… »


Il s'agit pourtant d'un secret qu'elle n'a pas l'intention de révéler à son propre fils, le père de Tsubaki. Ce fils qui a les mêmes yeux qu'elle mais tient si peu de son père, déjà enterré au village. Alors pourquoi s'inquiéter aujourd'hui de savoir si son mari va l'attendre dans l'au-delà, où si elle sera condamnée à y errer seule éternellement ?


« J'ai vu une volée de lucioles au-dessus du ruisseau, qui était écrasé par les ruines des bâtiments. Les lumières de ses insectes flottaient dans le noir comme si les âmes des victimes n'avaient pas su où aller. Je me demande où ira l'âme d'Obâchan ».


Pour le savoir, plongez sans hésiter dans le Nagasaki des années 1945 : En très peu de mots, très peu de pages, vous allez vous attacher aux personnages, à leurs histoires, leurs secrets. Leurs coïncidences et culpabilités, qu'ils portent comme un fardeau. Leurs pardons, leur bienveillance, mais aussi, peut-être, leur douce résilience.


Grâce à ce roman, ma première lecture de 2021 fut un véritable enchantement, un sortilège de quelques heures dont les effets m'émerveillent encore. J'ai commencé par le tome 5 parce qu'il signifie luciole, et que cet incandescent mystère volant est l'un des plus magiques et fascinant pour moi, depuis toute petite ; je n'imaginais pas qu'on puisse rêver quelque chose de plus beau que ça, à part l'amour. C'était donc autant un encouragement qu'un risque de déception d'autant plus grand. Mais le sort en est jeté : Je dois désormais poursuivre avec les autres tomes qui, encore une magie que j'apprécie, sont conçus pour pouvoir se lire dans n'importe quel ordre. On pressent des pistes possibles, qu'il me tarde d'explorer dans les autres tomes pour en avoir le coeur net ! Sandrine (HundredDreams), je te remercie infiniment pour ton onirique avis.
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Nous retrouvons Mariko, à la fin de sa vie, racontant son existence à sa
petite-fille préférée, Tsubaki, étudiante en archéologie !

Dans ce dernier opus du "Poids des secrets", on revisite la vie deMariko,
ce personnage féminin, orpheline de mère (cette dernière ayant disparu
dans le tremblement de terre de 1923), à son tour mère d'un enfant naturel, épousant un fils de grande famille, qui l'aimera, et adoptera son petit garçon...sa vie fut parsemée d'épreuves et de drames...

Mariko révélera un dernier secret , qu'elle avait enfoui !!...et seulement à
sa petite fille...voulant la mettre en garde contre les hommes mariés
qui abusent la crédulité des jeunes filles... Ce qui abîmera sa propre
vie sentimentale, durablement... !

Après le myosotis, l'escargot, l'hirondelle... cette fois les êtres vivants
symboliques accompagnant ce récit seront des lucioles ["Hotaru" ],
symbole à signification contraire, selon les pays...

"-Ojîchan, pourquoi les lucioles émettent-elles de la lumière ?
Il répond:
-Pour attirer les femelles.
Je suis étonnée:
-Alors, les lucioles sont-elles mâles ?
- Oui, les femelles sont des vers luisants.
Elles émettent aussi de la lumière, mais elles ne volent pas. Les
deux s'échangent des messages amoureux en clignotant.
Je m'exclame:
-Comme c'est romantique !
-Oui, dit Ojîcham. Au moins pour nous, les japonais.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-En France, il existe une superstition étrange: ces lumières seraient les
âmes des enfants morts sans avoir reçu le baptême. Pour les gens qui
y croient, ces insectes sont bien sinistres."

Comme l'ambivalence de ces lucioles, alternance de romantisme et de "sinistre" dans cette chronique familiale que nous ssuivons à travers divers personnages sur quatre générations ...!!!

Des drames forts sombres [dont l'omniprésence de la mort avec le tremblement de terre de 1923, la bombe atomique en 1945 sur Nagasaki, etc.), et la lumière, la tendresse irradiées par plusieurs personnages dont la grandeur d'âme de cette grand-mère, Mariko, qui en dépit des tragédies ,des deuils, des secrets pesants ,reste une belle personne lumineuse...bienveillante et dans l'empathie discrète envers les peines d'autrui !
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Je continuais à coudre pour gagner de l'argent. En fin de semaine, quelqu'un de l'usine venait chez moi chercher les vêtements que j'avais terminés. Un jour, j'ai reçu la visite de Madame Shimamura, que je n'avais pas vu depuis longtemps. Elle n'habitait plus dans le même village que moi. A ma surprise, elle travaillait aussi pour cette usine. Je l'ai invitée à prendre le thé. Elle m'a appris la triste nouvelle à propos de son fils : il avait été capturé à Saïpan par les américains et il était mort là-bas. On ne connaissait pas la vraie cause de sa mort, a-t-elle dit, mais des gens blâmaient sa famille en disant qu'il aurait dû se suicider avant d'être capturé, que sa mort était une honte.
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— Ojîchan, pourquoi les lucioles émettent-elles de la lumière ?
Il répond :
— Pour attirer des femelles.
Je suis étonnée :
— Alors, les lucioles sont-elles mâles ?
— Oui. Les femelles sont des vers luisants. Elles émettent aussi de la lumière, mais elles ne volent pas. Les deux s’échangent des messages amoureux en clignotant.
Je m’exclame :
— Comme c’est romantique !
— Oui, dit Ojîchan. Au moins pour nous, les Japonais.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— En France, il existe une superstition étrange : ces lumières seraient les âmes des enfants morts sans avoir reçu le baptême. Pour les gens qui y croient, ces insectes sont bien sinistres.
Le mot « sinistre » me fait penser à la scène du soir de la bombe atomique qu’Obâchan m’a racontée une fois : « J’ai vu une volée de lucioles au-dessus du ruisseau, qui était écrasé par les ruines des bâtiments. Les lumières de ces insectes flottaient dans le noir comme si les âmes des victimes n’avaient pas su où aller. » Je me demande où ira l’âme d’Obâchan. Va-t-elle errer pour toujours entre ce monde et l’autre monde ? Ses jours sont comptés. J’espère qu’elle trouvera le calme et pourra mourir en paix, comme Ojîchan.
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— Ojîchan (grand-père), pourquoi les lucioles émettent-elles de la lumière ?

Il répond :

— Pour attirer des femelles.

Je suis étonnée :

— Alors, les lucioles sont-elles mâles ?

— Oui. Les femelles sont des vers luisants. Elles émettent aussi de la lumière, mais elles ne volent pas. Les deux s’échangent des messages amoureux en clignotant.

Je m’exclame :

— Comme c’est romantique !

— Oui, dit Ojîchan. Au moins pour nous, les Japonais.

— En France, il existe une superstition étrange : ces lumières seraient les âmes des enfants morts sans avoir reçu le baptême. Pour les gens qui y croient, ces insectes sont bien sinistres.


Le mot « sinistre » me fait penser à la scène du soir de la bombe atomique qu’Obâchan (grand-mère), m’a racontée une fois : « J’ai vu une volée de lucioles au-dessus du ruisseau, qui était écrasé par les ruines des bâtiments. Les lumières de ces insectes flottaient dans le noir comme si les âmes des victimes n’avaient pas su où aller. » Je me demande où ira l’âme d’Obâchan. Va-t-elle errer pour toujours entre ce monde et l’autre monde ? Ses jours sont comptés. J’espère qu’elle trouvera le calme et pourra mourir en paix, comme Ojîchan.
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Et tout à coup on a entendu le mari crier : «Venez ici tout le monde !» La femme s'est levée :
- Qu'est-ce qu'il y a, mon chéri ?
Il a crié de nouveau :
- Venez ici, tout le monde !
Nous sommes descendues dans le jardin. Il nous indiquait le nord. Nous avons aperçu aussitôt un nuage blanc très dense au-dessus de la vallée d'Uragami. C'était comme une énorme masse de coton. «Mon Dieu ! Quelle horreur !» Nous avons tous pâli. Le nuage s'agrandissait de plus en plus et il devenait un immense champignon. Le mari a murmuré :
- Ça doit être une bombe pareille à celle qui est tombée sur Hiroshima il y a trois jours.
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Ainsi, notre liaison a recommencé après dix ans d'interruption.
Bien sûr, j'avais mauvaise conscience en pensant à mon mari, qui était sincère avec moi et qui devait demeurer dans un endroit si éloigné pour rendre service à l'armée. Je savais que je regretterais ce que je faisais dans son dos. Pourtant, j'avais succombé au désir de monsieur Horibe, qui connaissait mon corps mieux que personne. En voyant ses larmes, j'ai cru qu'il m'aimait toujours. Je me suis convaincu que ce serait vraiment la dernière fois entre nous.
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